15
_ Tu ne t'éloigne pas trop.
J'hoche la tête et cours me jetter à l'eau. J'entend le rire de Felipe mais n'y prête pas attention. Le soleil est à son point fixe et l'eau est plutôt chaude. Je m'allonge sur le dos et me laisse guider par le courant.
Nous voilà en été, en plein mois de juillet. Six mois et demie... Voilà près de sept mois qu'on m'a enlevé de mes proches et que je vis avec Felipe.
Je ferme les yeux et savoure cet instant de liberté loin de lui. Les vagues, me procurent la sensation d'un message très agréable.
Je n'ai pas mit les pieds dehors depuis six mois. Felipe m'a gardé enfermé tout ce temps. Jamais, je ne suis resté enfermé sans sortir aussi longtemps et j'ai eu du mal à m'y faire.
Son comportement envers moi ne s'est pas amélioré. Et je doute que cela se produise un jour.
Mais je préfère ne pas y penser.
Alors que je me laisse toujours porter par le courant, on m'agripe le pied gauche. Par réflexe, je tente de le libérer puis ouvre les yeux. Je soupire en constatant qu'il s'agit simplement Felipe.
Même deux minutes sans lui, c'est impossible!
_ Je t'ai dit de ne pas t'éloigner querida!
Son ton est très ferme mais à son regard, je vois qu'il n'est pas énervé. Je me relève et regarde autour de moi. Je constate que nous sommes assez loin de la maison, j'ai même du mal à la distinguer.
_ Désolé Felipe, dis-je d'une petite vois. Je recommencerai plus jamais.
_ C'est rien, me sourit-il.
Il reste planté devant moi à me sourire sans rien dire. Je ne peut m'empêcher de le regarder et de me noyer dans ses yeux. Comment une personne aussi belle que lui peut-elle être un tel monstre? Felipe aurait pu être l'homme idéal pour n'importe quelle femme, s'il n'était pas aussi méchant, aussi taré, aussi sadique...s'il n'était pas lui tout simplement.
Et c'est bien dommage.
D'un mouvement brusque, il rapproche mon corps du sien et capture mes lèvres des siennes. Je ne ressent rien, mis à part du dégoût. Je reconnaîs qu'au début, lorsqu'il était proche de moi, ma respiration s'accelerait et je devenais nerveuse. Comment ne pas l'être devant un homme comme lui? Mais aujourd'hui, tout ça est finit. Ma haine envers lui s'accroît de jour en jour.
Felipe commence à aventurer ses mains sur mon corps et je pris pour qu'il s'arrête là. Je regrette que le coin de plage où nous nous trouvons soit privée. Il n'aurai sûrement pas posé les mains sur moi si nous étions entouré de gens. Malheureusement, il n'y a que lui et moi et même si nous nous trouvons dans la mer, ce n'est pas ça qui va l'arrêter.
¤
_ Inutile de préparer à manger querida, je vais commander des pizza, m'annonce Felipe.
Je hoche la tête et range les ingrédients que j'ai sortit. Il m'attire avec lui au salon et m'installe à ses côté pour que nous regardons un film. Depuis quelques temps, il m'autorise à regarder la télé mais à vrai dire, je n'ai pas trop la tête à ça.
Le film a débuté depuis plusieurs minutes et je n'en ai pas suivit une miette. Je suis bien trop occupé à le lamenter mentalement. Les mains de Felipe agripe ma taille et sa tête repose sur mon épaule. De temps en temps il me fait de petits bisou sur le cou. Dégoutant!
Je sais que ce "moment de tendresse " ne va pas durer. Il n'est jamais rassasié et bientôt il me retirerai mes vêtements. Je me demande même comment il faisait pour se retenir lors des premiers jours, lorsqu'il ne me touchait pas... J'envie cette époque. Celle où Felipe était adorable avec moi. Celle où il ne levait pas la main sur moi et où il prenait soin de moi.
Si je n'avais pas tenté de fuir, nous en serons pas arrivé là...
Quelqu'un sonne à la porte, m'arrachant de mes pensées. Felipe me repousse légèrement et se dirige vers elle.
Il y reste longtemps et à cause de la télé, je n'entend pas avec qui il parle. Il finit par revenir au salon quelques minutes plus tard avec deux cartons de pizzas à la main, mais aussi avec Walid. Vous savez le maghrébin à l'accent marseillais? Même il travail avec Felipe et ses associés.
Je me demande ce qu'il fait ici. Mais je n'ai pas le temps de me poser plus de question que Felipe me congédie dans ma chambre, comme une malpropre.
Je remarque le regard que me lance Walid. Encore une fois, il a pitié de moi. À force de venir à la maison, il a comprit que je n'était pas celle que Felipe prétend, c'est à dire sa copine.
Walid est le seul de ses associés à l'avoir compris et il ne cesse de me lancer des regard peiné. Ce qui m'énerve fortement.
Une fois dans ma chambre, je me jette sur mon lit et attrape le livre posé sur la table de nuit. C'est un exemplaire en espagnol, de toute façon il n'y a que ça ici, et je n'ai pas trop de mal à le comprendre.
Je ne parviens pas à me concentrer sur les lignes de mon livre car j'ai faim. Si je descend, Felipe va s'énerver contre moi. Il déteste que je rode autour de lui lorsqu'il me demande explicitement de rester à la haut.
D'ailleurs il a raison de ne pas vouloir que je rode autour de lui lorsqu'il est avec ses associés car en laisser traîner mes oreilles, j'ai appris beaucoup de choses sur son soi-disant metier.
Dès que je le peut, j'écoute vaguement leur conversation et à chaque fois ils parlent d'argent. Bon vous allez me dire qu'il est normal qu'un entrepreneur parle d'argent avec son équipe... Mais d'après ce que j'ai compris, l'argent dont ils parlent provient d'une affaire en dehors que celle que Felipe gère. C'est sûrement les tas de billets que j'ai trouvé dans la buanderie.
J'y suis retourné quelques fois et j'ai pu constater qu'en début de semaine les mallettes sont remplit de billets, mais qu'en fin de semaine elles ne contiennent plus rien. Felipe trame quelque chose et même si je dit que ça m'est égal, au fond je veut savoir ce dont il s'agit.
On donne deux légers coups à ma porte. Ça ne doit pas être Felipe, il ne toque jamais. Méfiante, je me lève de mon lit pour aller ouvrir la porte. La première chose que je vois, sont des parts de pizza posé sur une assiette. Je remonte mon regard vers la personne tenant cette assiette et tombe sur les yeux noisettes de Walid.
Je suis surprise de le voir. Que me veut-il?
Il me donne l'assiette et tente de pénétrer dans ma chambre mais je l'en empêche et calque la porte.
_ Merci pour les pizzas, dis-je assez fort en me dirigeant vers mon lit.
Je ne voulais pas paraître mal polie, mais je ne le connais pas. Je ne vais pas le laisser entrer dans ma chambre quand même. Il y a déjà Felipe qui me fait souffrir et je ne veut pas qu'un autre homme s'y mette.
La porte de ma chambre s'ouvre à et Walid s'y glisse lentement sans que je ne lui ait donné mon consentement. Je lute pour avalé ce qui se trouve dans ma bouche et me fige. Son regard est neutre et il n'indique en aucun cas qu'il me veut du mal, mais je ne peut pas avoir confiance en lui.
_ Sort ou je cris! Dis-je fermement. Tu sait ce que Felipe te fera s'il te trouve ici? Je pourrai lui dire que tu m'a fait mal, que...
_ Tait toi Syra! me coupe-t-il.
Il marche d'un pas lent et s'installe sur le canapé à ma gauche. Je m'éloigne le plus de lui et tente de camoufler ma peur.
_ Je...je sais ce que Felipe te fait vivre, reprend-t-il à vive allure.
Je ne m'étonne pas qu'il sache mon prénom. Felipe la prononcé maintes et maintes fois en sa présence. Mais qu'il sache ce que je vie, ça j'en doute. Il doit complément être à côté de la plaque. Certes il sait que je ne suis pas la copine de Felipe mais il ne peut pas savoir le reste.
_ Tu sait rien du tout! Et il ne me fait rien vivre du tout! C'est...c'est mon copain!
Je peut paraître pitoyable à mentir ainsi mais Felipe m'a fortement interdit de révéler ma situation à quiconque et je ne tient pas à attirer ses foudres.
Walid me fixe silencieusement. À son regard, je vois qu'il ne me crois pas. Il soupire et me fixe longuement.
_ Il te frappe, dit-il soudainement. Il te brutalise.
Il marque une pause et semble gêné. Pas plus que moi en tout cas.
_ Il te viole, reprend-t-il tristement. Tout ça je le sais. Je...Je suis désolé pour toi.
J'en reste bouche bée. Comment a-t-il pu comprendre ça? Felipe veille à ne jamais rien me faire sous les yeux de quiconque. Mais une scène me reveint a l'esprit. Celle ou Felipe m'a traîné par les cheveux dans la cuisine et que Walid l'a découvert en train de me frapper. Il a directement du comprendre...
Cependant la pitié que je lit sur son visage m'énerve . Je n'aime pas attirer la pitié des gens!
_ Je veut pas te paraître ingrate, mais au lieu d'avoir pitié de moi sort moi d'ici. C'est bien beau d'être attristé par ma situation, agis! Sinon tu peut partir. Ta pitié ne vas rien m'apporter.
Il cesse de me regarder et s'enfonce dans le fauteuil.
_ Je sais, soupire-t-il. Sache que t'es pas toute seule et que je vais te sortir d'ici. Il me faut seulement du temps. En attendant fait comme si de rien était et survit.
Il se lève et se dirige vers la porte. Alors qu'il attrape la poignée, il pivote en ma direction et me regarde.
_ J'attend les indications de Moussa et j'agirais Syra.
Avant que je ne dise quoi que ce soit, il se glisse hors de ma chambre me laissant sans voix.
C'est Moussa qui l'a envoyé? J'en doute fort! J'ai envie de rire. Si je suis ici, c'est de sa faute et je ne pense pas qu'il serait assez bête pour me sauver après six mois, parce que je le tuerais. Littéralement! Ce serait un homme mort! Durant ces six mois, j'ai appris à le détester! Il ferai mieux de ne jamais être sur mon chemin. C'est juste un conseil.
Je ne sais pas si je doit avoir confiance en Walid ou non. Mais pour l'instant ce n'est pas le cas. Je n'accorderai plus jamais aussi facilement ma confiance. Il est possible que Moussa l'ai envoyé pour me faire encore plus de mal ou qu'il se fou simplement de ma gueule. S'il voulait vraiment me sortir de là, il l'aurait fait depuis bien longtemps, non?
Je ne me fait pas de faux espoirs. J'attend seulement de voir si Walid va tenir sa promesse et me sortir de là. Dans ce cas, ce serait lui, ce bel maghrébin, le miracle dont j'ai parlé.
À suivre...
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