La Seine.

Elle coule, coule, au creux de son lit,
Par vague, elle s'épanche, dévore les rives,
La raison se perd, la voilà qui dérive,
Dans ses courants cruels, elle s'oublie.

Sous les courbes arquées de ses ponts,
Enjambée mais jamais traversée,
Grande déesse prête à nous emporter,
La Seine m'appelle de sa fatale chanson.

Dans ses entrailles brûlantes, naissent les ténèbres,
Et les embrasser est accepter de mourir.
Fleuve terrible des épanchements du désir,
Le sang du coeur se mêle à son eau funèbre.

Théâtre des suicidés, par l'amour ou la haine portés,
Sous ses remous pris de furie passionnelle
C'est la scène de tous nos crimes mortels,
Et je n'ai qu'un seul souhait, y plonger.

Plonger pour enfin céder à l'appel de ses bras agités,
Qu'elle m'engloutisse, amante sans cœur,
Et rejoindre dans ses sombres profondeurs
Tous ses enfants aux âmes noyées.

Aerdna.

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