Chapitre 12

J'entends des voix tout aux alentours. Toujours à moitié endormie, je n'ai pas envie d'ouvrir les yeux et reste dormir. Au fur et à mesure que mon esprit s'éveille, je peux distinguer les voix se situant autour de moi. Je crois entendre celle de Raichu, qui parle d'oeufs aux plats, Dracaufeu d'oeuf a la coque ou encore Absol qui parle d'un sujet que je ne comprend pas. J'essaie de me rendormir, bien installée sur... Je ne sais pas en fait. Le sol ? L'arbre ? Mon esprit persévère à chercher le support sur lequel je me suis assoupie mais je ne me souviens de rien, même pas une légère bribe d'information.

Me sentant encore m'endormir, je ressens mon support bouger et émettre un petit grognement avant de parler :

- Elle dort encore ? Mais ça va durer combien de temps, rigole Charmillon.

Je la reconnais à la voix, et cette dernière étant très proche de mon oreille, je peux facilement en déduire que c'est sur elle que ma tête est posée, la tempe sur son épaule. J'ouvre lentement les yeux, savourant les rayons de soleil qui caressent ma peau, le froid de l'hiver totalement disparu. Mes cheveux tombant en cascade devant mon visage, personne ne remarque que je suis réveillée.

J'observe donc, sans bouger la tête, Raichu, Pikachu et Absol, en face de moi. Dracaufeu et Charmillon n'étant pas dans mon champs de vision, je ne peux pas les voir, juste sentir mon amie bouger légèrement de temps à autre. Les bras bougeant dans tout les sens, mon amie tente d'expliquer quelque chose à Dracaufeu, à qui je peux parfois apercevoir les mains entrer dans ma périphérie visuelle. Pikachu, quand à lui, dort par terre, affalé dans l'herbe à l'ombre. Même en étant de plus haut niveau, le combat l'a tout de même épuisé.

Étirant mes bras et mes jambes en même temps je ressemble à une poupée désarticulée, baillant à plein poumon avant de me redresser en tailleur, m'adossant de tout mon poid sous le tronc rugueux de l'arbre. Les cheveux devant le visage et les oreilles baissées ainsi que la queue ebouriffée, je dois ressembler au yeti un jour de tempête.

Je relève mes cheveux d'un vif coup de main et m'étire encore une fois avant de relever la tête vers les branches et feuillages du chêne, posant le sommet de ma tête contre l'écorce. J'observe quelques temps les feuilles valsants dans le vent habituel, ce dernier ayant remplacé la brise automnale.

Car oui, le temps avait changé en deux mois : le vent glacial de l'hiver était arrivé, faisant le bonheur des pokémon glace en dépit des pokémon plantes, qui préféraient les rayons de soleils chauds aux brises froides qui les avaient remplacé. Les feuilles des arbres étaient totalement tombées pour beaucoup, mais les pokémon plantes les faisaient repousser, elles ne risquent pas de retomber de sitôt. Ces dernières offrent un abri aux oiseaux qui venait s'y réchauffer durant les jours froids, mais aujourd'hui il fait étrangement beau.

Le soleil brillant dans le ciel avait chassé l'air glacial, réchauffant chacun de nous, même si nous portons un sweat ou une veste pour ne pas avoir froid, sauf Dracaufeu. Les pokémon feu ayant une chaleur corporelle constante et réchauffant l'air alentour, il n'ont pas froid et peuvent rester en T-shirt sans risquer d'attraper une quelconque maladie.

Je me lève et me dirige vers la serre, mes amis étant habitués à mes escapades ne cherchent même plus à savoir où je vais. Je marche doucement, le regard dans le vide tandis que je me dirige vers ma destination. Foulant l'herbe de mes chaussures, je m'amuse à voir couler les petites gouttes d'eau qui y sont présentent, ses dernières roulant le long des brins végétaux.

Une fois arrivée sur le chemin sableux, je vérifie que personne ne m'observe et m'engouffre dans le local à poubelles.

- Pouah ! Quelle odeur répugnante ! Je dis d'un air dégoutée.

Les restes de poisson d'hier se sentent et je ne peux m'empêcher de porter deux doigts à mon nez afin de le boucher. Et dire que je dois monter dessus...

Me servant de ma main gauche, j'abaisse le couvercle d'un des conteneurs et me débouche le nez pour l'escalader, respirant l'odeur nauséabonde. Je me hisse en haut du trou à la seule force de mes bras, motivée à quitter cette horrible odeur, et m'assois sur le béton gelé par l'hiver. Même si la serre est constamment chauffée, l'air froid passe par le trou et refroidit cet emplacement.

Faisant le chemin habituel, je pique quelques fruits et me glisse dans le trou numéro deux afin d'aller sur l'arbre. J'observe du peu d'espace que j'ai le tronc noueux du grand arbre, ses branches gigantesques tombant parfois à terre et sa cime à plus de trente mètres de haut. Je fourre toutes les petites baies dans ma bouches et commence mon escalades. En deux mois, j'ai eu le temps d'apprendre à y grimper et je connais maintenant toutes les prises par coeur, ainsi que les meilleurs branches pour s'assoir.

Les doigts glacés, je ne sens plus ou je pose mes mains, et l'écorce ne me fait plus mal. Cette dernière, froide elle aussi et parfois gelée a certain endroit, devient dangereuse. Et je le remarque une fois que ma main glisse de mon accroche et que je manque de tomber.

- J'y ai échappé de peu !

Prenant mon souffle, je m'accroche autre part et continue mon ascension jusqu'à ma branche favorite. La vue est superbe vue d'ici : on aperçoit les magasins grouillants de monde, les gens qui se baladent dans la rue et les multiples residences bordant les trottoirs de béton. Les enfants, sortant de l'école et qui jouent sur le goudron me font regarder l'heure. Il n'est que seize heures trente à peu près, j'ai largement le temps de rester ici, même si le coucher du soleil semble pointer le bout de son nez.

Je sort la pomme qui est dans ma sacoche et croque dedans à pleine dent, savourant le délicieux jus sucré et le croquant du fruit. Je reste comme ça une demi-heure, peut être plus, à manger et observer le vas et vient des passants et le soleil tombant doucement. Sentant que la paresse va commencer à me gagner, je me lève et redescend de l'arbre, disant par la même occasion au revoir au magnifique paysage.

J'arrive vers mes amis tout en étirant mes bras.

- Bon alors ! On s'y m... Je commence avant d'être interrompu.

- Oui, tout de suite ! S'exclame Charmillon.

Je remarque que Pikachu est réveillé et est prêt à se battre contre mon amie. Après chaque combat, si nous n'allons pas nous faire soigner nos point de vie, statut et autre, il nous suffit de dormir pour récupérer nos forces. Certes, nous pouvons dormir la nuit, attendre, mais certaines fois nous sommes tellement épuisés que notre corps demande grâce, et contre notre gré nous fermons les yeux.

Les deux amis se dirigent vers le terrain de tout à l'heure, redevenu vide. Certes les gens aiment combattre, mais la plupart sont pokémon depuis plusieurs années, ce qui fait que combattre n'est pas leur passe-temps favori. Nous les suivons de prêt et allons nous installer dans les gradins pendant qu'ils se transforment et que Raichu se place à l'arbitre.

- Que le combat commence ! Crie Raichu du haut de sa petite estrade.

Charmillon, volant déjà à un mètre du sol, s'approche dangereusement de Pikachu. Ce dernier attend patiemment que la pokémon insecte lance son attaque, ce qui ne se fit pas attendre : commençant à bouger ses ailes de plus en plus vite, un tourbillon de vent plus que violent se dirige vers Pikachu. Ce dernier court vers la droite, trop rapidement, et évite facilement l'attaque Tornade.

Charmillon se reprend et retente de plus belle une attaque Paraspore, ne laissant pas le temps à l'adversaire d'attaquer. Pikachu ne tente même pas d'esquiver les nombreux petits tas de poussière jaune et cours vers charmillon du plus vite qu'il le peut. Cette dernière, ne voyant plus rien à cause de son attaque, ne peut pas éviter l'attaque Étincelle.

- Charmillon, il est de type électrique ! N'essaie pas de le paralyser, tu n'y arrivera pas ! Crie Absol.

Elle tombe au sol, ne pouvant plus bouger ses ailes. Pikachu, prenant conscience qu'il ne voit plus rien à cause de l'attaque de spore environnante, ces derniers au plus bas, semble attendre que le nuage se dissipe.

Charmillon se redresse difficilement, manquant un mouvement sur deux. Elle est paralysée par l'attaque électrique et vu son état, cela va la bloquer fortement pendant au moins cinq minute. Ça peut paraître peu, mais dans un combat, c'est crucial. Elle tente de s'envoler, manquant un battement d'aile, mais arrive tout de même à rester dans les airs. Elle semble tenter d'aller le plus haut possible, sûrement pour que Pikachu ne l'atteigne pas.

Ce dernier, relevant la tête, remarque qu'elle est hors d'atteinte.

- Charmillon, redescent, tu es trop haute ! Crie Raichu de vive voix.

La dénommé redescend de quelques mètres et dans le coup de l'élan, tente une nouvelle attaque : elle commence à danser dans les airs, handicapée de sa paralysie, mais réussi tout de même une attaque attraction. Les attaques de statuts ne peuvent nous affecter que lorsque nous sommes sous forme complète, autrement, elle ne sont pas efficaces, ou provoquent juste de léger trouble.

Pikachu, regardant maintenant Charmillon d'un drôle d'air ne tente même pas de l'attaquer. C'est limite si il n'essaie pas au contraire qu'elle fasse l'inverse. Il s'approche d'elle l'air de rien tandis que la pokémon redescent à terre. Elle s'approche de Pikachu, qui ne fait rien pour l'en  empêcher, et le touche sur la tête de sa petite patte droite.

Une petite lumière à l'aspect verdâtre se fait voir sur le terrain, attaquant les points de vie du pokémon électrique. Vol-vie. Cette attaque, pas aussi inoffensive qu'elle en à l'air, soigne Charmillon en détriment de Pikachu, qui ne réagit toujours pas à son sort.

L'attaque finie, Charmillon se recule, afin de se laisser du répit. Malheureusement pour elle, le temps de l'attraction est terminée, et pikachu se lance sur elle, chargeant à pleine vitesse. Mon amie, toujours sous l'influence de la paralysie, bien qu'elle ne soit plus très forte, n'a pas le temps d'esquiver et se prend l'attaque Charge en plein dans le flanc gauche avant de vaciller et de tomber dans la poussière du terrain.

Ne bougeant plus, Pikachu s'approche d'elle, pensant sûrement qu'elle est hors jeu. Malheuresement pour lui, à la seconde où il touche une aile de la pokémon, elle se retourne et créé une Tornade, emportant Pikachu dans les airs. Étant pris au piège, il ne peux plus rien faire, et Charmillon s'envole dans les airs à sa hauteur, libérée de tout effet paralysant. Elle provoque un vent légèrement vert, et met K.O Pikachu, qui tombe à terre, vaincu.

- Pris à ton propre piège, dit-elle amusée tandis qu'elle se retransforme en forme Basique, le pokemon électrique ayant fait de même contre son gré.

Raichu se lève rapidement et levant la main, elle crie un vaste " Hors jeu " avant de rejoindre les adversaires épuisés par le combat. Charmillon se laisse s'assoir tout en tombant au sol, et se soutenant de ses bras elle pousse long soupir tant son effort physique avait l'air intense.

- Ça en demande de l'énergie ! S'exclame-t-elle.

- De quoi ?

- Voler ! Battre des ailes pendant dix minute s'en est épuisant.

J'aide mon amie à se relever et pendant que Raichu fait de même avec son frangin je me dirige avec Charmillon vers l'infirmerie. Je me retourne pour observer les deux frère et soeur qui se disputent pour je ne sais quelle raison alors que Absol et Dracaufeu accompagnent la pokémon insecte se soigner. Mais ils parlent trop doucement pour que je puisse les entendre, même avec mes oreilles de Pokémon je ne comprend que quelques bribes d'informations comme "Elle" et "pas", ce qui est trop peu pour tenter de construire une phrase. Je leur demanderais tout à l'heure.

Arrivée devant, l'infirmière nous reçois et nous donne, à Charmillon, Pikachu et moi,  une espèce de petite boisson jaune qui a un étrange goût, mélange de citron et épices, c'est un délice pour le palais. Je sens une étrange sensations dans mon corps et toutes mes forces semblent m'être revenues, je me sens même mieux qu'avant !

- Vous n'avez le droit qu'à une Guérison par jour, sinon, ce ne seront que des potions ou autre, nous dit Mme Leveinard en remettant ses lunettes.

Nous la remercions et quittons le bâtiment afin de rejoindre la chambre, signe d'un entier repos pour nous. Les yeux pétillants d'énergie, Raichu part devant en nous faisant signe de la main et on peut déjà entendre les plaintes des élèves qu'elle bouscule dans les couloirs en courant. Quelle folle !

- Tu n'est pas mieux je t'assure ! Rigole Pikachu en passant devant.

Le temps de comprendre que j'avais parlé à haute voix et qu'il faisait référence à moi, quelques secondes s'étaient écoulées.

- Hééé ! J'ai rien à voir la dedans ! Je m'exclame.

- Et longue à la détente en plus, s'ajoute Absol en rejoignant son ami.

Mais c'est un complot ou quoi ? Les deux amis se frappent mutuellement la main, signe de leur accord à propos du pacte de leur complot. Je les écarte l'un de l'autre afin de pouvoir passer en tête, et lève le menton d'un air supérieur, ce qui apparemment les fait pouffer de rire. Je tourne brusquement ma tête, un regard de tueur sur le visage puis me met à rigoler avec eux de mon comportement, faisant rire par la même occasion les autres derrière.

Tout le monde rentré dans la chambre, je m'étale sur mon lit de tout mon long et regarde l'heure sur mon téléphone, avant de facilement me rendre compte qu'il va bientôt être l'heure de manger. Pas déjà...

Je relève une dernière fois la tête de mon oreiller et aperçois les autres, Malosse revenu comme à son habitude à sa solitude et Raichu n'étant toujours pas revenue. Je tourne la tête à droite et croise le regard de Pikachu, qui a eu sûrement la même idée que moi, avant de me retourner rapidement de l'autre côté de mon lit.

Depuis quand est-ce que je deviens rouge à sa vue ? Certe, avec Malosse je ne l'avais fait qu'une ou deux fois, sûrement intimidée et légèrement attirée, mais s'en était finis, et depuis pas mal de temps. Mais Pikachu n'est qu'un ami, pas plus ! Évolia ressaisi-toi !

Je me tape le haut du front avec la paume de ma main, et la brutalité est telle que tout le monde se tourne vers moi l'air surpris :

- Ça va ? Me demande Charmillon.

- Oui ne t'inquiète pas ! Je faisais juste... heu... comme à mon habitude ! Je répond hésitante, ce qui n'a pas l'air de la convaincre.

Les yeux pleins de questions elle se retiens cependant et me laisse me calmer, et je regrette mon geste désespéré : qui est assez idiot pour se taper soit même ? Il n'y a que moi, ce n'est pas possible !

Je prend de l'élan, car oui il m'en faut, et c'est avec la grâce d'un manchot que je m'assois sur mon lit, regardant Raichu qui est revenue et Dracaufeu se dévorer du regard. Mais va lui dire ! Mamamia !

- On est pas sortis de l'auberge !

Je me rend compte que j'ai crié ma dernière phrase, me reprenant de plein fouet les yeux pleins de questions des autres. Sans aucun regard pour personne je me lève et prend ma veste ainsi que mes chaussures et me dirige vers la sortie. Raichu se place à côté de moi, mais je lui répond un vague :

- Je dois aller faire un tour.

Avant de presque claquer la porte tant je suffoque dans la chambre. Prenant les escaliers menant directement dehors, je manque de tomber des marches gelées et glissantes, et me rattrape avec ma grâce  habituelle à la rampe. Elle aussi glissante, je me retrouve assise dans la neige. Depuis quand neige-t-il ? Il faisait pourtant beau tout à l'heure, et en a peine un quart d'heure, un épais manteau de froid à recouvert le sol du lycée, et de magnifiques flocons tombent à perte de vue.

Des gens commencent déjà à se faire une bataille de boule de neige, et le temps de rejoindre le chêne habituel, je remarque la fontaine gelée et les quelques fleurs subsistant encore au froid glacial. M'aidant du tronc de l'arbre, je m'asseois dans l'herbe protégée par les feuilles et regarde les gens profiter. Quel temps magnifique !

Puis... paf, une boule de neige en plein sur le haut du crâne. Je me retourne mi-énervée, mi-amusée et remarque Raichu, une autre boule de neige déjà prête dans la main droite, un sourire de loup sur le visage.

J'ouvre la bouche pour riposter mais je me reçoit la deuxième, cette fois-ci dans mon cou, sans écharpe.

- Haaaaa ! C'est froid ! Tu va me le payer ! Je m'énerve en me levant.

Elle me tire la langue et part en courant à l'autre bout de la cour. Qui fais ça ? C'est une gamine ! Puis, je me rappelle faire ça assez souvent et me met à la courser avec une boule de neige dans chaque main, prête à attaquer.

Une fois assez proche d'elle, je lui lance une des deux mais elle l'esquive et m'en lance une. Je me la prend encore et continue de la poursuivre, zigzagant entre les différents tas de neige. Puis, il fallait s'en douter, je tombe par terre pour la énième fois de la journée et me cale contre le mur du gymnase, épuisée.

Raichu arrive, sa respiration tout autant saccadée et s'assois à côté de moi :

- Qu'est ce que tu faisais tout à l'heure ?

- De ... quoi ? Je demande haletante.

- Je t'ai vu sortir de la chambre en trombe et tu avais l'air pressée !

- Et bien...

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POPOPO ! Je suis trop sadique d'arrêter à ce moment là ! Vous vous en foutez ? Bon bas tant pis... au fait j'ai une blague pas mal : Que dit un oxygène à un azote ? ... Tu veux être mon amide ? Ce que je suis drôle ( ne m'en voulez pas je suis en S... )

Je vais essayer d'écrire un chapitre par semaine !

Brrrrrrref ! Vous avez aimé le chapitre ? Des avis ? Un petit vote si vous avez aimé ou même un commentaire !

Morgane

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