-Je pense que vous n'avez pas vraiment saisi mes propos, madame Gomez.

- ...

-Votre enfant ne marchera jamais, madame. 

Un silence pesant régnait dans le cabinet du spécialiste. La maman face à lui le fixait avec deux grands yeux sombres qui ne réagissaient plus à ses explications.

-Je suis vraiment désolé, madame.

Son petit enfant installé sur ses genoux jouait avec une poupée colorée, totalement isolé du monde extérieur. Aucune détresse ne pouvait l'atteindre, aucun mal ne pouvait lui ôter son envie de s'amuser. Le visage serein d'Auréa soulagea un instant sa mère désemparée.

-Est-ce que vous m'avez bien compris, madame ?

Lana hocha la tête automatiquement, juste par politesse. Comment concevoir ce qu'il lui était impossible d'accepter à cet instant ?

Non, elle ne pouvait pas imaginer tout ce que cela impliquerait pour leur futur. Elle ne comprenait rien à rien mais ça, elle s'abstint de le révéler au médecin assis de l'autre côté du grand bureau.

Elle chercha instinctivement la main de sa petite pour la serrer fort entre ses doigts. La douceur de sa peau la rassura quelque peu et l'aida à réaliser qu'elle ne rêvait pas, que tout cela ne sortait pas d'un sordide cauchemar.

C'était bien de son enfant qu'on discutait dans ce cabinet aseptisé.

Le médecin continua à lui parler, lui donnant toutes sortes d'explications savantes qu'elle ne saisissait pas totalement.

Elle entendit vaguement parler d'examens et de spécialistes à rencontrer, de rendez-vous importants à honorer, mais elle n'écoutait rien.

Il n'y avait plus que sa respiration saccadée et rapide qui emplissait sa poitrine, contraste déroutant par rapport au souffle calme d'Auréa.

L'enfant tourna subitement les yeux vers sa mère, instinctivement.

Il n'y avait pas besoin de mots pour détecter le malheur.

Il n'y avait pas besoin de mots pour ressentir la détresse.

Auréa se mit à pleurer.

*****

Bientôt le pdv d'Aaron !!!

Merci d'avance pour votre lecture.