PDV de Nora Mancini

Assise dans leur van, je réalise dans quoi je m'étais embarquée, les voix des mafieux autour de moi résonnent dans mes oreilles depuis maintenant une bonne quinzaine de minutes : Tu le trouves, tu le séduits, tu poses des questions, essaye de paraître idiote, puis tu repars comme tu es arrivée. Ça ne m'avait pas l'air si compliqué, mais le couteau qu'ils m'ont glissé dans la doublure de mon sac à main m'indique le contraire.

A quoi je m'attendais ? Ça n'allait pas être facile, rien n'était facile depuis que j'avais fait l'erreur de trop mettre mon nez dans une histoire bien trop sombre pour moi. Mais je devais être forte, j'avais dû affronter pire que ça dans ma vie.

La voiture se stoppe devant un grand bâtiment gris, et mon rythme cardiaque s'accélère. Des mains passent sur mon corps pour poser des micros. Mes yeux bleus ne se détachent pas de la grande porte d'entrée, deux hommes en smoking noir faisaient entrer un bon nombre de personnes, s'assurant qu'aucun individu non désiré ne pénètre dans la soirée.

Un homme de main de Mikhail me répète une dernière fois les questions que je devais poser. Tatyana pose une oreillette sur mon oreille et la camoufle grâce à ma chevelure longue et bouclée qui tombe désormais en cascade sur mes épaules.

Je sent le regard froid de Mikhail tenter de capter le mien, mais je ne lui donnerait pas le plaisir de croiser mon regard, de se rendre compte qu'il avait gagné, que j'allais risquer ma vie pour des hommes que je ne connais même pas, une cause qui n'est pas mienne.

Après quelques minutes, je sort enfin de la voiture, mes escarpins claquent sur le bitume, et je respire fortement l'air de l'extérieur, comme si c'était la dernière fois que j'aurais l'occasion de respirer comme bon me semble, ma vie serait-elle contrôler pour toujours. J'entends une portière claquer, et une main s'enroule autour de mon poignet. Je me tourne et sans surprise, je vois Mikhail :

« Fait attention. » il me dit, sans rien me laisser voir dans son regard

« T'inquiètes pas, je ferais pas foirer ton plan. » je lui dit en le regardant de haut en bas

« Non je veux dire, fait attention. » il répète, et je parviens à déceler une lueur jusque là inconnue dans ses yeux

Je le fixe, sans réellement comprendre d'où cet élan de protection sort, mais je détache mon poignet du sien et tourne les talons sans lui jeter un regard.

Je me retrouve donc en face des deux titans à l'entrée qui me fixent derrière leur énormes lunettes de soleil noir :

« Nom ? » me dit l'un d'entre eux

« Emma O'Connor. » je dit le faux nom que m'avait indiqué le bras droit de Mikhail en souriant bêtement comme il me l'avait conseillé

Les deux ogres se poussent et me laisse entrer, je pénètre observant attentivement les alentours en donnant ma veste de fourrure à la dame de l'entrée.

Je passe une nouvelle porte et tombe sur la salle principale bombée de monde. Un énorme buffet se dresse en plein milieu de la salle. Mes talons claquent une de fois de plus contre le parquet parfaitement lisse de la salle. Les murs sont blancs et des énormes vases de fleurs blanches sont éparpillées aux quatre coins de l'énorme pièce.

A ma droite je vois un homme de Mikhail qui avait réussi à s'introduire dans la fête. Il me fait signe de la tête me désignant un homme, je comprend alors que c'est cet homme qu'il fallait que j'approche. Ses cheveux roux en batailles contrastaient avec sa peau pâle, à première vu, c'était un homme séduisant que l'on pourrait aborder en soirée, sans se douter qu'il s'agissait d'un mafieux sans cœur.

Je me faufile parmi les personnes présentes, et m'approche du jeune homme à la chevelure de feu, je remarque une coupe de champagne dans sa main tandis qu'il parle avec les personnes à côté de lui. Je fais mine de passer à côté de lui et le bouscule volontairement de manière à ce qu'il renverse sa coupe de champagne sur moi.

« Ma nouvelle robe à 500€ ! » je m'exclame

Son regard noisette se pose sur moi :

« Toutes mes excuses mademoiselle. » il me fixe un sourire au coin de ses lèvres

« Ne riez pas, je bois le champagne, je ne le porte pas. » je lui lance un regard malicieux

« Votre prénom? » il en profite pour me regarder de haut en bas

« Emma. »

« Emma. » il susurre « Peut être que pour me faire pardonner, vous accepteriez que je vous aide à vous débarrasser de ce champagne. » il fait glisser sa main le long de mon bras et je tente de réprimer un un frisson de dégoût

« Pourquoi pas. » je lui souris et attrape sa main le tirant vers un couloir

Nous marchons en silence, seul sa respiration saccadée et le bruit de nos pas se faisaient entendre. Il ouvre une grande porte et nous tombons sur un bureau.

Il me pousse sur le bureau en jetant sur le sol toute la paperasse d'un coup de bras. Il pose ses grandes mains sur mes hanches en embrassant mon cou.

« Alors vous êtes dans la mafia Irlandaise ? » je demande

« Oui. » il répond seulement en faisant descendre ses mains sur mes fesses « Tu es vraiment belle, Emma. »

« Il a pas autre chose à nous dire ce bouffon » je reconnais la voix de Mikhail dans l'oreillette

« J'ai entendu dire que vous tentez d'avoir le monopole de la vente d'arme sur toute l'Europe du Nord ? » je tente

« Tu m'as l'air bien renseignée » il me dit mais ne s'attarde pas vraiment là dessus essayant de descendre la fermeture de ma robe

« C'est que, si je veux être aux côtés d'un homme comme vous, il me faut en savoir un petit peu. » je lui dis d'une vois sensuelle

« Vas-y Nora chauffe le ! » hurle la voix du jumeau dans l'oreillette « Aie, c'est bon. » il reprend avant de se taire

« Quelle chance j'aurais d'avoir une femme telle que vous a mon bras. »

« C'est moi qui aurait de la chance de vous avoir Nolan. » je murmure à son oreille

Il s'apprête à presser fermement ses lèvres sur les miennes mais il se recule brusquement. Il me fixe et fronce soudainement les sourcils.

« Vous me connaissez ? » il crache

« Vous m'avez dit votre prénom enfin. » je ricane et tente d'échapper à la situation délicate dans laquelle je m'étais mise

« Personne, ne m'appelle Nolan ici. » il sert fermement mon poignet

« Merde. » j'entends dans l'oreillette

« Mais vous me l'avez d- »

Il attrape mon visage fermement et me fixe. J'essaye de sortir discrètement la lame de mon sac à main sans qu'il ne le remarque.

« Putain, t'es une Italienne. »

Je fronce les sourcils, et comprend enfin qu'il pense que j'espionne pour la mafia Italienne. Il bouge sa main afin d'attraper l'arme dans sa veste mais je le devance et lui envois un coup de genoux dans ses parties intimes. Il se tord de douleurs, tandis que j'essaye de fuir, il attrape ma chevelure et la tire en arrière me faisant grogner.

Je me tourne vers lui, et enfonce la lame dans son torse, sa respiration se coupe et il tombe à genoux devant moi en même temps que la porte s'ouvre.

« Putain. » dit une voix masculine