Et personne ne m'aura cru



L'abandon est une de mes plus grosses phobies,

Je l'ai tellement vécu que des gens je me méfie,

Et que je préfère prendre mes distances

Pour ne pas que ma présence leur soit nuisance.


S'éloigner pour les laisser respirer,

Mais l'éloignement ne fait qu'empirer

Mon mal être et je sombre dans la solitude,

Qui toujours répond présente que j'en ai l'habitude.


Les gens rigolent entre eux et moi je fais semblant

 D' apprécier ce silence intérieur sanglant,

Cette situation d'exclusion sociale que je n'ai pas choisie,

Je me renferme dans ma bulle avec mes peines noircies.


Ce n'est pas la première fois que c'est comme ca,

Chaque année scolaire la même boucle et je n'en reviens pas,

L'école est une des raisons de mes rechutes,

C'est la énième fois que je m'écrase sans parachute.


Chaque jour avec un sentiment de tristesse je rentre,

J'angoisse tellement que j'en ai mal au ventre,

La nuit, c'est un tonnerre  qui éclate dans l'obscurité

De ma chambre ou je peux être en sécurité.


Ne pas se fier aux apparences,

Car je camoufle mes tourments avec aisance,

Mais ce qui est invisible n'a pas lieu d'exister,

Alors que l'ignorance des autres ne fait que me persécuter.


Les rares fois ou l'on s'adresse à moi c'est les mauvais pronoms,

Et mon deadname faisant resurgir mes démons,

Je ne suis pas une fille comme le monde le pense,

Mais apparemment ma non binarité n'est pas une évidence.


Le sentiment d' être dans un autre monde puis la dysphorie,

Cette impression de toujours être hors de toutes les catégories,

De n'adhérer à aucune des communautés existantes,

Au fond je suis tout simplement invisible, non entendu.e, inexistant.e...


Pleurer pour ces raisons est une chose débile n'est ce pas ?

Mais comment ne pas craquer quand depuis ta naissance c'est comme ca,

Rejeté.e, critiqué.e, harcelé.e, exclu.e de la classe, humilié.e...

J'en ai beaucoup vécu mais ce n'est pas pour autant que je suis immunisé.e.


Les traumatismes du passé restent gravés dans mon cœur,

Avec eux une mauvaise estime de moi accentuant mes peurs,

Je n'arriverai jamais à oublier et aller mieux,

Mais ca ne se voit pas forcément dans la profondeur de mes yeux.


Cela ne justifie en rien ma grosse possessivité,

Mais au moins je vous le  dis avec toute honnêteté,

J'ai mes raisons et je fais des efforts pourtant,

Mais à chaque fois cela prend un mauvais tournant.


Je suis brisé.e et j'essaye de le cacher au monde,

Mais à chaque faux pas on me gronde,

Sans remarquer que ce n'est pas toujours facile,

Et on me blâme de m'emporter pour des raisons futiles.


Mon cœur cri à l'aide depuis longtemps...

Si seulement on pouvait l'entendre juste un instant...

Mais non, ces cris sont presque inaudibles,

Et on me perçois comme une personne insensible.


Alors parler ne sert plus à rien...

Car mes appels au secours restent sans réponses,

Ou sont mal pris, alors je renonce,

Et je fais mine d'aller bien...



L'expression de ma détresse

Perçue comme un ouragan d'insolence,

Je m'emporte avec tant de violence,

Parce que j'ai peur que l'on me délaisse...


Et à chaque fois on le prend mal,

Par ce qu'au final ca a toujours été moi le problème,

Et ces regrets que je gardent me rendent blême,

Le monde je le trouve vraiment infernal...


Ils n'ont jamais essayé de me comprendre,

En rejetant toute la faute sur moi

En voulant me faire la loi

Ils n'ont jamais voulu m'entendre.


Je me sens noyé.e jusqu'au bout,

Et je ne parviens pas à remonter vers la surface,

Sans cesse on me tire vers le bas, je m'efface

Je ne tiens plus le coup...


J'en ai marre...


Marre de ne pas savoir m'exprimer correctement,

Marre de ne pas comprendre mes sentiments,

Marre d'être vu comme étranger, bizarre,

Marre que dans ma tete, c'est toujours le bazar...


Vivre me demande beaucoup trop d'effort,

Je n'aime pas le monde dans lequel je suis,

Si je le pouvais, je rejoindrai grand père qui est parti,

Car j'ai toujours survécu dans l'inconfort.


Sans jamais trouver de la positivité dans cette vie, 

Sans cesse à me trimbaler avec un kit de survie,

Des jours ca va un peu mieux mais je rechute rapidement,

Avec la réalité qui me saute dessus violemment...


Vivre dans un monde pareil est un combat,

Jusqu'à ce que je passerai de vie à trépas,

Alors je ne souffrirai plus jamais,

Laissez moi être égoïste désormais...


Je ne serais plus prisonnier.e de mon mal être

Ingérable et conséquent, un barrage à mon bien être,

Je n'aurai plus à supporter ces critiques

Me mettant dans la plus grosse panique.


Je n'existerai plus

Et personne ne m'aura cru...



27-28-29/09/2024 

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