«𝐽𝑒 𝑚𝑒 𝑑𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒 𝑠𝑖 𝑜𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑓𝑜𝑢.»
Hey ! Je capte votre attention une seconde.
Ce chapitre contient des intégrations d'effets de textes (qui sont sous forme d'images puisque Wattpad ne permet ce genre de mise en page)
Alors, pour ne pas vous gâcher l'effet esthétique du texte, je vous conseille de lire le chapitre en mode clair.
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Flottant dans cette bulle de réconfort et de bienveillance, Izuku n'avait pas réalisé l'amplitude de leur proximité, et la demande soudaine de Katsuki lui fait prendre conscience de la situation actuelle.
Les yeux encore chauds et humides, il offre néanmoins un sourire confiant à son proche ami, dont le visage lui apparaît tout à coup comme un cierge dans les ténèbres.
Sa requête, si subitement lancée, ne le glace pas pour autant, sonnant au contraire à ses oreilles comme la plus belle preuve de ses sentiments.
Pas simplement parce qu'il veut l'embrasser.
Mais bien parce qu'il désire toujours autant l'embrasser en dépit de son visage brouillé de larmes, de sa voix tremblante et de sa faiblesse évidente.
Katsuki veut de lui, même au travers de ses démons, de ses crises existentielles et de son incapacité à prendre des décisions importantes.
Il n'a pourtant rien de charmant à l'heure qu'il est, décoiffé par son insomnie, les cheveux détachés, emmêlés, les paupières colorées par le sel et les joues grises de fatigue.
Et Katsuki veut l'embrasser tel qu'il se montre maintenant.
Alors, touché au plus profond de sa poitrine, il ne peut que lui sourire et laisser courir, sur les traits de son visage, un regard au moins aussi tendre que les sentiments qu'il lui fait ressentir.
Il ne sait pas trop quoi lui dire, encore moins comment se lancer, mais son cœur lui murmure des encouragements.
Parce que c'est de plus en plus réel.
De plus en plus palpable.
De plus en plus puissant.
Cet amour naissant, brûlant, crépitant de l'euphorie des premiers jours, du désir des premiers contacts.
Son ventre s'échauffe quand il baisse les yeux sur ses lèvres pleines, roses et déjà prêtes à accueillir les siennes.
_ Katsuki-
_ Non attends. C'est moi qui parle en premier.
Après l'avoir coupé, le jeune homme gigote quelques secondes, semblant s'assurer que ses pieds demeurent bien fixés au sol.
Il se réajuste, étire son dos, inspire profondément.
_ Izuku. prévient-il pour capter pleinement son attention. Au début tu me plaisais. Mais maintenant c'est plus que ça. Et c'est pas juste parce que tu es beau.
Katsuki s'assure de ne pas perdre son regard, les yeux rivés à ses pupilles, le corps vissé à son torse, et les mains plongées dans ses cheveux.
Tout en parlant, ses doigts continuent de triturer doucement les mèches ondulées du bel Izuku, encadrant son visage entre ses paumes légèrement tremblantes.
_ Je crois que tu es la personne la plus spéciale que j'ai rencontré de ma vie. Ne serait-ce que parce que tu as pris au sérieux la déclaration du gamin que je suis. Moi, je suis sans tact et trop brut avec les autres, mais quand je suis avec toi, que tu me parles et surtout que tu me regardes, je me sens comme une chiffonnette. Tu me permets d'être une autre part de moi.
Puis, tandis qu'il parle et marque une pause pour ne pas s'emmêler dans ses mots, Izuku profite de ce temps de répit pour balader ses mains dans son dos, qu'il vient finalement caler de chaque côté de ses côtes, pressant tendrement son corps entre ses paumes, comme pour le privatiser.
Le coeur de Katsuki, pendant ce temps, perd son rythme.
Des déclarations, il ne se souvient pas en avoir fait avant Izuku.
Peut être parce qu'il veut se montrer plus adulte, plus mature, il ressent le besoin d'y mettre les formes, et surtout d'exprimer en long en large et en travers à quel point cet homme est capable de retourner son âme.
_ Je te vois tout entier. continue t-il alors. Et j'aime tout ce que je vois. Je t'aime quand tu es confiant, quand tu es solide et quand tu me souris. Mais maintenant je t'aime aussi quand tu ne souris plus et que tu as l'air plus fragile. J'ai envie d'être près de toi dans tous tes moments. Encore plus près que ça. Et quand je te vois pleurer, j'ai envie de pouvoir t'embrasser pour que tu saches ce que je ressens.
Izuku le sait.
Il le croit, il le voit dans ses yeux, dans la manière dont ses pupilles caressent son visage et ses iris effleurent les contours de sa bouche.
Il le croit, il le ressent dans la façon dont ses mains emmêlent ses cheveux et son corps épouse le sien.
Il le croit, il l'entend dans le grain de sa voix et la mélodie douce de ses mots.
Aussi, le silence se fait réponse alors que les paroles ne sont plus assez vraies pour s'exprimer.
Dans les yeux de Katsuki, Izuku n'est pas qu'une histoire d'amour, il est bien plus que ça.
Il est le reflet complet de ses sentiments, de ses rêves de douceur, la silhouette redessinée de ses désirs.
Parce qu'il lui ouvre les portes vers lui-même, parce qu'il sait percevoir la vraie forme de son âme.
Izuku est plus qu'une histoire d'amour.
Alors les parois d'un cocon se tracent à nouveau dans la maison.
La bulle géante, barrage à tout le reste du monde, les isole au creux d'elle même pour inciter le désir à se manifester.
À l'intérieur, l'air crépite et grésille, le temps s'éloigne en tirant une élégante révérence.
Pour Izuku non plus, Katsuki n'est pas qu'une histoire d'amour.
Il est le messager d'une vie, celui qui ne vient qu'une seule fois et qui indique la direction avec son cœur.
Comme un point de repère qu'il aurait passé son existence à chercher, il veut plus que tout s'accrocher à lui pour ne plus jamais se perdre.
Il est la voie inattendue, à laquelle personne ne s'attend, mais qu'il faut savoir prendre même si tous les panneaux indiquent le trajet inverse.
Katsuki est plus qu'une histoire d'amour.
L'éclairage de la maison devient plus brillant quand il se heurte à eux, et en attendant que quelque chose de nouveau se passe, Katsuki fait glisser une de ses mains dans le creux du cou d'Izuku.
La paume contre la courbe de sa gorge, les doigts ouverts de part et d'autre de la ligne de sa mâchoire, il effleure sa peau sous la pulpe de ces derniers.
Il identifie chacune de ses tâches de rousseur, éparpillées sur son visage pour en illuminer chaque détail.
Chacune d'entre elle devient une cible pour ses futurs baisers.
_ À quoi tu penses ? Lui demande-t-il enfin, la voix enrouée par le calme.
_ Je me demande si on est fou.
Un sourire accompagne les paroles d'Izuku, attirant celui de Katsuki en retour.
_ Fou ?
_ Toi et moi on sait qu'on va se heurter à beaucoup d'incompréhension et de mépris. Mais surtout, on est très différents sur beaucoup de choses. Autant dans nos caractères, que nos centres d'intérêts et nos responsabilités. Tu as conscience que ça ne va pas être une relation facile tous les jours, n'est ce pas ?
Katsuki en pleurerait presque.
Pas parce qu'il met en avant les difficultés, mais bien parce qu'il parle au futur.
Au futur et pas au conditionnel.
_ Oui je le sais. Mais ça me va. C'est pas si cher payé pour pouvoir t'embrasser tous les jours.
_ Tu penses ?
Puis, sans cesser d'ancrer son regard toujours plus profondément dans le sien, Izuku fait bouger ses mains sur son corps.
L'une d'entre elle remontant un peu plus haut sur ses côtes, effleurant les contours de sa poitrine pour effleurer son cœur d'un peu plus près, ses caresses soulèvent un milliard de frissons le long de l'échine de Katsuki.
Aussi, son autre main fuit vers l'avant en suivant la ligne de son sternum, gravissant les reliefs de sa gorge, jusqu'à atteindre les abords de ses lèvres.
_ Je pense que je veux que tu m'embrasses maintenant.
Parce que l'heure n'est plus à la patience, à l'hésitation et à la réflexion.
Le regard et l'opinion des autres ?
Il s'occupera de ça plus tard.
La désapprobation de ses parents et les remarques de son entourage ?
Il s'en inquiètera un autre jour.
Tout de suite, la scène est réservée à cette passion qui brûle dans sa gorge, à l'euphorie incandescente qui fait trembler ses mains et son diaphragme.
Et alors ...
Depuis la poche du pantalon de Katsuki, le son du vibreur vient de briser les parois fragiles du cocon invisible qui les tenait en hypnose.
Un sursaut reflexe détourne son regard et, comme s'il risquait de s'y brûler, Izuku s'éloigne de leur étreinte d'un pas en arrière.
Le regard fuyant, il grimace aussi discrètement que possible tandis que Katsuki développe une haine nouvelle pour l'appareil responsable de ce retournement soudain de situation.
_ Tu devrais répondre. lui indique Izuku en voyant le malaise s'installer.
Déboussolé, et surtout dépité, Katsuki garde la bouche ouverte pendant quelques secondes avant d'aller chercher le maudit portable dans sa poche.
Sur l'écran, le nom de sa mère qui s'affiche fait monter la colère et la frustration en lui, tandis qu'il s'efforce malgré tout de ne pas exploser de rage.
_ Allô ! agresse t-il plus qu'il ne répond.
Dans un coin de la pièce, tournant en rond de gêne, Izuku écoute d'une oreille la conversation de Katsuki avec sa mère, qui semble lui demander où il se trouve, et lui ordonner le rentrer.
Alors seulement, il prend conscience du temps qui s'est écoulé et, en pivotant vers une de ses fenêtres, il s'inquiète en voyant le soleil se coucher.
Puis, quand Katsuki raccroche, et qu'ils se retrouvent à s'observer nerveusement dans le blanc des yeux, il sent ses mains devenir moites.
_ Désolé Katsuki, je ne pensais pas qu'il était déjà si tard. Tu devrais .. c'est pas la peine de te disputer avec tes parents.
_ Euh- ouais je .. hum ..
_ Je .. te ramène ?
_ Non. s'étouffe Katsuki dans son malaise. Je vais chopper un bus t'inquiète. Je .. j'y vais.
Finalement, Katsuki s'enfuit plus qu'il ne s'en va, poursuivit par sa gêne et l'ombre pesante de l'atmosphère lourde.
Le pas pressé, il quitte la propriété sans se retourner, le cœur battant à tout rompre, le visage couvert de honte et de dépit.
Pourquoi faut-il toujours que sa mère fasse des trucs qui l'énèrvent ?
L'appeler une seconde avant qu'ils ne s'embrassent, après s'être étalé en déclarations pendant de longues minutes, rendant le moment atrocement gênant à l'instant où le charme s'est rompu.
Il ne sait même plus comment reprendre contact avec lui maintenant, et il s'imagine déjà qu'Izuku repense à ce moment avec gêne et dégoût, préférant à l'avenir ne pas rejouer avec les limites.
Alors quand il choppe un bus, il passe la totalité du trajet à se bouffer les ongles, les sourcils froncés et le ventre retourné.
Il ne peut pas croire que ça se soit passé comme ça.
Sérieusement !
Il ne manquerait plus que sa mère lui passe un savon, que son père s'y mette aussi, et qu'il se paye une session d'interrogatoire à la table de la cuisine ..
Enfin, après un changement de ligne et quelques mètres à pied, il se pointe devant sa porte juste avant que le soleil ne disparaisse, et entre dans la maison sans s'annoncer.
Une odeur de cuisine se répand immédiatement autour de lui, mais, en s'avançant, il découvre une scène qui ne lui dit rien qui vaille.
Sur la table, le couvert est mis, et le plat devenu tiède n'a pas été touché.
Ses parents se tiennent là, chacun sur leur chaise à le regarder arriver en silence, les bras croisés sous la poitrine.
_ On peut savoir où tu étais ? demande en premier sa mère.
_ Désolé maman .. tente t-il désespérément.
_ Non, pas de désolé maman. Ça fait des jours que tu nous fais le coup tous les jours. Tu arrives juste pour manger et on sait jamais où tu vas.
Silencieux, ne sachant pas quoi répondre, il se contente de baisser la tête en serrant les poings, hésitant entre s'énerver et faire profil bas.
L'atmosphère électrique le rend davantage nerveux, et l'aspect trop formel de cette réunion de famille termine de l'enfoncer dans le sol.
_ Viens t'asseoir Katsuki. relance calmement son père en lui indiquant une chaise en face d'eux.
Mollement et sans volonté, il traine les pieds pour s'installer à la place indiquée, soupirant pour la forme et sans les regarder.
Son père, plus calme que sa mère, pose ses coudes sur la table en l'observant avec insistance jusqu'à le forcer silencieusement à lui faire face.
Puis, redressant le haut de son corps pour s'appuyer contre son dossier, le père de famille remonte ses lunettes sur son nez.
_ Bon, Katsuki. On sait que tu as dix-huit ans, et on t'a toujours fait confiance. Et on comprends tout à fait, ta mère et moi, que tu n'es plus un ado. Je me doute que tu fréquentes quelqu'un, n'est-ce-pas ? Et que c'est avec cette personne que tu passes tes soirées. Je me trompe ?
Boudeur, Katsuki grimace en triturant ses doigts, cherchant la bonne manière de répondre à son père.
_ Et si j'ai pas envie de vous le dire ?
_ Oh. Et bien, à vrai dire, je n'ai pas besoin que tu le dises. J'ai eu dix huit ans avant toi mon grand. Et c'est très bien, que tu fréquentes quelqu'un. Juste .. ta mère et moi on veut au moins savoir où tu es. Au cas où tu vois. S'il t'arrive quelque chose et qu'on sait même pas où tu es .. t'imagines ?
_ Hm ..
_ C'est quelqu'un de ton école ?
Hésitant, Katsuki dévie une seconde son regard vers sa mère, qui l'observe calmement et attentivement.
Et il se souvient de la longue conversation qu'il a eu récemment avec elle, celle où ils se sont promis de se dire les choses.
_ Non. Il est pas étudiant.
_ Oh, il a déjà un travail ?
Katsuki soupire, il ne doit pas en dire trop, et surtout il ne doit pas laisser son père le mener où il veut, au risque de ne plus pouvoir se dépatouiller de la conversation.
Masaru est très fort à ce jeu là.
_ Ouais.
_ Et vous vous voyez chez lui ?
_ Pas forcément. contre Katsuki. On sort juste dans la ville, au café, des trucs comme ça. Je suis pas loin.
Puis, le voyant se braquer, Masaru sourit en hochant la tête.
_ Ok. Essaie au moins de rentrer avant vingt heure à l'avenir. Ou de nous prévenir à l'avance si tu sais que tu vas rentrer plus tard. Je me doute que tu dois être sur ton petit nuage, mais essaie quand même de penser à nous, hein ?
_ Hm. Ok.
_ Et puis quand tu seras prêt à nous en dire un peu plus, on sera content d'en savoir un peu plus.
Ça, pas sûr.
Mais Katsuki n'en dit rien bien sûr, et tout en se mordant l'intérieur des joues, il se rappelle que ses parents ont potentiellement foutu en l'air son extraordinaire romance ...
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Hey !
Comment allez vous ?
J'ai beaucoup aimé écrire ce chapitre, j'espère que ça vous a plu aussi à la lecture !
Ne paniquez pas trop, une intervention divine arrive dans le prochain chapitre, et ça devrait vous plaire aussi !
En attendant, des bisous 😘
Prenez soin de vous ❤️🦩
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