Edwige ne souriait jamais, elle ne pleurait pas non plus.

À quoi bon ?

Elle avait oublié depuis longtemps ce que c'était que de ressentir de la joie.

En fait, elle était exaspérée d'attendre le bonheur sans jamais le voir venir. Elle avait alors décidé de laisser ses sentiments au placard afin de ne plus être déçue.

Elle avait souvent l'impression que la vie ne lui avait jamais tendu la main, détestable sensation que celle-ci lui avait tourné le dos, que l'humanité tout entière ne se préoccupait pas de son sort.

Edwige était lasse d'espérer, excédée de patienter, désenchantée par tout ce qui ne se réalisait pas et qui lui rappelaient que vieillir, c'était vraiment injuste et que c'était bien trop souvent attendre que tout cela cesse enfin. Elle avait toujours pensé à tort que vieillir ce n'était pas pour elle, que c'était seulement pour les autres.

Peut-être avait-elle espéré faire exception à la règle, mais cela ne marchait pas comme ça.

Les rides et les courbatures l'avaient rattrapée et le constat était encore plus accablant lorsque vous cherchiez à l'éluder.

À cet instant précis de sa vie, elle venait de comprendre un point crucial ; il ne fallait jamais chercher à fuir quelque chose auquel il était impensable d'échapper. Cela finissait toujours par vous rattraper.

Alors, comme elle l'avait toujours fait, elle avait continué sa route en râlant et en maudissant la terre entière.

Peut-être espérait-elle secrètement un dernier rebondissement inattendu ?

Peut-être poursuivait-elle sa course tout en se disant que, parfois, c'était lors des derniers kilomètres que tout pouvait s'illuminer ?

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D'après vous, qui est Edwige par rapport à Auréa ?

Merci beaucoup pour votre lecture.