chapitre 12 ✔️

Le jour pointe le bout de son nez, je suis assise dans mon lit en me remémorant les jours qui viennent de s'écouler. Le temps passe tellement vite, le sablier est déjà à son terme.

Je me prépare pour ma journée, un programme spécial m'attend aujourd'hui... J'ai super hâte que Henry arrive.
Je descends les escaliers et trouve Maman dans le salon, elle me regarde avec un doux sourire que je lui rends.

— bonjour Maman,

— bien dormi, tu as l'air impatiente

— oui !

— qu'est-ce que tu as prévu de faire aujourd'hui ?

— aller à la montagne !

— étrange comme choix

— tu te souviens de Lisa, ma voisine de chambre ?

— bien sûr, comment oublier cette fille ?

—avant de mourir, elle m'avait parlé de son voyage à la montagne, elle avait des étoiles pleins les yeux quand elle me parlait, et elle m'avait fait promettre que je devais y aller un jour, d'après elle, la vue y était imprenable

— elle devait vraiment compter pour toi, mais tu sais la montagne c'est très dangereux pour toi, vu que tu me caches des choses maintenant, je sais pas si je devrais te laisser y aller

— quoi ?! Je ne vois pas de quoi tu parles ?

— tu crois que je ne sais pas que tu as augmenté la dose d'injection, ton cou est tout rouge et par-dessus tout tu ne sais pas mentir

— je n'avais pas l'intention de te mentir

— je sais, mais tu devrais me faire plus confiance

— je te fais confiance, c'est juste que je ne voulais pas t'inquiéter, tu as déjà tellement de choses à gérer

— tu es tellement mature

Elle me prend dans ses bras et je ne peux pas m'empêcher d'éclater en sanglots, je me suis pourtant juré de ne pas pleurer, mais comment ne pas pleurer, je suis humaine après tout.

— tu devrais y aller

— à ce soir Maman

— fais bien attention

J'emporte de quoi pique-niquer.
Quand je sors de la maison, j'aperçois Henry dans sa voiture.

— bonjour !

— alors, si j'ai bien compris, on part à la montagne ?

— oui !

— tu as vraiment des souhaits étranges, mais bon si ce sont tes désirs, à moi de t'y conduire

Nous roulons pendant des heures, je finis même par m'endormir sans m'en rendre compte.
Quand je sens une petite tape sur mon front, je me réveille en sursaut.
Sans faire attention, j'heurte le visage de Henry, qui se trouve à quelques centimètres du mien.

— aïe !

— désolé

Je regarde au tour de moi et découvre un paysage totalement différent, tout est différent, l'air, la nature...
J'entends même le chant des oiseaux, il est comme une douce mélodie qui réchauffe mon cœur, cet endroit respire la vie.

— c'est... C'est vraiment magnifique !

— pas vrai ? Je suis déjà venu ici quand j'étais petit, c'était avec mes parents

— et qu'est-ce que vous avez fait ?

— se promener, cueillir des fleurs, ramasser des champions, des choses simples quoi

— Lise m'avait parlé des fleurs, elle me disait qu'il y en avait de plusieurs les couleurs, et de plusieurs variétés

— c'est vrai... Tu viens, on va chercher un endroit pour manger, j'ai super faim

Je souris, puis le suis en chantonnant d'un air joyeux. Je fais un tour sur moi, puis deux, ensuite trois et bientôt, je me retrouve à faire des tours sur moi-même, je ris à plein poumon, comme s'il n'y avait personne d'autre autour de nous ; c'est le cas.
Je me sens libre, j'ai envie de crier au monde à quel point je suis heureuse, mais je me retiens, je ne veux pas que Henry me prenne pour une folle.

— ton humeur est contagieuse

Il pose le panier sur l'herbe, puis il me décolle du sol, comme si je pesais à peine plus lourd que le panier, il se met à faire des tours avec moi, nous rions tous les deux aux éclats.
Après plusieurs minutes, il me pose au sol, mais je suis incapable de me tenir debout, nous tombons sur le sol, le monde autour de moi n'arrête pas de tourner.

— j'ai la tête qui tourne

— moi aussi

Après plusieurs instants à regarder le ciel et à essayer de donner une forme aux nuages, nous décidons de passer à table.

— tu veux faire quoi après ?

— je sais pas, on pourrait aller faire un tour

— j'ai un endroit génial à te montrer

J'aime tellement les surprises, que j'engloutis mon sandwich en un temps record.

— on y va

Il se lève, puis me tend sa main que j'accepte.
Il m'annonce que je dois me bander les yeux.
Nous marchons pendant au moins dix bonnes minutes, au fur et à mesure que l'on avance, je sens une douce odeur, mais je ne parviens pas à savoir ce que c'est.

— on y est

Il se place derrière moi, et me retire le bandeau avec précaution.
Et là, j'ai la mâchoire qui tombe, je suis face à un champ de tulipes de plusieurs couleurs différentes.

— comment tu as su ?

— j'ai demandé à ta mère, et elle m'a dit que tu aimais bien les tulipes

— je les adore !

Je regarde le spectacle devant moi, avec des larmes aux yeux.
Henry me tapote l'épaule et quand je me retourne, il tient un magnifique bouquet de tulipes.

— je ne sais vraiment pas quoi dire

— ne dit rien, et si on restait là pour regarder les fleurs ?

— j'adore ton idée

Nous nous asseyons face à ce magnifique spectacle de la nature.
Je passe plus d'une heure à regarder les fleurs, et l'horizon qui s'étend devant moi.

Quand mes yeux s'ouvrent, j'ai la tête posée sur le torse de Henry, il dort paisible.
Je crois qu'on a tellement regarder les fleurs, qu'on s'est endormis, je n'ai pas pu faire la randonnée, mais ce spectacle lui en vaut largement la peine.
Je regarde les lumières de la ville, et c'est là que je me souviens que je devais faire mes injections.
Je me lève avec précipitation, ce qui cause le réveil de Henry.

— désolée de t'avoir réveillé

— c'est pas grave, je crois que te regarder dormir m'a aussi donné sommeil

— me regarder dormir ? On devrait y aller, j'ai pas fait mes injections

— ne t'inquiète pas, je les avait apportées au cas où on tarderait à revenir à la voiture, je te les ai faites à 19 h

— je ne sais pas comment tu fais, mais tu es génial

— merci

— on devrait rentrer maintenant, j'ai froid

Nous marchons jusqu'à la voiture, et direction la civilisation, adieu magnifique paysage.
Nous arrivons au bout milieu de la nuit et je m'endors facile.

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