Le malheur des poètes.

Les poètes aiment, les poètes souffrent,
Ils l'affirment et se lamentent
Dans des vers emplis de désirs et de tourmentes,
Les poètes aiment, véritable gouffre.

Ronsard déclame à sa rose,
Que le temps lui arrache alors qu'elle fane,
Il l'a chante, il la profane,
Et d'amour, l'arrose et l'arrose...

Dante pleure toujours pour sa Béatrice,
Des vers tragiques, divine Comédie,
Ni l'enfer, ni le purgatoire, ni le paradis
Ne sauraient apaiser son chagrin et ses vices.

Baudelaire se languit encore de ses filles,
Charognes de ses émotions enterrée,
Son spleen dans ses amantes idéalisées
S'ouvre, comme un chrysanthème, s'épanouit.

Et Aragon, dans les yeux de sa bien aimée,
Y boit, y voit des soleils s'y mirant,
Reflet de leur amour si résistant,
Aurélien éploré pour une Bérénice éthérée.

L'amour les hante toujours,
Leurs vers, leurs nuits, leurs jours,
Il fait perdre la raison, perdre la tête,
Le malheur des poètes...

Aerdna.

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