Chap 14 : pdv Aaron (présent)
Le lendemain matin, je restai planté devant l'école sous une pluie battante. C'était le premier jour d'école d'Auréa et je lui avais promis d'être là pour elle. Je voulais tenir ma promesse. J'avais toujours été comme ça avec mes amis. Je ne faisais jamais les choses à moitié. C'était tout ou rien avec moi.
Pourtant, Sibylle m'avait appelée plusieurs fois depuis le bâtiment. Perplexe, elle se demandait qui j'attendais sous la pluie. Elle était restée derrière la vitre et me regardait attendre comme un idiot sous le déluge. Elle fulminait. D'habitude, c'était elle que j'attendais, c'était elle qui comptait. Mais là, je l'avais à peine regardée.
En fait, je réalisai brutalement qu'elle ne m'avait jamais intéressée. Certes, Sibylle était magnifique. Mais elle n'était pas marrante ni intéressante. Je la trouvais soudain tellement moins intelligente et moins mystérieuse qu'Auréa.
Dépité, Son Goku resta à mes côtés en tirant la tête, il n'aimait pas la pluie et encore moins être trempé de la tête aux pieds alors qu'il était déjà venu jusqu'ici par ses propres moyens. Il en avait marre d'être mouillé et marre d'attendre comme un débile sans comprendre pourquoi.
C'était qui cette fameuse Auréa ? Qu'est-ce qu'elle avait de plus que les autres filles de l'école ? Pourquoi en faire toute une histoire ?
Sibylle lui était déjà tombée dessus tout à l'heure et lui avait posé tout un tas de questions.
Qu'est-ce qu'il fabriquait, Aaron ? Qui attendait-il sous la pluie ? Pourquoi était-il si étrange depuis quelques jours ?
Son Goku n'avait pas su répondre à Sibylle qui était devenue comme hystérique. Au fond, il était tout aussi largué qu'elle.
-Moi, je n'ai pas mes parents qui me conduisent à l'école le matin. Je dois venir tout seul de Bruxelles sous ce temps pourri. Tu crois vraiment que j'ai envie d'attendre ta nouvelle voisine sous la pluie ?
-Tu n'es pas obligé d'attendre avec moi.
-Sympa ! Dis-moi tout de suite que je dérange !
-Je lui ai promis, c'est tout. Une promesse est une promesse.
-Tu as craqué pour elle ou quoi ? On dirait qu'il n'y a plus qu'elle qui compte depuis son déménagement.
-Mais non. Rien à voir. C'est une amie, c'est tout. Je ferais la même chose pour toi.
-Oui d'accord, mais moi, tu me connais depuis des années. Elle, seulement depuis quelques jours. Ce n'est pas comparable.
-Ça change rien. Faut bien qu'une amitié commence un jour.
-Elle doit être vraiment canon, cette fille.
-Arrête de dire n'importe quoi. C'est tellement pas ton genre.
Mon ami ne pouvait pas imaginer qui était Auréa. Il ne pouvait pas deviner à quel point elle était devenue unique à mes yeux.
Et là, je ne parlais pas de physique. Cette fille n'avait rien à voir avec Sibylle. Je parlais d'âme, de connexion humaine, je parlais de quelque chose de beaucoup plus profond.
Non, elle n'était pas canon, mais qu'est-ce que ça changeait ? Ce n'était pas ça l'important. Je venais de le comprendre.
Enfin, Auréa apparut, tout apprêtée, le visage sérieux.
Elle était stressée, bien trop anxieuse pour sourire naturellement et pour se détendre. Mais quand elle me vit, son sourire se métamorphosa. Elle n'en revenait pas de me voir l'attendre sous la pluie.
J'étais trempé, mais cela m'était complètement égal. Elle constata avec étonnement que j'avais tenu ma promesse. Je ne l'avais pas laissée tomber.
-C'est elle ? demanda Son Goku, comme hébété.
Il la fixa, bouche bée, totalement scotché sur place.
-Oui, c'est elle.
Je m'élançai vers ma voisine, sous la pluie battante. Malgré ma capuche sur la tête, elle m'avait reconnu en une seconde. Je la trouvai enjouée et spontanée comme elle l'était depuis le premier jour où je lui avais adressé la parole.
Son Goku resta immobile sous l'averse :
-J'hallucine ou ta nouvelle voisine est en fauteuil roulant ?!
Oui, Auréa était bien en fauteuil roulant, mais cela m'était complètement égal. J'oubliai aussitôt que toute la cour de l'école allait nous dévisager, nous épier, peut-être même se moquer de nous.
Je ne vis que son sourire et sa joie de me revoir.
Il n'y avait qu'Auréa qui comptait à cet instant. Je voulais que ce premier jour d'école soit le plus beau de toute sa vie.
J'avais tenu ma promesse.
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