16
Depuis environ dix minutes, je suis réveillé et j'entend des voix hurler dans toutes la maisons. Je distingue des bruits de pas et ceux de meubles que l'on déplace.
Je ne sais pas ce qui ce passe et je n'ose sortir de ma chambre. Ces grosses voix, parlant espagnol, ne m'inspirent pas confiance. De plus je ne sais même à qui elles appartiennent et ça m'effraie davantage. Seuls Felipe et moi sommes censé être à la maison, donc ces gens n'ont rien à faire ici.
J'en vient à penser que ça pourrai être un cambriolage mais je ne pense pas que des cambrioleurs seraient assez bête pour faire autant de bruit.
J'espère que Felipe sait ce qu'il se passe. C'est sa maison, il devrait le savoir.
Me faufilant hors de mon lit, j'entend un énorme "boum". Comme si un lourd objet était tombé au sol. Des insultes espagnols fusent ensuite. Qu'est ce qui se passe putain?
Je me décide à aller voir Felipe dans sa chambre. Ne voulant pas passer par le couloir, je passe par le dressing. Et arrivé dans celui-ci, je suis surprise de voir qu'il est complètement vide. Il n'y a plus rien. Mes vêtements et ceux de Felipe ont tous disparus. Tout comme nos chaussures et nos accessoires.
Je comprend encore moins rien à cette histoire.
J'ouvre la porte menant à sa chambre et y pénètre. Les stores de sa baie virée, laissent filtrer quelques rayons de soleil. Grâce à eux, je parvient à voir qu'il n'y a personne dans la chambre. Le lit de Felipe est vide, ses dras sont défait.
L'horloge accroché sur son mur m'indique qu'il est seulement huit heures. En général, il n'est jamais levé avant dix heures...c'est bizarre.
Je regarde dans sa salle de bain pour voir si il s'y trouve, mais elle aussi est vide.
Je retourne dans ma chambre et enfile un jogging sur mon short de pyjama. Je sort discrètement de ma chambre. Il faut que je retrouve Felipe.
Le couloir de l'étage est vide, mais j'entend toujours ces grosses voix. Je me rapproche des escaliers, et me penche sur la rambarde pour observer ce qui se passe en bas. Je suis surprise de voir que le salon est complément vide. Plus de canapé, plus de télé et plus aucun autre meubles. Il reste seulement ses murs blancs.
D'où je suis, je peut voir hommes plutôt baraqué faire des aller retours entre la porte principale et les pièces de la maison.
Je reconnais un des amis de Felipe, que je vois souvent à la maison. Il pose un regard sur moi, mais finit très vite par baisser les yeux. Et soudainement on pose une main sur mon épaule, m'arrachant un cris de surprise. Je me crispe et commence à paniquer bêtement mais je me calme en reconnaissant le parfum de Felipe. Je me retourne vers lui et l'interroge du regard.
_ Il se passe quoi Felipe? Pourquoi le salon est vide et pourquoi tout ces hommes sont là?
_ On s'en vas querida, dit-il calmement. Prépare toi et retrouve moi dans mon bureau.
Il ne me dit rien d'autre et part dans sa chambre sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit. On s'en va où ? On déménage, mais pourquoi? Je suis totalement perdu. Mais je ne me pose pas plus de question et retourne dans ma chambre.
J'aurai tout donné pour être loin de Felipe et de cette maison. Maintenant, je sais que je serais loin de cette maison, mais malheureusement Felipe serait toujours près de moi...
Sur un petit meuble, près de mon lit, j'aperçois une pile de vêtement. On a du les mettre ici après avoir récupéré mes autre vêtements. Pourtant je n'ai rien entendu durant mon sommeil, et j'ai le sommeil très léger. Il suffit que quelqu'un éternue pour que je me réveille.
Je m'approche du meuble et attrape les vêtements. Il s'agit simplement d'une robe, d'une veste et de sous-vêtements. Il y a aussi une paire de sandales que j'enfilerai après. Je m'enferme dans la salle de bain et file directement sous la douche après m'être déshabiller.
Je constate qu'à part mon gel douche, du dentifrice et ma crème, il n'y a plus rien sur les meubles.
Une fois habillé et de retour dans ma chambre, je soupire en voyant que la coiffeuse à été vidé. Pour le maquillage, je m'en fou un peu, c'est mes cheveux le problèmes. Sans peigne ou brosse et sans les hydrater, c'est la merde. Heureusement, que je retrouve un foulard sur mon fauteuil. Je l'attache autour de ma tête puis me regarde à travers mon miroir.
La robe qu'on a laissé est plutôt courte. Je suis sur que c'est felipe! Mais elle n'est pas pour autant vulgaire. Elle part en évasé au niveau de la taille, ce qui est plutôt jolie.
En six mois, j'ai perdu plusieurs kilos et c'est assez flagrant. Mon ventre est plat, mes bras sont fermes et mes cuisse plus fine. Je n'ai pas pour autant perdu mes formes. Si je n'avais pas toutes ces marques par la faire de Felipe, j'aurai pu aimer mon corps.
Depuis deux jours, je n'ai reçu aucun coups de la part de Felipe mais les marques de ces anciens coups sont toujours visiblent. Et certaines me resterons à vie. Malgré tout, je suis bien contente que ce soit de petites marques. De plus la majorité d'elles se trouvent sur mon dos ou mon torse donc personne ne peut les voir. Mon visage est la seule partit de mon corps indemne. A part des gifles, Felipe ne lui inflige rien. Il tient a ce que mon visage reste "el más perfecto", comme il a si bien l'habitude de le dire.
Je reconnais que c'est plutôt flatteur qu'un aussi bel homme que Felipe me complimente, mais j'ai du mal à accepter ses compléments. Je n'en veut pas d'ailleurs.
Je finit par détourner mon regard du miroir et par enfiler mes chaussures. Je sort ensuite de ma chambre et je suis accueilli par un silence de mort dans le couloir. Les voix et les bruits que je distribuaient il y a plusieurs minutes, se sont évaporé. Je ne m'attarde pas plus sur ce détail et me plante face à la porte du bureau de Felipe.
En temps normal je ne suis pas autorisé à y pernetter. C'est l'une des pièces dans lesquelles Felipe m'interdit de mettre les pieds. Mais bien-sûr, je les déjà fait. En six mois, j'ai eu le temps de m'ennuyer et de fouiner dans ses affaires.
La dernière fois que j'y suis rentré, des tas de dossiers étaient entassé sur toutes la longueur du bureau de marbre. Cependant aujourd'hui il n'y a plus rien dessus.
Felipe est installé sur le fauteul, derrière son bureau et pianote sur son téléphone. Il m'a l'air nerveux, ce qui n'est pas dans ses habitudes. En général, il détient toujours le pouvoir et c'est plutôt lui qui rend les gens nerveux. Il finit par lever la tete vers moi et me sourit.
_ C'est jolie le truc que tu as autour de la tête.
Ça s'appelle un foulard, imbécile!
Je le remercie puis il tappote ses cuisse, m'invitant à y prendre place. À contre coeur, je m'avance vers lui et m'installe sur ses genoux.
Il m'embrasse sur le cou puis pivote ma tête pour que je puisse le regarder. Il plante son regard dans le mien et aborde un air sérieux.
_ Bon, commence-t-il, je préfère y aller franco. Je sais que tu a capté que je ne suis pas qu'un simple entrepreneur..
Je manque de m'étouffer avec ma salive. Il n'était pas censé savoir que j'étais au courant.
En fouillant dans son bureau, j'ai découvert que Felipe n'est pas ce qu'il prétend être. Enfin si, il est bien entrepreneur dans le bâtiment, mais à côté de ça j'ai comprit qu'il trame aussi dans le blanchiment d'argent.
Vous voyez les tas de billets que j'ai découvert dans la buanderie? Et bien les fameux "associés" de Felipe l'aident à cacher la provenance de cet argent en le blanchissant.
Deux d'entre eux, sont banquier dans de grosses banque. C'est donc grâce à eux que Felipe peut verser une partie de l'argent dans différents comptes bancaires lui appartenant, sans eveuller dd soupçons.
Une autre partit de cet argent est mélangé aux recettes des affaires légales de felipe, telle sa chaîne d'hôtel ou encore à celles de petits commerces lui appartenant.
Et une dernière partie est utilisé pour l'acquisition de biens. Les tableaux et bijoux que j'ai découvert en font partit. Felipe les achète avec de l'argent cash et si je ne me trompe pas, ses associés les revendent et l'argent qui apparaît sur les comptes de Felipe paraît ainsi propre.
Au début, je ne comprenais pas pourquoi Felipe faisait tout ça, mais en réfléchissant bien je me suis dit que si Felipe allait plusieurs fois par mois dans une banque, déposer des milliers d'euros dans son compte, on se posera des tas questions...
Dans les documents que j'ai trouvé, ont parlait de différentes monnaies: des euros, des dollars et des pesos. Je ne saurai vous dire le montant de toute cet argent mais je sais que Felipe n'exerce pas cette activité seulement à Cuba.
Après je ne sais pas de quel autre affaire provient toute cet argent. Mais, il m'a quand même fallut plusieurs heures pour lire tout les documents que j'ai trouvé dans son bureau et passer mes soirées à écouter secrètement les reunions de Felipe afin de comprendre toute cette histoire.
Je me maudis de ne pas avoir été discrète. Je ne lui ai jamais fait aucunes remarque sur mes trouvailles et je pensais qu'il n'en saura rien, mais je me suis trompé...et j'ai bien peur qu'il me punisse pour avoir fouiner dans ses affaires?
_ Désolé, dis-je panniqué. Ne me punit pas pour ça s'il te plait Felipe! J'ai..je
D'un signe de main, il m'ordonne de me taire. Chose que je fait immédiatement. Il ne m'a pas l'air énervé et ça me rassure beaucoup.
_ Tu n'as pas à t'excuser pour ça querida. Si tu n'avait rien découvert, j'aurais commencé à douter de tes capacités mentales.
Un petit sourire s'affiche sur ses lèvres.
_ La prochaine fois que tu fouille dans mes affaires essaye au moins de les laisser tels qu'il étaient.
Pourtant j'étais persuadé d'avoir remit de l'ordre à chaque documents. En plus ça date de plusieurs semaines. Il le savait depuis tout ce temps, mais il ne m'a rien fait pour ça...
_ Si jamais tu recommence, je ne serais pas aussi gentil que cette fois-ci querida.
Il termine sa phrase en me lançant un regard d'avertissement. Je detourne le regard et change de convertation .
_ Et pourquoi nous devons partir?
_ C'est là que je veut en venir. J'ai appris que depuis quelques temps la policia m'a à l'oeil et qu'elle cherche à avoir un mandat de perquisition pour la casa. Je préfère ne prendre aucun risque et partir avant que cela ne se produise.
J'aurais kiffait que la police débarque à l'improviste et qu'elle tombe sur tout l'argent de la buanderie. Felipe s'en serais pas sortit, ça c'est sur. Et pour l'enfoncer encore plus j'aurais avoué tout ce qu'il me fait. Felipe enfermé derrière des barreaux, ce serait mon plus grand rêve. Mais si il a des contacts dans la police, il aurai toujours un coup d'avance sur elle.
_ Ah et où on va? finis-je par lui demander.
_ J'ai plusieurs autre propriétés et on serait plus en sécurité dans l'une d'entre elles.
Je me contente de hocher la tête.
_ Je préfère te prévenir que nous serons pas seuls, annonce-t-il.
Et c'est là il me sort qu'on va rejoindre sa femme et ses six gosses. Jamais je n'ai cherché à lui demander si il est marié parce que pour moi c'était insensé. Mais monsieur ne peut avoir d'enfant, c'est donc impossible. Enfin pour les six gosses.
Je ne lui demande pas avec qui nous allons vivre. Je m'en fou. Mais il est vrai que ça me rassure de savoir qu'il y aurait d'autres personnes dans cette maison. Plus nous serons entouré, moins Felipe me fera de mal. Du moins je l'espère.
¤
La maison n'est pas totalement vide. Les hommes que Felipe a engagé ont seulement saisit les meubles les plus luxueux. Seuls nos chambres et la cuisine ont gardé tout leurs mobilier. Nos vêtements et tout le reste sont déjà en route pour la nouvelle maison.
Je me trouve au pas de la porte et j'observe Felipe verser de l'essence sur le sol du salon puis sur ses rideaux.
Lorsqu'il m'a annoncé qu'il comptait brûler la maison j'étais pas prête. Si il ne veut pas que la police trouve quoi que ce soit, il a juste à déplacer ce qu'il ne veut pas qu'elle trouve. Ce n'est pas la peine de tout brûlé. Une maison comme la sienne ne coûte pas un euros. Mais bon, monsieur est millionnaire et une maison en moins ne changera rien à sa vie.
Il m'a confié plusieurs grosses caisses et sacs que j'ai du ranger dans sa jeep. Elles contiennent les tableaux et bijoux que Felipe conserve dans sa buanderie. Il m'y a emmené et m'a contraint de tout déplacer avec délicatesse jusque sa voiture. J'ai du faire une dizaine d'aller retour et je ne plaisante pas. J'ai du me battre pour que tout rentre sans ne rien abîmer.
Et quand il m'a confié ses clés de voiture, je me suis maudis de ne pas savoir conduire. J'aurai pu prendre la fuite avec et lui priver de ses biens.
Felipe sort un zippo (briquet) de sa poche arrière et l'allume. Il le jette sur les rideau du salon et ces derniers prennent immédiatement feu. Je regarde les flammes se répandre sur les fenêtres et les murs lorsque Felipe m'attrape la main.
_ Tu veut brûler vive ou quoi?
Il me fait sortir de la maison et nous entendons un craquement. Avant de prendre place sur le siège passager de la voiture de Felipe, je regarde une nouvelle fois la maison. Les flammes ont déjà atteint l'étage et de la fumé s'échappe de quelques fenêtres.
En voyant cette maison, dans lequel j'ai vécu presque sept mois de souffrance, brûler, je ne ressent rien. Ca ne me procure aucune joie. Pourtant ça devrai être le cas non? Ça devrai marquer la fin de tout cet enfer, non?
Pourtant, je sais tres bien que je ne serais jamais en paix où que j'aille, tant qu'il y aurait Felipe.
A suivre...
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