Chapitre 23 : La chaleur oubliée

Depuis la décision de son chef, Blue réfléchissait beaucoup à comment sauver sa petite amie sans qu'elle ne le reconnaisse. Ce faisant, vu qu'il attendait trop, le quatrième membre avait quémandé son aide sur une mission de repérage à la grotte Azurée. A la fin de celle-ci, Blue regardait lentement les feuilles orangées tomber. Avec nostalgie, il se remémorait les années passées à Bourg Palette, avec la cérémonie de rentrée et le festival de septembre. Son acolyte le ramena à la réalité, et ils rentrèrent à la base.
Alors qu'il supervisait les scientifiques, depuis le premier sous-sol, il commença à entendre la voix de Leaf chanter légèrement.

Je m'ennuyais comme un rat mort dans cette cellule sombre. Deux repas par jour, qui me permettaient de garder conscience du temps qui passe.
Je me prenais à chanter de temps en temps, pour passer au-dessus du bruit qui venait de ce que je supposais être des laboratoires en haut.
Après quelques semaines, je continuais à chanter, et je pus remarquer que mes chants entraînaient toujours les pleurs étouffés de l'un des geôliers. Mais il ne se montrait jamais. J'ai vite supposé qu'il ne se trouvait pas ici de son plein gré.

Tous les soirs, des qu'elle se mettait à chanter, je pleurais. Indéniablement, j'étais fou de cette fille, mais aussi fou à lier. Je dois la sortir de la. Je dois la tirer de ce trou au plus vite. Mais plus je réfléchissais, moins je trouvais de solution...
Un mois est passé je dirais, sa voix était chaque jour de plus en plus faible.
Aujourd'hui encore, j'étais aux laboratoires, supervisant les scientifiques chargés de développer des clones de divers Pokemon. Jusque là aucun problème, ça me faisait mal de voir tous ces Pokemon souffrir, mais je devais garder ma couverture jusqu'au bout! Mais en vérifiant le stock pour demain, je reconnus une pokéball dont les inscriptions dorées donnaient le nom du Pokemon et du dresseur. Sans même lire à qui appartenait cette pokéball, je tiquais au nom : Laguna. J'ai attrapé la Pokéball, l'ai retirée du stock, et ai vérifié les noms sur toutes les balls. Je pus ainsi me rendre compte que je ne connaissais que deux de ses Pokémons : Laguna et Lightning. Mais elle en possédait d'autres : Un Mélofée, un Rondoudou, une Tsugeha, une Lady et un Sochida. Soudain, l'idée me vint. Je me ruais dans ma chambre, et vidais mes placards en cherchant frénétiquement un objet qui pourrait être assez long pour enserrer un crâne, et assez opaque pour couper la vue. Après une dizaine de minutes de fouille intensive, je décidais de demander à mes deux collègues, mais ils m'envoyèrent à l'étage demander à Célesta. Celle-ci m'envoya bouler, en grande discussion avec sa grande sœur Krysta. Je me résolus à descendre, et arrivé au troisième étage, je passais la tête dans l'entrebâillement de la porte qui donnait à la salle commune, personne ne s'y trouvait à cette heure-ci. Alors que je commençais à marmonner dans ma barbe, mon acolyte Peter posa sa main sur mon épaule. Il rit à ma face déconfite, et me remit un peu d'argent dans la main. Je levais la tête vers lui, d'abord étonné, puis en comprenant ce qu'il avait en tête, je le remerciais chaudement avant de me ruer vers le rez-de-chaussée où se trouvait une boutique servant de couverture pour nos laboratoires et nos geôles.

Alors que je croupissais depuis je ne sais combien de temps dans ces cachots sombres, j'entendis des pas lourds. Je levais lentement la tête, pour voir un immense Machopeur, muni d'un bandeau noir. Il ouvrit la porte de ma prison, et de ses deux bras inférieurs me tint fermement pendant que les deux supérieurs nouaient le bandeau complètement opaque autour de ma tête. Ensuite, avec brutalité il me prit dans ses bras, et me fit traverser deux ou trois escaliers, plus ou moins délicatement. Après une dizaine de minutes durant lesquelles je me sentis ballottée, presque nauséeuse, j'entendis un glas, comme à l'entrée d'une boutique ou quelque chose de similaire. Puis je sentis enfin la douce chaleur qui m'avait tant manquée pendant mon incarcération. Mais soudain une question me vint, quel jour étions nous ? Il s'agissait de l'automne quand tout est arrivé, mais maintenant ? Le début de l'hiver, ou bien la fin de l'automne ? Ou encore le printemps ? Non, je n'ai pas pu être enfermée aussi longtemps tout de même! Pendant que je me demandais cela, je sentis qu'on m'installait sur un cheval, sans selle. Une forte augmentation de la chaleur me permis de déterminer qu'il s'agissait d'un Galopa. D'une claque sur la croupe, il fut lancé au triple galop. Après avoir galéré pendant une bonne dizaine de minutes à tenter de détacher le bandeau à une main, pour être sûre de pas tomber du cheval, je pus enfin recouvrer la vision. La première chose que je vis, était une prairie, magnifique. En parcourant du regard ce qui m'entourait, mes yeux tombèrent sur mon sac, en très mauvais état depuis la grotte. 

Lorsque le Galopa s'arrêta, il se trouvait aux abords de Lavanville. Leaf descendit prudemment, et d'un coup, elle se mit à réfléchir. Elle ne connaissait pas cette prairie. Alors elle fouilla dans son sac, en sortit très vite sa carte, et se rendit compte que nulle part sur celle-ci n'était indiquée une prairie près de Lavanville. Après avoir compris qu'elle aurait du mal à retrouver ses geôliers, elle vit avec une heureuse surprise qu'elle se trouvait en fait à sa destination initiale : la ville qui se trouvait à la sortie de la grotte.

Le soir même, sur le toit du bâtiment Cré, les quatre membres de la brigade étaient assis, l'heure était venue pour eux de passer à l'action. Un Roucarnage arriva, plana quelques secondes au-dessus d'eux, avant de venir se poser sur le poing de son maître. Le brun soupira en apprenant qu'elle était bien arrivée, et en sécurité. Il fit rentrer son  Pokémon, et se rapprocha des autres. Ils sortirent tous leur Alakazam. Il était temps d'exécuter le plan du maître, Safrania allait tomber!

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