Chapitre 14 : L'autre monde.
JOUR INCONNU, HEURE INCONNUE
Scottie ouvrit difficilement les yeux. Une fois pleinement consciente, elle sentit que quelque chose était coincé dans sa gorge, alors elle se mit à tousser, par réflexe. Elle cracha de l'eau et, à ce moment-là, elle se souvient des souterrains.
La jeune fille se releva avec rapidité. Sa tête la lança quelques instants, mais cette pique de douleur ne dura qu'une seconde.
Alors, dans la lueur verte de lanternes en forme de démons, elle vit qu'elle n'était plus dans ce tombeau, mais face à ce qui semblait être une entrée de labyrinthe. En effet, de larges murs en pierres, capturés peu à peu par les lierres, se trouvaient de part et d'autre d'un chemin pavé qui menait vers une obscure destination.
Scottie sentit le vent frais s'échapper de l'obscurité et lui caresser le visage, au point de la faire frissonner. C'était une invitation à parcourir cette route inconnue. C'était une main tendue vers l'aventure. Scottie sourit et fit un pas, avant d'être stoppée par la matérialisation d'un petit garçon en face d'elle.
Dylan avait levé la main, pour lui signifier l'arrêt.
– Si t'y vas, y aura pas de retour en arrière.
– Tu sais où on est ? demanda-t-elle, sans se soucier de cet avertissement.
– Dans l'autre monde, répondit-il simplement.
Scottie fronça les sourcils. Cette histoire allait beaucoup plus loin que prévue. À l'origine, elle souhaitait juste défaire un fantôme, non pas se retrouver coincée dans un monde dont elle ignorait toutes les particularités.
Cependant, la jeune fille devait avouer qu'elle trouvait cela fascinant.
Alors, elle traversa le petit et s'avança dans le labyrinthe. Une fois ses deux pieds sur les pavés, un bruit sourd retentit. Il semblait provenir de partout, si bien que tous les murs vibraient.
– Pardon, Dana, je peux plus te protéger, murmura Dylan.
Scottie se tourna vers lui et remarqua immédiatement tous les regrets et la tristesse qui frappaient cet enfant. Mais cette vision fut de courte durée, puisque les murs se refermèrent. Elle se retrouva seule, au début de l'inconnu, dans un endroit silencieusement menaçant.
Scottie sourit et continua à marcher. Comme elle l'avait prévu, il s'agissait d'un labyrinthe. Elle prit des chemins par pur hasard, et tombait souvent sur des impasses. Puis, au bout de quelques minutes à tâtonner dans la même zone, elle trouva la bonne voie. Elle le vit lorsque les pavés changèrent de couleur. Le gris de la pierre était devenu rouge vif, comme du sang frais.
Au bout de sa route, un objet brillant attira son attention.
Scottie s'approcha à grands pas et découvrit que l'objet en question était un miroir, dont la glace était poussiéreuse et le cadre presque sans couleur. En l'observant de plus près, Scottie vit qu'un visage se formait, et qu'il ne s'agissait pas du sien, bien que leur couleur de cheveux soit similaire.
La jeune fille apparut dans la glace avait l'air plus mature, et plus souriante que Scottie. Son regard traduisait un certain éclat, une joie de vivre particulière. Ses pommettes étaient rosées. Son maquillage lui donnait un air naturel qui n'était pas déplaisant. Son regard se perdait dans un horizon masqué.
– Qui es-tu ? chuchota Scottie.
La fille du miroir la fixa subitement, et ses yeux se mirent à pleurer des larmes ensanglantées.
– Je suis déçue, Dana, très déçue ...
Scottie recula d'un pas, par précaution, tandis que la main de cette inconnue sortait du miroir, crispée et à la recherche de quelque chose à étouffer.
– Tu m'as trahie ! Tu m'as trahie ! Tu as pris leur parti ! hurla ce qui ressemblait à un spectre.
Alors que la main fantôme allait atteindre sa cible, soit le cou de Scottie, elle se stoppa net. Quant à Dana, elle fut surprise par une main qui lui bloqua la vue. Une main noire comme née des ténèbres, qui se plaça sur ses yeux. Scottie ne put, dès lors, que sentir le souffle de cette chose derrière elle qui lui titillait l'oreille droite.
– Va-t-en, Constance. Je m'occupe de tout. Je t'aime, mon amour, dit ce nouvel arrivant, d'une voix rugueuse et presque inhumaine.
Scottie sentit l'air peser plus lourd, comme si toutes les molécules avaient soudain augmenter leur poids. Une bourrasque de vent qui provenait du sol chatouilla Scottie et souleva sa tignasse blonde dans le ciel. Puis, le silence totale. Le miroir et la main noire avaient disparus. Tout était calme.
Soudain, le sol se déroba sous ses pieds, comme si elle était aspirée par des sables mouvants. Elle avait beau lutter, elle allait inexorablement vers la chute. Alors, elle se prépara à l'impact, prit sa respiration et laissa son corps être avalé par ce monstre des sables.
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