Chap 28 : pdv Lana (passé)

   Lorsqu'Auréa naquit, ce fut un cadeau inestimable pour Lana.

Elle l'avait aimée au premier regard, sans calculer, sans rien demander en retour. Ce fut instantanément de l'amour sincère et désintéressé. Ce sentiment puissant lui permit de surmonter les pires épreuves à venir.

Quelques mois suffirent pour comprendre qu'Auréa ne serait pas comme les autres petites filles de son âge. L'enfant ne marcherait pas, elle serait différente, totalement dépendante sur le plan physique. Auréa aurait besoin de l'assistance de ses parents. Ce magnifique enfant calme et souriant avait un handicap. 

Son père ne lui porta pas secours bien longtemps. La petite le côtoya à peine quelques mois. À ce jour, elle ne se rappelle même pas de lui, pas un seul souvenir en sa compagnie.

Juste son absence.

Celui-ci préféra prendre la fuite, horrifié par de si lourdes responsabilités, tétanisé par l'inconnu et surtout par le fait que son enfant ne serait jamais « normal ». Il ne pouvait pas concevoir cette fatalité. Il ne pouvait pas accepter que la vie tournât comme cela pour eux, d'un seul coup. 

L'égoïsme fut plus fort que l'amour.

Abandonnée par son mari, Lana se retrouva seule pour élever sa petite fille. La différence de son enfant ne la rebutait pas. Bien au contraire, elle l'aimait encore plus. Le courage et la maturité de sa fillette lui inspiraient l'envie de se battre. La peur, l'incertitude et la solitude ne les sépareraient jamais. Elles seraient plus fortes que tout cela.

Lana avait tout de suite su voir au-delà du malheur pour ne pas sombrer.

Leur tandem insolite n'attirait pourtant pas les foules. Lana l'avait remarqué avec les années. La singularité dérangeait, indisposait. Ces réactions insensées blessaient Lana, mais elle avait vite compris qu'il ne fallait pas perdre son temps à les comprendre, à vouloir leur donner un sens.

Elle avait appris tant bien que mal à les ignorer.

Quelquefois, Lana se sentait très seule. Elle avait soudain envie de fondre en larmes. L'avenir incertain lui faisait peur. De ce fait, elle préférait ne pas y penser, ignorer ses inquiétudes et avancer sans savoir où aller.

Heureusement, les ténèbres se dissipaient d'un seul coup lorsque Lana surprenait sa fille rire spontanément, un rire sonore et mélodieux.

Les autres n'étaient pas parvenus à lui voler son sourire. 

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