Le devoir d'une reine

Ce ne doit pas être évident d'être une reine. D'être celle qui soutient le roi, qui dirige le royaume un temps soit peu. Recevoir les critiques, rester souvent dans l'ombre ou se révéler et en payer le prix. Non, se ne doit pas être facile.

Mais... en y réfléchissant le mot « reine » est vaste. Je vais tenter de vous présenter certaine reine, réelles, imaginaires, impensables... bref vous avez comprit. Non ? Bah vous comprendrez le principe de ce livre au fil de la lecture.

Prêt ? Allons-y.

Je vais prendre un nom de femme au hasard pour désigner cette souveraine. Cette première grande femme se nommera Milaïs (je sais c'est pas top mais je suis pas inspirée pour les noms, merci de bien vouloir m'excuser).

Cette reine vivait dans un royaume pas vraiment comme les autres. Banal, au premier abord. Mais magique dans sa profondeur.

Dans ce royaume, il y avait des plaines, des champs, des fermes. Tout ce que devait contenir un royaume digne de ce nom. Cependant il y avait quelque chose de plus. Quelque chose qui donnait à ce domaine un charme magique.

Ce quelque chose était le plus important. C'était sans conteste l'édifice le plus lumineux, somptueux et exagérément grand à des kilomètres à la ronde. Le plus important dans ce royaume, c'était le palais royal et les dirigeants qui y séjournaient.

Placé au centre de la terre gouvernée, il resplendissait sous les rayons du soleil. L'herbe alentour était verte, brillante et souple. Tout dans ce royaume respirait la paix. Et c'était en grande partie grâce à son souverain et sa souveraine.

Justement, à l'une des fenêtres du château, la reine Milaïs regardait son royaume. Les mains jointes devant elle, elle respirait l'air matinal. Le soleil se réfléchissait sur sa robe or et gonflante, illuminant sa chambre richement ornée. Oui, ce royaume était ce qu'elle avait fait de mieux au monde. La paix. Le bonheur. La vie. Trois mots qui, pour elle, était les plus importants sur cette terre.

Mais à ce moment précis, elle n'y pensait pas vraiment.

Le regard perdu dans les plaines magnifiques, elle songeait à sa chance.

Son royaume marchait bien, tout le monde était content. Les riches avaient beaucoup, les pauvres moins. Mais chacun avait assez pour vivre heureux et accomplir ses tâches.

Le monde était heureux. Son monde était heureux.

Elle en premier lieu. Son mari dirigeait d'une main douce mais ferme. Et il l'aimait. C'était sans doute cela le plus important. Voilà qui expliquerait son bonheur constant.

Elle fit glisser une main douce sur son ventre.

Mais... il n'y avait qu'une ombre dans ce monde parfait. Quand aurait-elle un enfant ?

Dès qu'elle pensait à cela, qu'elle formulait cette question, d'autres survenaient de son esprit dans un flot ininterrompu. Si elle en avait un enfant, serait-il un homme ? Vivrait-il assez longtemps pour prendre la place de son père le temps venu ? Suivrait-il le droit chemin ? Ne serait-il pas tenté par les ténèbres ? Gouvernerait-il avec implication et foi ? Suivrait-il les traditions familiales ?

La plus grande peur de la reine Milaïs, après le fait de ne jamais avoir un garçon, était que celui-ci même son peuple à la guerre, à la ruine, à la désolation. Elle qui s'était pendant dix ans battue pour un monde pur, beau et calme, elle ne supporterait pas que son travail soit réduit à néant. Et si cet enfant ruinait ce qu'elle avait créé, serait-elle capable de lever la main sur lui ? Le royaume compterait-il plus pour elle que son propre héritier ?

Lasse de toutes ces craintes, la reine se détourna de la fenêtre. Elle laissait la peur prendre le dessus sur son bonheur quand elle regardait le paysage. Ce n'était pas bon. Pas bon du tout. Dangereux même.

Elle allait s'asseoir sur son lit quand un frappa à la porte.

« Qui est-ce ? s'enquit-elle le plus dignement possible.

- Votre époux, se présenta le mari. »

La reine poussa un soupir de soulagement et laissa son corps se relâcher.

« Entrez donc, mon ami, indiqua-t-elle. »

Il poussa la porte et fit un pas dans la suite de sa femme.

Quand il la vit, assise, légèrement voûtée, il fronça ces beaux sourcils.

« Allons, ma chère, quelle est la cause de ce trouble ? demanda-t-il gentiment.

- Notre avenir, répondit Milaïs en toute franchise.

- Comment cela ?

- Notre enfant, expliqua-t-elle en repoussant l'étranglement qui lui montait à la gorge. Voilà dix ans que nous sommes mariés et je ne suis pas enceinte. »

Le roi sourit et s'approcha pour la serrer dans ses bras.

« Dissipes donc ton chagrin, lui recommanda-t-il, nous avons du temps. Tout le temps qu'il nous faut. Cet enfant nous viendra en temps et en lieu. N'aies pas de crainte là-dessus. »

Milaïs se laissa aller tout contre lui. Une vague de reconnaissance et de soulagement monta en elle.

« Tu as raison, souffla-t-elle, notre monde est en paix, prospère. Nous avons tout le temps dont nous avons besoin. »

Trois ans plus tard, ils eurent un fil. Kiros. Mais... plus le garçon grandissait, plus il devenait beau, plus les femmes du royaume le convoitaient. Les familles nobles se disputaient le droit d'avoir le prince, ignorant qu'il ne serait marié qu'à une princesse. Comment la reine Milaïs allait-elle leur annoncer la nouvelle ? Elle ne savait pas encore. Mais elle trouverait. Et ce jour là, elle ferait en sorte que le royaume reste en paix. Voilà sa fin heureuse. Elle allait tout faire pour l'obtenir, la mériter, la créer. Et elle y arriverait. De tout cela, elle était certaine.   

Comme vous pouvez le constater cette reine n'est pas la plus intéressante et l'espère bien me rattraper. Mais c'est quand même la vision la plus répandue de la reine. Celle qui est heureuse dans un royaume heureux et qui n'a qu'une ombre : elle n'a pas d'enfant. 

On se retrouve... heu je sais pas quand pour une nouvelle histoire de reine

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