J'ai capitulé au retour des larmes,
Impuissante face à mes démons,
J'ai pris une bouteille comme arme
Et je suis tombée dans un trou sans fond.

Je voulais juste réussir à dormir,
Sombrer dans un sommeil sans rêve,
Arrêter de penser, m'assoupir,
Obtenir de ma vie une trêve.
Alors je l'ai portée à ma bouche,
Lui ai donné accès à mon sang, à mes veines
Je voulais qu'elle terrasse ma peine
Et au matin elle y avait rajouté une couche.

J'ai le coeur anesthésié
Je regrette qu'il ne se soit pas barré comme mes tripes dans les toilettes.
J'ai l'esprit embrumé
Je regrette d'avoir retrouvé ma tête, mes souvenirs, mes idées.
Elle campe au pied du lit
J'ignore si c'est en amie ou en ennemie
Tout ce que je sais, c'est qu'elle n'a rien résolu
Elle m'a juste étourdie des verres que j'ai tu.

Ma gorge est sèche, j'en garde un goût amer,
Je me jure de ne plus le refaire
Mais j'entends sa voix,
Cet inconnu, près de moi.
Après 10 ans d'errance,
Seule son ombre a passé la porte
Ce n'est qu'un fantôme de mon enfance,
Et si je l'ai vu, c'est sans doute parce que j'ai trop bu.