Chapitre 18

La couverture en boule au fond de mon lit me rappelle que je ne suis pas censée dormir. Dans une heure il sera temps de manger ! Je m'assois et vois Raichu en train de rigoler avec son frère. Un sujet peu important j'imagine. Malosse, quand à lui, est retourné sur son téléphone.

Je me lève en évitant au maximum de le regarder et prend ma veste, posée sur le coin de la chaise. Deux options s'offrent a moi : soit je fonce vers la porte comme une voleuse, soit je propose aux autres de venir. Venant de sortir, ils ne doivent pas être motivé, mais je choisis tout de même la première option :

- Vous venez vous entraîner ?

- Encore ? Tu n'exagères pas un petit peu ? Me demande Raichu.

- Tu as arrêté le match au bout de deux minutes... tu te fiche de moi ? Lui dit Pikachu en rigolant.

- Évolia n'était pas concentrée, ça ne servait à rien.

Puis s'ensuit un débat entre les deux frangins sur le pourquoi du comment Raichu a arrêté le match. Je jette un rapide coup d'oeil au pokémon ténèbres : toujours sur son téléphone... j'ai donc une heure devant moi à ne rien faire. Je me met assise en tailleur sur mon lit et observe le livre posé sur mon bureau, avant de le prendre et de l'entamer.

Nous partons manger au bout de quelques temps, afin de rejoindre les autres. Charmillon, assise devant moi, me demande le plus bas possible :

- Ils comptent se le dire quand ?

Je regarde Raichu et Dracaufeu qui se lancent de temps à autre des regards en rougissant. Ils sont comme bloqués dans leur connexion : tout le monde sais qu'ils sont amoureux l'un de l'autre mais eux ne le savent pas, et se sont bien les seuls.

- On organise ça tout à l'heure, dis-je en adressant un sourire à Charmillon.

- Ça marche !

Une fois le repas finis, je retrouve Raichu et la tire dans un coin, à l'écart du groupe. Elle me regarde d'abord avec surprise puis relâche son attention quand elle voit le sérieux dans mon regard.

- Bon maintenant c'est terminé !

- De quoi tu parle ? Me demande-t-elle intriguée.

- Inspecteur Évoliamour est dans la place !

- De quoi tu me parle ?

Elle sait très bien mentir, mais elle sait aussi de quoi je parle.

- Arrête de me regarder avec tes yeux de merlan fris et ressaisi toi !

- Mais je...

Est-ce qu'elle sait vraiment de quoi je parle au final ? Tout à coup le doute se pose et je me sens assez gênée. Je décide alors d'exposer les faits, tant pis pour l'approche délicate.

- Dracaufeu et toi ! Vas lui dire non d'une limace gluante ! Il n'attend que ça, tout comme toi d'ailleurs. Toi et lui vous êtes fait pour être ensemble ! Il rougit, et toi aussi, dès que vous êtes un peu trop proche, voir même dans la même pièce. Puis tout le groupe a remarqué que vous vous regardiez en dormant.

- Attend deux secondes... qui a remarqué quoi ?

J'en ai dit trop ? Oups ! De toute manière ce qui est dit est dit, ce qui est fait est fait, mais rien n'est complet tant qu'il n'est pas fini. C'est parti, Inspecteur Évoliamour se prend pour une philosophe !

- Bas... quand tu dort il te regarde jusqu'à s'endormir, puis parfois c'est l'inverse... donc bon... Je lui dit les yeux baissés, a regarder mes doigts s'entortiller.

Je relève la tête et fixe ses yeux brillants, mais surtout des joues plus rouges que des tomates farcies.

- Tu... je... elle balbutie, sans réussir à prononcer la moindre phrase.

Derrière elle arrive Dracaufeu qui vient de s'entretenir avec Charmillon et lui fait signe de tête. À travers ses lèvres, j'arrive à lire un "Du coup c'est bon ?"  et lui approuve sans que Raichu ne me voit.

Mon amie se retire vers le groupe et je vais parler au Pokémon feu :

- Du coup ?

- Là tu peux y aller franchement, elle est plus amoureuse qu'un Lovedisc !

Il semble étonné bien qu'un sourire lumineux vient de dessiner sur son visage.

- Merci ! Il s'exclame avant de courir vers Raichu, qui n'a pas encore rejoins le groupe.

Je reste à l'écart, et observe la scène : Dracaufeu la rattrape à une vitesse folle. Il lui cache les yeux de ses mains, et quand elle se retourne pour voir qui c'est, il l'embrasse. Raichu ne se retire pas et semble y prendre du plaisir au contraire. Il l'entoure de ses bras tandis que sa flamme grandissante devient beaucoup plus vive.

Le baiser dure plusieurs secondes et donc... le groupe se retourne pour voir aussi la scène. Je me joins à eux et applaudis avec eux, ce qui sépare donc les deux amoureux qui deviennent rouges comme des pivoines. Ils regardent tout deux vers le sol, ignorant les applaudissements du groupe.

Étant tout à droite du groupe, je regarde à gauche et remarque Pikachu qui cours vers sa soeur pour la féliciter, Charmillon qui se met à voleter et Malosse, qui me regardant détourne immédiatement son regard à mon opposé, comme d'habitude. Pourtant, je ne peux m'empêcher de le regarder. Ses cheveux qu'il ne s'est même pas forcé à coiffé paraîtrait négligés chez certains, mais personnellement je trouve ça tellement mignon, et puis ses yeux... Évolia ! Arrête toi ! Comment peux-tu penser à ça !?

Je me frappe comme à mon habitude le crâne et me sens chatouillée au niveau des mains alors qu'Absol, qui était derrière moi, vient me rejoindre.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Je demande doucement.

- Regarde tes cheveux... et tes oreilles, et tes... rubans ?

Trop occupée avec mes amis ( et Malosse je dois bien l'avouer ), je n'avais pas remarqué que ce n'était pas Absol, mais de longs rubans qui m'avaient chatouillé la main. Mes cheveux sont devenus rose pâles et je n'ose même pas imaginer la couleur de mes yeux. Les longs rubans réagissent à ma surprise, comme s'ils étaient vivants.

- Encore !? Je crie, tout de même paniquée.

Je n'ai jamais eu les cheveux roses jusqu'à présent, ce qui veut dire une nouvelle évolution... mais laquelle.

- Si je puis me permettre, rajoute Absol, vu la couleur de tes cheveux, de tes yeux et les rubans que tu porte... j'opte sans hésitation pour une Nymphali !

Nymphali, l'évolution de type fée ? Pourquoi encore une nouvelle évolution ? Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? En quelques jours j'ai fait le tour de presque toutes les évolutions possibles. De plus, je suis toujours fatiguée à la fin de la journée, ces transformations m'épuisent...

Ma tête commence à me tourner et je m'assois par terre afin de ne pas tomber.

- Ça va ? Me demande Absol qui s'accroupi à côté.

- Oui... Je suis juste fatiguée...

- Encore !? S'exclame Charmillon.

- Toutes ses transformations... ça m'épuise ! Je crie en me couchant par terre, dans l'herbe qui était à côté de moi.

Je ferme les yeux et me repose en sentant l'air frais de l'hiver sur mes joues et mes mains engourdies. J'ouvre les yeux et vois les autres s'installer en cercle, puis se couchant. Tout le monde profite du calme environnant, se reposant les yeux et les oreilles.

J'en profite pour me détendre et ne penser à rien. Quoi de mieux que de la musique ? Je prend mes écouteurs et fait tourner ma playlist préférée avant de tomber dans le doux monde des songes.

~~~

Je suis réveillée doucement par Charmillon, qui se place à côté de moi en tailleur. En face de moi, se déroule l'une des scènes les plus mignonnes que je n'ai jamais vu : Dracaufeu, allongé aux côtés de Raichu, a sa tête niché dans son cou. Les deux dorment profondément et j'en profite donc pour prendre une jolie petite photo. Elle finira par avoir une utilité !

Tout les autres dorment profondément et je les prends tous en photo avant d'entreprendre de les réveiller. Je commence par Pikachu à ma droite qui ne rechigne pas, mais se réveille avec tout de même un peu de mal tandis que Charmillon s'occupe de son cousin. Je m'occupe alors de Malosse qui dort toujours, agité. Je le secoue légèrement et comme se sentant menacé, il me met un coup de poing dans le ventre avant de se relever totalement paniqué.

Pikachu et Dracaufeu, réveillé, lui attrapent le bras afin qu'il se calme tandis que Raichu réveillée elle aussi se rue sur moi :

- Ça va, je lui lance. Je n'ai pas mal, il n'a pas mis de force.

Autant, contrairement à habituellement, je ne m'inquiète pas de savoir si il m'a vraiment fait mal ou non, mais plutôt de savoir si il va bien. Son regard totalement perdu se plante sur le sol et il se laisse tomber d'un coup, comme apeuré.

Étant à côté de lui, je ne prend pas la peine de me baisser car je le suis déjà.

- Malosse ? Je l'appelle.

Il détourne le regard à mon opposé. Ma main droite vient se poser sur son bras ce qui lui fait tourner le regard dans cette direction. Je croise ses pupilles rouges et remarque qu'une larme a coulé le long de sa joue. Il a sûrement du le voir car il s'empresse de caler sa tête dans ses bras, barrant tout contact oculaire. J'enroule donc mes bras autour de lui afin de... je ne sais pas en fait.

- Ça va ?

Il se lève brutalement, manquant de me faire basculer encore une fois et ne répond pas à ma question. Je reste assise à le regarder s'en aller, sans comprendre pourquoi. Raichu m'aide à me relever :

- J'ai dis quelque chose qu'il ne fallait pas ? Je demande encore confuse.

Tout le monde part à la poursuite de Malosse alors que Pikachu me prend à l'écart :

- Tu n'a rien dit de mal, ne t'inquiète pas.

- Mais qu'est ce que j'ai fais alors ?

- Tu... enfin, il ne fait pas souvent des crises, mais là en ce moment ça reviens souvent, il me dit embarrassé. À ton avis, pourquoi est-ce qu'il s'enferme le soir dans la salle de bain et y reste la nuit ou part parfois sans raison ?

- Mais de quoi tu parle ? Je demande toujours confuse.

- Ce n'est pas à moi de te le dire en fait... mais dans le groupe, on est courant car on était là au moment où ça s'est passé. Mais si tu veux en savoir plus... il faut aller lui demander.

Il me fait un sourire plus que sympathique et s'en va rejoindre les autres quelques mètres plus loin. N'ayant pas rattrapé Malosse, ils reviennent le regard triste.

Je ne leur pose pas plus de questions, sachant pertinemment qu'aucun d'eux ne va me répondre. Je me dirige d'un pas accéléré vers la direction empruntée par Malosse précédemment.

Il ne doit pas être bien loin ! Je me rend vite compte que je me dirige vers la chambre et m'arrête soudainement : s'il ne veut pas rester, il a sûrement une raison, et ce n'est pas à moi de décider si oui ou non il doit me le dire. Je reprend ma marche mais cette fois-ci doucement et continue ma balade. Je sais où il est, je n'ai pas besoin d'aller très vite.

J'ouvre la porte de la chambre et m'installe sur mon lit. Je pose ma veste, les chaussures... comme d'habitude. Puis, vais frapper à la porte de la salle de bain qui est fermée.

- Malosse, sort de là dedans ! Ça ne sert à rien de rester enfermé comme ça... Je dis en me rappelant de ce qu'il s'est passé quand j'ai découvert mon évolution.

Mais aucune réponse. Les autres n'arrivent pas... est-ce vraiment si peu grave ? Ou ont-ils déjà beaucoup essayé et rien n'a marché ?

Je frappe à la porte en continu, créant ainsi un bruit régulier, presque apaisant.

- Allez ! Sors !

Continuant pendant quelques temps, j'entends la sonnerie qui indique la reprise des cours. J'envoie rapidement un message à Raichu pour qu'elle prévienne les professeurs que je ne serais pas en cours, pour l'excuse je lui fais confiance. Prenant ensuite la pire feinte qu'il existe sur Terre, je tente un autre moyen :

- Bon bas je vais en cours, à ce soir !

Puis, après ayant imité tout les bruits possibles afin de faire croire que je pars, je m'assois sur mon lit et attends. J'attends longtemps, jonglant avec les occupations à ma disposition. Peut-être une heure s'est ecoulée, car j'entends une deuxième sonnerie.

Cette dernière masque le léger bruit de la porte qui se déverouille et que j'ai du mal à entendre. Mais une fois reconnu, je me rue vers la salle de bain à la vitesse de l'éclair avant de remarquer que ce n'est pas le bruit de cette porte mais celui de la porte de la chambre. Car oui, à certaines heures, le concierge les fermes. En plus je suis enfermée !

Je me recouche sur mon lit, profitant du calme environnant. De temps en temps je peux entendre les bruits que provoque Malosse en tapant contre un mur ou autre, mais je reste calme : après tout, si je fais du bruit, il a moins de chance de sortir.

Je prend donc mon cahier à dessin et commence à finir l'esquisse de Raichu que j'ai commencée il y a peu. Concentrée sur mon travail, je ne vois pas le temps passer et ne remarque qu'au dernier moment mon ami qui rentre dans la salle de bain. Il était sorti ? Mais pour faire quoi ? Et depuis quand ?

Je ne réagit pas tout de suite ce qui lui laisse le temps de se renfermer et de se caler contre au bruit que la porte vient de faire.

Je frappe à la porte, attirant peut être son intention :

- Allez ! Sort ! S'il te plaît...

Je m'assois contre cette dernière, ce qui me met dos à dos avec mon ami, avec seulement la porte pour nous séparer.

- Va en cours, ne me saoule pas, me dit-il sur un ton froid.

- Pas la peine d'être si agressif ! Je m'exclame.

- Je m'en fiche, dégage.

Mais d'où il se permet de me parler comme ça ? Pour qui il se prend ?

- Tu es sérieux ?

Aucune réponse.

- Tu m'étonne que les gens abandonnent pour venir te voir ! Tu as vu comment tu réagis !? Tout le monde vient vers toi, et toi, tu les dégage comme de vieilles chaussettes qu'on jette !

Je me sens bouilloner et n'arrive plus à contrôler mes paroles.

- Tout le monde est inquiet, et quand je me bouge pour venir voir comment tu vas c'est comme ça que tu me remercie ? Je ne demande pas que tu en fasse de même mais juste que tu ne m'envoie pas dans les ronces comme ça ! Alors reste tout seul si ça t'arrange, en attendant je ne peux pas sortir, la porte est fermée.

Pour aucune raison, ou peut être la colère, je continue de lui déverser un flot de paroles. Certaines avec un sens et d'autre non. Puis comme avalant ma colère, je m'arrête et me calme, avec difficulté.

Le calme enfin revenu, j'entends du bruit de l'autre côté. Je me lève d'un bond et me colle à la porte. Puis, d'un coup, cette dernière se met à vibrer.

- Excuse moi... Je lui dis. Je me suis emportée, je n'aurais pas dû.

Je vais, honteuse, me recoucher sur mon lit et regarde mon téléphone qui affiche quinze heures trente et une. Je ferme les yeux quand un sons violent de fait entendre. Je sursaute à ce bruit sourd et me relève d'un bond. BOOM ! Deuxième bruit.

Le son provient du mur à ma gauche. Régulièrement, toutes les deux ou trois secondes, le bruit se fait entendre. Un coup de poing ou de pied, Malosse s'acharne sur le mur. Je cours vers la porte et tente de l'ouvrir en vain.

Je frappe dedans, mais avec ma force de mouche, elle ne vacille même pas.

- Malosse ! Je crie de toutes mes forces au bout de cinq minutes à essayer d'ouvrir cette satanée porte.

Je l'entend toujours frapper et avec plus de force et de vigueur. Puis d'un coup, il s'arrête. Je continue d'essayer de l'ouvrir alors qu'un bruit de verre brisé  se fait entendre. Contre toute attente, j'arrive à ouvrir la porte, par je ne sais quel moyen psychique et me retrouve devant ce que je n'aurai jamais aimé voir.

Mon ami est debout, accoudé au mur, continuant de taper avec ce qu'il reste de ses mains sanglantes. Sur son visage quelque peu caché par ses cheveux, roulent des larmes. De colère, de tristesse ? Le verre du shampoing est brisé au sol, et les debrits gisent sous l'évier.

Je m'approche doucement de mon ami, tout en faisant attention, car dans cet état il pourrait me frapper sans s'en rendre compte. Mais avant de pouvoir le toucher, il s'arrête de taper, et tombe à genoux en criant.

- Je t'ai dit d'aller en cours...

Je le laisse dire, de toute manière, si je répond, je vais m'emporter. Est-ce vraiment une bonne idée ?

- Je t'ai dit de partir ! Il crie plus fort en tapant contre le mur.

Je n'ai rien à perdre, et il va vraiment se faire mal si il continue. Je lui attrape les bras et il s'arrête sur le champs, restant immobile. Puis, dégageant mes mains, il va se recrocviller dans un coin de la salle de bain, la tête dans les bras.

Je m'assois à côté de lui, et lui frotte l'épaule. Puis il se met à verser des larmes, tout en mordant sa main. Peut être pour se soulager ou arrêter de pleurer ? Je tente de lui enlever mais rien n'y fait. Il se mord, continuant à saigner sa main qui était déjà amochée.

- Si tu as besoin de crier ou autre, fais le. Puis si tu veux en parler, je suis là si tu as besoin, sinon il y a les autres, mais ne reste pas dans cet état. Tu te fais plus de mal qu'autre chose. Malosse ?

Il lâche sa main et colle sa tête au mur comme pour éviter mon regard. La sonnerie retentit et une fois la porte déverouillée, il se lève la tête basse et se dirige vers la porte. Mais avant de sortir, il s'arrête brusquement et baisse la tête :

- Je ...

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Raaaaaaaa ! Je me tue si le prochain chapitre n'arrive pas avant une semaine et demi !

Sinon vous avez aimé ? Je dois bien avouer être en panne d'inspiration en ce moment...

Sinon que pensez-vous d'un petit Rant-Book, juste pour vous indiquez les empêchement, les dates de sortie des chapitres ou encore faire des votes pour décider de la suite de l'histoire ? Après selon vous, si il ne sert pas je ne le ferais pas ^-^ mais si il en intéresse, ne serait-ce que deux ou trois... et bien tant mieux ! Il sera là !

À plus ;-)
Morgane

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