08 ( 2/2 )
J'avance lentement, d'un pas tremblant. Moussa et Marc se trouvent à mes extrémités. Ont-ils peur que je me m'échappe? L'endroit où nous sommes me semble être immense et je n'irais pas très loin si je tentais quoi que ce soit.
Moussa me lance de temps en temps quelques regards mais je n'y pas attention. Je fait mine de manger mon sandwich et d'être indifférente, alors qu'en réalité cette histoire me dévore de l'intérieur.
Je me met à la recherche d'une idée de vengeance. Moussa ne va pas s'en sortir comme ça. C'est mort. Si je parvient à me sortir de cette galère, il ferait mieux de ne pas se trouver sur mon chemin. Mais pour l'instant, je n'ai pas d'autre choix que d'affronter ce qui m'attend. La vengeance ce serait pour plus tard. Ce n'est pas le moment de penser à ça. Il faut déjà que ce cauchemars s'arrête.
Une pensée me vient subitement à l'esprit, mettant de côté mon envie de vengeance. Tout à l'heure nous étions une dizaine de filles à avoir été sortit de la cave avant que Moussa ne vienne me chercher. Où sont-elles passés? Et Aïsse? Avec tout ça, j'ai finis par l'oublier.
Je pivote à contre coeur ma tête vers Moussa et lui pose mes questions. Il soupire avant de me regarder tristement.
_ Elles vont être expédiées, commence-t-il. Par bateau. Certaines irons en Espagne, d'autre en Italie ou en Angleterre. Ça dépend de leur acquéreur.
Putain mais ils nous prennent pour des objets sérieusement! "Expédier"! Un être humain ça ne s'expédie pas! Si je parlait de lui comme ça, ça ne lui plairai pas du tout.
_ Toi tu es réservé, reprend calmement Marc. C'est pour cela que tu es encore ici. Ton proprio a passé quelques jours en France et a décidé de venir te récupérer lui même.
Je les regardes tour à tour, avec du dégoût. Ils me disent ça comme s'ils me disaient "bonjour". Ils n'ont en aucun cas l'air attristé par ce qui nous attend et ça en dit long sur leur personnalité.
_Vous n'avez vraiment pas de coeur, leur dis-je d'une voix amer.
Moussa ne répond rien et baisse les yeux sur ses chaussures tandis que Marc rit légèrement.
_ C'est pas en ayant un coeur que tu va t'en sortir dans la vie petite, me dit-il.
Je ne lui répond rien et termine mon shandwich. Au lieu de me couper l'appétit, cette histoire me donne faim. Je pourrais manger tout et n'importe quoi juste pour oublier la situation dans laquelle je suis.
Au même moment, nous franchissons une grande porte en verre. Nous nous retrouverons dans un bureau où se trouvent déjà deux hommes.
Le premier est un petit vieux d'une quarantaine d'années, bien enrobé. Vu son costume hors de prix et son air hautain, je déduis que c'est lui le chef du tout ça... Le deuxième homme est hispanique. Assez jeune et athlétique c'est un très bel homme. Mais au regard à la fois désireux et mauvais qu'il me lance, je déduis qu'il n'est pas aussi beau à l'intérieur qu'à l'extérieur. C'est sans difficulté que je comprend qu'il s'agit de Felipe, mon...mon... propriétaire...
_ Enfin les voilà, annonce fièrement le petit vieu.
Je sent le regard de Felipe sur moi est c'est vraiment déstabilisant. Je ne le connais pas et il me dégoûte déjà. Le chef me regarde à son tour et son sourire fier laisse place à de l'embarra.
_ C'est quoi cette tenue? demande-t-il.
_ J'ai rien trouvé de mieux, bafouille Moussa.
Felipe s'avance en ma direction et tourne autour de moi.
_ Elle m'a l'air bien bonne, dit-il en se léchant les lèvres.
Malgré la douceur et le calme de sa voix, il m'effraie. De plus, je me sent humilié et sale. Jamais on à parlé ainsi de moi.
Il approche son visage du mien et j'en reste pétrifié. Une de ses mains effleure mon visage et fini par se poser sur le coin de ma bouche. Je reste immobile et avale ma salive.
_ Par contre, me sourit-il, sans ce pâté de mayonnaise tu serait beaucoup plus attirante.
Il a un fort accent hispanique et à chacune de ses phrases, il roule les R. J'aurai pu trouver ça mignon mais cet homme est tout sauf mignon.
Il frotte légèrement son doigt sur le recoin de ma bouche, puis l'apporte à sa bouche pour le lécher. Berk! Il m'écoeure.
Il approche encore plus son visage du mien et pose ses yeux sur les miens. Il y a seulement quelques centimètres qui séparent nos visage et je n'ose bouger. Ses yeux gris sont magnifiques et troublant. Il me domine de toute sa longueur et c'est très déstabilisant. Ma respiration se bloque et je ne parvient pas à m'éloigner de lui. Il ne me tient pas donc rien ne m'empêche de le faire. Cependant je suis pétrifié et je n'arrive pas à contrôler mes mouvements. C'est quoi mon problème putain?
Je perd tout mes moyens et je me maudis d'être aussi faible. Je pensais être forte et combattante mais j'ai du me tromper... De toute façon qu'est ce que je peut faire dans cette situation? Rien.
De son pousse, il redessine chacun de mes sourcils. Son contact me donne la nausée. Il ne cesse de sourire et de dévoiler des dents parfaites. Comment un homme peut être à la fois aussi séduisant et aussi mauvais?
Il approche encore une fois son visage du mien. Il a toujours un sourire plaqué sur ses lèvres et celles-ci se trouvent à quelques centimètres des miennes. Je peut sentir son souffle chaud sur mon visage. Un silence reigne dans la pièce et je sais que tout les regards sont braqués sur nous.
Je finit par lui lâcher un immonde rot sur le visage. C'est le seule moyen que je trouve pour qu'il s'éloigne de moi.
Il rigole puis me faut un bisou sur la joue avant de s'éloigner de moi.
Son bisou me dégoûte. Comment a-t-il pu poser ses sales lèvres sur moi? Ça me met en colère mais je me canalise. Au fond de moi, je sais que ce qu'il me réserve est bien pire qu'un bisou sur la joue. Mais je ne veut pas y penser.
_ Je sent que je vais bien m'amuser avec celle-là, s'exclame Felipe.
Il installe sur le fauteuil face à celui du chef. Il se retourne ensuite vers moi et tapote le fauteil à sa droite.
_ Viens t'assoire ma belle.
Je ne sais pas pourquoi, mais je lance un regard à Moussa. Il fuit mon regard et posent ses yeux une nouvelles fois sur ses chaussures. À quoi je m'attendais en fait? Il me l'a lui même dit, personne ne pourra me sauver.
Je soupire et avance d'un pas tremblant vers le fauteil que m'a indiqué Felipe. Vaut mieux lui obéir, si je ne veut l'enerver. Je prend place et il pause immédiatement une main sur mon bras.
J'aurais aimé repousser son bras et l'insulter mais je n'en ai pas le courage. Je reste immobile et regarde l'horloge se trouvant derrière la tête du fameu chef.
Sérieusement! Il lui ai passé quoi à la tête pour qu'il se décide à se mettre à la tête d'un trafic de femme? Et de femmes noires en plus! Une chose est sur, Satan et lui vont se faire des tête a tête en enfer.
_ Alors mon ami, dit Felipe à l'attention du chef, à combien s'élève le prix de cette charmante créature?
Reste calme Syra. T'énerver ne servira à rien. Montre lui que ces paroles ne t'affectent pas.
Mais je n'y parvient pas. Je brouillonne au fond de moi et le fusille du regard.
_ JE SUIS UN ÊTRE HUMAIN PUTAIN! hurlé-je. PAS UNE CRÉATURE! JE NE SUIS PAS À VENDRE!
Je sert les poings et respirent bruyamment. J'entend le chef rire et Felipe fait de même. Ça m'énerve encore plus. Il me caresse le menton d'un air moqueur puis approche sa bouche de mon oreille.
_ Garde ta sauvagerie pour plus tard bébé, me murmure-t-il d'une voix mielleuse.
Sal chien! Sal pd! Meurt connard!
¤
_ Aller rentre, me dit-il en m'attrapant la main.
Felipe entrelace ses doigts aux miens et me fait entrer dans sa chambre d'hôtel.
Je m'imobilise, après qu'il a refermé la porte, tandis que lui s'avance vers l'immense lit.
_ On va passer la nuit ici cariňo, me dit-t-il. Demain nous nous envolerons pour Cuba.
Cuba...
Dans d'autres circonstances, j'aurais sauté de joie si on m'avais annoncé que j'irais là-bas. Mais là, je ne ressent rien. Même pas une once de joie.
Après m'avoir échangé contre une sommes d'argent, Felipe m'a conduit dans l'hôtel dans lequel il passe son séjour en France. Huit mille euros...il a déversé huit mille euros pour m'avoir. Et c'était un prix d'ami. Le chef a dit que normalement je vaut plus cher parce que je sios vierge... Je ne sais pas comment je suis censé le prendre. L'être humain n'a pas de prix! Qu'on me vende à cent euros ou même cent mille, c'est pareil pour moi.
En plus j'ai cru comprendre que Moussa allait recevoir une bonne partie de cette sommes. Désolé pour sa mère, mais c'est un gros fils de pute! Pour l'argent les gens sont prêt à se corrompre. C'est grave!
_ Dépose mon pull ainsi que ma casquette sur le fauteuil querida, me dit calmement Felipe
Depuis que nous avons quitté le bâtiment dans lequel j'etais retenu, Felipe est très gentil avec moi. Durant les trois heures de trajet, il n'a pas cessé de me dire que je suis belle et de me caressé les mains ou les épaules. J'ai essayé de mettre le plus de distance entre nous mais ça ne servait à rien. Le chauffer du taxi nous lançait des regard à travers le rétroviseur, mais ça n'avait pas l'air de déranger Felipe. En tout cas, je ne comprend pas son comportement. Je ne m'en plain pas hyn, mais je reste tout de même sur mes gardes. Il m'a acheté et je doute que ce soit pour me dorloter.
Comme il me l'a dit, je dépose ses affaires sur le fauteuil. Il m'a contraint de les porter car tout d'abord il faisait froid dehors mais aussi pour que je cache mon visage...
Felipe s'avance vers moi en ayant une expression bizarre sur le visage. Je recule jusqu'à ce que mon dos heurte la porte. Il se plante juste devant moi et pose la paume de ses mains sur la porte, de chaque côté de ma tête.
_ Pourquoi tu me fuis? Je ne suis pas méchant cariňo .
Il se tait et me fixe, attendant sûrement une réponse de ma part mais je ne dit rien.
_ Enfin, reprend-t-il, si tu est gentille avec moi, je le serais avec toi.
Il termine sa phrase en me soulevant par la taille. Je pousse un cris de surprise. Il déplace une main sous mes cuisses et l'autre sous mon dos.
Je me débat et les larmes me montent aux yeux. Non. Il ne peut pas faire ça maintenant! Je ne me suis pas préparé psychologiquement.
_ Non, s'il te plait, le suplié-je. Ne fait pas ça!
_ ¡ Callate cariňo ! dit-il en rigolant.
Je tente une nouvelle fois de me débattre, en vain. Son étreinte est beaucoup trop forte pour que je m'échappe. Il me dépose sur le lit et je capitule. Je ne pourrai pas le repousser. Ce serait qu'une perte de temps. Je fait de mon mieux pour ne pas pleurer. Je ne veut pas qu'il voit mes larmes.
Alors que je ferme les yeux, me préparant à vivre le pire, mes chaussures tombent de mes pieds. Je sent ensuite une douce et épaisse couverture se rabattre sur mon corps.
_ Dort! m'ordonne d'une voix douce Felipe. Tu es fatigué.
Ses lèvres chaudes et humides se posent sur mon front, avant que je ne l'entende s'éloigner de moi.
Ma respiration redevient peu a peu normale et j'ouvre les yeux un à un. Felipe n'est plus dans la chambre. Je soupire de soulagement et mes larmes se mettent à couler.
J'avais peur. J'étais effrayé. Je pensais qu'il allait le faire, qu'il allait me violer. Mais il ne l'a pas fait...
J'entend l'eau de la salle de bain coule à travers la porte fermé.
Cependant, au lieu d'être rassuré, je suis d'avantage effrayé. Il n'a pas voulu le faire aujourd'hui, mais demain l'envie pourra se présenter à lui. Et si ce n'est pas demain, ce serait un autre jour et tant qu'il ne l'aura pas fait j'apprehenderai ce moment.
À suivre...
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