Épilogue - Rentrer chez soi
Musique: Pokémon Donjon Mystère: Equipe de secours Bleue - Stratos lookout (c'est exactement l'image que je me faisais de la scène)
Grimpal ouvrit les yeux. Non, il n'avait plus d'yeux. Depuis que Gobou l'avait quitté pour rejoindre son corps, il était seul dans le monde des esprits. Il avait pensé que Gardevoir le rejoindrait pour le féliciter mais d'un autre côté il était rassuré de ne pas la voir. Si elle n'était pas là, il y avait une chance qu'elle ait été libérée. Grimpal s'allongea. Il rêvait. Il songeait à tout ce qu'il avait traversé avec chacun de ses amis. Il s'amusait tristement à se remémorer les meilleurs moments passés avec eux. Comment Arcko l'avait accueilli, comment Roucarnage les avait sauvé d'Airmure, comment Evoli s'était occupé de lui alors que c'était elle la personne blessée, comment Absol les avait sauvé de leur exil, comment Sablaireau s'était démené contre Groudon, comment les Hélédelles avaient endossé la charge d'être les secouristes de l'expédition contre Rayquaza et comment Zorua avait été là tout ce temps. De tous ses amis, c'était Zorua qui l'intriguait le plus. Ils n'auraient jamais dû devenir amis. Sur les faits, c'était impossible. Tout les opposait. Et pourtant, ils ont appris à se faire confiance. Grimpal semblait avoir été la première personne à l'avoir compris. C'était pour cette raison que Grimpal comprenait la fuite de Zorua lors de son départ. De tous ses amis, il était indirectement le plus proche et jamais Zorua l'aurait avoué devant les autres. Comme avec Gobou, il avait construit une amitié indéfectible et invisible. Et puis il repensa à Absol. Comme Roucarnage, il avait démontré une fidélité sans faille. Il avait su s'intégrer dans l'équipe jusqu'à devenir vital et indispensable au groupe. Il était fier de ce qu'il était devenu. Comme Roucarnage, il était un ange gardien tombé du ciel. Et Roucarnage... Oui... Lui était tout. Il était l'âme du groupe. Leur première recrue. Sans lui, il n'y avait pas d'équipe. Il avait la sagesse et la force de mille pokémons. Et pourtant il avait toujours été un subordonné dans sa vie. Evoli... L'amour le plus profond de Grimpal. Quoi de plus normal vis-à-vis d'un être aussi charmant. Tout ce temps elle avait tenté de prendre un rôle clé. Et elle l'avait eu. Elle avait sauvé tant de fois ses amis.
Il secoua la tête. Penser à elle le rendait malheureux. Il songea à ce qu'allait devenir Sablaireau. Allait-il supporter le commandement d'Arcko ? Oui, évidemment. Comme pour Zorua et Grimpal, ils avaient noué un lien invisible et inavouable. De plus il s'était rapidement lié avec les Hélédelles. Grâce aux deux frères, leur équipe était devenue indestructible. Ils allaient devenir les premiers secouristes des Terres des Plantes, il en était convaincu maintenant. Quant à lui, il n'avait plus qu'à retourner vivre sa vie dans le monde qu'il avait quitté pour un temps. Il avait sûrement beaucoup laissé derrière lui. Il avait disparu pendant six mois. Mais peu importe ce qui allait se passer, il n'avait pas retrouvé sa mémoire. Il ne pouvait pas être relâché chez les humains sans savoir qui il est. Il faut que je recouvre ma mémoire...
Vaincu, il s'abandonna au sol brumeux. Il n'avait pas la capacité de retrouver seul sa mémoire. De plus, il n'avait pas envie de l'avoir à nouveau. La seule chose qu'il voulait vraiment était de rester. Il voulait vivre ici. Sa vie était avec l'Equipe de secours Bleue maintenant. Et pour la deuxième fois, il allait abandonné toute sa vie et ses points de repères. Ce sont nos amis qui nous font vivre. J'ai découvert qu'on ne pouvait pas vivre seul. Les personnes seules sont mortes. Qu'est-ce qu'une vie si on ne peut la partager avec la personne qui nous est chère ? Il se sentait s'enfoncer dans les nuages. Depuis qu'il était seul ici, il se sentait s'élever, comme si à ce moment précis, il était à quelques centaines de mètres d'altitude. Comme si son monde se trouvait en dessous de lui. Si proche... Il lança sa tête en arrière. Les nuages roses du monde des esprits étaient fixes. Ils semblaient comme morts. Il avait beau tenter de se convaincre de toutes ses forces, rien ne lui permettait de se dire: "J'ai hâte d'être de l'autre côté.". Il n'avait qu'une envie: retarder l'échéance. Il voulait revenir en arrière, tout recommencer. Il n'avait plus la force de laisser son corps exprimer sa rage. Il était épuisé. Fatigué. Comme si son âme avait éprouvé sans le moindre répit son aventure. Après tout, c'est peut-être une bonne chose... songea-t-il mollement. Il cherchait tous les aspects pour n'avoir aucun regret. Mais rien n'y arrivait. L'image tenace d'Evoli, de Zorua et d'Arcko lui revenait. Il lâcha un soupir à pourfendre les cœurs. Il était comme mort, sans corps, sans vie. Vide. C'était le vide, en lui et autour de lui. Cette couleur rose pâle qui l'entourait ne signifiait plus rien pour lui. Il avait l'impression de plonger loin de tout, sans véritable direction. Il avait peur. Peur de ce qu'il allait trouvé une fois rentré chez lui. Si six mois étaient passés, alors il devait être considéré comme mort dans l'autre monde. Il avait disparu. C'est cette impression de vide qui lui donnait l'impression d'être comme mort. Il était allongé dans une brume impalpable, son soupire était en réalité un râle, long et perçant. C'était le râle de quelqu'un résigné qui avait passé sa vie à trouver une échappatoire. Est-ce que les personnes qui dirigent cet univers sont réellement bienveillants ? Il suffit de voir ce qu'ils m'ont fait pour comprendre pourquoi des personnes comme Rayquaza se sont révoltés.
La petite âme qu'il était reposait au milieu de nulle part, immobile, inanimée, inerte. Elle se mélangeait avec le monde des esprits. Il était entre deux mondes et parfaitement seul. Deux voix résonnèrent pourtant dans sa tête.
-Grimpal ? fit une première voix jeune.
-Est-ce que ça va ?! lança un autre voix, féminine et paniquée.
-Que me voulez-vous ? répliqua Grimpal avec lassitude.
-Je ne sais pas moi-même. C'est elle qui m'a poussé à venir.
-Eh ! C'était ton idée !
-C'était de la folie oui ! Tout ce que je dis n'est pas à prendre au pied de la lettre !
-Oh ! On se calme ! Et qui êtes-vous d'ailleurs ?
-Je suis Jirachi, gardien des vœux, fit la première voix.
-Et je suis Célébi, et... En fait je n'ai pas de titre comme Jirachi. Mais je suis libre de toute contrainte temporelle.
-Oui bon... En bref elle sait voyager dans le temps et le manipuler à petite échelle, lança Jirachi, agacé.
-Exactement !
-D'accord... Mais que voulez-vous ? C'est vous qui devez me ramener chez les humains ? demanda Grimpal, visiblement autant agacé que la voix de Jirachi.
-Tu ne sais pas à qui tu t'adresses ! Tu va baisser d'un ton avec nous sinon nous te laissons ici ! dit furieusement le pokémon des vœux.
-Donc vous avez bien le pouvoir de me faire sortir du monde des esprits.
-Mais... Euh... Rah ! Tu m'énerves !
-Calme toi Jirachi. Oui, Grimpal, nous sommes venus car nous sommes capables de te faire sortir d'ici. En réalité, nous avons été envoyés pour te faire regagner ton monde d'origine mais...
-Mais ?! Tu veux dire que vous pouvez me faire revenir dans votre monde ?!
Les deux voix se turent. Grimpal se releva vivement, à l'affut. Il lâcha un soupire frustré: les deux voix s'étaient éloignées. Il les sentait. L'énergie que ces deux pokémons dégageaient dépassait de loin tout ce qu'il avait vu depuis son arrivée dans le monde des pokémons. Il se concentra pour écouter la conversation.
-Bon... Célébi, je ne le sens pas du tout, ce plan.
-Jirachi arrête de t'en faire pour rien.
-Tu sais que nous sommes là alors que tous nous l'avaient formellement interdit ! Et puis, sommes-nous sûrs que sauver Grimpal est une bonne idée ? Si le fait qu'il retourne dans son monde était le plan d'origine, c'est qu'il y a sûrement une bonne raison ! Nous ne vivons pas pour réparer les pots cassés de ce qui nous dépasse. Et franchement... Grimpal ne me donne vraiment pas envie de le sauver.
-Tais-toi enfin ! Nous sommes ici car nous ne pouvons pas lui infliger pour la deuxième fois le fait de quitter son monde. Il vit parmi nous désormais alors nous devons le ramener, c'est notre devoir.
-Je le fais bien parce que c'est toi qui me le demande...
Le cœur de Grimpal fit un bond dans sa poitrine. Ils allaient le ramener chez lui ! Dans son équipe, avec ses amis. Il allait enfin pouvoir vivre sa vie, celle à laquelle il avait aspiré. Pendant un instant, il se sentait déconnecté du monde des esprits. Il se voyait déjà comme retourné dans la base de l'Equipe de secours Bleue. Il était parti si loin dans ses rêves qu'il n'avait pas remarqué que les deux pokémon fabuleux étaient de nouveaux sur lui.
-Eh ! Réveille toi ! Tu veux rentrer chez toi, oui ou non ?! hurla vivement Jirachi avec impatience. Nous ne devrions même pas être là alors essayons de ne pas trainer.
-Oui ! Pardon... J'ai entendu ce que vous avez dit et... J'ai eu du mal à réaliser.
-Laisse lui le temps d'absorber la nouvelle, Jirachi. Je t'ai connu plus délicat.
-Excuse moi, dois-je te rappeler, princesse, que nous risquons notre vie ?
-Si Jirachi dit vrai, alors faites vite. Je ne veux pas qu'il vous arrive quoique ce soit par ma faute.
-T'es tellement gentil que tu me donnes la nausée, Grimpal. Je ne l'aurais jamais fait par moi-même.
-Il a raison... Tu ne devrais même pas être ici. Alors nous pouvons te ramener chez toi, Grimpal, mais il y a plusieurs conditions.
-Lesquelles ? souffla Grimpal, inquiet.
Jirachi fit une pause. Grimpal pouvait sentir qu'il allait tout lui lancer. Tout, de manière officielle. Il frémissait. Toute son âme semblait s'effondrer sous la pression que lui infligeait Jirachi. "Grimpal. Nous pouvons te faire revenir dans notre monde grâce à nos pouvoirs respectifs. Mais pour que les miens fonctionnent, il faut que tu me formules un vœu. Mais attention. Il faut que ton vœu soit sans hésitation ton vœu le plus cher. Si ce n'est pas le cas, alors je ne pourrait pas développer ma force pour manipuler l'espace et le temps pour accomplir ton souhait sans détruire l'ordre naturel de notre monde.". Grimpal sursauta face à ces mots. Son temps était limité et la pression que lui avait imposé Jirachi venait de s'accroître. Il réfléchissait. C'était le choix qui allait déterminer si sa vie allait se rétablir ou si il allait la perdre pour de bon. Mais c'était évident. "Jirachi... Je veux... Je veux revoir Arcko ! Je veux pouvoir vivre et l'accompagner jusqu'au bout. Mener ma vie de secoursite à ses côtés, le voilà mon vœu."
"Alors... Si c'est ton vœu le plus cher... Alors peut-être... Peut-être qu'un jour... Vous vous reverrez."
Fin
Eh bien ça y est ! C'est terminé. L'histoire des meneurs de l'Equipe de secours Bleue arrivent à son terme. (Non, en réalité, ce n'est pas fini. Ce n'est qu'un court chapitre de l'histoire totale.) J'aurais écrit les quatre premiers chapitres il y a un an mais j'ai vraiment commencé à écrire le 3 janvier 2016. J'ai passé au total 242 heures et 17 minutes à écrire, le tout répartis sur 171 jours. Le tout pour 36 chapitres et un épilogue, formant au total une oeuvre de 85 335 mots pour 166 pages word.
Chapitre réécrits: 1 à 22 (oui, j'ai passé de sacrée vacances)
je mettrai les chiffres à jour au fur et à mesure de ma correction.
Merci encore à tous ceux qui ont lu jusqu'au bout ! Je compte sur vous pour partager l'histoire à tous ceux avec qui vous voulez partager l'histoire. Et j'attend avec impatience vos retours sur l'histoire en sa grande globalité. N'hésitez pas à laisser des votes sur les chapitres qui vous ont plu ! Et peut-être, je dis bien peut-être, je ferai une suite à cette histoire.
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