Si vient le jour
Nuit silencieuse où les fumées se sont enfuies
Ne vois-tu pas tes enfants rire : ils crient ton nom
Étoiles ivres qui valsent et dérivent en valons
Le long des buttes blanches où la lune seule luit
Ils tanguent tant ces danseurs nés, balance-les
Leurs corps vrillent et se tordent au dehors, endors-les
Nuit silencieuse où s'enfuit des fumées la suie
Regarde la ronde qui roule et se déroule
A l'infini leurs fronts se cognent puis s'écroulent
Le long des murés gris qui s'étirent à minuit
Se déshabillent nus pour toi, caresse-les
Tu ne leur offres que ta voie, mais sauve-les
Nuit silencieuse à la cambrure endolorie
Dévoile leur ta chair, ils sont prêts à l'avoir
S'abreuver du tissu de ton long manteau noir
Pour qu'un peu de ton vide remplisse leurs vies
Ils sont soûlés de solitude, embrasse-les
Lorsqu'ils chassent leur lassitude, enserre-les
Nuit silencieuse où damnés condamnent l'ennui
Dame pourquoi pâlies-tu de tes traits tirés
Quand le ciel se remplit de tes filants blessés ?
C'est qu'un même drame vous unit : aujourd'hui
Ils craignent avec toi le soleil, rassure-les
Si le jour ne leur paraît plus, accueille-les
Nuit de folie où tes fous se sont enfouis
Disloqués par les ombres, ils deviennent silence
Fantômes de pénombre, à l'aube ils s'élancent
Le long des sombres oublis, se jeter dans ton puit
Qu'ils ne voient jamais les aurores, emporte-les
Pour qu'ils ne se réveillent plus, achève-les.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top