Chap 21 : pdv Auréa (présent)
Edwige m'avait mise en garde ce matin-là lorsque je lui avais raconté qu'Aaron m'attendrait dans la cour, pour mon premier jour d'école. En fait, elle m'avait avoué qu'elle n'y croyait pas trop. Elle avait directement mis en doute la promesse de mon nouveau voisin.
-S'il n'est pas là, ne le prends pas mal.
-Il sera là!
-Ne le laisse pas gâcher ton premier jour, dit-elle, le visage sévère, déjà prête à venir lui régler son compte.
Je devinai qu'elle se méfiait de lui. Je ne savais pas trop pourquoi, mais en tout cas, elle me conseillait de rester sur mes gardes, de garder mes distances.
-Il sera là, j'en suis sûre ! dis-je avec conviction.
Au fond, cela m'avait énervée qu'elle gâche ce moment. J'étais heureuse et très impatiente. Je rêvais de le voir m'attendre. J'espérais qu'il tienne sa promesse. C'était ça le plus important. Le reste ne comptait plus vraiment. Ma nouvelle école, ma nouvelle classe m'indifféraient d'un seul coup. Je n'avais plus peur de rien.
S'il tenait sa promesse, cela voulait dire que mon arrivée ici serait positive. C'était comme une lueur d'espoir. Peut-être qu'enfin les choses s'arrangeraient pour moi.
Je venais de débarquer dans cette ville et grâce à lui, j'avais un ami. Je n'étais plus seule alors que c'était ma plus grande crainte, d'être isolée. Rester seule toute ma vie. Ne jamais être acceptée nulle part. Ne jamais être aimée par personne.
J'avoue que j'étais prête à tout pour me faire des amis. C'était mon souhait le plus cher. Je ne m'attendais pas à m'entendre si vite avec ce garçon, mais cela m'était bien égal. Garçon ou fille, c'était du pareil au même, non ?
Maman m'avait pourtant expliqué qu'à mon âge, une amitié fille-garçon n'était pas anodine, mais cela me fit bien rire. Parfois, cela pouvait devenir ambigu, m'avait-elle expliqué. Je n'avais pas pris ses paroles au sérieux, car cela ne me concernait pas. Nous avions déjà discuté de tout ça des tonnes de fois. Je savais bien que c'était peine perdue pour moi. Ces conseils n'étaient pas pour moi. Mon handicap n'attirait pas les garçons.
Je fus interloquée lorsque je vis Aaron m'attendre sous la pluie ce jour-là. Ce fut un tourbillon d'émotions qui me transporta lorsque je le reconnus.
Qui tomberait amoureux de moi ? Qui me trouverait jolie ?
Aaron ?!
Impossible.
Je ne pouvais qu'être la bonne copine. Rien de plus, non ?
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