7. solitude
Coucou ! J'espère que vous avez passé une belle semaine.
Voici la suite de Poem.
Bonne lecture ♥
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J'entre dans le bâtiment C en poussant la porte à deux mains de toutes mes forces. Je dois m'éloigner de Jungkook. Vite. Comme si prendre mes distances avec lui me permettait de ne plus penser à ce qu'il a dit.
« Echec et mat ».
Putain.
Il m'a eu. Il m'a eu si facilement que ça m'en file la nausée.
Le souffle court, je traverse le hall et monte les escaliers jusqu'au deuxième étage. Mon cœur est en ébullition, et chaque pas semble peser plus lourd que le précédent. Ses mots tournent en boucle dans ma tête, et je ne sais pas ce qui m'agace le plus : la façon qu'il a eu de me balancer ça à la gueule, ou le fait qu'il ait réussi à viser si juste.
Parce que je le sais. Si ça me fait mal, si c'est blessant, ce n'est pas uniquement parce qu'il a mis le doigt sur ce que je m'efforce de dissimuler à tout le monde.
C'est parce que tout ce qu'il a dit, absolument tout, est vrai.
Je suis celui qui croit savoir, mais qui ne sait rien. Celui qui veut aider, mais qui est incapable de s'aider. Celui qui attend, caché derrière ses livres, que quelque chose ou que quelqu'un vienne bouleverser sa vie.
Insipide.
« Petite vie insipide »...
La colère monte, brûlante, envahissant chaque parcelle de mon corps, mais elle n'est pas seule. Il y a autre chose qui l'accompagne, une sensation plus sombre qui me consume de l'intérieur. Celle d'avoir été percé à jour et de ne plus pouvoir prétendre quoi que ce soit face à lui désormais.
Il m'a vu. Il a compris. Il a regardé derrière l'armure que je m'efforce de porter.
Et je n'étais pas préparé à ça.
— Arrête d'y penser, je tente de me convaincre.
Mais ça ne fonctionne pas.
Alors je serre les poings, comme pour garder tout ce flot émotionnel sous contrôle à mesure que je traverse l'immense couloir plongé dans la pénombre. Comment Jungkook a-t-il pu lire en moi si facilement ? Comment a-t-il fait alors qu'on ne se connait pas ? Moi qui pensais avoir construit un mur solide autour de mes failles, j'ai l'impression qu'il a trouvé la brèche.
Et il s'y est engouffré sans aucune forme de délicatesse.
Entendre ces vérités de sa bouche les rend insupportablement réelles.
J'en tremble.
S'il n'y avait que la colère, je saurais quoi en faire, je pourrais la gérer. Mais ce qui se cache derrière, cette douleur sourde... ça, c'est autre chose. Elle me tord les entrailles.
Quand j'arrive enfin devant la porte du club de littérature, je marque une pause, puis prends une grande inspiration. Mais elle n'apaise rien.
Allez Taehyung. Reprends-toi.
Il faut que je replace mon masque correctement. Que je fasse comme si tout allait bien, pour que personne ne remarque rien. Que je joue le rôle du mec sympa que tout le monde à envie de voir.
Bordel, en plus, je suis en retard. Je souffle, et secoue la tête. Je ne peux pas rester dans ce couloir indéfiniment. Alors je toque, et ouvre la porte, espérant qu'on ne fasse pas trop attention à mon arrivée.
Erreur.
À peine le seuil franchi, tous les regards se braquent vers moi. Je fais de mon mieux pour ignorer le poids de leurs yeux qui m'écrase. La première personne que je remarque, c'est Kai, assis à l'autre bout de la salle.
Tiens ? Il est venu...
Il me dévisage un instant, avant de me saluer d'un mouvement de tête que j'ai bien du mal à lui rendre. Je suis à moitié surpris par sa présence ici. Après tout, il avait évoqué l'idée de se joindre au club lors de notre rencontre à la soirée chez Jin. Je vois qu'il a tenu parole.
Jimin, sur le côté, me fait un grand signe, souriant comme à son habitude, m'indiquant une chaise à côté de lui.
— Ah, Taehyung, nous t'attendions, me lance Namjoon d'un air jovial, sans l'ombre d'un reproche dans la voix.
— Désolé, j'ai quitté mon dernier cours un peu tard et...
Et j'ai croisé Jungkook.
— Ce n'est pas grave, voyons. Installe-toi.
J'obéis sans demander mon reste et vais m'asseoir à côté de Jimin. Namjoon, placé debout face à nous, se dirige vers le bureau qui trône devant le tableau.
— Bien, maintenant que nous sommes au complet, nous allons pouvoir commencer. Je vous ai concocté une activité, j'espère qu'elle vous plaira.
Il s'empare de petits bouts de papier qu'il nous distribue.
— Nous allons faire un atelier un peu particulier. Vous allez chacun écrire un mot qui représente une émotion, celle que vous voulez, et ensuite vous plierez la feuille et viendrez la déposer dans cette boîte.
Il nous indique une boîte en carton posée sur le bureau.
— À tour de rôle, vous tirerez ensuite un papier, et le reste de l'heure, vous rédigerez un petit texte en rapport avec l'émotion que vous avez pioché. Pas d'inquiétude, vous aurez le temps cette semaine de peaufiner vos idées, et mardi prochain, nous lirons ce que vous avez produit.
Je sors ma trousse rapidement et me saisis d'un stylo. Face au bout de papier vierge que Namjoon a posé sur ma table, je réfléchis. Quelle émotion écrire ? Le mot "colère" me vient immédiatement, mais c'est sans hésiter que j'écris "douleur".
Douleur, parce que je n'arrive pas à encaisser d'avoir été si facilement mis à nu. Douleur, parce que j'ai le cœur comprimé à l'idée que Jungkook ait vu en moi ce que je n'autorise personne à regarder : le laid. Mes faces cachées. Mon visage, mon vrai visage, sous le déguisement que je porte. Celui qui a trop souvent pleuré.
Douleur. Parce que se faire démasquer, ça fait mal à en crever.
J'inspire, avant de plier la feuille et de me lever le premier pour aller la mettre dans la boîte. Jimin me suis en trottinant.
— Ça serait drôle que je tombe sur ton mot, me chuchote-t-il après avoir déposé son papier, tandis que nous retournons nous asseoir.
Je lui adresse un sourire que je tente de rendre sincère. La vérité, c'est que j'ai beau essayer de toutes mes forces, mes pensées ne sont tournées que vers Jungkook. Sur cette façon glaciale qu'il a eu de m'analyser.
« Tu n'es pas un pion, tu es le roi ».
Le roi...
Venant de quelqu'un d'autre, ça aurait sonné comme un compliment. Un roi, c'est majestueux. Un roi, c'est celui qui dirige, qui impose. Mais dans sa bouche à lui, ce mot avait un goût amer, presque moqueur.
Parce que le roi, aux échecs, est la pièce la plus vulnérable.
Celle qui se déplace lentement, une case à la fois, exposée, bloquée, dépendante des autres pour survivre. La faiblesse incarnée, camouflée derrière la puissance que suppose son nom.
Je le sais maintenant. Jungkook ne me voit pas comme quelqu'un de fort. Il me voit comme quelqu'un de figé, englué dans son propre monde. Comme un roi sur un échiquier, menacé à chaque instant et incapable de se défendre seul.
C'était donc pour ça, son "échec et mat" ?
La colère revient, brûlante et oppressante, comme un poison. Est-ce donc l'image que je renvoie ? Celle d'un mec prévisible et facile à cerner, pas foutu de sortir du jeu qu'on lui a imposé ?
Et si j'avais vraiment le pouvoir ? Si je pouvais renverser les règles, changer de rôle et reprendre le contrôle, est-ce que tout serait différent ? Peut-être que c'est ce que Jungkook cherche à me faire comprendre, finalement. Soudain, son regard dur et froid me revient en mémoire, et je comprends.
Je fais fausse route... bordel, je fais fausse route depuis le début.
Il n'a pas lâché ça pour m'abattre. Il l'a dit pour me provoquer, pour me pousser dans mes retranchements. Pour m'obliger à voir ce que je refuse de considérer.
Et c'est insupportable parce qu'il a réussi.
Parce que ses mots m'ont forcé à affronter une réalité que je préfère fuir. Une réalité dans laquelle je suis, au fond, le seul à me placer en échec.
Je serre les poings, sentant mes ongles s'enfoncer dans mes paumes.
Je ne suis pas le roi faible qu'il voit en moi.
— Eh, Taehyung.
Je ne suis pas faible. Je ne suis pas faible. Je ne suis pas fai -
— Taehyung ? Ça va ?
Je tourne les yeux en direction de Jimin et, lorsque je comprends que tout mon corps est contracté, je desserre les doigts, me force à détendre les épaules, et lui adresse un nouveau sourire.
Il ne verra pas qu'il sonne faux. Il sera comme les autres, et il y croira.
Parce qu'un sourire est plus facile à accepter que des larmes.
— Oui, oui, pardon....
— Tu m'as fait peur, t'étais tout crispé.
Je me masse la nuque.
— Désolé.
— C'est l'activité de Namjoon qui te stresse ?
— Non... J'ai pensé à quelqu'un qui ne mérite même pas que je... enfin bref.
Il fronce les sourcils.
— Quelqu'un ?
— Oui, un mec. Un mec insupportable.
Il marque un temps puis pose sa main sur la mienne. Ce geste me prend de court, mais je ne bouge pas. Sa paume est chaude.
— Quelqu'un t'ennuie ? À la fac ?
Je sens de l'inquiétude dans sa voix et je secoue la tête pour le rassurer.
— Non, non, juste un type qui ne vaut pas la peine que je pense à lui.
— Tu sais, si tu -
— Parfait ! nous interrompt Namjoon. Tout le monde a rendu son papier. Je vais venir dans les rangs et vous tirerez au sort une émotion. Pas de contrainte quant à la nature de votre texte. Poème, réflexion, peu importe. L'idée c'est de vous exprimer et de poser des ressentis sur un mot.
Jimin retire sa main et je vois du coin de l'œil Kai nous observer, le visage fermé. Namjoon passe devant nous, et lorsqu'il arrive à ma hauteur, je tends le bras. Mes doigts farfouillent un instant dans la boîte et je me saisis d'une feuille. Quand je la déplie, je fronce les sourcils.
Solitude.
C'est ce qui est inscrit. D'une calligraphie large et harmonieuse.
Solitude.
J'observe les autres autour de moi, cherchant qui a bien pu écrire ce mot. Mais personne ne laisse transparaître quoi que ce soit.
— À vos stylos ! s'exclame Namjoon en frappant dans ses mains une fois que tout le monde a pris son papier. Vous avez une heure. Laissez parler votre cœur. Ça n'a pas besoin d'être joli, ne vous mettez pas la pression. Oui, je parle à toi spécifiquement, Kai-le-perfectionniste.
Kai relève les yeux vers son ami, et lui adresse un sourire amusé. Quelques rires discrets s'élèvent.
— Tu me connais trop bien, Nam'.
Mais la discussion s'arrête là, et sans attendre, nous nous mettons au travail. Je fixe la feuille à carreau que j'ai sorti d'un de mes classeurs, et mes doigts se crispent sur mon stylo. Quoi dire sur la solitude ?
J'inspire profondément, puis je me lance.
La solitude est une compagne silencieuse. Elle...
— Oh, tu as tiré "solitude" ? me demande Jimin en observant par-dessus mon épaule.
Je tourne la tête vers lui, la mine de mon stylo en suspens.
— Oui, et toi ?
— Appréhension. Mais "solitude", c'est mieux.
— Tu trouves ?
— Bah, on est tous un peu seuls, d'une manière ou d'une autre, non ?
Je hausse une épaule, mais me fige lorsque je vois quelque chose d'étrange voiler son regard. Ses traits, si lumineux d'ordinaire, semblent soudain plus préoccupés.
— C'est ironique d'écrire "solitude" dans un club où on est censés être ensembl -
— Jimin, tu as quelque chose à nous partager ? lui demande Namjoon depuis le bureau sur lequel il s'est installé.
Jimin rougit et secoue la tête.
— Non, pardon.
Namjoon se met à rire tendrement.
— Je ne disais pas ça pour te gronder. Vous pouvez parler entre vous, vous savez. N'hésitez pas à échanger. Ce n'est pas un cours, c'est un club de littérature.
Les autres profitent de l'occasion et se mettent à discuter entre eux. Jimin, lui, se penche de nouveau vers moi, sa voix à peine audible pour éviter de se faire remarquer une fois de plus.
— Bon, je te laisse te concentrer, chuchote-t-il. Mais... solitude, hein ? Ça devrait t'inspirer.
Pourquoi a-t-il dit ça ?
Il esquisse un sourire encourageant, et je hoche la tête en essayant de me concentrer sur ce que j'ai à faire. Son commentaire me laisse pourtant songeur. Il a raison, je connais cette émotion mieux que je ne voudrais l'admettre. La solitude... peut-être est-ce un peu ça, le sentiment qui me serre la gorge depuis ma confrontation avec Jungkook.
Être face à soi-même, sans personne pour détourner le regard ou masquer les vérités douloureuses.
Je reprends mon stylo. Cette fois, les mots viennent d'eux-mêmes.
La solitude est une compagne silencieuse. Elle arrive sans s'annoncer, s'installe dans un coin de l'esprit et se met à observer.
Au début, elle n'est qu'une ombre, une sensation légère, quelque chose de presque indiscernable, une vague impression de froid qui prend ses aises.
Mais avec le temps, elle se fait plus audacieuse, se rapproche, s'impose, et finit par occuper tout l'espace.
Je me mords la lèvre, relis ce que j'ai déjà écrit, puis poursuis sur ma lancée.
Il y a quelque chose d'étrange dans la solitude, quelque chose de fascinant. Elle dénude les pensées, dissèque les souvenirs, force les regards à se tourner vers l'intérieur. Dans son sillage, elle provoque un sursaut de conscience, une vérité qu'on ne peut ignorer. Elle révèle les failles, les doutes, et les peurs.
Et pourtant, elle enseigne aussi une forme de force. Elle apprend à exister par soi-même, à trouver du sens là où il semblait n'y avoir que du vide.
Dans les moments les plus profonds de solitude, on découvre ce qu'on est, ce qu'on ressent, ce qui nous définit au-delà des regards des autres. Mais cette vérité n'est ni douce ni apaisante ; elle est souvent cruelle, froide comme un miroir que l'on fuit depuis trop longtemps. C'est la solitude qui nous oblige à plonger dans ce reflet, à nous y confronter, à chercher des réponses qu'on avait cessé de se poser.
La solitude laisse un goût amer, et une tristesse persiste. Elle rappelle ce qu'on a perdu, ce qui manque, ce que l'on espère encore trouver dans le regard d'un autre, dans une voix qui répond.
La solitude détruit, mais elle crée. Elle nous isole, mais nous rend lucides. Elle est ce paradoxe qui nous rappelle que nous ne sommes rien, mais tout à la fois.
Elle est, peut-être, finalement, le seul chemin qui mène à soi-même.
Je lève enfin les yeux après avoir posé le point final à ma rédaction, et fixe Jimin penché sur sa feuille en train d'écrire avec concentration.
Autour de nous, certains échangent des idées en chuchotant, d'autres griffonnent avec une intensité presque désespérée. L'atmosphère est feutrée, chargée de cette excitation silencieuse qui accompagne la création. Je m'efforce de retourner à ma propre réflexion, mais une question refuse de me lâcher : pourquoi ce mot, "solitude" ?
Qui a bien pu le glisser dans la boîte ce soir ?
Mes pensées s'égarent, et mon regard se pose instinctivement sur Kai, assis de l'autre côté de la salle, penché au-dessus de sa feuille. Il semble absorbé dans sa tâche, les traits de son visage tendus sous la lumière tamisée.
Mais tout à coup, il relève la tête, comme s'il avait senti que je l'observais, et nos regards se percutent.
Il ne sourit pas, mais ses yeux, sombres et profonds, ne cillent pas. Ils me scrutent, me sondent, comme s'ils essayaient de lire quelque chose en moi. Ça me perturbe plus que je ne veux l'admettre et une certaine gêne s'installe. Une impression d'avoir été pris en flagrant délit de curiosité. Pourtant, je ne détourne pas les yeux.
Et lui non plus.
Ça ne dure que quelques secondes, mais j'ai l'impression que le temps s'est étiré. Que ce sont des minutes entières qui sont passées. Quand il finit par reporter son attention sur sa feuille et se remet à écrire, je lâche un soupir et baisse les yeux sur les mots que j'ai écrit.
Ils se mélangent devant moi, flous, sans sens ni direction. Cet échange de regards, bien que furtif, m'a vidé de mes idées, me laissant avec cette étrange sensation de vulnérabilité. Je ne sais pas ce qui m'atteint le plus : l'intensité de ses yeux, ou la manière dont il a semblé m'ignorer tout de suite après.
J'entends quelques murmures autour de moi et le bruit discret des mines qui glissent sur le papier. J'essaie de m'y raccrocher et de laisser ces sons me ramener à la réalité.
Je serre mon stylo un peu trop fort, inspirant profondément pour reprendre le fil de mes pensées. Mon dos s'échoue contre le dossier de ma chaise, le regard fixé sur un point invisible devant moi, comme si j'attendais que la réponse à mes questions surgisse d'elle-même.
J'ai l'impression que ce que j'ai écrit est incomplet.
Alors je relis mon texte. Mes phrases sont hésitantes, et mes pensées décousues. Cette activité me force à admettre ce que je refuse depuis longtemps : je suis peut-être entouré, mais au fond, cette sensation de vide reste là, omniprésente, comme une amie fidèle dont je ne parviens pas à me défaire.
Sans m'en rendre compte, je finis par m'adresser à la solitude elle-même, directement, comme si c'était une lettre.
Solitude, tu es là quand personne d'autre ne l'est, tu es là quand je prétends le contraire, quand je ris pour faire taire ce que tu me murmures. Tu es celle qui connaît mes failles, qui gratte là où ça fait mal et qui ravive ce que je croyais enfoui. Ce silence entre nous est assourdissant, tu le sais bien, n'est-ce pas ?
Parce que ce silence est tout ce que je ne veux pas entendre.
La fin de l'heure arrive plus vite que prévu. Je rassemble mes affaires et range ma feuille griffonnée dans un classeur, avant d'enfiler mon manteau. Jimin se lève à son tour et balance son sac sur son épaule.
— On descend ensemble ? me demande-t-il gaiement.
J'acquiesce, et nous quittons la salle en silence après avoir salué tout le monde, déambulant dans le couloir sombre.
— Alors, tu as survécu à cette première séance d'écriture ? plaisante-t-il, remarquant sans doute mon air un peu distrait tandis que nous arpentons le couloir sombre du deuxième étage.
— Oui ça va, c'était pas aussi compliqué que je le pensais.
— Ça t'a inspiré, la solitude ?
— Disons que ce n'est pas un sujet qui manque de matière...
Après avoir descendu les escaliers, nous franchissons les dernières marches et arrivons dans le hall, où l'air est lourd, presque étouffant. Je me rends compte qu'il fait déjà nuit à l'extérieur.
— Moi j'ai eu du mal avec mon mot, m'avoue-t-il en poussant la porte. Mais ça va, j'ai la semaine entière pour retravailler mon texte.
Le ciel est chargé de cette odeur particulière que prend la ville avant la pluie. Je crois même que quelques gouttes tombent déjà discrètement. L'air frais du soir s'engouffre sous mon manteau que je resserre machinalement autour de mon buste.
Mais il n'y a pas que ce froid-là qui me saisit.
Parce que je le devine. Je sais qu'il est là. Qu'il attend Jimin, assis sur sa moto. Une odeur de cigarette me parvient et je relève enfin la tête. Jungkook ne nous regarde pas, absorbé par son téléphone.
— Ah, tu m'as attendu ! Tu n'étais pas obligé ! lance Jimin en descendant les marches pour le rejoindre.
Jungkook tire une dernière bouffée de sa cigarette et jette son mégot au sol avant de l'écraser d'une rotation du talon. La lumière des réverbères se réfléchit sur son visage, mettant en relief ses traits concentrés, sa mâchoire anguleuse et son regard perdu quelque part vers nous. Un sentiment étrange me serre la poitrine, un mélange de malaise et d'appréhension.
J'ai beau essayer de faire comme si sa présence ne m'affectait pas, mes yeux reviennent sans cesse vers lui.
— Je t'ai dit que je t'attendais les mardis. Fais pas comme si tu l'ignorais.
Jimin éclate de rire. Un rire un peu étrange, et il doit bien voir que je les observe, parce qu'immédiatement, il reprend la parole.
— Il m'attend toujours pour me raccompagner chez moi. Un vrai gentleman.
Gentleman ? Il n'a pourtant montré aucune galanterie à mon égard. Sûrement parce que je ne suis qu'un fantôme dans sa vie. Un mec qui l'a rendu curieux un temps, mais dont il s'est déjà lassé.
Dans le monde de Jungkook, je ne suis qu'un petit point insignifiant qu'il suffit d'ignorer.
Je reste silencieux. Jungkook ne m'accorde pas un seul regard. Quand Jimin s'approche de lui, je suis surpris de le voir déposer un baiser sur sa joue. Jungkook n'en semble pas affecté et se laisse faire, impassible, avant de prendre place correctement sur sa moto en tendant un casque à son ami.
— On se voit mardi prochain au club, ok ?
Je hoche la tête, totalement déboussolé. Une heure avant, Jungkook faisait mon procès, et désormais il m'ignore royalement.
Pourquoi ?
Je me tiens là, immobile, le cœur battant à tout rompre, observant Jimin enfiler son casque avec un grand sourire. Jungkook, quant à lui, garde les yeux fixés droit devant, indifférent à ma présence, avant de mettre sa moto en route.
— Prends soin de toi, Tae ! s'exclame Jimin.
Je lui rends un faible sourire, mais je suis déjà perdu dans mes pensées.
Il ne leur faut que quelques secondes pour disparaître dans la nuit.
Pourquoi est-ce que son indifférence m'a tant touché ? Jungkook n'a pas choisi de ne pas me parler ; il a décidé de m'ignorer complètement, comme si j'étais invisible.
La pluie commence à tomber plus fort, percutant le bitume dans un bruit régulier, presque apaisant. Peut-être que je me prends trop la tête. Peut-être que je projette des choses sur lui qui n'existent pas. Mais, au fond de moi, une petite voix chuchote que je me soucie de lui plus que je ne devrais.
La vérité, c'est que l'indifférence de Jungkook me laisse un goût amer, un sentiment d'inachevé. Je me rends compte que ce n'est pas seulement la peur de l'ignorance qui m'affecte, c'est la difficulté à accepter le fait qu'il ne s'intéresse pas à moi, alors que moi, je suis curieux de comprendre qui il est réellement.
Même si je m'y suis pris de la mauvaise manière, je crois.
L'eau s'infiltre désormais partout. Mes cheveux sont mouillés, et je sens des gouttes glisser contre ma nuque. Alors que je m'apprête à tourner les talons et à rejoindre le métro, je sens une présence derrière moi.
— Tu aimes la pluie ?
C'est Kai. Il s'approche, un parapluie plié sous le bras, comme s'il avait anticipé le changement de temps.
— Ou tu attends quelqu'un, peut-être.
Je tourne la tête vers lui, essayant de masquer le trouble qui me ronge encore.
— Pas vraiment, je... je pensais juste à des choses.
— À Jungkook ?
Mes yeux s'équarquillent et je le fixe alors qu'il ouvre son parapluie pour le placer au-dessus de nous deux.
— Je vous ai vu parler à la fête, et je l'ai vu, là, venir chercher Jimin, ajoute-t-il.
Ah oui. La fête. L'armoire...
— Tu le connais ? me demande-t-il, la voix songeuse.
Je secoue la tête, faisant valser des gouttes de pluie.
— Non, pas vraiment. On est juste au club d'échecs ensemble.
Tout ce que je sais de lui, c'est qu'il a réussi à percer à jour une partie de moi que je croyais bien cachée.
— Et toi ?
Kai fronce les sourcils, comme s'il réfléchissait à sa réponse. Puis, après un moment de silence, il laisse échapper un léger rire.
— Un peu. Mais ne t'attache pas trop à lui. Jungkook est compliqué. Gentil, quand on le connaît. Mais compliqué.
— J'ai jamais dit que je voulais... que j'étais attaché à lui.
Il tourne le regard vers la rue, observant la pluie former de petites taches sur le trottoir, avant de reporter ses yeux sur moi. Il me dépasse de quelques centimètres et je suis obligé de relever le menton pour l'observer à mon tour.
— Tu veux que je te raccompagne ?
Il change de sujet ou c'est moi ? Je déglutis.
— Non, ça ira merci...Je vais prendre le métro, c'est à quelques pas d'ici.
— Laisse-moi t'y accompagner alors. Ça t'évitera d'être plus trempé que tu ne l'es déjà.
J'hésite quelques secondes, avant d'acquiescer.
Le trajet se fait en silence.
— C'est là...
Avant d'entrer dans la station de métro, Kai me propose d'échanger nos numéros.
— Ça pourrait être utile, tu sais, au cas où on voudrait se revoir.
Je fronce les sourcils, un peu surpris par la proposition, mais je finis par accepter.
— Tu fais quoi samedi, sinon ? me demande-t-il en rangeant son téléphone dans sa poche.
Samedi ?
— Pas grand-chose, je pense... Lire et étudier, sûrement.
— Si tu veux, on pourrait aller boire un thé, ou un café, ça te dit ?
Sortir boire un café avec Kai... ?
« Socialise, Tae, ça te changera un peu de tes bouquins. »
La voix de Yoongi dans ma tête me pousse à dire oui, même si j'ai l'impression de devoir me forcer.
— Pourquoi pas...
— Cool. Tu n'auras qu'à ramener ta lecture en cours, et moi je ramènerai la mienne. On pourra en discuter. On se tient au courant sur KakaoTalk ok ?
Je hoche la tête, et l'échange se termine là. Nous nous saluons rapidement, et en entrant dans la rame de métro et en m'installant sur mon siège, je me dis que peut-être, accepter ce café avec Kai n'était pas une si mauvaise idée.
Les bruits sourds et réguliers du métro m'apaisent, et je laisse mon regard errer sur les visages autour de moi, tous plongés dans leurs propres pensées. Peut-être qu'il est temps pour moi d'explorer un peu ce qu'il y a en dehors des pages de mes romans. D'échanger des mots qui ne sont pas écrits à l'avance, d'apprendre à connaître les gens tels qu'ils sont, sans filtre ni anticipation. L'idée m'effraie et me rassure tout à la fois.
Alors que le métro arrive à ma station, une pensée traverse mon esprit, simple et inattendue, mais étrangement juste :
Parfois, ce sont les inconnus que l'on laisse entrer doucement, qui finissent par nous apporter ce que l'on cherche vraiment.
***
Mercredi après-midi. La fin du cours approche, et à côté de moi, Ara range déjà ses affaires. Nous venons de recevoir les instructions pour le prochain projet en littérature contemporaine, et la tâche est claire : une analyse comparée de deux ouvrages sur la perception du temps dans la narration.
— Alors, partenaires ? me demande Ara en refermant son sac.
— Partenaires, je confirme en souriant.
Elle me rend un sourire amusé et me propose d'aller directement à la bibliothèque universitaire pour commencer à chercher les livres dont nous avons besoin avant qu'elle se rendre au club de boxe. Je hoche la tête, content de m'y mettre dès maintenant.
La bibliothèque universitaire, immense et silencieuse, nous accueille avec l'odeur familière du papier et du bois ciré. Les rayons s'étendent sur plusieurs niveaux, avec des étagères si hautes qu'on y accède parfois par des escabeaux. Au rez-de-chaussée, des tables de travail sont installées sous une grande verrière qui laisse passer une lumière douce et diffuse. L'endroit a quelque chose de solennel, un espace sacré de connaissance où chaque murmure semble amplifié.
Nous nous dirigeons en silence vers le coin dédié à la littérature et aux théories narratologiques, là où l'on pourra trouver des ouvrages sur les concepts de temporalité.
— Il faudrait qu'on trouve Temps et récit de Paul Ricoeur, pour commencer, murmure Ara en scrutant l'étagère devant nous. Et peut-être aussi Narrative and Time de Michael G. Levine ? J'ai regardé rapidement sur internet pendant le cours, et je pense que ça pourrait nous aider.
J'acquiesce.
Le long des rangées, mes doigts glissent sur les reliures aux couleurs sobres. Nous avançons en silence, concentrés sur notre tâche, avant de nous séparer. Les minutes passent, jusqu'à ce que, dans un rayon adjacent, je distingue deux silhouettes familières.
Jimin est là, l'air pensif, en train d'examiner un livre, tandis que Jungkook, adossé à une étagère, semble absorbé par son téléphone, les sourcils légèrement froncés.
Mon premier réflexe est de rebrousser chemin, de me faire discret et de retourner vers Ara avant qu'ils ne me remarquent. J'ai encore en mémoire la confrontation avec Jungkook de la veille. Mais alors que je pivote pour m'éloigner, Jimin relève la tête et m'aperçoit aussitôt. Un sourire éclaire son visage, et il me fait signe.
— Taehyung ! Hé, salut !
Merde.
Je pivote au ralentis et lui adresse un sourire crispé. Jungkook lève les yeux un instant, me dévisage, puis replonge dans la contemplation de son téléphone.
Il m'ignore. Encore.
— Tu fais des recherches pour le texte qu'on doit écrire au club de littérature ? me demande Jimin en refermant son livre.
— Non, c'est pour un cours. Je suis...
J'indique une direction aléatoire du doigt.
— Avec une amie. Elle ne doit pas être loin.
C'est à cet instant précis qu'Ara débarque, plusieurs ouvrages dans les mains.
— J'ai trouv - Oh.
Elle déglutit en apercevant Jimin et Jungkook, semblant soudain mal à l'aise.
— Ara ! Salut ! Tu viens au club de boxe tout à l'heure ? lui demande Jimin.
Elle hoche simplement la tête et m'adresse une oeillade gênée.
— On se voit là bas alors. Jungkook, tu viens ? J'ai trouvé ce que je voulais.
Jungkook marmonne un vague "hmhm" avant de se décoller de l'étagère contre laquelle il était appuyé, puis suit Jimin sans nous regarder. Quelque chose se tord dans mon ventre à l'instant où je sens son parfum arriver jusqu'à mon nez.
Il sent bon...
— Je... j'ai trouvé des livres, m'annonce Ara, la voix un peu tremblante.
Elle semble perturbée. Mais je me doute que ça a un lien avec la présence de Jungkook. Je me souviens encore de la façon dont elle m'avait parlé de lui, la semaine dernière, au réfectoire. Des rumeurs. Peut-être que je devais lui dire que tout est faux à ce propos. Mais Jungkook ne m'a jamais confirmé si c'était vrai ou pas, alors je préfère m'abstenir.
— On va s'installer en bas ?
Je hoche la tête et la suit jusqu'à la verrière.
Nous sommes restés un peu moins d'une heure. Suffisamment longtemps pour que mon stress me dévore à l'idée de croiser Jungkook et Jimin à nouveau. Une fois sortis de la BU, nos sacs alourdis par les livres que nous avons empruntés, elle me salue d'un vague signe de main en me souhaitant de passer une bonne soirée.
Je l'observe marcher vers le complexe sportif, lorsqu'une vibration dans ma poche me fait sursauter. Je plonge ma main dans ma poche et en extirpe mon téléphone que je déverrouille d'un mouvement de pouce.
Noctem a répondu.
Le coeur battant, j'ouvre l'URL du forum pour me rendre dans mes messages privés.
De Noctem :
Merci pour tes mots. C'est apaisant de lire ça, surtout quand tout semble si chaotique.
Je vais essayer de prendre un peu de temps pour moi, de respirer et de me laisser porter par le moment. Merci d'être là.
J'ai posté un nouveau poème, je ne sais pas si ça t'intéresse d'aller le lire. Ça parle de solitude. C'est bête, mais j'espère que tu aimeras.
Je ne prends pas le temps de lui répondre et me précipite dans la catégorie "poèmes" pour aller le lire.
Solus.
Le poème s'appelle Solus.
Je suis brisé, je suis entier.
Un soldat fatigué,
à chercher des rêves sans dormir,
et à dormir sans plus jamais rêver.
Errant dans des rues, mon ombre s'étire
juste là, à mes pieds.
Partout où je vais, je trouve un empire
de souvenirs abîmés.
Partout où je vais, j'ai croisé mon reflet,
Et il me fait peur.
Car le vide a creusé des vallées
Je ne suis nulle part, sauf dans le néant,
dans l'erreur.
Je suis l'écho d'une voix oubliée.
La solitude m'enlace, m'entrave sans pitié.
Qu'importe où je vais, le froid m'étreint,
et où je me tourne, je ne vois que des murs,
je ne suis nulle part, sauf dans le chagrin,
à fuir les murmures.
La douleur est figée derrière des sourires forcés,
un fardeau léger, pourtant si lourd à l'âme,
où les rires éclatent, mais la douleur se clame,
où les rêves se fanent comme des fleurs,
et mes espoirs s'effacent
dans la peur.
Une larme coule. C'est idiot, je ne l'ai même pas senti avant qu'elle ne perle à mon menton. Je l'essuie d'un rapide geste de la main et relis une nouvelle fois les vers que Noctem a écrit.
Chaque mot s'imprime dans mon esprit avec une force troublante. La dualité entre être « brisé » et « entier » me frappe profondément. C'est comme une danse entre deux réalités : celle de l'apparence, toujours en mouvement, et celle du cœur, souvent en proie à la douleur.
Le début, avec ce soldat fatigué, évoque une lutte silencieuse, une quête incessante de rêves qui semblent inaccessibles. Je pense à mes propres batailles intérieures, ces moments où je me sens perdu, errant dans un monde qui ne semble pas me comprendre. La métaphore des « rues » et de l'ombre qui s'étire à mes pieds me renvoie à ces instants où je me sens invisible, comme si le monde continuait de tourner sans moi.
— Ah bah t'es là, je te cherchais !
Je me retourne et croise le visage de Yoongi. Il s'approche, mains dans les poches, avant d'en sortir une pour m'ébouriffer les cheveux.
— Tu bossais à la BU je suppose ?
— Oui, on a un travail à faire avec Ara.
C'est à ce moment précis que les yeux de Yoongi se plissent. De colère. Un instant, je me demande pourquoi, étant donné qu'il a eu le temps depuis la semaine dernière de faire connaissance avec Ara lorsque nous mangeons tous les trois au self, et que j'ai eu l'impression qu'ils s'entendaient bien. Mais en tournant les yeux vers là où il regarde, je comprends.
Jimin et Jungkook se trouve à quelques mètres de nous.
Yoongi inspire par le nez et sa mâchoire se contracte.
Les secondes sont interminables, mais ils finissent par nous dépasser sans nous voir, de l'autre côté du trottoir.
— Il est venu au garage dimanche matin, cet enfoiré. Et tu sais pas la meilleure ?
Il s'attend à ce que je lui réponde, mais j'en suis incapable, alors j'attends. J'attends qu'il crache ce qu'il a sur le coeur.
— Il a osé demandé une ristourne. Il croit quoi ? Après toute la merde qu'il a causé, je vais certainement pas lui faire une fleur. Surtout pour sa vieille bécane déglinguée. Heureusement que mon père est pas au courant.
Au courant ? Au courant de quoi ?
C'est à mon tour de plisser les paupières.
— Bref, laisse tomber. Viens, on rentre. Hayun doit nous attendre.
J'inspire discrètement, tournant une dernière fois les yeux vers Jimin et Jungkook qui s'éloignent vers le complexe sportif.
— Au fait, ajoute Yoongi alors que nous nous mettons en route, Donghae a demandé à te voir. Apparemment tu lui manques.
J'esquisse un sourire.
— Je lui ai dit par SMS qu'on passerai le voir, si tu veux on peut y aller vendredi après les cours, t'en dis quoi ?
— Avec plaisir. Il va mieux ?
— Physiquement ça va, la rééducation aide bien. Moralement par contre...
Après son accident de moto, le frère de Yoongi a dû être hospitalisé. Fracture ouverte de la jambe. Ça aurait pu être pire, au vu du choc de l'impact. Je n'en sais pas plus sur les circonstances, mais de ce que Yoongi m'a dit, ça a été une période assez terrible pour sa famille.
— Par contre toi là, tu pleurais tout à l'heure ?
— Quoi ? Non !
Si.
— Me dis pas que c'est Soojae. Sinon je te jure que si c'est lui, je lui pète les dents.
J'agite la main alors que nous nous stoppons à un passage piétons.
— Non non, c'est pas lui, ne t'en fais pas. C'était...
Noctem.
— Un ami. Qui ne va pas très bien.
— Propose lui de sortir, ça lui fera peut-être du bien ?
Si seulement je le pouvais. Je ne connais même pas son prénom.
Mes pensées s'emballent alors que nous traversons la rue. J'ai hâte de rentrer, de me plonger dans mon téléphone et de répondre à Noctem. Son poème m'a frappé droit au cœur et j'ai besoin de lui dire tout ce que j'en pense. J'ai envie de lui offrir un peu de réconfort, même si sa solitude à lui semble bien plus dévorante que la mienne. Peut-être que mes mots pourront apaiser ses tourments.
Tout en marchant, je me demande ce qu'il fait en ce moment.
S'il va bien. S'il est heureux, rien qu'un peu.
Que la tempête ne le submerge pas, et qu'il connait une accalmie.
Et s'il pense à moi, comme moi je pense à lui.
***********༄***********
Kai, le retour ! kkrkrk. J'ai vu que beaucoup sont mitigés par rapport à ce personnage :p
Je n'en dis pas plus et je vous laisserai le découvrir au fil des chapitres, mais soyez sûr.es d'une chose : nous n'avons pas fini de le voir.
J'ai hâte qu'on avance un peu plus dans l'intrigue, je vous avoue qu'il y a des scènes qu'il me tarde de vous poster. Pour le moment nous n'en sommes encore qu'au tout début, alors patience les amis. Les choses sérieuses vont commencer bientôt.
Le poème de Noctem est de moi, j'espère que vous avez aimé (je pars me cacher fkdjgdfg)
Et puis... Donghae ! Le frère de Yoongi. Vous allez bientôt faire sa connaissance.
J'ai lâché des petits indices par-ci par-là. eheh J'ai hâte de lire vos théories !
Je voulais aussi vous prévenir que ce n'est pas certain que le chapitre 8 soit posté samedi. Je vous tiendrai au courant sur instagram, mais en ce moment je traverse une phase émotionnelle drainante et j'ai du mal à garder le rythme. Alors je vais tenter de poster le chapitre 8 samedi prochain, mais il se peut qu'il sorte dimanche, ou lundi.
En attendant, je vous souhaite une belle semaine <3
Prenez soin de vous.
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