L'homme qui venait de passer devant Leaf, était vêtu d'un uniforme noir, orné de la fameuse lettre "R", symbolique de la malfaisante Team Rocket.

- Déjà?!? Eh bien, il ne m'aura pas fallu longtemps avant la première rencontre.

Le sbire la repéra enfin, et se plaça devant elle, de manière à l'empêcher de passer.

- Des choses importantes se produisent plus bas, rebroussez chemin et trouvez une autre voie. Comme vous êtes une jolie jeune fille, je ne vous prendrai pas de taxe.

L'homme tenta de poser sa main sur moi, et à l'approche de celle-ci, je tressaillit et fit un bond en arrière pour l'éviter.

- N'essayez même pas de me toucher gros pervers! On va faire un truc, si vous me laissez gentiment passer, il ne vous arrivera rien. Allez, on se bouge!

J'avais choisis un ton froid et dur, avec des pointes d'ironie par moment. Le Sbire tiqua et un rictus se dessina au coin de ses lèvres. Il attrapa fermement mon bras, si bien que je ne pouvais le retirer.

- Alors ça veut faire sa maligne! Tu vas me suivre, je te ferais regretter ces paroles arrogantes!

- Très bien! Laguna, Charge!

Mon Pokémon qui depuis le début de l'altercation avait jugé bon de se placer dans le dos de mon assaillant lui fonça dans la cheville sans sourciller et l'homme vacilla avant de se laisser tomber au sol. Je le dépassai en l'enjambant avec dédain et détermination.

- Sale garce! Il nous avait pourtant prévenus que des Dresseurs d'exception allaient arriver... Mes acolytes ne te laisseront pas passer, tu vas morfler!

- Mais oui, c'est ça! Allez tchao!

Dans ma tête, différentes émotions se mélangeaient, à la fois de la colère envers ces mecs qui commettaient méfait sur méfait, de l'excitation quant à la situation, et du rire par rapport à cette personnalité que j'endosse mais qui est très loin de la mienne. Je continuais ma course, roulant sur les sbires qui essayaient de me bloquer. Enfin, on doit bien leur reconnaître une utilité à ces moutons noirs, ils te montrent le chemin. Ils sont les cailloux sur le chemin du petit poucet! Ces abrutis! En chemin, j'ai croisé des tonnes de petits Pokémon, tenus en esclavage, d'autres K.O. délaissés sur le côté. Cette vision d'horreur me donna la chair de poule, comment pouvait-on traiter ces créatures si aimantes et serviables comme des esclaves corvéables à souhait et qu'on pouvait exploiter sans crainte? Il fallait être un monstre! Les Pokémon sont nos alliés, nos amis, pas des outils dont on peut se débarrasser dès que bon nous semble!

J'ai fini par arriver vers la sortie, un scientifique restait planté là, sans bouger, devant un couloir qui menait sûrement à la sortie. J'essayais de le dépasser, mais il attrapa mon bras et son visage s'illumina d'un regard dément.

- Ils sont à moi! A moi! Tu ne me voleras pas mes fossiles! Il faudra me passer sur le corps!

- Mais j'en veux pas de tes fossiles! T'es taré mec! Laisse moi passer ou tes Pokémon et toi allez prendre la plus grosse raclée de votre vie!

- Jamais! Tadmorv, à toi de jouer!

- Tu l'auras voulu, Lady! Go!

Le combat ainsi fut lancé, la Goupix récemment acquise par Leaf répondit parfaitement aux attentes de sa maîtresse et toutes ses attaques firent mouche. Le Tadmorv tenta d'abord d'empoisonner Lady, mais celle-ci fit un petit bond et évita le gaz toxique trop dense et dangereux. Leaf se rendit compte que ce scientifique ne serait pas si facile à battre, et que ses Pokémon étaient puissants et bien entraînés. Néanmoins, Lady répondit par une flammèche, et l'aspect gluant de son adversaire ne permit pas à celui-ci d'esquiver, étant bien trop lent pour. La Flammèche brûla l'ennemi par la même occasion, ce qui permit à Goupix de se contenter d'éviter les attaques et de finir le Tadmorv d'une simple petite attaque Griffe. Mais malgré cette simplicité apparente, l'agilité de Lady diminuait puisqu'il avait fallu du temps pour éliminer le Pokémon poison de cette manière, et la fatigue commença à se faire sentir pour ce tout jeune Pokémon feu. Le scientifique balança son Voltorbe, et la brune rappela Goupix pour envoyer son petit Rondoudou. Elle se concentra à nouveau sur une tactique de statut en endormant le Voltorbe ennemi avec une douce Berceuse. Ensuite, à coup de Torgnoles et d'Echo, Rondoudou réussit à mettre K.O. le Voltorbe ennemi alors que celui-ci dormait, ce qui fit enrager le scientifique fou, mais le Statik de ce dernier paralysa la petite boule rose. Son adversaire balança la Pokéball contenant son dernier Pokémon avec toute l'énergie du désespoir. Alors que celle-ci s'ouvrait sur un Smogo, Leaf lança Lightning au combat. Son Smogo semblait plus fort que les deux Pokémon précédents, Leaf pensa donc immédiatement à faire baisser ses protections, voir même ses attaques, ou à augmenter les siennes, mais elle se souvint que son adversaire avait accès à l'attaque Buée noire qui annulait tous les boosts ou malus. Elle se mit à réfléchir à trois mille à l'heure, jamais un vrai combat n'avait été si dur pour elle. Elle avait déjà perdu de nombreuses fois, contre Red et Blue en général, mais depuis peu, la défaite n'était plus une option. L'insouciance de l'enfance s'était envolée, Leaf avait été projetée un peu malgré elle dans le carnage et la violence du monde adulte. Elle s'était faite rattraper par la réalité. Une défaite lui assurerait une suite bien plus chaotique, et elle avait bien assez de problèmes ainsi. Absorb Volt, le talent de son Pokémon, ne lui servirait pas ici, Smogo n'avait pas accès aux attaques électrik. Elle devrait tout miser sur la rapidité de Lightning. Elle se concentra, se calma, et réussit à entrer en synchronisation parfaite avec son Pokémon. Elle n'eut aucun ordre à transmettre, à peine la jeune fille avait elle pensé un ordre que Lightning agissait, ce qui fit que son adversaire ne vit jamais arriver ni le premier éclair, ni le dixième. Chaque salve de deux éclairs chacune fut précédée d'un légère Charge. Malheureusement, La jeune Voltali marcha inconsciemment sur un pic Toxic posé par le Smogo quelques minutes au préalable. Le poison coula lentement dans ses veines. Il voulait se battre encore, jusqu'à son dernier souffle, mais c'était sans compter sur sa Dresseuse qui n'entendait pas que les choses se déroulent ainsi.