09
Lorsque j'ouvre les yeux, la chambre est plongé dans l'obscurité. Je n'y vois rien. La seul chose m'indiquant la présence de quelqu'un, est le ronflement que j'entend. Il me faut quelques secondes pour me remémorer ma situation et comprendre que ce ronflement est celui de Felipe...
Son corps colle au mien. J'essaye de m'en éloigné, mais je n'y arrive pas. Une de ses jambes est entremêlée à la mienne et son bras droit est replié sur mon ventre. Si je bouge une nouvelle fois, je risque de le réveiller et je n'en ai pas envie.
Cependant j'ai envie d'aller aux toilettes. Le choix s'impose vite à moi. Je préfère retenir ma vessie plutôt que d'avoir à faire à lui. Il a certes été agréable avec moi, il reste celui qui m'a acheté et je ne veut pas prendre mes aises avec lui.
Les minutes passent et je reste dans la même position. Mon regard est planté sur le plafond et n'ayant rien à faire, j'écoute la respiration de Felipe ainsi que ces ronflements.
Comment j'ai pu en arriver là? Je me retrouve dans le lit d'un inconnu, qui plus est mon propriétaire...
Genre je lui appartient? Je suis sa propriété...Ça m'aurait paru insensé il y deux jours, mais aujourd'hui je n'ai pas d'autre choix que d'accepter cette situation. Ou du moins essayer.
Sans pouvoir le contrôler, un rire s'échappe de mes lèvres. Suivit d'un deuxième et d'un troisième. Je finis même par éclater de rire.
Je crois devenir folle. Je n'arrive pas à cesser mes rires. C'est plus fort qu'eux, ils ont besoin de sortir. C'est sûrement ma situation impenssable qui me met dans cette état...
Lorsqu'une petite lumière éclaire la pièce, je cesse immédiatement de rire. Je sent le corps de Felipe bouger et se décoller du mien. Je soupire de soulagement et tourne la tête vers lui. Je constate qu'il s'étire et qu'il a la tête dans le cul.
_ Pourquoi tu rigole cariňo? me demande-t-il d'une voix enroulé.
Je suis incapable de lui répondre car je suis bien trop hypnotisé par son torse. Ce n'est pas sa musculature de rêve qui attire d'abord mon regard, non c'est son tatouage. Il est assez basique mais tellement impressionnant.
Il s'étend de sa clavicule à son nombril. Il serait plus logique d'avoir ce taouage sur le dos plutôt que sur le torse, mais chez lui ça ne me dérange pas. Il s'agit d'une paire d'aile : une d'ange et une de démon.
Je me demande si c'est ce qu'il est. À la fois un ange et un démon? Hier, il m'a sûrement montré son côté ange et je n'ai pas envie de découvrir le démon qui sommeil en lui.
Les ailes semblent être en mouvement et c'est vraiment beau. Entre les ailes, se trouve une phrase écrite à l'encre noir, en espagnol. Je parvient à traduire : " Les personnes les plus dangereuses sont celles qui se font passer pour ce qu'elles ne sont pas. "
Ainsi, je comprend qui est Felipe. C'est un homme mauvais se faisant passer pour un gentil afin de mieux atteindre sa cible. Maintenant, je comprend pourquoi il est gentil avec moi. Il veut que je ne vois pas le danger qu'il représente et que je me sente en sécurité avec lui. Sal manipulateur!
_ Pourquoi rigolait-tu ? me redemande Felipe en commençant à perdre patience.
_ Rien...pour rien, bafoué-je.
_ Hum.
Il me regarde bizarrement avant de baisser son regard sur sa montre. Il se lève ensuite du lit. J'en perd mon souffle lorsque je remarque qu'il porte seulement que son boxer. Il est en boxeur s'il vous plait! J'étais dans un lit avec un homme en boxer!
Il ouvre les rideaux de ses deux mains. À ce mouvement, les muscles de son dos se contractent et honnêtement c'est très agréable à regarder. Dès qu'il se retourne vers moi, je baisse immédiatement les yeux.
Comment je peut le trouver attirant? C'est malsain! Il m'a acheté putain!
_ Nous avons beaucoup dormit, dit-il.
Lorsque nous sommes arrivé dans l'hôtel, nous étions en pleine après midi, maintenant il fait nuit noire.
Le petit réveil posé sur la table de nuit m'indique qu'il est vingt trois heures cinquante.
Alors qu'il s'assoit sur un fauteuil et pianote sur son téléphone, je tente de capter son attention.
_ Euh monsieur, commencé-je timidement, est-ce que...je pourrai aller...au toilette?
Pourquoi il m'intmide autant? Je doit lui montrer que je suis forte et qu'il ne m'effraie pas, mais au lieu de ça, je me comporte comme une petite fille.
Il lève vers moi un regard moqueur avant de prendre la parole.
_ Appelle moi Felipe, rigole-t-il. Et bien-sûr tu peut y aller querida.
Ses surnoms vont commencer à m'énerver!
Je me lève avec hâte du lit et file dans la salle de bain. Je m'installe sur la lunette maculé des toilette et soupire de soulagement. Vous savez pas vous. J'ai du retenir ma vessie pendant plus d'une demie heure et avec Felipe qui m'intimidait ça ne m'aidait en rien.
Étant dans la salle de bain, j'en profite pour me préparer un bain. Pendant que l'eau coule, je me déshabille et dépose mes vêtements sur un petit meuble.
Je referme le robinet et prend place dans mon bain. L'eau chaude me procure le plus grand des biens et me détend complément en fermant les yeux.
¤
Alors que je suis toujours dans mon bain, Felipe frappe à la porte.
_ J'ai commandé de quoi manger.
Si je n'avais pas les crocs, je serais resté bien plus longtemps dans mon bain. Je me lave rapidement puis me rhabille. Le survêtement que Moussa m'a passé est vraiment grand. Pour le haut ça va, mais je flotte dans le bas...
En sortant de la salle de bain, je vois Felipe zapper les chaînes de la grande télé accroché sur l'un des murs. Il est installé autour une table où se trouvent plusieurs assiettes recouvertes de cloche.
Felipe m'invite à prendre place à ses côté, d'un signe de main. Je le rejoint d'un pas lent et m'installe face à lui.
_ Mange, m'ordonne-t-il en soulevant la cloche d'une assiette.
Je souris intérieurement en découvrant un gros hamburger et des frittes. Il soulève ensuite la cloche de l'assiette se trouvant devant lui et entamme ses pâtes à la bolognaise. Je ne perd pas plus de temps et me saisit de mon hamburger. Sous son regard satisfait, j'en prend une grosse bouché.
_ C'est bien mange, cariňo.
¤
Le lendemain matin, nous nous levons dès cinq heures. Je n'ai pas vraiment dormis après avoir mangé en fait. J'étais installé sur le confortable canapé et pendant de nombreuse heures, j'ai pensé à ce que j'allais laisser derrière en allant à Cuba. Mes parents. Depuis mes deux ans je n'ai jamais été séparé d'eux et je sais que ça va être très dur...
Pourquoi il a fallu que je soit vendu à un cubain pour que j'aille enfin à Cuba? Je ne pourrai pas savourer ce séjour, ça c'est sur. La seule chose "positive" à tout cela, c'est que pour mes dix-huit ans, je m'envole pour Cuba.
C'est l'anniversaire le plus nul que je vais passer. D'habitude, ma mère me réveille toujours avec un gâteau à la main. Je ne le fête pas forcément mais je reçois des messages de tous mes amis et ça fait vraiment plaisir. Mais cette année va être différente...
Felipe ne m'a pas dit à quel heure est notre vol et il ne m'a pas l'air pressé. De plus je me demande bien comment je vais pouvoir prendre cet avion. Je n'est pas mon passeport et si jamais je l'avais, ce serait une grosse erreur de m'enregistrer. Cela permettra de localiser ma destination et de me retrouver. Parce que j'en suis sur, mes parents on fait appel à la police pour me retrouver! C'est logique non? Si quelqu'un de ton entourage disparaît du jour au lendemain, t'appele la police...
Felipe me sort de mes pensée en me poussant hors de la chambre. Il a un sac de sport sur son épaule droite et en porte un second à la main.
¤
Apres une bonne heure de route, nous nous retrouvons devant un aérodrome privée. De la fenêtre du taxi, je peut appercevoir une dizaine d'hélicoptères ainsi que deux petits avions éparpillés sur différentes pistes. Felipe récupère ses bagages et me demande de le suivre hors de la voiture, après qu'il est payé le chauffeur.
Je marche derrière lui, tout en regardant autour de moi. Le taxi est encore là... Si je cours jusqu'à lui et que j'explique ma situation au conducteur, il me conduirai sans aucuns doute loin de Felipe. Je pourrai ensuite retrouver ma famille et dénoncer Moussa ainsi que le réseau pour lequel il travail. Mais tout mes espoirs s'envolent au moment où le taxi s'éloigne. Felipe se retourne ensuite vers moi et me demande de passer devant lui.
Lorsque nous arrivons devant un hangar, il me dit de me stopper. Il dépose ses sacs près de la porte et m'attrape la main. Il entrelace ses doigts aux miens et nous dirige vers un homme. Je le laisse faire. Le repousser va surement enclecher sa colère et je ne veut pas voir à quoi elle ressemble.
L'homme vers qui nous nous dirigeons est un hispanique d'une quarantaine d'année. Il est plutôt grand et un peu enrobé. Et il n'inspire pas confiance du tout.
Felipe et lui se donnent une rapide accolade puis le regard de l'homme se pose sur moi.
_ ¿Quien es? demande-t-il avec curiosité.
Il ne se gêne pas pour détaillé de la tête au pied et l'ayant remarqué, Felipe se place devant moi.
_ Es mi chica, lui répond fermement Felipe.
Euh pardon ? Il a dit que j'étais sa fille... Compte-t-il faire de moi sa fille? En me remémorant ses paroles, je me dit que non. On ne dit pas à sa fille qu'elle est bonne et encore moins qu'on va bien s'amuser avec elle...
La conversation entre cet homme et Felipe se déroule en espagnol. Grâce à mes nombreux voyage en Espagne et aux cours du lycée, j'ai un assez bon niveau et je parvient à en comprendre une grande partie. Mon père nous a beaucoup fait voyagé ma mère et moi lors de ses déplacements. Ça m'a permit de développer mon espagnol ainsi que mon anglais.
Mais revenons en à nos moutons. J'écoute discrètement leur conversation mais ils ne disent rien de très intéressant. Ils prennent chacun des nouvelles de l'autre et j'apprend que Felipe est le neveu de cet homme.
Au bouts de quelques minutes, qui m'ont parus des heures, Felipe met enfin fin à leur conversation. Nous quittons le hangar après qu'il lui ai dit aurevoir et qu'il ai récupéré ses sacs.
Il me conduit sur l'une des pistes et s'arrête devant l'un des deux jets. Sa porte est ouverte et il prêt à accueillir ses passagers. Il m'invite à y monter en premier, ce que je fait.
Felipe me pousse légèrement car je lui bloque le passage. C'est la première fois que je monte dans un jet privée. C'est vraiment sapacieux. Le sol est recouvert d'une moquette beige. Les sièges sont en cuire beiges et marrons, ils me paraissent plus que confortables. Au fond du jet, se trouvent même un salon.
Me coupant de ma contemplation, Felipe m'attrape la main. Il me conduit jusque deux sièges installés l'un en face de l'autre. Je prend place sur l'un d'eux tandis que Felipe fouille dans ses sacs. Il en ressort un mac, un iPad ainsi qu'un iPhone. Il est abonné à Apple celui la. Il dépose le tout sur la planche surplombant nos sièges.
Au même moment, je vois la porte du jet se refermer et une hôtesse salut par la suite Felipe. Elle me souris puis disparaît je ne sais où.
Je m'enfonce ensuite sur mon fauteuil et Felipe me tant son iPad.
_ Le voyage va être long querida, je te conseille de regarde quelque chose.
Je le remercie et attrape sa tablette. Elle est déverrouiller et affiche un catalogue de films que Felipe a téléchargé. Étant donné qu'elle n'est pas connecté à Internet, je ne peut rien faire...Je me contente donc de lire les noms des films. La plus plupart sont en espagnol, mais il y en as quelques un en français.
Je lance un regard à Felipe et vois qu'il est maintenant concentré sur son mac.
_ Felipe? dis-je.
_ Oui.
Il ne prend pas la peine de lever la tête vers moi.
_ Il est à toi ce jet?
_ Sí.
_ Oh.
_ Je me le suis offert il y a quelques années.
_ Oh.
C'est la seule chose que je trouve à dire. Moi pour me faire plaisir, je m'achette à manger mais lui, il s'offre des jets... Il doit être plein au as. En même temps il a quand même déversé huit mille euros pour moi...c'est pas donné à tout le monde.
_ T'arrête avec tes "oh"? demande-t'il.
Je ne lui répond pas et fixe l'écran de l'iPad. Je finis par choisir un film et m'installe confortablement sur mon siège, après avoir attaché ma ceinture.
Mais lorsque je sent que l'avion commence à s'envoler, je me crispe faisant tomber par la même occasion la tablette. J'étais tellement contente de monter dans un jet que j'avais oublié que je ne me sentais pas bien au décollage et à l'atterrissage d'un avion...
Sans réfléchir, je me penche pour ramasser l'iPad de Felipe mais ma tête heurte la planche de bois, m'arrachant un cris de douleur.
_ Oh putain!
Je me cole contre mon siège et apporte ma main a mon front. Je sent le regard de Felipe sur moi, mais je n'y prête pas attention.
_ Bientôt, dit-il, ce serait mon nom que tu va crier.
Sa phrase prend du temps à avoir du sens pour moi. J'en oublie mes vertiges et lui lance un regard noir. Il rigole tout en s'étirant les bras.
Il m'a dégouté. Jamais je ne crirais son prénom!
Et en disant ça, il m'a rappelé la réalité. Je suis sa propriété et bientôt il abusera de moi... Depuis hier soir, je le vois comme un gentil homme mais ce n'est pas ce qu'il est. La phrase qu'il a tatoué me revient à l'esprit.
" Les personnes les plus dangereuses sont celles qui qui se font passer pour ce qu'elles ne sont pas. "
C'est exactement ce qu'il se passe. Il a tenté de me faire croire qu'il était gentil alors que c'est un monstre! Et j'ai bien peur d'être plus qu'attiré par ce monstre.
À suivre...
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