J'ai trop longtemps ignoré le passé pour m'en sortir. Sans jamais me retourner j'avais fait mon amie cette route mince et longiligne que je suit depuis trop longtemps. Je voudrais arrêter de me cacher de me voiler la face, de faire face. De simplement me retourner. Face à face avec ce que j'appelle souvent l'antan. J'avais peur que tout finisse que la vie s'arrête comme il me l'avait dit. J'avais peur de lui mais aussi de moi. Pour le temps que je reste ici bas j'aurais voulu me souvenir des traits de son visage. De sa façon de sourire bien à lui. De plisser les yeux face au soleil. Il a accompagné ma route jusqu'à la croisée des chemins. La bas dans ces près ancestraux ou se cache le long fleuve de la vie. Il est tombé. Je lui ai tendu la main. Mais rien. Ma main s'est seulement refermée sur l'herbe tendre et ces gouttelettes qui tombaient de mes yeux. Je ne savais pas pourquoi est ce qu'il avait fallu que tout change. La route me semblait soudain fade et sans intérêt. Je me rendis compte que tout simplement je connaissais cas lignes dans le sol. Que c'étaient les mêmes que hier. Et avant hier. J'ai pensé mes blessures avec lui. Il m'a aimé. Je l'ai tué. L'obligeant à faire cette route avec moi alors que j'aurais du la faire seule. Je l'ai décidé à présent c'est sur. J'irais l'accompagner sur ce chemin sombre et aventureux. Je lui rendrais la pareille en allant jusqu'au ciel. Je mourrais avec lui. Qu'il en soit ainsi.