Numéro II
Tel la proie de la déesse Méduse, je suis figé sur place, attendant la minute fatidique où je devrais choisir entre fuir ou agir.
Une phrase étouffée m'arrive au oreilles : "Connard... Tu sais quoi? Je sais ce que tu veux. Ce qui t'exite c'est que je me débatte, que je me refuse à toi. Alors vas-y, quitte à y passer, autant qu'on le fasse à ma manière. J'arrête de me débattre. On a tout les deux perdus, mais moi plus que toi..."
Quoi?? La femme va laisser ce tas d'ordures nauséabond la posséder? Elle a capitulé. Elle s'apprête à passer un salle quart d'heure. Je me sent salement responsable. Je suis en train de la laisser au lion alors que ma capacité mentale et physique me permet entièrement d'exploser la face de hyène de son agresseur. Non assistance à personne en danger. Non assistance à personne en danger. Non assistance à personne en danger... Mon coeur cogne contre ma cage torasique, mon sang bat dans mes veines, la sueure dégouline le long de mon front et vient s'enfouir dans les poils enchevétrés de ma barbe sommaire. Je suis de pied en cap tétanisé.
"Bon choix, sale p***!", d'une voix guturale...
Je me lève de tout mon ressort! Ma faible personne ne peux plus pâtir une microseconde de plus qu'un homme traite de cette manière, complètement et foncièrement crapoteuse, une femme. Je me retourne violemment vers la porte, et l'ouvre. Juste au fond à droite, contre le mur, une jeune femme est immobile contre un mur, les points affreusement contractés, ses yeux ancrés au plafond portent toute la colère et la haine du monde... Une immondice de monsieur et sérré contre elle, ses mains frénétiques baissent érotiquement sa braguette... Je suis absolument et définitivement dégoûté.
Elle se laisse donc vraiment faire... Je reste toujours lamentablement immobile à l'entrée des toilettes, à la regarder sans bouger. D'un coup, elle se redresse, elle m'a vu. Le monsieur non. Une lumière honteuse traverse son pauvre regard appeuré. Elle me devance et réagis. Elle veut se sortir de cette pitoresque situation finalement! De ses bras, avant collés-serrés le long de son corps, elle agrippe brusquement la tête de l'homme, complètement surpris, et le cogne elle-même de sa tête blonde. Le grand dégeu tombe à la renverse, subitement sorti de sa trance masculine. J'éclate d'un rire absolument déplacé vu la situation plus que cocasse. Voir passer la face de ce type de celle d'un méchant crocodile à celle une l'innoffensif limace est presque enjaillant. Moi aussi sorti de ma médusation, je lui arrache sa caboche de porc de mon magnifique poing gauche. Ca y est, ça presque carcasse s'étale contre le sol carrelagé. Je m'étais retrouvé baraqué, à ses côtés. Je me lève lentement, satisfait d'avoir pu le déglinguer, refusant d'admettre ma précédente incapacité à réagir, et envoyant ballader loin de moi la moindre pensée concernant la demoiselle. Je baisse les yeux, décampant de son regard, humilié qu'elle ait agit avant moi. Je regarde mon poing qui pisse le sang, ce connard avait des dents d'argent taillées. Complétement timbré... Je crache dessus et tente de me déssouiller les mains en les lavant avec ma bave. La jeune femme reste silencieuse. Même pas un merci.
Je regrette mon intervention d'une stupidité sans borne, incommensurable... Je tourne d'abord ma tête, puis le reste de mon corps, et mes pieds finissent par suivre le reste,je quitte ces toilettes hostiles, je récupère mes affaires, et d'un pas insubordoné, je courache en dehors du bar, m'assoie sur la marche unique, et fulmine.
Un sentiment improbable de colère à l'égard de la jeune femme me prend venimement. A mon analyse de psychologue déchu, je dirais que c'est un putain de sentiment de frustration. Qui vient probablement d'une faim de retour venant de la personne pour laquelle je me suis lancé dans cette piètre bataille.
Diagnostique: individu déséspérement en attente de reconnaissance venant des autres. Raison: manque crucialement de confiance en sa petite personne toute merdique et fienteuse. Symptômes: fait croire à son entourage qu'il est un être débordant d'arrogance, d'insensibilité, de bestialité, de barbarie, de sadisme, pratiquant mistoufles et saloperies.
C'est un beau portrait que voilà... On aurait dit l'allégorie burlesque de l'Immondice.
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