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Après que Moussa m'ai laissé seule, je me glisse contre la porte de la chambre et rabat ma tête sur mes genoux.

Je suis finit, je le sais. Il n'y aucune issue possible pour moi et quoi qu'il arrive, je vais être vendu. La dernière phrase que Moussa a dit avant de partir, ne cesse de rejaillir dans ma tête. Il a dit que l'homme pour qui je suis réservé est un véritable sadique. Comment je suis censé le prendre? Cette homme va-t-il me faire souffrir pour son propre plaisir?

Rien qu'à cette pensé une envie de vomir m'envahit. Toute cette histoire me donne la nausée. Je me relève en vitesse et cours jusque la salle de bain adjacente à la chambre. Je m'agenouille devant la cuvette et me vide de mes entrailles. C'est limite douloureux.

Je n'est ni mangé ni dormit depuis de nombreuse heures, je suis très faible. Et vomir le peu de force qu'il me restait, ne va pas m'aider.

Je me redresse et tire la chasse d'eau. Je verrous la porte de la salle de bain et m'avance devant le miroir se trouvant au dessus d'un lavabo.

Je suis affreuse. Entre mes yeux gonflés, mes cernes, et mes cheveux dans un mauvais état, je ne ressemble à rien. Mais au point ou j'en suis, être présentable va m'apporter quoi?

Dans un petit placard, je retrouve quelques produit hygiénique. J'attrape un dentifrice et me brosse les dents à l'aide de mes doigts. Une fois mes dents "propres", je me fait couler un bain. Ce n'est sûrement pas le moment, mais j'ai besoin de me détendre.

J'inspecte chaque recoin de la salle de bain, à la recherche d'une quelconque caméra. Il est possible qu'on m'observe... Cependant je ne trouve rien. Je suis plutôt soulagé, mais restant tout de même sur mes gardes, je garde mes sous-vêtements avant de prendre place dans mon bain.

Mes pensées divaguent vers mes parents. Qu'est ce qu'ils sont en train de faire en ce moment même ? Comment ont-ils réagit lorsqu'ils sont rentré à la maison et qu'ils ont vu que je n'étais pas là ? Je sais qu'à l'heure qu'il es ma mère est au bord de la crise et ça me fait un pincement au coeur.

Et Aïsse? J'espère qu'aucun mal ne lui a été fait et qu'aucun mal ne lui sera fait. Mais malheureusement, j'en doute fort. Je déteste d'avantage Moussa d'avoir infligé ça à une toute petite fille. Ça aurait pu être sa petite soeur.

En parlant de sa soeur, selon s'est dits, elle a aussi était vendu. Et bien c'est bien fait pour lui. Il aurait du la protéger et faire en sorte que ça ne se produise pas. Je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé et je m'en fou en fait. Sa soeur est peut-être innocente, mais Moussa mérite ce qui lui est arrivé! Et j'espère qu'il culpabilisera et souffrira longtemps en pensant à sa soeur et à toute ces femmes qu'il a enlevé.

¤

Alors que je viens tout juste de sortir de mon bain, on donne des coups à la porte de salle de bain.

_ J'AI PAS QUE ÇA À FAIRE À T'ATTENDRE SYRA! GROUILLE PUTAIN!

C'est Moussa. Sa voix me donne envit de gerber.

Je ne lui répond pas et m'enroulle lentement autour d'une serviette. Je fait de même avec mes cheveux.

Tu va m'attendre très longtemps mon coco.

Tout à l'heure, il a dit que je trouverai des vêtements propres dans la salle de bain. Je cherche donc dans les différents étagères et tiroirs. Je finis par tomber sur un survêtement adidas noir et blanc ainsi que des sous-vêtements sur un meuble. Dieu merci, il y a l'étiquette sur ces sous-vêtements. Je ne me voyais pas les porter alors qu'ils ont déjà utilisé...

Sans prendre la peine de regarder la taille, je troque mes sous-vêtements trempé par mon bain par les nouveaux. Génial! La culotte est trop grande et le soutien-gorge trop petit.

Tandis que je remet mes chaussures, Moussa donne de nouveaux coups à la porte.

_ T'as cinq minutes Syra! s'impatiente-t-il. Si après t'es pas sortit, tu verra!

Au ton de sa voix, je déduit qu'il est très énervé et que sa menace est sérieuse. Mais il n'a pas l'air de comprendre que si je sort de cette salle de bain, c'est comme si je me jetais moi même dans la gueule du loup.

Je me glisse contre la parrois de la baignoire est tente de retenir mes larmes.

Je vais être vendu putain! On va me faire vivre les pires atrocités du monde, me violer, me battre, dieu seul sait.

Ce n'est pas ce que l'on souhaite pour son dix-huitième anniversaire. Demain j'atteindrai la majorité et devenir la propriété d'un vieux pervers n'est pas ceux à quoi je rêvais pour mon passage à la vie d'adulte.

_ Syra sort d'ici s'il te plait, résonne calmement la voix de Moussa. T'es en train d'envenimer ta situation.

Sa dernière phrase éveille ma colère. Si je suis dans cette situation c'est de sa faute déjà! C'est lui qui m'a emmené ici! Sans lui, à l'heure qu'il est je serais en train de me faire chier en SES et non dans cette salle de bain. Je me relève en un claquement de doigt et déverrouille la porte.

Moussa est tranquillement assis sur le lit et pianote sur son téléphone. Je le regarde méchamment mais ma colère se dissipe très vite car une idée me passe à l'esprit.

Je m'avance en sa direction et m'installe juste à côté de lui. Je tente de capter son regard, mais au lieu de me regarder il se lève et se dirige vers la porte. Avant qu'il ne l'ouvre, je me met à sangloter bruyamment.

Il pivote vers moi lentement et me regarde lâchement.

_ Commence même pas à chialer Syra, lache-t-il. Si tu crois que je vais venir te consoler tu peut rêver là.

Je prend sur moi pour ne pas exploser de colère. Je me concentre pour paraître sincère et mes larmes coulent assez facilement sur mes joues.

_ Mais je veut pas que tu me réconforte Moussa. J'ai besoin que mes parents le fassent. Si tu veut pas me sauver de cet enfer, laisse moi au moins les appeler une dernière fois. Pour les rassurer...

_ Non syra, je suis pas con! Si tu leur explique la situation on est mort.

Et moi je suis pas déjà morte ? Imbécile! Tout ça à cause de toi! J'espère qu'un jour, tout le mal qu'il a infligé au gens se retournera contre lui. Il le mérite! Il ne peut pas s'en sortir comme ça!

Je fait une nouvelle fois de mon mieux pour ne pas m'énerver. Je doit le convaincre de me laisser téléphoner à mes parents. Je pourrai leur laisser un indice, je sais pas, mais un truc pour qu'ils comprennent que ma situation.

_ Je veut seulement dire à ma mère que je vais bien. Je lui dirais...

_ T'inquiète pas pour ça, me coupe-t-il. Tes parents croient que t'es partit à la recherche de tes vrais parents. Pour eux, tu va bien.

_ Pardon?

Quoi? Mais qu'est ce qu'il a foutu lui? Pourquoi je partirai à la recherche des gens qui m'ont abandonné? Jamais! Ma mère est trop sensible. Elle doit être au plus bas, et se sentir abandonné, trahit...

_ C'est la procédure, me répond-t-il. J'ai du leur laisser une lettre leur expliquant que tu était partit et qu'ils n'avaient pas à te chercher.

_ Mais de quelle procédure tu me parle toi? Pourquoi t'a fait ça putain? Ils m'ont tout donné pendant dix-sept ans et maintenant ils doivent penser que je suis ingrate et que j'ai profité d'eux pendant toutes ces année!

_ Arrête de dire n'importe quoi. C'est normal qu'un jour où l'autre tu veuille retrouver tes véritable parents

_ Non! Ce sont eux mes véritables patents. Je n'ai besoin de personnes d'autre dans ma vie.

Il ne dit rien.

_ Est-ce que je vais pouvoir les revoir au moins? lui demandé-je. Vous m'avez pas vendu pour toujours quand même?

Il n'a pas le temps de dire quoi que ce soit que la porte de la chambre s'ouvre bruyamment.

_ Ça fait un quart d'heure que le boss t'attend Mouss, annonce une voix masculine.

Je relève la tête en direction de l'homme qui vient de parler et je me raidis en le reconnaissant. Il s'agit d'un des deux hommes ayant sonner chez moi, il y a quelques jours. D'ailleurs je n'ai eu aucunes réponses à mes questions à ce sujet. Mais maintenant que je vois cet homme ici, je comprend mieux. Ils étaient de mèche avec Moussa.

Dès qu'il pose ses yeux sur moi, il me toise de la tête au pieds puis soupire.

_ Putain mais c'est quoi ce survêtement? Tu crois vraiment que Felipe va la désirer dans cette tenue? Et pourquoi elle a une serviette sur les cheveux même?

Bah parce que j'ai fait un shampooing peut-être? Sal con! Et ce Felipe, est-ce à lui que je vais être vendu? Ce sadique dont Moussa m'a parlé?

_ Attendez, dis-je plein d'espoir à l'attention de homme. Si ce Felipe ne me désire pas, ça veut dire que je suis libre?

Il me regarde à nouveaux, mais cette fois si beaucoup plus méchamment.

_ Ta gueule toi!

Je le dévisage mais ne dit rien. Je ne sais pas de quoi il est capable et je ne veut pas recevoir de coup bêtement. Je prend donc une nouvelle fois sur moi pour paraître indifférente.

_ J'ai juste trouver ce survêtement Marc, dit Moussa. J'allais pas lui faire porter les vêtements des putes du boss quand même ?

_ Elle va en devenir une, donc autant l'habiller en circonstances, répond le fameux Marc.

Je me mort la lèvre pour ne pas répliquer. Il a complètement craquer celui la! J'ai du respect pour moi et jamais j'en deviendrai une. Quoi qu'il advienne. J'ai vraiment envie de le frapper. Je sais que je ne ferais pas le poids, c'est même pas une question, mais ma main me démange. Elle a envie d'atterrir sur son visage. De le faire mal. De le faire souffrir. De le faire pleurer. Mais je ne fait rien. L'avenir se chargera des gens comme lui et Moussa. J'en suis certaine.

Je m'attendais à ce que Moussa prenne ma défense, mais non. Monsieur évite mon regard. Sal lâche! Assume tes actes un peu!

Je tente de m'enfermer discrètement dans la salle de bain, mais Moussa me rattrape avant que je ne ferme la porte.

_ On y va, me dit-il.

Il m'arrache la serviette des cheveux et m'entraine de force hors de la chambre.

_ Felipe est déjà là? demande-t-il à Marc.

_ Normalement il va pas tarder. Je tient juste à te dire que t'es un homme mort si la vente as pas lieu. Le boss te fera la peau.

_ Felipe va l'acheter t'inquiète pas, finit pas dire Moussa après m'avoir regardé.

Je reste muette et suis ses deux hommes. C'est n'est pas l'envie de les insulter qui me manque. Je sais cependant que cela ne servira à rien donc autant garder mes forces.

Mais des forces je n'en ai pas enfait. Malgré la situation dans laquelle je me trouve, j'ai grave faim et il faut absolument que je me mette quelque chose à la bouche.

Sans hésiter, je les regarde à tour de rôle puis leur demande :

_ Est-ce que je pourrai au moins manger quelque chose?

Mon vendre gronde, comme pour appuyer mes propos.

Moussa échange un regard avec Marc et tout les deux hochent la tête. Ils me font faire demie tour et descendre un petit escalier. Nous empruntons la première porte sur laquelle nous tombons et arrivons dans une petite cuisine. Elle est vide et est seulement composé d'un frigo et d'une table autour de laquelle se trouvent quatre chaises.

_ T'as trois minutes Syra, m'annonce froidement Marc.

Comprenant où il veut en venir, je me précipite vers le frigo. Je l'ouvre et constate qu'il y a de tout dedans. Je sort de quoi faire un sandwich et dépose le tout sur la table.

En ayant un couteau à la main, une idée malsaine me vient à la tête.

Je pourrai très bien planter Moussa puis Marc. Je prendrai ensuite la fuite et je ferais de même avec toutes les personnes qui se trouverons sur mon chemin. Et une fois que je serais dehors, je chercherai de l'aide et je denoncerai ce trafic de femme. Mais je regarde trop la télé. Jamais je n'aurais le courage planter quiconque et si jamais je quittais cette cuisine je devrai faire face à tout les hommes, surveillant les lieux, et je vous laisse imaginer le massacre.

Dès que je finit mon sandwich, je m'en refait un autre. Marc et Moussa commencent à s'impatienter mais ce n'est pas de ma faute si j'ai faim hyn! Ils avaient cas me nourrire ou tout simplement ne pas m'impliquer dans cette histoire!

_ Tu le mangerai sur la route celui la, dit Moussa. On doit y aller.

Je ne réplique pas et les suit en dehors de la cuisine, sandwich à la main. Nous montons les escaliers que nous avons descendu il y a peu et nous traversons un autre couloir..

Plus nous avançons, plus mes pas se font lent. J'ai l'impression de me rapprocher de l'abattoir et que ma fin est toute proche.

À suivre...

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