16. i n t e n s e
Je soupirai finalement et tournai la tête vers le professeur.
- "Je pense décliner votre offre, Monsieur, je préférerai améliorer mes résultats par moi-même." murmurai-je. Le sourire de Monsieur Reenfield disparut.
- "Si ce n'est pas trop indiscret, pourquoi cela ?" me demanda-t-il et je pinçai mes lèvres.
- "Je... Je suis déjà énormément occupée par les révisions des autres cours chez moi." avouai-je et il hocha la tête, comme déçu tout en mordillant l'intérieur de sa joue.
- "Je vous revois plus tard Anzel." Il me sourit et j'inclinai ma tête.
La journée se déroula sans aucun encombrement si ce n'est le fait qu'Harry m'ignorait complètement. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi ça d'ailleurs. Je n'avais rien fait de mal avec Monsieur Reenfield pour qu'il me fasse une telle crise de jalousie. Jalousie ?
Mais qu'est-ce que je raconte ? Harry ne m'aime pas, pensai-je. Un pincement au coeur se fit ressentir à cette douloureuse vérité et un rire nerveux sortit de ma bouche. Stupide Anzel, tu n'as encore rien fait pour l'empoisonner, comment pourrait-il même te blairer ? Je secouai ma tête. J'allais le faire tomber amoureux de moi, je n'avais simplement pas encore trouvé comment.
En ce moment, j'étais assise dans le parc situé à proximité du lycée, je révisai mes leçons tout en profitant des rares rayons de soleil qui avaient éclairci le ciel.
Je soupirai et fermai mon livre, impossible de me concentrer ; mon esprit était -- comme d'habitude -- tourmenté par des boucles marrons désordonnées et une paire de yeux vert forêt. Je poussai un second soupir las et m'allongeai sur le dos dans l'herbe, mains derrière la tête. Le ciel était aussi bleu que l'océan où j'allais nager petite, en Inde avec ma mère. Mes yeux commencèrent à se fermer et je laissai échapper un bâillement, somnolant. Je m'assoupis peu à peu, bercée par le chant des oiseaux.
Je me réveillai eu sursaut, surprise par la soudaine fraîcheur qui s'était installée. Je frissonnai et plissai les yeux, essayant de distinguer la personne qui me faisait de l'ombre.
- "T'es pas du tout sexy quand tu ronfles." se moqua la voix de l'homme que j'aime. Je retroussai mon nez, vexée. "D'ailleurs, t'es pas sexy tout court." Je me rassis et lâchai un bâillement incontrôlé.
- "Tu n'as jamais dit de compliments de ta vie, n'est-ce pas ? Et puis je ne ronfle pas !" déniai-je et il leva les yeux au ciel.
- "Tu ronfles." maintint-il fermement.
- "Je ne ronfle pas ! protestai-je.
- Tu ronfles.
- C'est pas vrai.
- Si.
- Non.
- S--" Je le coupai en plaquant mes mains sur sa bouche pour ne pas que l'on continue cette petite bataille ridicule. Il me lança un regard rempli de défis avant que je ne sente quelque chose de mouillée contre la paume de ma main : sa langue. Un bruit de dégoût sortit de ma bouche et je retirai en vitesse ma main.
- "Dégoûtant." grimaçai-je en essuyant ma main sur mon jeans.
- "C'est marrant, j'ai pensé la même chose après que l'on s'est embrassé. Tu embrasses très mal." se plaignit-il. Je lui lançai un regard plus que noir pour cacher l'effet que ses mots avaient sur moi.
- "Tu m'as embrassée, tu aurais dû penser aux conséquences et puis je n'ai même pas participé au baiser." balançai-je en essayant de ne pas perdre mon sang-froid.
- "Tu m'avais provoqué et puis rappelons nous qui avait violé mes lèvres quelques jours plus tard." grogna-t-il sarcastiquement.
- "Ah oui, bah si j'embrasse si mal, tu devrais retourner embrasser ta Addison, Adeline ou peu importe !" criai-je, à bout de nerfs.
- "Et toi, alors, vous étiez limite en train de baiser devant moi, Monsieur Reenfield et toi, j'devrais le prendre comment putain ? Il te mangeait des yeux et toi tu le laissais faire !" hurla-t-il tout aussi fort que moi.
- "Il s'agit de mon professeur Harry ! Pas d'un inconnu bizarre, de Charlie ou d'un quelconque homme mal élevé !" clamai-je en lâchant un rire nerveux puis couvris ma bouche en remarquant que j'avais dit quelque chose qu'il ne fallait pas. Harry sembla sortir de ses gonds.
- "À parce qu'il y en a eu d'autres ? Qui est ce putain de Charlie, une autre de tes conquêtes, un autre mec à qui t'as ouvert tes jambes ?" À ce moment précis, je vis rouge.
- "Comment oses-tu dire ça ?" hurlai-je de toutes mes forces et la claque partit toute seule. Sa tête tourna sur le côté puis il la releva. Il attrapa mon poignet et le serra. J'avais mal mais je ne disais rien en serrant les dents. On respirait tous les deux forts, la tension était à son summum. On se défiait du regard. Ses yeux avaient une teinte de vert foncé que je me surpris à trouver effrayante mais magnifique à la fois. Il desserra finalement sa poigne et mordis sa lèvre inférieure en fermant les yeux, comme indécis. Quelques secondes plus tard, nos lèvres se retrouvèrent scellées ensemble, mes mains dans ses boucles, ses bras tenant fermement ma taille, échangeant un baiser endiablé.
Était-ce un baiser d'amour ? Pour être honnête, je ne le sus jamais.
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