Chap 87 : pdv Aaron (présent)

   À l'entrée, il y avait des parapluies en vente, de toutes les couleurs, dix euros la pièce. Je regardai le prix affiché sur un carton jaune pendant plusieurs secondes comme hébété par la situation.

Les couleurs me donnèrent le tournis, tout semblait se confondre et danser devant mes yeux.

Brusquement, j'en saisis un et à cet instant, plus rien n'eut de sens. J'étais comme dans un brouillard épais. Triste et misérable, je poussai un cri qui fit sursauter le propriétaire du magasin.

Je voulais venger Auréa, faire réagir ce type qui se moquait du handicap des autres.

Pourquoi n'étais-je pas capable de rester calme ? Pourquoi devais-je tomber dans la violence pour exprimer ce que je ressentais ? 

Je savais que j'avais tort, mais le savoir ne m'arrêta pas.

-Ça, c'est pour les foutues marches devant ton magasin ! hurlai-je tout en me mettant à fracasser les étals.

Des paquets de biscuits et de chips volèrent dans les airs. Des bonbons et des barres de chocolat se fracassèrent sur le sol.

Sous les regards paniqués de Son Goku et de Capucine qui n'avaient rien suivi de ce qu'il s'était passé, je cassai plusieurs bouteilles de vin et de bière. Tout y passa alors que je hurlais de rage. Je savais que c'était mal ce que je faisais, que ma réaction était démesurée, mais j'étais incontrôlable.

Aidez-moi ! 

Soudain, je m'arrêtai net pour contempler le massacre. Je n'avais blessé personne, mais le résultat était le même. J'étais pathétique et misérable. J'avais honte.

En quelques secondes, j'étais devenu un délinquant. J'avais détruit le magasin de ce pauvre homme pour défendre Auréa.

En fait, mon amie n'avait pas su nous suivre, elle n'avait pas eu le choix. Il fallait monter trois marches pour atteindre le magasin. Aucune rampe n'avait été prévue pour les personnes à mobilité réduite. Constater Auréa seule et impuissante sur le trottoir m'avait horrifié.

Bizarrement, je ne me sentais pas mieux. Toute cette violence n'avait servi à rien. Ce carnage n'avait rien arrangé.

Qu'avais-je fait ?

Essoufflé, je tournai sur moi-même et réalisai ce que je venais de commettre.

Mais il était impossible de revenir en arrière.

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