22. e m p o i s o n n é ? 2/3
Le rêve se termina finalement pour laisser place à la réalité.
Nous devions rentrer et je redoutai la réaction de ma mère. J'avais peur qu'elle ne me laisse plus jamais sortir, sachant que je ne l'avais même pas contactée pour notre rendez-vous. Harry me reconduisait chez moi dans un silence apaisant bercé par la douce musique que diffusait la radio. Au bout de quelques minutes, il se gara devant chez moi. Le moteur éteint, la musique aussi par la même occasion, on épiait les lumières allumées de ma maison. Un contact visuel s'établit entre Harry et moi.
- "J'ai adoré le moment que nous avons passé ensemble." confessai-je avec nervosité. "J'ai vraiment aimé tous les moments que qu'on a passés ensemble, surtout sur la grande roue quand on s'est-- non, c'est pas ce que je voulais dire en fait j'ai aimé quand on s'est embra-- Tais-toi stupide Anzel, tu viens de te grill--" Il m'interrompit en posant doucement ses lèvres sur les miennes. Ça avait beau ne pas être la première fois qu'il m'embrassait, ça me faisait toujours aussi palpiter. Mon coeur flottait sur un nuage de guimauve et ma tête frôlait les étoiles. Il s'écarta lentement avant de me sourire.
- "Tu es adorable mais tu te prends trop la tête Anzel." me vanna-t-il et je souris en sentant mes joues se réchauffer. Une idée me traversa la tête.
- "H-Harry, tu veux rentrer à l'intérieur avec moi, s'il te plaît ?" Harry se braqua un instant, les yeux sur moi tout en mordant sa lèvre. Le bouclé semblait réfléchir à quelque chose. Il acquiesça finalement d'un signe de tête. On sortit de sa voiture puis il la verrouilla. On entra dans la maison qui était déjà ouverte. Je déposai mon manteau et suggérai à Harry de faire de même. Il y avait un silence dans l'habitat qui ne me rassurait pas trop. Angoissée, je serrai fortement la main d'Harry. J'entendis des voix percer de la salle à manger. Talonnée par mon bouclé, je passai la porte qui menait à la pièce. Ma mère était assise sur une chaise autour d'une table et Anne ainsi que Babeth siégeaient face à elle. Toutes trois, sirotaient tranquillement du thé tout en communiquant -- avec gestes pour ma mère et avec paroles pour ses amies.
- "Oh chérie, tu es de retour." Elle m'offrit un sourire resplendissant qui me rendit perplexe puis elle fit un geste pour saluer Harry.
- "Bonsoir Babeth, bonsoir Anne." les gratifiai-je et elle me saluèrent en retour. "Maman... Pourquoi..." Je me raclai la gorge avant de m'exprimer. "Hum, est-ce que l'école t'a prévenue que j'avais séché les cours ?" quémandai-je en tripotant la manche de mon pull.
- "Oui mais Harry m'avait demandée très aimablement si tu pouvais sécher les cours juste pour aujourd'hui. Je lui ai bien évidemment dit oui car je savais que cela te ferait plaisir après ce qu'il s'est passé hier. Ça ne pouvait qu'être bénéfique pour vous deux." Elle me fit un clin d'oeil qui m'embarrassa fortement. Ne voulant pas qu'Harry entende, je lui répondis en langage des signes.
- "On s'est réconciliés... Merci Maman. Je l'aime vraiment." Anne et Babeth gloussèrent et ma mère esquissa un sourire alors qu'Harry ne comprenait rien. "Est-ce que Harry peut dormir à la maison ?" questionnai-je. Elles se regardèrent un instant, entendues.
- "C'est d'accord mais vous vous protégez bien." nous prévint Anne et sidérée, je les fixai en rougissant plus que jamais.
- "Non ! Ce n'est pas ça dont je parlais." Je me cachai derrière le dos d'Harry qui, lui-même, éclata de rire.
- "Entendu." pouffa Harry alors qu'il me tirait à l'étage.
- "Quoi ?" m'exclamai-je à voix haute, abasourdie.
- "Où est ta chambre ?" exigea-t-il.
- "La première à gauche." me risquai-je à dire. Il ouvrit la porte et m'amena à l'intérieur. Il me poussa sur mon lit avant de se mettre à califourchon sur moi. "Qu'est-ce que tu fais ?" m'écriai-je d'une voix tremblante, incapable de bouger.
- "Je vais te faire sentir comme si tu étais la fille la plus belle du monde." me chuchota-t-il à l'oreille avant de déposer un baiser sur mon lobe. Il m'embrassa tendrement le cou avant d'incorporer un baiser sur chacune de mes clavicules.
- "H-Harry, je ne..." Un son sortit de ma bouche et je la couvris en vitesse. Harry sourit doucement contre ma peau.
- "Tu vois, Anzel, tu aimes ça." Il retira sa tête de mon cou pour la placer face à la mienne, un immense sourire ne quittant pas ses lèvres.
- "Je p-peux pas Ha-Harry, j'ai tout juste dix-sept ans, j-je suis v-vierge. Nous n'avons pas pris de d-douche et ça devrait être après le ma-mariage puis tu... tu..." m'affolai-je en mordant ma lèvre mais Harry s'approcha pour englober d'un baiser la lèvre que j'étais en train de mutiler. Je la lâchai et c'est Harry qui la mordit lentement à ma place.
- "Ne t'inquiète pas, je serai doux et je chérirai chaque coin et recoin de ton corps." susurra-t-il avant de caresser le flanc de ma hanche. Je déglutis et fermai les yeux en une expression douloureuse.
- "Promets-moi Harry, promets-moi de ne pas me faire de mal." le suppliai-je les larmes aux yeux. Il eut une expression peiné.
- "Je ne peux pas te le promettre Anzel mais je ferai tout pour t'aider à supporter chaque chose qui te fera souffrir dans tous les sens du terme." Il décala le col de mon pull laissant apparaître la bretelle de mon soutien-gorge ainsi que mon épaule. Il y déposa un long baiser avant de pousser ma bretelle sur le côté. Mes paupières se posèrent sur mes pommettes. J'aimais Harry et je lui faisais confiance... Je rouvris mes yeux et murmurai un "oui" à l'oreille d'Harry. Il prit ça comme un signal puisqu'il m'embrassa fougueusement par la suite.
Nos vêtements finirent par terre, nos corps s'enlacèrent et nos coeur s'étreignirent. Harry embrassa la chose la plus précieuse à mes yeux. Il me fit sentir aimée et j'essayais de faire de même envers lui.
Les baisers, les caresses, la douceur, la douleur, les pleurs, les baisers encore, la tendresse, le bonheur, le plaisir puis l'intensité ainsi que l'Amour.
Le matin d'après, en me réveillant, j'ai prié pour que ce ne soit pas un rêve. Harry n'était pas à mes côtés et cela me pétrifia. J'avais peur qu'il ne soit parti tout en emportant ma virginité avec lui. La porte qui menait à la salle de bain s'ouvrit alors sur le bouclé, à moitié nu. Un soupir de soulagement s'échappa malgré moi. Harry laissa tomber sa serviette et je dissimulai mon visage derrière la couette en rougissant comme jamais.
- "Pas besoin de te cacher, de toutes façons, tu as déjà tout vu hier." se moqua Harry.
- "Si tu as besoin de vêtements, tu peux aller dans la chambre de mes parents et prendre ce dont tu as besoin dans les affaires de mon père." lui conseillai-je, ma voix étouffée par la couette. Je sentis le lit s'affaisser sous le poids d'Harry.
- "Je peux remettre mes vêtements d'hier, Anzel, c'est bon." Les yeux toujours fermés, ma tête dépassa de la couette et je lui jetai au hasard un oreiller.
- "Va prendre ses habits au lieu de dire n'importe quoi." râlai-je en renfouissant mon visage sous la couette.
- "Quelqu'un n'est pas du matin. ~ " chantonna-t-il avant de quitter la chambre et je roulai des yeux à ses bêtises. J'avais encore mal à l'entre-jambe, c'était douloureux. Je me levai à mon tour en essayant d'ignorer la douleur. Je marchais comme un pingouin jusqu'à la salle de bain et décidai de prendre une douche bien chaude. Dix minutes plus tard, je sortis, entièrement habillée et les cheveux encore mouillés. Je les attachai en un chignon mal fait et me retournai pour voir Harry habillé de vêtements qui paraissaient beaucoup trop courts pour lui. Je ne pus réprimer mon rire et me pliai en deux. "C'est ça, très drôle, j'ai l'air d'un pantin." La comparaison était parfaite.
- "Mais non, tu es trop mignon comme ça." ris-je et il s'avança dangereusement vers moi avant de me tirer vers lui.
- "Ah oui ? Tu veux que je te montre si j'suis mignon ?" Sa voix était dans les tons plus graves et cela le rendait incroyablement séduisant. "Tu veux que je te remémore tout ce qu'on a fait hier ?" Il baisa ma mâchoire et je secouai la tête en rougissant la tête posé sur son torse. Ses battements de coeur étaient irréguliers. Est-ce que cela voulait dire qu'il... qu'il m'aimait ? Je me retins de crier que je l'aimais aussi car c'était comme s'il me communiquait ses sentiments via les doux battements de son muscle cardiaque. Je nageais dans le bonheur, dans ses bras et dans mon profond amour pour lui.
On resta enlacés comme ça pendant quelques minutes, son menton posé sur ma tête, ses mains entourant ma taille et les miennes sur son torse.
- "Harry ?
- Oui ?
- Est-ce qu'on peut passer notre journée au lit à ne rien faire ?" Harry sembla surpris.
- "Tu es sûre ? Je ne sais pas si ta mère apprécierait que nous séchions les cours une seconde fois."
- "Elle va dire oui, je pense car elle..." Je rougis en sachant ce que je m'apprêtai à lui dire. "Elle sait que je vais avoir besoin de récupérer." bredouillai-je et un rire vibra dans sa poitrine.
- "C'est si douloureux que ça ?" J'opinai timidement de la tête et on se sépara. J'allai demander la permission à ma mère de rester au lit toute la journée et comme je l'avais deviné, sa réponse fut affirmative. Je rejoignis Harry et on se coucha dans le lit. Harry était sur le dos et j'étais allongée à côté de lui à une certaine distance. "Viens là." m'ordonna-t-il en me tirant sur lui. Je me retrouvai donc à moitié sur lui, nos jambes entremêlés et ma tête posée sur sa poitrine. Un silence prit place et je déposai un timide baiser sur le tatouage de l'oiseau qui dépassait de sa chemise ouverte. Harry, lui, caressait mes cheveux. "Ça faisait tellement longtemps que je ne m'étais pas senti aussi bien." me confia Harry en fixant le plafond.
- "Harry, dis, où est ton père ?" J'eus peur qu'Harry s'énerve mais il se contenta de me rapprocher de lui.
- "Je n'ai pas de père. L'homme qui m'a donné naissance a déjà une famille dont ma mère, Gemma et moi ne faisons pas parties." Harry n'avait aucune expression, comme le Harry habituel. Ses yeux ne reflétaient qu'un vide infini. Je tressaillis en espérant que sa coquille n'allait pas se refermer. Harry avait dû endurer beaucoup de souffrance. Je m'élevai pour pouvoir atteindre sa hauteur avant d'embrasser sa pomme d'Adam dans le but de le réconforter. "Ne commence pas sinon après tu ne pourras plus marcher." Comprenant le sens de ses mots, mes joues se réchauffèrent. Je pouffai tout en laissant ma tête reposer contre son cou. Harry attrapa mon menton de ses deux doigts et il m'embrassa. Il approfondit le baiser et nos langues se mirent à danser ensemble. Je caressai ses boucles et il me tenait la cuisse d'une main. J'étais assez osée avec Harry et cela me plaisait, je changeais et j'en étais plus que consciente.
Nous passâmes la journée à rigoler, parler et surtout à s'embrasser. On était comme dans un cocon coupé du reste du monde. Je l'aimais, il m'aimait peut-être et tout allait bien.
Enfin, c'est ce que j'ai cru avant qu'il ne coupe tout contact avec moi pendant deux semaines.
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