Chapitre 16

[HS: Bon les gens! Cette partie contient des passages à caractère violent et/ou sexuel. Faites pas les idiots, je ferais un résumé dans le chapitre d'après pour que vous ne soyez pas perdu. Je ne connais pas votre sensibilité, je ne veux choquer personne. (et c'est pourquoi j'ai mis autant de temps à l'écrire ;-;) Bonne lecture !]




Clideon s'éveilla en sursaut. Une désagréable impression d'entrave l'avait tiré de son sommeil. Il était sur une chaise, torse nu, les mains attachées dans le dos. Il se trouvait au centre d'une salle vide et sombre. Un écran recouvrait la pièce. Qu'importe où le regard de Clideon se posait, il le voyait toujours.

Cela n'annonçait rien de bon.

Le jeune garçon tira sur ses liens. Au même instant, la lumière s'alluma et Inthepanda apparut devant lui. Du sang frais tachait sa chemise déboutonnée, une cigarette au bec, une bière dans une main, un couteau ensanglanté dans l'autre. Avec ses cheveux de jais et son regard aspirant au meurtre, il ressemblait à une version plus bestiale de Clideon. Une version qui aurait mal tourné. Une version qui n'aurait pas rencontré Iconoclaste.

À peine cette pensée l'effleura que le visage du professeur apparut sur l'écran. Clideon ouvrit de grands yeux.

Cette image, cette vidéo... C'était la première fois qu'il rencontrait Iconoclaste.

Un Clideon de 4 ans jouait sur le canapé face à un psychologue légèrement impressionné par son premier patient.

Le futur professeur parlait avec une voix douce et compréhensive.

" - Raconte moi ce qu'il s'est passé. "

La voix juvénile de Iconoclaste résonna dans la pièce comme si l'homme était réellement présent. Mais ce n'était qu'une projection qui se poursuivit inexorablement malgré l'air horrifié de Clideon.

L'enfant sourit, visiblement satisfait de lui.

" - J'ai crevé son Œil."

Le psychologue afficha la même expression qu'il y a 16 ans. Non pas de la peur, mais une peine immense qui marqua à jamais son jeune patient.

Clideon aurait voulu fermer les yeux. Il détestait tout ce qui pouvait l'attendrir. Inthepanda étira les lèvres en un sourire goguenard puis se lança dans un discours grandiloquent face à une audience inexistante.

" - Bienvenue dans unknown movie et aujourd'hui un documentaire sur la vie d'un petit psychopathe à la sauvette qui s'est dégonflé comme une sale pute.

- Moi au moins je suis un humain et j'ai fait du mal à de vrais gens, pas à des petits programmes facilement réparables."  Le coupa Clideon.

Inthepanda s'approcha lentement de Clideon, se pencha sur lui et souffla à son oreille.

" - Ecoute moi bien petit enculé de mes deux. Je n'ai pas eu beaucoup d'occasion de m'amuser depuis que j'ai diffusé illégalement la sextape de cette pauvre gamine qui s'est suicidée. Alors... Je vais me délecter de tes souvenirs, de ta souffrance et de tes cris jusqu'à obtenir ce que je veux de toi. Si tu espères la moindre clémence de ma part, je te conseille d'être respectueux et coopératif. " répliqua Inthepanda d'un ton faussement placide.

Clideon plissa les yeux et cracha à la figure de son bourreau. Ce dernier soupira et essuya du bout de ses doigts la salive qui dégoulinait sur sa joue et les suçotèrent nonchalamment. Clideon grimaça, dégoûté. Inthepanda réprima un rire. Il ébouriffa les cheveux de sa victime récalcitrante.

" - Toi, tu vas être... Extrêmement divertissant. Espérons que tes souvenirs ne me fassent pas mourir d'ennui. "

Clideon lui lança un regard assassin. Il aurait voulu lui faire du mal, le voir souffrir, se tordre de douleur.

La vidéo de Iconoclaste et Clideon junior s'estompa. Un nouveau film se déroula sur l'écran.

Cette fois, le jeune homme ne comprenait pas quel souvenir était apparut.

Une avenue sombre mais animée, un club sportif clôturant sa journée de dur labeur, une fille en sueur. Elle portait un gros sac encombrant sur le dos, un simple t-shirt, un jean délavé, de belles chaussures à talons contrastaient fortement avec la vision d'ensemble. Elle flânait tranquillement en respirant profondément à chaque pas. Un sourire flottait négligemment sur son visage. Elle semblait sereine.

Une ombre glissa près d'elle. La jeune femme perçut à peine un frôlement le long de sa hanche. Déstabilisée, elle s'arrêta puis observa les passants. Personne ne semblait la remarquer. Elle continua sa route en s'isolant légèrement.

Une silhouette indistinguable la percuta. Elle plaqua une main contre le mur pour conserver son équilibre. Un peu sonnée, elle ne vit pas son asseyant. Dans un geste de panique crucial, elle décida de se dissimuler dans une ruelle.

Elle avait le pas leste d'une biche égarée. La jeune fille sentait qu'on la suivait. Ses talons claquaient sur le bitume.

Une bouteille vide ricocha contre un mur avant de rouler le long de la rue. Le bruit fit sursauter la femme. Elle scruta les ténèbres d'un air hagard mais ne put rien percevoir. Elle allait reprendre sa course lorsqu'une poubelle tomba, non loin d'elle. Elle hurla lorsque des rats s'en échappèrent. Des tripes en décomposition se répandaient à ses pieds.

La jeune fille mit une main sur sa bouche et s'enfuit en courant. Son pouls s'accélérait un peu plus à chaque pas. Son souffle devenait saccadé. Elle regrettait sûrement de s'être recluse ainsi. Le monde était à ce court moment du soir où la nuit commençait à s'étendre sur la ville alors que les lampadaires n'illuminaient pas encore les environs.

La jeune fille voyait le bout de la ruelle. De l'animation. Une foule qui la protégerait par l'anonymat.

Rassurée par cette perspective, elle ralentit le pas.

Grave erreur.

Aussi vif qu'un tigre, Clideon sortit des ténèbres, fondit sur elle et lui plaça un couteau sous la gorge. Il l'empoigna par la taille et jeta sa victime dans un cul de sac grillagé.

Il plaqua son corps contre le sien et huma le parfum de sa peur dégoulinant des pores de sa peau.

La jeune fille n'osait pas émettre un seul son.

Cela agaça Clideon qui écorcha ses côtes avec les ongles. Un couinement de douleur lui répondit. Satisfait, Il fit glisser son couteau le long de sa proie. T-shirt, soutien-gorge, jean, culotte, tout fut découpé sous sa lame implacable. Le jeune homme écarta nonchalamment les lambeaux pour observer le corps chétif de sa victime. La poitrine rebondie tressaillait de peur. Les lèvres entrouvertes poussaient un cri silencieux qui refusait de sortir. Son vagin duveteux s'humidifiait d'urine qui s'échappait pour se répandre à leurs pieds. Le sourire de Clideon s'élargit.

Le bouc émissaire était prêt pour le sacrifice divin.

Il se rapprocha et plaça une main sur un des seins de la jeune fille. Cette dernière glapit mais la vue du couteau la dissuada de tout mouvement. Il caressa du bout des doigts cette peau lisse et tiède sous laquelle battait un cœur palpitant. Il prit son temps pour malaxer les tétons qui s'étaient éveillés au contact du froid.

Le Clideon d'aujourd'hui, lui, remarqua une étrange sensation au niveau de sa poitrine. Un effleurement qui suivait les gestes de son image du passé. Il lança un regard à Inthepanda qui leva un sourcil en hochant la tête.

Pour la première fois, Clideon avait peur. Il savait ce qui allait se passer. Il savait qu'il détesterait ça. Mais il ne pouvait penser qu'à cet événement.

Le spectacle continuait.

Clideon touchait le corps de la jeune fille comme si il lui appartenait. Il pinçait à quelques endroits, frappait dans d'autres. Il offrait une cicatrice à chaque cri que la jeune fille laissait échapper. Il prenait son temps pour pénétrer la peau. La pointe transperçait paresseusement la chair avant qu'une effusion de sang vienne tacher le sol dans une pluie écarlate.

À présent, elle était scarifiée du front jusqu'au bout de ses doigts.

Des larmes silencieuses perlaient le long des joues de la jeune fille, à l'instar du Clideon d'aujourd'hui qui se retenait à grand peine de hurler. D'autant plus que Inthepanda s'amusait à répandre du sel là où des plaies s'étaient ouvertes.

La victime, dans un élan de courage, avait bien essayé de se dégager, mais en vain. Clideon lui gratifiait de coups de genoux dans le bas du ventre à chaque tentative.

Ensanglantée, puante, et endolorie, la jeune fille espérait simplement que cela se finisse au plus tôt.

Petite poupée de cire désarticulée par l'enfant capricieux.

Elle supplia Clideon de la tuer.

Le jeune homme, comblé par ses actes barbares, allait répondre à sa demande. Il leva le couteau, planta ses yeux dans celles de sa victime et figea son geste.

Le visage de Iconoclaste flotta fugacement à la place de la jeune fille. Son regard... Clideon eut alors l'impression que son psychologue l'observait malgré son absence. Déboussolé, il baissa son bras et rangea son arme, sous les protestations désespérées de la victime bafouée.

Dégoûté par son geste et celle qui le représentait, il s'enfuit. Il était bouleversé.

Clideon n'avait jamais pensé à ce qu'avait ressenti la jeune fille ce jour là. À présent, il ressentait la souffrance, la frustration d'une telle situation. Il était à la fois en colère et honteux de sa propre condition. La douleur lancinante de ses plaies lui fit perdre ses sens. Des images flous défilaient sur l'écran. Des phrases transperçaient les oreilles de Clideon.

Il avait crevé l'œil d'un camarade de maternel avec un crayon parce qu'il lui avait pris une feuille. "

"C'est sa faute ! "

"Je ne t'abandonnerai jamais.

"Ah oui? Prouve le moi.

"Tu me dégoûtes." 

"J'en ai marre que vous vous moquiez de moi.

"Je regrette seulement d'avoir donné naissance à une telle abomination.

"JE NE T'ABANDONNERAI JAMAIS ! 

Ce dernier cri était accompagné de l'image d'un Iconoclaste, en pleurs, ses mains secouant les épaules d'un Clideon impassible.

Pour une raison qui lui était inconnue, il n'avait jamais désiré faire du mal à Iconoclaste. Il pensait que cela était sûrement dû à ses yeux. Une telle douceur irradiait son regard. Pas une bonté naturelle héritée d'une pâle innocence que Clideon méprisait, mais par des épreuves qui l'avait fait souffrir. Un calvaire innommable qui avait durcir son âme sans toucher à son cœur tendre qui illuminait de mille éclats ses pupilles d'un marron pourtant si banal.

Tout le contraire de Ascuns en somme. Il se souvint de sa première rencontre avec l'énergumène. Le film défila.

Ascuns avait le profil typique de l'être talentueux mais dont l'indolence assumée agaçait profondément Clideon. Même si il aimait le torturer gentiment, il se demandait constamment pourquoi il n'avait pas déménagé. Ou appeler la police.

Il avait considéré Ascuns comme un jouet dès la première fois qu'il l'avait rencontré.

Clideon avait décidé de s'inscrire dans une université quelconque pour continuer à vivre une « vie normale », à condition que Iconoclaste l'accompagne. Ce que ce dernier fit sans hésitation. Mais le futur professeur avait refusé qu'ils vivent ensemble. Une histoire de « distanciation professionnelle » qui résonnait ridiculement dans les oreilles de Clideon. Le psychologue bouleversait sa vie entière pour le simple bon vouloir de son patient. Si distance il aurait dû y avoir, la limite avait déjà été franchie.

Alors, vu les prix exorbitants des loyers, il avait déposé une demande de colocation en ligne. Quelqu'un de discret, ne cherchant à créer aucun lien amical avec lui et qui respectait scrupuleusement le code de la propriété des personnes. Chacun pour soi, les objets lui appartenant ne devait en aucun cas être touché par un parasite vivant dans une chambre inutile de l'appartement, qui serait forcément exiguë.

Cependant, avec le temps il s'était attaché à Ascuns. Ses douces tortures quotidiennes, ses humiliations, ses petites bagarres, ce n'était que des moyens de lui exprimer son amour. Il y avait peut-être d'autres méthodes. Son affection était pervertie par sa pathologie mais elle était réelle. Il l'aimait. Comme un ami, comme un frère.

Il y avait longtemps que sa famille n'osait plus le regarder en face, terrifiée par ce qu'il pourrait être. Il n'en avait rien à faire. Clideon considérait Iconoclaste comme son père et Ascuns comme membre unique de sa fratrie. Ils étaient sa famille.

Les liens les puissants sont ceux qu'on choisis. Il ferait tout pour les protéger. Il ne laissera jamais quelqu'un comme Inthepanda leur faire du mal. Il ne laissera jamais qui que ce soit leur faire du mal.

Un violent coup de pied dans ses parties intimes lui fit perdre le fil de ses pensées.

" - T'es chiant à déblatérer des conneries d'amitié et d'amour familial. " Grogna Inthepanda. "Je veux du sang ! De la souffrance ! Montre moi le monstre qui est en toi ou alors j'irai jouer avec l'un de tes potes. "

Un sourire inattendu se peignit sur le visage de Clideon.

" - Tu veux du sang ? 

Il cracha une nouvelle fois à la figure de Inthepanda. Un jet pourpre s'écrasa dans les yeux du programme qui fut déstabilisé quelques instants.

Cela suffit à Clideon. Une force inédite coula dans ses veines. Il tira d'un coup sec sur les liens qui se rompirent. Inthepanda observait le spectacle en reculant. Clideon se rapprocha du programme. Son ombre engloutissait son bourreau qui tremblait face à cette aura meurtrière qui dépassait largement la sienne. Lorsque Clideon esquissa un mouvement pour l'attaquer, le programme se téléporta dans un nuage de pixels.

Le jeune garçon ouvrit alors une porte qui venait d'apparaître et sorti de cet enfer.

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