Petit à petit, la lecture avait été délaissée.

Certes, il était toujours question de mots entre elles deux, mais cela avait évolué en confidences.

Le livre posé sur la table ne les intéressait plus.

Dorénavant, elles se perdaient dans toutes sortes de confessions, d'épanchements, de débats animés ou d'éclats de rire. Elles cherchaient les points communs pour se soutenir, pour mieux oublier toutes les déconvenues de leurs vies respectives.

-Madame Edwige ? demanda soudain Auréa. Pourquoi personne ne vient jamais vous rendre visite ?

-Parce que je suis toute seule.

Auréa fronça les sourcils, surprise par cette réponse aussi abrupte.

-Où vit votre mari ?

-Je ne me suis jamais mariée.

-Où sont vos enfants ?

-Je n'ai pas d'enfant.

Auréa ne put cacher sa peine. Elle baissa la tête, le visage sombre.

-Vous savez, maman avait un mari avant et pourtant, il n'est pas resté avec nous. Du jour au lendemain, il est parti.

-Je sais. Ta maman m'en a parlé.

-C'est mon père.

-Je suis très triste pour vous deux.

-Je me dis que ce n'est pas si grave. On se débrouille bien sans lui.

-Tu te rappelles un peu de lui ?

-Non, pas du tout. J'étais encore toute petite quand il est parti... Et vos parents, où sont-ils ?

-Je ne les ai jamais connus.

-Et vos frères et sœurs ?

-Je suis fille unique. Enfin, je crois... je ne sais pas grand-chose sur mon passé.

-Moi, j'ai de la famille en Argentine, mais c'est très loin et surtout, c'est très cher pour aller les visiter. J'aimerais pourtant les connaître, car ici, en Belgique, il n'y a que maman et moi.

-J'aimerais aussi avoir une famille quelque part. C'est mon souhait le plus cher.

Auréa avança la main vers madame Edwige pour saisir la sienne timidement. Elle lui sourit sincèrement, cherchant à la consoler.

-Je ne suis peut-être pas de votre famille, mais je suis là ! Ça compte, n'est-ce pas ?

-Bien sûr que ça compte !

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Merci bcp pour votre lecture.

Le chapitre suivant arrive bientôt  et ce sera le pdv d'Aaron.