Chap 41 : pdv Edwige (passé)
-Madame Edwige ?
Auréa la fixa avec ce regard maladroit qui présageait une requête.
-Que veux-tu ?
La petite fille fit la moue, soudain mal à l'aise d'être percée à jour si facilement.
-Je voulais vous demander quelque chose, mais ... comment saviez-vous que ...
-Parce que je le sais, c'est tout.
Auréa ne put s'empêcher de glousser, intimidée et à la fois amusée par leur connivence qui devenait de plus en plus flagrante.
-Je commence à te connaître, tu sais.
- Cela veut dire que nous sommes de vraies amies ? demanda timidement la fillette.
-Je ne sais pas, Auréa, je ne sais pas. Que veux-tu me demander ?
-Dans quelques jours, je vais reprendre les cours avec mon professeur particulier ...
-Et ?
-Est-ce que je pourrais venir vous voir après les cours ?
Edwige la scruta avec surprise, totalement médusée que cette petite fille insiste pour passer son temps libre auprès d'elle.
-N'as-tu rien à faire de mieux ? Je ne suis qu'une vieille râleuse.
Auréa ne put s'empêcher de pouffer. Elle connaissait déjà la réponse à la question d'Edwige, mais le confesser n'était pas évident pour elle. C'était mettre des mots sur sa peine, c'était rendre réel ce qui la blessait. Sa solitude la pesait tellement que c'était compliqué d'en parler sans fondre en larmes.
-Non, je n'ai rien de mieux à faire après les cours.
Edwige la fixa, émue, mais à la fois elle essayait de rester déterminée à garder ses distances. Non, elle ne voulait pas s'attacher. Ce n'était pas du tout dans ses habitudes de se rapprocher de quelqu'un et encore moins d'un enfant.
Pourtant, Auréa était devenue indispensable à sa survie. Elle venait de le réaliser.
-Si ta maman est d'accord, tu peux venir quand tu le souhaites.
-C'est vrai ? hallucina Auréa.
-Pourquoi es-tu si surprise par ma réponse ?
-Je pensais ... je pensais que vous seriez contente de vous débarrasser de moi après les congés scolaires.
Edwige ne put s'empêcher de rire. Cette fillette était tellement attendrissante. Sa sincérité et sa spontanéité étaient bouleversantes.
-Pourquoi souriez-vous ? demanda Auréa avec curiosité.
-Moi qui pensais que tu ne voudrais plus jamais me revoir.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top