#005 : Johto
-Hum... Non, encore 5 min...
Les premiers rayons du soleil caressent mon visage. Je me lève et m'étire. Je regarde autour de moi. Tiens, mes Pokemon sont retournés dans leurs PokeBall. Et... où est Doc? Attends je suis où là?! Ça ressemble pas à la forêt où nous étions hier soir! C'est quoi ce délire?! Un coup de vent emporte mon bonnet sur quelques mètres, j'arrive à le rattraper. Je vois un panneau.
- Ro-sa-lia?
Comment on a pu atterrir ici? Je me rappelle du concours d'hier, j'étais avec Aïto et plus rien.
- Doc! Doooc!!
Sa voix résonne.
- Par ici.
- Je suis content de te voir! Pourquoi tu m'as laissé dehors tout seul?
- Je ne voulais pas te réveiller.
- J'aurais pu me faire enlever ou pire!!
- Techniquement, on s'est fait enlevé si tu regardes bien.
- Genre, quelqu'un nous a kidnappé pendant notre sommeil, sans faire aucun bruit ni activer tes réflexes de ninja.
Il n'a pas tort, un simple battement d'ailes d'un Héledelle m'aurait réveillé. Étrange.
- Où alors c'est dû au fait que tu te sois endormi d'un coup hier soir.
Hein?
- Attends qu'est-ce que tu racontes?
- Juste après qu'on soit sorti du Salon de Concours Pokemon, tu as à peine fait 15 mètres et boum! Tu étais au sol en train de dormir. Je te croyais mort au début, jusqu'à ce que je t'entendes ronfler. Tu ne t'en ai pas rendu compte?
Je restes silencieux.
- Tu as des problèmes de sommeil. Tu dors mal, tu fais des cauchemars quasiment toutes les nuits , tu t'écroules de fatigue au moindre effort et tu t'énerves facilement.
- Ne t'occupes pas de ça.
Il commence à hausser le ton de sa voix.
- "Laisse tomber. Ce n'est pas tes affaires. Je ne réponds pas. Arrête de me faire chier. Ne t'occupes pas de ça" Est ce que tu vas te décider à parler un jour?! Tu crois que garder tes problèmes rien que pour toi va t'aider?!
Je suis tenté de répondre: "Ce n'est pas tes affaires".
- Tu créés des problèmes là où il y en a pas. Je vais bien. Occupons nous plutôt de ce qui nous arrive.
- Tu as raison.
Le détournement de conversation fonctionne tellement bien sur les enfants. Plus de questions, plus de problèmes. Enfin bref.
- Sinon, c'est quoi cet endroit? me demande Aïto.
- Il n'y a pas de doute possible: nous sommes dans la Tour Cendrée, à Johto.
- Johto?! Il nous a traîné sur combien de kilomètres ce type?!
Si ça se trouve, c'est un Pokemon qui nous a amené ici.
- On va inspecter les lieux, reste près de moi, le sol est fragile.
On marche lentement à travers le bois brûlé et les décombres. Aïto, toujours aussi curieux:
- Mais que s'est-il passé ici?
Je nettoie mes lunettes avant de répondre.
- Il y a bien longtemps, cette tour était le cœur battant des régions de Kanto et Johto réunies. Cependant un jour, un incendie survint ici même. Son origine demeure encore inconnu aujourd'hui. C'était la panique, le bois craquait et les fondations s'écroulaient rapidement. On ne déplora aucune victime, excepté trois malheureux Pokemon.
- Ils étaient de quelle espèce?
- Une fois de plus, les chercheurs l'ignorent. Mais attends la suite. Les villageois étant attristés de leur mort, le phoenix légendaire Ho-Oh apparut aux yeux des hommes et ramena les défunts Pokemon à la vie. Ils devinrent les félins légendaires Entei, Raikou et Suicune. Cependant, les hommes furent effrayés de telles créatures capables de vie ou de mort et les rejetèrent. Alors ils s'en allèrent, sans jamais attaquer les hommes, sans laisser de trace. On raconte que les félins légendaires reviendront quand ils feront de nouveau confiance aux humains.
- Et alors?
- Suicune est le seul à être apparu aux yeux d'un seul dresseur il y a quelques années.
- Alors... ils ne nous font toujours pas confiance?
- Je peux les comprendre. Tout le monde fait des erreurs impardonnables.
Je garde à nouveau le silence.
- Ouais, c'est pas la meilleure histoire pour passer une bonne journée je te l'accorde. Hein? Tu vas bien?
Aïto baissait la tête.
- Tu sais tu n'es pas le seul à avoir des secrets. Mais contrairement à toi, je ne peux pas les garder au fond de moi éternellement. C'est une période difficile pour moi.
- Vas-y balance.
- C'est que... c'est mon anniversaire.
- Je ne vois pas le problème.
- Et aussi celui de la mort de ma mère. Elle était malade pendant sa grossesse et a eu assez de force pour me mettre au monde. Quand tu m'as dit que Ho-Oh a ramené à la vie ces Pokemon, ça paraissait si simple. Mais je sais qu'on le ne peut pas ramener les morts de l'au-delà. Tout ce que je souhaite, c'est revoir au moins une fois son visage pour de vrai, pas sur une simple photo.
Il sort de sa poche un bout de papier et le fixe.
- Les enfants sont doués pour rêver pas vrai? Une jour ou l'autre il faut savoir se réveiller et ouvrir les yeux, dit il en forçant un sourire.
Par pitié, ne me dites pas qu'il va se mettre à chialer. Je ne sais pas gérer les crises de gamin moi. Oui je sais c'est triste mais que voulez vous que je fasse?
- Aïto, moi aussi je... comment te dire...
Soudain, une étrange silhouette passe devant nous.
- Doc tu as vu ça?!
- Oui j'ai vu!
- Ça va à l'étage!
- Ne cours pas, tout va s'effondrer!
Comme d'habitude il ne m'écoute pas. Je le rejoins sur la plateforme au dessus.
- Il est où? Il était là je te jure!
- Je te crois mais calme toi et marche doucement vers moi.
Le plancher craque à chacun de ses pas. Puis ce fut la rupture, je saute pour l'attraper: résultats des courses nous tombons tous les deux. Mais, il n'y eut pas d'atterrissage, on flottait au dessus du sol. On se pose tranquillement.
- C'est ton Symbios qui a fait ça?
- Non.
- Là regarde!
Un Pokemon vert avec des yeux cristallins et de petites ailes volait devant nous.
- C'est le Pokemon Fabuleux de la région de Johto, Célébi.
Je suis surpris qu'il connaisse Célébi, c'est pas courant.
- Tu sais ce qu'est un Pokemon Fabuleux?
- Oui. Parmi les Légendaires, il existe des Pokemon encore plus rares dont l'existence semble être un mythe d'après les chercheurs. En croiser un durant sa vie de dresseur est une chance. Ma mère était fascinée par eux.
- Tu as vraiment de la chance Aïto, car Célébi a le pouvoir de voyager dans le temps.
- Sérieusement?!
- Il a dû entendre notre conversation.
- C'est vrai Célébi? Tu pourrais m'emmener voir ma mère?
Il fit un "-bi" en guise de réponse. Il se rapproche de moi et attrape ma main.
- Qu'est ce que tu fais?
- Il veut que tu viennes avec nous. J'aimerais aussi que tu viennes.
Je m'approche d'eux, Aïto attrape ma main. Célébi tourne autour de nous, le décor se tord, se modifie et change.
- Monsieur, Monsieur!!
Je reprends mes esprits.
- Vous allez bien?
- Oui, oui, j'ai juste la tête qui tourne...
- C'est normal, à l'arrivée d'un bébé dans la famille ça fait toujours cet effet. Restez ici, je reviendrai vous chercher.
La dame en blanc passe la porte et nous laisse dans un couloir.
- Doc ça va?
- Où sommes nous?
- Dans l'hôpital où je suis né. Et apparemment l'infirmière te prend pour le père. Célébi reste avec nous mais il est invisible. J'y crois pas on a vraiment remonté le temps! Mais qu'est ce que je vais lui dire? Je vais faire quoi?
Je pose ma main sur sa tête.
- Ça ira.
La porte s'ouvre à nouveau.
- Vous pouvez entrer.
Elle me retient alors que le gamin entre timidement. Elle me chuchote.
- Félicitations pour votre fils. Il se porte très bien et est en parfaite santé. Mais concernant votre femme-
- Nous sommes déjà au courant.
Je la bouscule et rejoint Aïto. Il était debout et la regardait silencieusement. Elle tenait un bébé dans ses bras et souriait. Elle parle faiblement.
- Regarde, on a de la visite.
Aïto entame la discussion.
- Je sais pas si vous me connaissez mais je suis-
- Te voilà enfin, Aïto.
Même moi j'en reste con.
- T-tu me reconnais?
- Comment ne pas reconnaître son fils. Que tu as grandi, tu as quel âge?
- 11 ans.
- Dans ce cas, joyeux anniversaire.
- Tu le savais aussi, dit il en souriant.
- Les mamans savent tout tu sais. Tu ne me présentes pas à ton ami?
- Lui c'est Doc, on s'est rencontré il y a pas longtemps, je voyage avec lui en ce moment. Tu sais maman, c'est un dresseur super fort, mais il garde tout le temps sa capuche, il m'a emmené dans plein de régions et [...]
Il raconte notre aventure dans les moindres détails, en quelques minutes.
- Je vais devenir Maître Pokemon et comme ça tu seras fier de moi.
- Mais je suis déjà fier de toi Aïto. Continue comme ça.
Il se met à pleurer dans ses bras.
- Je m'en veux tellement...
- Tu n'y es pour rien, ce n'est pas de ta faute.
- Je t'aime.
- Moi aussi je t'aime.
Il sèche ses larmes.
- ... je t'attend avec Célébi dans l'ascenseur, si tu veux dire deux trois trucs à ma mère. Au revoir maman.
- Au revoir, Aîto.
Il referme la porte.
- Un jeune garçon bien réservé, n'est ce pas?
- Que voulez vous? Je suis comme ça. Aïto est un garçon courageux. Il doit tenir ça de son père, non?
- ... il n'a jamais été très présent pour la famille, mais peu importe, si Aïto est heureux, je le suis aussi.
- Je n'ai jamais été très à l'aise avec les hôpitaux. Je dois vous laissez avant que vous...
Je tire ma capuche pour masquer davantage mon visage.
- Tu peux terminer ta phrase, tu n'as pas de honte à avoir.
- Aïto veut rester avec vous jusqu'à la fin, mais ne veut pas souffrir en vous voyant partir. Je partage cette douleur, je l'ai déjà vécu avec mon père.
- Tu peux t'en aller. Aujourd'hui j'ai vu mon fils qui a fait le trajet depuis le futur juste pour moi. Je ne peux pas partir plus heureuse.
- Cependant il y a une dernière chose que je veux faire.
Je donne un bout de papier au bébé.
- Tiens Aïto, garde ça avec toi toute ta vie, comme ça ta maman sera avec toi pour toujours.
- C'est vraiment adorable de ta part.
- Je dois y aller. Au revoir.
- Attends, tu peux me faire une faveur? Promets moi, promets moi s'il te plaît de continuer à veiller sur lui.
- Je vous le promets.
Je sors de la pièce. Arrivé à l'ascenseur où ils m'attendaient, j'entends au loin le son continu du monitor de la chambre. Sans me retourner, j'entends les médecins s'affoler et courir. Au moment où les portes de l'ascenseur se referme, j'entends des pleurs de nouveau né et les électrochocs des défibrillateurs.
- Ça suffit Célébi. Nous repartons pour le présent.
Nous nous retrouvons dans la Tour Cendrée. Aïto était devant moi avec le fabuleux.
- Merci Célébi. Je voulais t'attraper au début mais je préfère te laisser te gambader à travers les époques.
Il lui sourit, avant de disparaître.
- Ça va aller?
Il ne me répond pas tout de suite. Soudain, il se retourne et me prend dans ses bras.
- Eh oh doucement.
- Merci. Merci infiniment Doc, je ne sais pas si j'aurais été capable de la revoir sans toi.
- Tu me serres un peu trop là.
- Pardon. J'ai une idée, si on allait manger un bout, il doit avoir un restaurant par ici ou au pire on partira en volant avec ton Airmure. C'est moi qui paye!
Il sort en courant.
- T'attends quoi? Viens!
Cette sensation de chaleur, ça fait cet effet de se sentir aimé par quelqu'un? C'est un sentiment que j'avais oublié il y a longtemps et que je ne voulais pas me souvenir. Ceux qui s'attachent à moi souffrent un jour ou l'autre. Cependant, Aïto, ce garçon innocent, un jour il se pourrait qu'il me rende la sourire.
On se rapproche de la fin (déjà...). Desolé si j'ai cassé le morale de certains, je ne voulais pas (partez pas en dépression et rangez vos cordes et vos chaises, ce n'est qu'une histoire). En média , l'épisode 6 de la mini-série YouTube Pokemon Générations qui a inspiré ce chapitre. Le prochain chapitre sera un gros chapitre à Kanto. Oh et bonne rentrée scolaire à tous!
See you!
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