Chapitre Six - La Grande Paralysie
-J'espère que vous nous entendez... Je suis Viridium.
-Et je suis Keldeo.
-Nous sommes venus dans l'Antre Profond car quelqu'un nous a dit qu'il y avait une anomalie étrange au fond de la grotte. Je ne saurais dire si c'était un piège ou une véritable alerte... Mais c'est terminé. Nous sommes coincés.
-Viridium ! On a pas beaucoup de temps, accélère !
-D'accord ! Bon, je vais résumer rapidement ce que nous avons appris ici sur les anomalies. Le temps semble s'arrêter dans différents Donjons Mystère. Il semble qu'ils en soient la source. Toute matière devient pierre... Le vent tombe... Plus aucun bruit, plus aucune vie. C'est ça qui attend tout le monde si le phénomène se propage partout. Je ne pense pas qu'on puisse l'arrêter... Je n'ai aucune idée de comment inverser le phénomène non plus.
-Il semble que le problème ait été causé par un pokémon surpuissant ! C'est un plan machiavélique organisé par un psychopathe qui projette la Fin de monde !
-Calme-toi Keldeo, nous ne sommes pas sûrs que ce soit quelqu'un qui ait provoqué ça.
-Pour quelqu'un à l'article de la mort, tu sembles bien paisible !
-Laisse-moi finir ! Bon... En bref, aucun moyen de l'arrêter, aucun moyen d'inverser le processus. Mais nous en avons décelé le mécanisme ! D'où ce frism qui servira de dernières volontés...
-Viridium...
-Le temps semble s'arrêter selon une certaine zone. Nous avons donc déterminé deux zones : une zone où tout est normal, celle dans laquelle la vie se déroule encore normalement et la zone fixe. Il y a une frontière précise entre ces deux zone. Cette frontière est repoussée chaque jour un peu plus loin. Il se trouve que la frontière ne se déplace qu'une seule fois par jour à une heure aléatoire. Chaque jour qui passe augmente la distance parcourue par la frontière. Il y a encore cinq jours, la frontière se déplaçait d'un mètre par jour, si bien que nous n'avions pas encore compris comment ça marchait. Hier, la zone fixe s'est étendue de cent mètres ! Tous les pokémons sur son passage se sont retrouvés paralysés, tous transformés en roche... Cependant il existe un moyen d'échapper à cet enfer. Traverser la frontière alors qu'elle n'est pas en mouvement ne paralyse pas le pokémon qui passe !
-Mais cela ne résout pas le problème...
-Effectivement... Après une semaine passée ici, nous avons compris qu'une vie sans eau qui coule, sans mouvement ni bruit n'était pas une vie dont on pourrait souhaiter la réalisation. Non... C'est horrible, sinistre, terrifiant... Il suffit de se projeter dans le futur pour comprendre... D'ici un mois au grand maximum... Le monde sera plongé dans la Grande Paralysie. Des pokémons figés partout, plus de cycle jour/nuit, plus de couleur, que le froid, l'absence de sensation et la torture de la solitude...
-C'est ce qui nous attend... Inévitablement...
-Nous avons tout tenté. S'il existe un moyen de défiger un pokémon, alors il n'est pas sur place. S'il existe un moyen de réparer le Temps, alors il faut le trouver ! Pour nous... C'est trop tard. Nous serons figés d'un moment à l'autre. La frontière a commencé à se déplacer et nous sommes dans un cul-de-sac... D'ici quelques secondes... Nous ne serons plus que de la roche, sans âme, sans vie...
-Viridium... Je suis désolé... J'aurais tant voulu te sauver.
-Ne t'en fait pas Keldeo... Tu as été un ami incroyable... Mon meilleur ami. Ensembles, nous avons résolu des problèmes avant même que les meilleurs les perçoivent. Nous sommes... Nous avons été un duo parfait.
-Merci Viridium...
-Ne pleure pas Keldeo. Je suis sûre que les pokémons survivants trouveront un moyen de nous sauver... Adieu, mon ami.
-Adieu Viridium !
Sablaireau lâcha le frism qui s'éclata sur le sol dans un fracas sans écho. Tous ses membres tremblaient. La Fin du monde... La Fin du monde ! Les Hélédelles osèrent à peine se regarder. Ils restèrent de longues minutes sans bouger, contemplant les statues... les cadavres des deux pokémons légendaires. Le manque de couleur autour d'eux avait pris tout son sens. Tout avait été pétrifié. Mais le souvenir de leur arrivée ici n'aidait pas Sablaireau à déterminer l'emplacement actuel de la frontière. Il en déduit tout de même qu'elle se trouvait aux abords de l'entrée de l'Antre Profond. Sablaireau réfléchissait à un plan d'attaque. Qu'allons-nous faire... Là, maintenant... Il faut... Je ne sais pas.
-Il faut retourner à la Place Pokémon pour prévenir les autres ! s'écria l'un des deux frères.
-Et leur dire quoi ? Que la Fin du monde est imminente ? Ne devrions-nous pas plutôt chercher un moyen de libérer ces deux là ?
-Sablaireau enfin ! Ils ne savaient pas eux-mêmes comment ! Nous n'y arriverons pas. Nous devons rentrer, maintenant !
-On va tous mourir... On va tous y passer... répétait en boucle son frère.
-Non. Nous allons sortir d'ici et nous allons alerter la guilde.
-Arrêtez ! Vous ne voyez pas que vous allez vous faire piéger vous aussi ?
-Tant pis, nous devons prendre le risque !
Le Hélédelle bouscula doucement son frère pour qu'il reprenne ses esprits. Ils s'envolèrent vers la sortie en ignorant la mise en garde de Sablaireau. Sans attendre, le pokémon se lança à leur poursuite.
Absol restait devant l'entrée de la grotte au sommet du Mont Glacial. Il hésitait. Il n'avait pas retrouvé Goupix, personne ne savait où elle était. Absol n'avait pas continué très longtemps car les jours s'écoulaient rapidement. Une semaine était déjà écoulée et Absol n'avait rien accompli. Peut-être que je prend cette histoire trop au sérieux... Mais ça m'aurait fait plaisir de revoir Goupix... songea-t-il. Il se décida enfin à entrer pour saluer son mentor. Feunard était assis au milieu de la pièce, comme s'il attendait l'arrivée de son bras droit. Les deux pokémons se regardèrent de longues minutes, savourant leurs retrouvailles. Absol finit enfin par avancer d'un pas, puis d'un autre.
-Bonjour Feunard, le salut Absol en s'inclinant.
-Je suis heureux de te revoir Absol, répondit l'oracle avec un sourire franc sur le visage.
Les deux pokémons virent se toucher le museau en guise de signe d'affection. Leur relation n'était pas seulement limité à un rapport mentor-apprenti mais plutôt à un rapport père-fils. Feunard avait tout donné à Absol. Ils avaient œuvré ensembles dans le monde entier. Autrefois accompagnés de Goupix et de Zorua, ils avaient sauvé un grand nombre de vies. Mais plus tôt encore, Feunard avait recueilli Absol qui s'était perdu sur les terres d'Artikodin. Il lui avait donné un foyer et une mission. Absol n'en n'avait jamais demandé autant. Bien que les événements les aient séparés, Absol savourait toujours les moments passés avec lui. Feunard était quelqu'un de bienveillant, attentif et altruiste. Un modèle pour beaucoup de jeunes qui l'avaient rencontré.
-Je suis désolé Feunard... Je n'ai pas réussi à ramener Goupix... soupira Absol dont la culpabilité se ressentait jusque dans sa voix.
-Ce n'est pas grave Absol. Je ne t'ai jamais demandé de me la ramener. Elle a décidé de vivre seule et loin. Si elle n'est pas revenue d'elle-même, c'est qu'elle a trouvé le bonheur. Un jour, elle reviendra, ne serait-ce que pour te revoir.
-Ma-Mais... Et toi ?
-Je ne suis que son père, rien de plus.
Absol sentit son cœur s'alourdir. Il aurait tant aimé raviver la flamme de vie de Feunard. Il était si heureux lorsqu'il était entouré de sa fille et son fils adopté. Mais maintenant que Goupix est partie, Feunard semblait éteint, triste, sombre. Absol voulait profiter de ces soixante jours pour redonner confiance à Feunard mais c'était peine perdue, il le savait."Absol... commença Feunard. J'imagine que tu vas rester avec moi quelques temps. J'aimerais t'entraîner. J'ai appris tout ce que tu avais accompli dans l'équipe de Grimpal. Je suis persuadé que tu as atteint tes limites. Je vais utiliser tout le temps que tu as décidé de dépenser ici pour repousser tes limites le plus loin possible. Je suis sûr qu'il te reste une marge de progression. Ce sera intense mais tu deviendras fort, peut-être même le plus fort des élus. J'espère que tu es prêt car c'est moi qui vais m'occuper de toi cette fois-ci." Absol hocha la tête, à la fois excité de reprendre l'entraînement avec son père et intimidé par la tirade de Feunard. En voyant son mentor passer en position de combat, Absol se mit sur ses gardes. L'entraînement s'annonçait difficile.
Sablaireau se précipita dehors. Son cœur fit un bond dans sa poitrine lorsqu'il aperçut les Hélédelles au sol. Ils étaient pétrifiés. Leur forme statufiée s'était écrasée à la limite de la frontière. Sablaireau serra les dents. Ses deux compagnons avaient perdu la vie car ils s'étaient précipités. Il s'assit entre les deux corps inanimés et attendit. Il avait posé les deux pattes sur la roche qui constituait ses amis comme pour garder un dernier contact avec eux. Autour de lui, de son côté de la frontière, tout était sombre, gris, morne. De la cendre fixe planait dans l'air. Sablaireau se laissa emporter par le désespoir. Il posa sa tête sur l'un de ses compagnons et laissa ses larmes couler, les unes après les autres. Le monde allait être détruit par le temps lui-même. Les pokémons allaient mourir ou vivre l'enfer. Le cœur de Sablaireau lui hurlait de se laisser se faire paralyser par la prochaine expansion de la frontière mais il s'efforça de rester rationnel. Tout le monde devait être au courant du danger. Il attendit sans bouger pendant de longues minutes. Il n'aurait pas pu dire si c'était pour avoir une marge de sécurité par rapport à l'expansion de la Paralysie ou si c'était pour pleurer ses amis un peu plus longtemps. Avant de s'enfoncer dans la forêt encore épargnée, il jeta un dernier regard aux cadavres rocheux. Prochaine étape... La Guilde Grodoudou...
Gobou hurla le om d'Arcéus. Ce dernier apparut sur-le-champ, prêt à se battre. Gobou s'excusa de son appel aussi brusque et lui résuma les paroles de Cobaltium. Arcéus ferma les yeux, se concertant avec l'entité du dessus. Le tribunal était vide mais Gobou sentait qu'il ne le resterait pas longtemps. Arcéus ouvrit les yeux.
-Passe un message à Grimpal pour moi s'il-te-plaît, Gobou.
-Tout ce que tu voudras ! fit exagérément Gobou en hochant la tête.
-Toute les équipes de secours ne doivent pas partir à la recherche de Viridium et Keldeo.
-Quoi ?! s'étrangla Gobou.
-Nous avons plus important à régler et nous devons garder tous les secouristes sur place. Si nous avons besoin d'eux, ils doivent être prêts le plus rapidement possible.
-Arcéus... osa le pokémon-poisson. Que se passe-t-il enfin ?... Ce n'est pas la fin du monde tout de même... Si ?
-Dialga, le pokémon responsable du Temps, ne répond plus à l'appel. Nous pensons qui lui est arrivé quelque chose.
-Comment ça ?
-Ecoute : si Dialga ne peut plus remplir son rôle de pokémon du Temps, alors le monde entier sera paralysé dans une anomalie temporelle. Personne n'y échappera, tu comprends ? Pas plus les esprits que les pokémons communs ou légendaires. Nous devons nous assurer qu'il va bien. S'il a un quelconque problème, alors nous ferons appel à des secouristes. C'est pour ça que j'ai besoin d'eux.
-D'accord... Je vais prévenir Grimpal qu'aucune recherche à propos de Viridium et Keldeo ne doit être lancée.
-Merci Gobou.
Bon sang, bon sang ! Il se passe quelque chose, c'est évident ! Pourquoi personne ne semble le comprendre ?!
Sablaireau ordonna à Lokhlass d'accélérer. Il devait retourner sur la Place Pokémon le plus vite possible. Il avait prévenu la Guilde Grodoudou de la catastrophe qui s'annonçait. Il avait alerté la population de Bourg-Trésor. Tout le monde tentait de garder son calme mais c'était peine perdue : que devaient-ils faire ? Tous les pokémons étaient perdus. Personne ne savait comment réagir à l'invasion temporelle. Lokhlass avait compris l'urgence et filait à folle allure. Ils échangèrent quelques mots cependant à propos de la Paralysie. Sablaireau avait compris une chose, une chose terrible et abominable : les pokémons aquatiques ne pourront pas échapper à la Paralysie. L'eau se figeant totalement aussi, aucun plan d'eau ne pourrait accueillir les pokémons vivant exclusivement dans l'eau. Des dizaines de milliers de pokémons allaient se transformer en roche comme les deux Hélédelles et personne n'y pourra rien. Mais Sablaireau doutait aussi que cent pourcents des pokémons terrestres s'en sortent aussi. Il avait eu la preuve devant ses yeux que les pokémons légendaires pouvaient se faire attraper. Mais... Si les pokémons légendaires essentiels au monde se font attraper... cela signifie que le monde va être détruit ! Si Xerneas, pokémon de la vie, se fait Paralyser, que se passera-t-il ?! On ne s'en sortira jamais...
Roucarnage soupira de fatigue. Il se redressa difficilement, toujours haletant. Ectoplasma était fort, vraiment fort. Jamais Roucarnage n'avait eu l'occasion de l'affronter. Maintenant qu'il l'avait devant lui, il savait de quoi il était capable. Son visage cruel, sa manière de se battre si déloyale, tout en Ectoplasma répugnait Roucarnage. Les deux adversaires étaient essoufflés. Beaucoup de sang avait coulé des deux côtés. Roucarnage avait tout de même réussi à sauvegarder ses ailes. Ectoplasma avait le bras gauche totalement ouvert. Il avait trouvé le temps de bander son bras pour stopper l'hémorragie lors d'un court répit. Roucarnage était lacéré de toute part. Sa tête tournait. A ce rythme, il allait mourir. Il allait mourir, contre Ectoplasma. Il tomba en arrière, incapable de tenir sur ses pattes. Si seulement je pouvais m'envoler... Roucarnage était cloué au sol. En réalité, à chaque fois qu'il avait tenté de prendre de la hauteur, Ectoplasma le punissait avec Vibrobscur. Pour la première fois, Roucarnage se battait sans voler. Il se rendait enfin compte que son style reposait sur les trois dimensions qu'il exploitait lorsqu'il se battait. Ectoplasma excellait dans les attaques uniques, celles qui pouvaient mettre un pokémon K.-O. d'un seul coup, celles qui pouvaient tuer. Roucarnage se saisit d'une orbe et l'éclata au sol sans attendre que son adversaire réagisse. La seconde d'après, Roucarnage se rétablissait dans les airs, prêt à fondre sur sa proie. Positionné au-dessus de lui dans son angle-mort, le volatile avait le champ libre pour mettre fin au combat avec une dernière attaque fatale. Avec l'attaque Rapace, il fila comme une flèche droit sur sa cible. Il percuta le pokémon ténébreux avec force. Les deux adversaires roulèrent au sol, tous les deux blessés.
-Ça suffit ! ordonna Alakazam.
-Très bien... souffla Roucarnage.
-Tout de suite, continua Ectoplasma.
-Ecoutez moi bien, crétins que vous êtes, tant que l'un de vous deux n'aura pas pris le dessus sur l'autre, vous vous affronterez chaque jour jusqu'à l'épuisement, c'est clair ?
-Mais... commença Ectoplasma.
-Nous sommes de force égale ! se plaignit Roucarnage.
-Surpassez-vous alors, n'est-ce pas l'objectif de notre petit entraînement ?
-Mais nous allons un peu loin non ? Nous prenons de grands risques à chaque fois et...
-As-tu vu Tyranocif se plaindre ne serait-ce qu'une fois ? Et pourtant il encaisse de sales coups contre Dracaufeu.
-Mais Dracaufeu triche ! Il utilise la Transcendance ! protesta Ectoplasma.
-Je n'ai donné aucune limite à la force que vous pouvez déployer pour vous affronter. Faites comme bon vous semble, je veux juste qu'il y ait un vainqueur.
Alakazam se détourna des deux compagnons. Il se dirigea vers Tyranocif qui serrait la patte de Dracaufeu pour le féliciter de sa victoire. Tyranocif semblait brûlé de partout mais il restait debout, surement par fierté, face à son adversaire. Alakazam avait sorti de quoi le soigner. Roucarnage soupira avant de se tourner vers Ectoplasma. Ils s'entraînaient de cette manière depuis cinq jours déjà et c'était une véritable torture. Comme l'avait dit Roucarnage, ils étaient de force similaire. Se surpasser ? Mais nous avons atteint nos limites depuis longtemps déjà. Qu'est-ce qu'attends Alakazam de nous exactement ?
Médhyéna évoluait enfin. Elle sentait une force gigantesque l'envahir. Cela faisait trois heures qu'elle combattait Sulfura. Aucun répit, rien. Arcko était en retrait, captivé par le spectacle impressionnant qu'avait livré la meneuse jusqu'à maintenant. Elle s'était surpassée. Elle avait mené le combat pendant trois longues heures. Elle avait prouvé qu'elle était capable de rivaliser avec Sulfura. Mais ce n'était pas encore assez pour prendre le dessus. Elle évoluait au parfait moment. Elle était vidée d'énergie. Le pokémon canin allait enfin prendre sa forme adulte. Enfin elle allait pouvoir exploiter son vrai potentiel. Elle posa une patte au sol. Ses nouvelles griffes acérées raclèrent le sol. Pendant un moment, elle vit Sulfura hésiter. Un grand sourire se dessina sur son visage. "Je ne vais faire qu'une bouchée de toi Sulfura maintenant !" s'écria-t-elle.
La louve sauta avec grâce sur le dos de Sulfura. Les flammes qui l'en avaient empêché jusque là ne lui faisaient plus mal comme avant. Grahyéna pouvait encaisser des coups bien plus forts désormais. Ces flammes n'étaient pas assez puissantes étant donné que l'oiseau de feu avait commencé à fatiguer. Elle mordit à pleines dents la nuque de Sulfura qui poussa un hurlement strident. Elle encaissa l'attaque déflagration, non sans le regretter, et commença à serrer encore plus, voulant forcer Sulfura à abandonner. Elle utilisa Façade pour annuler l'Aéropique que le pokémon légendaire préparait. Elle descendit de son dos, Sulfura commençant à ne plus supporter son poids. Elle l'entendit murmurer "Je ne peux pas perdre...". Le maire de la Place Pokémon était prête à faire face. Le dernier assaut. Sulfura lança Déflagration dans sa direction mais Grahyéna contra avec Aboiement. Elle utilisa feinte pour asséner un coup fatal sur le flanc du volatile qui s'effondra dans la poussière.
-J-J'ai réussi ! hurla Grahyéna, le cœur emplie de joie.
-Je suis impressionné, glissa Arcko qui s'était placé à ses côtés. Tu m'as bluffé, vraiment. Je ne pensais pas que tu serais aussi forte... et encore moins que tu serais apte à vaincre Sulfura.
-Moi non plus... soupira le pokémon vaincu. Tu es vraiment très forte, félicitations.
-Merci pour ce combat Sulfura ! lança-t-elle en s'inclinant.
-Je t'en prie. Maintenant, déguerpissez, je dois me reposer...
-Et Arcko... Arcko ! Merci ! Merci !
-Oh ce n'est rien, fit Arcko en baissant les yeux.
-Grâce à toi je vais pouvoir reprendre le secourisme ! Oh merci ! Je te dois tant...
-On verra ça plus tard d'accord ? Rentrons. Je suis sûr que Grimpal s'inquiète pour nous. Cela fait trois jours que nous avons quitté la Place Pokémon.
-Oui allons-y.
Arcko sortit un Echap'orbe de son sac. Il la posa au sol. Grahyéna posa sa patte sur celle d'Arcko. Ils se dévisagèrent tous les deux sans dire un mot. Le sourire amical d'Arcko déstabilisa la femelle. Ensembles, ils quittèrent le Mont Ardent, en route pour retourner auprès des pokémons de la Place Pokémon. Grahyéna avait hâte de pouvoir annoncer la nouvelle à tout le monde. Merci Arcko... Grâce à toi, ma vie peut reprendre son cours.
Grimpal était assit au milieu de la pièce. La base était si calme ces temps-ci. Il n'y avait plus personne. Pour la première fois, Grimpal appréciait sa solitude. Il laissait son esprit s'évader. Il se demandait ce que ses amis avaient entrepris pour ces soixante jours. Dix jours s'étaient écoulés. Grahyéna avait évolué grâce à Arcko. Ils étaient devenus inséparables ces deux là. Gobou ne donnait plus de nouvelle depuis qu'il l'avait prévenu que Arcéus s'occupait de tout. Il s'imagina Givrali, Zorua, Kirlia, Draco, Scalproie et Pyroli sur scène. Il se remémora les chants magnifiques des deux compagnons. Il se surprit même à fredonner une de leur chanson. Il imagina Sablaireau et les Hélédelles accomplir de grandes missions pour le compte de Grodoudou, ce pokémon de renommé mondiale. Il avait hâte d'entendre les exploits de trois compagnons. Il se représenta Absol et Feunard. Grimpal ne se souvenait plus comment mais il s'était lié d'amitié avec le mentor d'Absol. Feunard était quelqu'un que Grimpal admirait beaucoup. Il se demanda tout de même qui était Goupix dont Absol et Zorua parlaient régulièrement. Il se demanda surtout ce qu'Alakazam avait réservé à Roucarnage. D'après les rumeurs, Ectoplasma avait rejoint leur équipe mais ça, il avait du mal à y croire. En bref, tout allait bien. Grimpal était même plutôt satisfait de l'idée de séparer l'équipe pour un moment. Quant à lui, il était libre. Le lendemain, il irait voir Xatu. C'était le seul pokémon dont il n'avait eu aucune nouvelle depuis son retour.
Il regarda Arcko pénétrer dans la salle. Son partenaire le salua rapidement avant d'aller prendre quelque chose dans le garde-manger. Arcko paraissait si serein et si épanoui. Grimpal n'avait pas besoin de plus pour être heureux. Ces moments qu'ils partageaient le soir lui rappelait leurs débuts, lorsqu'il n'était que deux dans l'équipe.
-Tu m'as manqué, Grimpal, lança Arcko en s'asseyant.
-Toi aussi, tu m'as terriblement manqué. Je pense que de tout le monde, c'est toi qui m'aurais manqué le plus.
-C'est si bon de t'avoir parmi nous. Je me sentais perdu sans toi.
-Je t'avais pourtant dit que tu pouvais compter sur moi. Je serai toujours là pour t'épauler.
-Oui, je le sais maintenant.
Grimpal allait répliquer quand quelqu'un déboula à l'intérieur comme une fusée. Lombre les avait interrompu comme si la Fin du monde était à leurs portes. "Dépêchez-vous ! Venez par là ! Grahyéna a rassemblé tout le monde ! Allez !" hurla le pokémon. Grimpal et Arcko échangèrent un regard décidé. Ils suivirent Lombre à la réunion. En effet, ils avaient bien fait de venir. Tout le monde encerclait le promontoire. Il y avait plus de pokémon que pour le mariage de Grimpal, reflétant l'urgence de l'événement. Grimpal glissa un mot à Gobou comme quoi il devait suivre lui aussi. Sablaireau était debout sur le promontoire, pâle comme un mort, parlant sans interruption comme un prophète.
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