chapitre 10 ✔️
La journée d'hier n'a pas été de tout repos.
Maman n'en revient toujours pas que Papa soit désolé pour ce qu'il a fait, mais je n'ai plus envie de penser à cela pour le moment, j'ai une superbe journée qui m'attend et je ne compte pas passer mon temps au lit.
— bonjour Maman
— bonjour Joanna, bien dormi ?
— oui, j'ai hâte pour la journée d'aujourd'hui
— je suis heureuse de voir que la journée d'hier ne gâche pas ta bonne humeur
— la vie est bien trop courte pour se lamenter sur son passé
— tu as raison et moi aussi je suis passée à autre chose
— qu'est-ce que tu veux dire par là ? Tu ne me cacherais pas quelque chose par hasard ?
— j'ai un rendez-vous aujourd'hui
— et c'est maintenant que tu me le dis ?
— désolée, j'ai été pris ces derniers temps avec les préparatifs
— je comprends et comment s'appelle mon futur beau Papa ?
— ne sois pas trop optimiste, on ne s'est jamais vu
— peu importe, j'espère que tu me le présenteras à temps
— c'est promis, dès que tu es libre pour un soir fais moi signe
— au fait Maman, mon programme d'aujourd'hui est de rendre visite à mes grands parents, cela fait des années que je ne les ai pas vu
— je ne sais pas, on est pas en très bon terme
— je n'ai jamais compris pourquoi vous vous êtes disputés, vous étiez tellement proches avant
— tu n'auras qu'à leur demander
— tu es d'accord pour que j'y aille ?
— je ne peux rien te refuser, je suis contente de voir que tu essaies de réconcilier ta famille
— merci beaucoup Maman, à ce soir
Quand j'arrive devant l'entrée, je me regarde dans le miroir et là j'étouffe un cri qui menace de sortir de ma bouche.
Je suis tellement surprise par mon apparence, j'ai la peau aussi pâle qu'un mort, mes lèvres ont une teinte un peu bleuté, et la couleur de mes yeux est plus terne qu'il y a quelques jours.
Je sens des larmes couler le long de mes joues, j'ai soudain la gorge sèche, et l'estomac retourné.
Je ressemble à un mort vivant, pourquoi personne ne me dit que j'ai une apparence aussi horrible ?
Je me sens soudain vidée de toute mon énergie, ma joie de ce matin vient de s'envoler.
Au moins je sais à quoi je ressemblerai quand je serai dans mon cerceuil.
Je sors de la maison et trouve Henry qui m'attend dans sa voiture.
— bonjour Joanna... Tout va bien ? Tu as l'air triste
— je viens de voir mon reflex dans le miroir
— et ?
— comment ça“ et ” tu ne vois pas que je ressemble à un zombie ?
— moi je vois juste une magnifique jeune fille, qui se bat chaque jour pour réaliser ses souhaits
— tu dis ça juste pour me consoler
— si je voulais te consoler, je t'aurais dit que tu dois garder courage, mais j'ai pas besoin de te dire cela, car tu es déjà la fille la plus courageuse, magnifique et géniale que je connaisse
— tu sais toujours quoi dire aux filles, comment se fait-il que tu sois célibataire ?
— je sais pas, j'ai pas encore trouvé la perle rare
— je te souhaite alors de la trouver
— bon, maintenant que tu vas mieux, où allons nous aujourd'hui ?
— chez mes grands parents
— et c'est où ?
— à l'autre bout de la ville, on ferait mieux de se dépêcher
Nous nous mettons en route vers la maison de mes grands parents.
Cela fait des années que je ne suis pas venue leur rendre visite, ils m'ont trop manqué.
J'avais l'habitude de rester avec eux pendant que Maman se tuait au boulot.
Mes grands parents on toujours été riches, pas milliardaires, mais ils ont une super maison au bord du lac, une maison à Paris et une à New York. Mais Maman n'a jamais voulu dépendre d'eux et je crois que c'est l'une des raisons de leur embrouille.
Au bout d'une heure, nous arrivons devant la maison de mes grands-parents.
On dirait plutôt un manoir.
— vous êtes tous aussi riche dans votre famille ?
— ce n'est pas parce que certains membres de ma famille ont des grandes maisons que nous sommes heureux d'être riches, ça n'a pas toujours été paisible dans ma famille et c'est en partie de ma faute
Ici, la vie est complètement différente du centre ville.
Le paysage est apaisant et l'air y est plus frais.
La propriété de mes grands-parents ne passe pas inaperçue dans le quartier.
Mais ils ont travaillé dur pour avoir ce qu'ils ont.
Henry ne le sait pas, mais mes grands parents ont été des stars du cinéma.
Quand nous arrivons devant le portail, le gardien ne semble pas me reconnaitre.
— Carles ? Vous ne vous rappeler pas de moi, c'est Joanna
— Joanna ? La petite fille des Carter ?
— oui !
— ça fait tellement longtemps, comme tu as grandi
— merci, mes grands-parents sont là ?
— oui, allez viens je te conduis
— pas la peine, je veux leur faire une surprise
— bon, d'accord, j'ai été heureux de te revoir
Nous traversons le long chemin qui mène au manoir.
Je frappe à la porte et c'est Diana, la servante de la maison qui vient nous ouvrir.
Elle au moins se souvient de moi, elle me prend dans ses bras, puis me dis que mes grands parents prennent un café sous la véranda.
Quand je vois mes grands parents assis ensemble, je me sens tout de suite nostalgique.
Henry à côté de moi, n'arrête pas de me demander si c'est vraiment eux, il a l'air tellement surpris.
— bonjour Papi et Mamie !
— Joanna ?!
Mamie me prend immédiatement dans ses bras et Papi fait de même.
— je suis tellement contente de te voir, après toutes ces années
— moi aussi je suis contente de vous revoir
— allez venez vous asseoir... C'est ton ami ?
— oui, je vous présente Henry, Henry mes grands-parents
— j'en reviens toujours pas que se soit vous en chair et en os... Je suis ravi de faire votre connaissance
— qu'il est adorable ton petit ami
— c'est pas mon petit ami Mamie, c'est mon ami
— c'est la même chose... Alors comment te portes-tu ? Tu as l'air encore plus malade
— la bonne nouvelle, est que je suis là pour vous réconcilier vous et Maman
— et la mauvaise ?
— il ne me reste plus que 5 jours
— quoi ?! Comment c'est possible, pourquoi ta mère ne nous en a pas parlé ?
— calme toi Papi, ça ne servira à rien, et ce n'est pas la faute de Maman, les médecins sont unanimes sur le sujet, il n'y a plus rien à faire
— il y a toujours quelque chose à faire, on peut t'envoyer à l'étranger...
— s'il te plaît Papi, essaie de comprendre qu'il n'y a plus rien à faire, c'est mon destin
— ma pauvre petite biche, pourquoi le monde est si cruel, à quoi cela sert-il de travailler dur pour amasser tout cet argent si on n'est pas capable de venir en aide aux personnes que l'on aime ?
— l'argent ne fait pas tout dans la vie
— c'est à cause d'argent que ta mère et nous sommes en conflit
— qu'est-ce qui s'est passé ?
— quand tu avais 7 ans, elle est venue te déposer ici, car elle avait un rendez-vous important, à son retour on lui a dit que ça ne pouvait plus continuer, que tu avais besoin de soins au plus vite et que sa demarche pour avoir de l'argent était trop lente. Elle l'a très mal pris, et c'est à partir de ce moment là que les choses ont changé. Elle a commencé à prendre ses distances et on ne se voyait plus très souvent.
Un jour quand tu avais 14 ans, elle était sortie pour faire des courses et tu as eu une crise, les médecins n'étaient pas sûrs que tu survivrais sans une opération chirurgicale, mais elle n'avait pas les moyens de payer cette opération et son égo ne lui permettait pas de nous demander.
— elle était obligé, poursuit Papi, de mettre toutes ses économies dans cette opération et après cela elle n'avait plus rien, mais elle refusait toujours notre aide, c'est pour cela qu'on ne se parle plus, parce qu'elle ne pense pas une seule seconde à ce qui est mieux pour toi
— moi je trouve juste qu'elle avait ses raisons, regardez la maison dans laquelle vous vivez, avez vous gagnez tout cet argent en comptant à chaque fois sur les autres ?
— non
— c'est exactement la même chose avec Maman, elle voulait vous prouvez qu'elle était capable de s'occuper de moi toute seule, elle ne voulait pas dépendre de vous.
— je n'ai jamais vu les choses sous cet angle
— les choses sont tellement simples pourtant, vous ne faites que vous disputer pour des choses aussi banales, hier je suis allée voir mon père...
— ce salaud est toujours vivant ?
— du calme Papi et oui il est toujours vivant, j'ai convaincu Maman de lui donner son sang
— tu es vraiment la personne la plus adorable que je connaisse, comment tu peux avoir un coeur aussi grand ?
— merci Mamie
— et si on évacuait ces mauvaise ondes, qui veut regarder l'un de nos films ?
— tu me fais le coup à chaque fois... Henry tu veux en regarder aussi ?
— tu plaisantes, bien sûr que je veux
Nous nous rendons dans la salle de cinéma, là où se trouve les 103 films dans lesquels mes grands parents ont joué.
Nous passons des heures entières à regarder des films et manger du popcorn.
Quand la nuit montre le bout de son nez, je fais mes injections, puis nous disons au revoir à mes grands parents.
Ils étaient vraiment tristes de me voir partir, c'est peut-être la dernière fois que je les voit, ils me manquent déjà.
J'ai des larmes aux yeux en regardant le manoir s'éloigner au fur et à mesure que nous roulons.
Ils m'ont promis de s'excuser auprès de Maman et ça m'enlève un énorme poids des épaules, je me sens déjà mieux de savoir qu'ils pourront se réconcilier.
La journée a été longue et il ne me reste plus que 5 jours.
C'est fou comme le temps passe vite.
Mais ma liste est déjà fini, plus que 5 choses, que j'ai hâte de faire.
Et une dernière que je ne pourrai jamais cocher, c'est pour cela que je ne l'ai pas mise dans ma liste.
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