3. i r r i t a n t

Ainsi, quelques jours plus tard, je me retrouvai devant la porte d'une immense maison blanche. Dire que j'était nerveuse serait un euphémisme. Mon doigt tout tremblotant pointait misérablement la sonnette et mon regard vacillait du bouton à la plaquette en bronze accroché au dessus.

"Styles" était écrit en dorée, creusé dans le métal. J'inspirai avec un taux d'appréhension immense et sans que je n'y fasse attention, mon doigt était déjà sur le bouton. Avant même que je n'ai eu le temps de rassembler mon courage, la porte de la maison s'ouvrit en trombe.

Mon coeur fit un bond dans ma poitrine en voyant une paire de yeux verts sous une touffe de boucles brunes poser son regard sur moi. Ma respiration s'accéléra en un clin d'oeil. Il était tellement magnifique dans ses jeans bleus serrés et son t-shirt noir. Une fine odeur d'eau de cologne s'infiltra dans mes narines et j'inspirai inconsciemment cette bonne odeur masculine. Des petits picotements surgirent dans mon estomac et un inconscient sourire naquit sur mes lèvres.

Il s'avança jusqu'à moi avec un air indifférent mais cela suffit à mon coeur pour battre plus vite. Ma bouche s'entrouvrit et un halètement en sortit malgré moi. Il ouvrit le portail à l'aide d'une télécommande et se plaça devant moi. Je baissai mon regard sur le sol et remis timidement une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.

- "Bonjour Harry." Je me forçai à ne pas bégayer. Même si ma voix était faible, j'étais fière de ne pas avoir balbutier devant lui. Une de ses grandes mains attrapa rudement ma mâchoire et la tira vers le haut. Mon visage faisait maintenant face à celui du bouclé et mon souffle se coupa en croisant ses yeux verdâtres.

- "Regarde les gens dans les yeux quand tu leur parles, non ?" Sa respiration chaude et régulière s'écrasa contre mon visage et je sentis un frisson parcourir mon corps à l'entente de sa voix grave et dure. Je reculai maladroitement, en manquant de m'étaler au sol. Bravo Anzel, le sex-appeal est inné chez toi. Il finit par me lâcher, me faisant reprendre mes esprits. Le bouclé se retourna et marcha en direction de sa maison. Voyant que je n'osais pas entrer, il s'arrêta. Son visage se tourna vers moi et il attendit quelques secondes avant de s'exprimer : "T'es vraiment longue à la détente. Suis-moi, la coincée." Je fronçai les sourcils, vexée, mais n'ajoutai rien par peur de me ridiculiser. Je suivis finalement ses pas et on rentra dans son habitat.

J'observais l'intérieur de la belle demeure, me sentant éblouie par la beauté du lieu. Les meubles avaient l'air de coûter plus chers que le loyer de ma maison. Les murs étaient gris, le sol était vernis et sans la moindre poussière. Le hall donnait sur le salon où se trouvait aussi un bar. Je ne me sentais pas vraiment à ma place parmi toutes ces luxures. J'étais l'intrus et cela devait se remarquer. Je sursautai lorsqu'Harry parla.

- "Veux-tu quelque chose à boire ?" s'enquit-il maladroitement et je savais qu'il n'avait pas l'habitude d'exprimer des formules de politesse. Je secouai négativement la tête et il me considéra un instant avant de rouler des yeux. "Pas besoin d'être aussi timide, si t'as envie d'un truc, dis-le." Il était grossier. Je fronçai une fois encore les sourcils avant de claquer ma langue contre mon palais avec agacement.

- "Si je ne veux rien, tu ne vas pas me forcer à prendre qu-quelque chose, non ?" Je mordis ma lèvre furieusement et je vis dans son regard qu'il était plutôt étonné par le ton que j'employais, mais il laissa place à un sourire amusé et son rire envahit la pièce. Je retins un sourire et mes yeux se baissèrent en sentant une fois de plus mon estomac se compresser. Cela devenait une habitude avec lui, cette nausée doucereuse apparaissait chaque fois que je me trouvais en présence du bouclé.

- "Bon la coincée, on s'y met à cette merde d'exposé." Un rictus enfantin ne voulait pas s'enlever de son visage, ses fossettes étaient proéminentes.

Oh, je venais de me rendre compte d'une chose. Je n'avais presque pas bégayé ni même détourné les yeux lorsque je lui avais parlé. Serait-ce à cause de l'amour que je ressentais pour lui ? Serait-ce un des effets secondaires ? J'espérais juste qu'ils n'allaient pas être nocifs pour moi.

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