Après avoir passé ce samedi après midi à faire les magasins, Amel, Mariam et moi nous arrêtons manger une pizza. C'est deux filles, sont les soeurs que je n'ai jamais eu. Je suis un peu plus proche d'Amel, étant donné que nous sommes dans la même classe mais Mariam compte tout autant qu'elle pour moi.

Vu que les filles on dépensé tout leur argent, je nous achète une grosse pizza ainsi que des canettes. Une fois la commande passé et payé, je les retrouve autour d'une table.

_ T'as reçu un message de ta mère, m'annonce Mariam.

Elle me passe mon téléphone, que je lui avait confié et je le déverroue et lit le message de ma mère.

"Ma chérie ça va? Tout ce passe bien? Ton père et moi allons manger avec des amis. Nous allons rentrer assez tard donc tu ne risque pas de nous trouver à la maison. Tu peut inviter tes copines à dormir à la maison, si leur parents sont d'accord bien-sûr. Pas de bêtises."

Je lui tappe rapidement une réponse avant de montrer le message aux filles.

_ Normalement ma mère sera d'accord, me sourit Amel.

_ Pour moi, c'est d'office mort, soupire Mariam. Ma mère aime pas que je dorme chez les gens. En plus, il faut que je fasse le ménage et la cuisine.

_ Ah ouais, commence Amel, tu doit faire à manger pour tes douze frères. C'est pas facile.

Mariam lance un regard noir à Amel. Cette dernière aime beaucoup la provoquer sur ses frères et soeurs, ce qui ne lui plait pas toujours.

_ Eh commence pas toi! J'ai juste huit frères!

_ Quatre soeur aussi et c'est déjà beaucoup, lui dit Amel en souriant. Ta mère, c'est une meuf chaude.

Elle regarde Mariam avec un sourire provocateur, ce qui l'énerve d'avantage. Mariam et elle s'aiment beaucoup mais se provoquent tout le temps. Ce sont des gamines. À chaque fois qu'on se voit, il faut qu'il y ait au moins une embrouille entre elles deux. Je ne les comprend vraiment pas mais bon...

_ Me chauffe pas Amel! lui dit Mariam. En plus oublie pas que ta mère a eu cinq gosses qui ont tous un père différent! La meuf chaude, c'est plutôt la tienne hyn!

Cette fois ci, c'est moi qui lance un regard noir à Mariam. Elle est conne ou elle le fait exprès? Parler de la mère d'Amel est sujet sensible et elle, elle s'aventure là!

Au lycée, les gens ont toujours caractérisé la mère d'Amel, de "pute" ou de "michtoneuse". Tout ça parce qu'elle s'est marié et à divorcé plusieurs fois avec des hommes ayant de l'argent. Elle leur a tous offert un très beau cadeau, un enfant. Les gens ont tendance à juger trop vite. Oui, elle a eu cinq enfants avec des hommes différents mais elles était marié à ces hommes là. Elle les à aimé et si elle a choisi le divorce, c'est parce qu'elle n'éprouvait plus rien pour eux, c'est tout. Aujourd'hui, Amel ne supporte plus sa mère et en vient elle même à l'insulter... Les gens l'ont trop montré du doigt et elle a finit par en vouloir a sa mère. Elle lui reproche en permanence ses actes et à même honte d'elle. Elle vit chez son père et fait tout pour éviter sa mère, mais c'est dur vu que c'est l'une des CPE du lycée. J'ai beau lui dire qu'elle n'a pas à boycotter, elle ne veut rien entendre.

Je tourne la tête vers Amel et constate qu'elle a la bouche entrouverte. La colère l'envahit peu a peu et avant que ça ne dégénère entre elle est Mariam, je m'ecris :

_ Eh notre pizza arrive! Enfin j'ai trop faim! Pas vous ?

Leurs regards de tournent simultanément vers le serveur qui nous apporte notre pizza. Étant donné qu'elles sont énervé, elles ne prennent pas la peine de le remercier. Je le fait donc à leur place.

La tension qui pesait entre elles, redescend un peu et nous mangeons dans un silence de mort. Inutile d'essayer de les faire parler, ça ne servirait à rien. Je soupire d'exasperation en ouvrant ma canette.

Mais soudainement Mariam brise ce silence.

_ Eh y a mon homme, s'exclame-t-elle joyeusement à l'attention d'Amel.

Je la regarde et constate qu'un sourire trône sur ses lèvres alors qu'il n'y a même pas vingt secondes elle était encore en colère.

_ On s'en fou, réponds froidement Amel. En plus il s'en fou de toi.

Le sourire de Mariam s'efface immédiatement et elle se remet a fusiller Amel. Je me sent un peu exclut car je ne comprend pas de qui elles parlent.

_ Mais de qui vous parlez?

Amel me regarde en arcant un sourcil. Un sourire moqueur se dessine sur ses lèvres. Sa colère s'est évaporé en un claquement.

_ Ta pote fait une fixette sur le nouveau surveillant. Elle croit qu'un jour, il va venir lui demander sa main.

_ Qui Moussa? demandé-je surprise.

_ Oui, laissons la rêver, rigole Amel.

_ Il est malien comme moi, commence Mariam. C'est sur qu'il a la même ethnie que moi. Je suis pas moche et il est beau, donc je vois aucune raison pour que ça marche pas entre lui et moi.

_Pourtant moi j'en vois plein, rigole à nouveau Amel.

Je fixe Mariam avec de gros yeux. Je ne m'attendais pas à ça. Jamais elle ne m'a parlé de lui et je ne l'ai jamais aperçu lui parler. Je n'y aurais pas pensé par moi même, ça c'est sur.

En plus, je suis étonné qu'elle soit attiré par lui. Elle n'est jamais sortit avec un black. Elle peut sortir avec n'importe qui sauf eux. Va savoir pourquoi, elle même est noire. Et maintenant elle s'intéresse à Moussa. C'est vrai qu'il n'est pas moche, mais je ne comprend pas ce revirement de situation.

_ Comment ça se fait que j'étais pas au courant? lui demande-je. D'habitude tu me dit tout Mariam.

Elle ne me répond pas car elle est bien trop occupé à fixer un point derrière moi. Je me retourne pour voir ce qu'elle regarde, Moussa... Il discute tout en mangeant une pizza avec deux autres hommes, à quelques mètres de nous. Ils me paraissent un peu âgé comparé à lui. Ils doivent sûrement avoir une trentaine d'année. Ses deux hommes ont l'air de cermoner Moussa, mais lui est plus intéressé par sa pizza que par eux.

Ça fait trois jours que je ne l'ai pas vus. Depuis notre conversation en permanence. Il n'était pas au lycée jeudi et vendredi. Eh même dans la résidence, je ne l'ai pas croisé alors qu'en général je le croise au moins une fois par jour.

J'ai même fini par mettre de côté l'histoire avec sa soeur. Je me suis dit que ça ne me concernait pas et que je n'avais pas à savoir pourquoi sa soeur était partit. Mais en le voyant à porté de main, je n'ai qu'une envie, celle de me lever et d'aller le lui demander. Cependant ce n'est pas le moment, il est entouré de ses amis et moi des liens. Avant qu'il ne remarque que je le regarde, je me retourne vers les filles.

Je claque de doigts devant les yeux de Mariam, qui fixe toujours Moussa.

_ Est-ce qu'il t'as déjà parlé de lui? demandé-je à Mariam dès que j'ai son attention.

Elle secoue la tete de gauche à droite. Dommage, elle aurait sûrement pu en savoir plus que moi sur l'histoire avec sa soeur.

_ Mais la vrai question est "est-ce qu'il lui as déjà parlé?", pouffe Amel.

Et c'est repartit pour les regards noirs et une nouvelle dispute.

¤

Après avoir mit de l'ordre dans ma chambre, je retrouve Amel au salon. Elle est concentré sur la télé, mais je lui arrache très vite la télécommande des mains en découvrant ce qu'elle regarde.

_ Tu regarde vraiment des trucs nuls toi! Désolé mais c'est pas chez moi que tu va regarder ça, lui dis-je.

Elle est en train de regarder un épisode de Moundir et les apprentis aventuriers en replay. Je crois bien que je suis l'une des rare adolescentes de ce monde à ne pas aimer les émissions de téléréalité. C'est nul et ça rend les gens plus cons qu'ils ne le sont déjà. Du moins, c'est mon avis.

_ T'as raté ta vie Syra, me dit-elle avec conviction. T'es la seule personne que je connais qui n'aime pas ça.

_ C'est vous qui ratez votre vie en regardant ces merdes.

Elle ne me répond pas. J'enlève son replay pour me connecter à netflix. Si ma mère ne m'avais pas prit un abonnement, je crois bien que ma vie serait plus nul qu'elle ne l'est déjà.

Nous nous mettons d'accord sur un film. Puis, je quitte rapidement le salon pour aller chercher de quoi grignoter ainsi que des plaids avant de mettre le film en marche.

Dès les premières minutes du film, Amel s'endort. Peu de temps après on sonne à la porte. Je m'y précipite, pensant qu'il s'agit de mes parents ayant oublié leur clés. Mais avant d'ouvrir la porte, je regarde tout de même à travers le judas. Et j'ai bien fait.

Je vois deux hommes, me disant vaguement quelques choses. Ils m'ont l'air assez en colère.

Soudainement, un oeil se rapprochent du judas. Je pousse un cri de surprise tout en reculant. Mon dos se heurte contre le mur du couloir et c'est à ce moment là, que je me rapelle où j'ai vu c'est deux hommes. Ça ne remonte pas à si loin que ça vu que c'était il y a seulement quelques heures. Ce sont les hommes avec Moussa parlait à la pizzeria. Je n'ai pas le temps de penser à autre chose, qu'ils se remettent à frapper à ma porte.

_ OUVRE CETTE PUTAIN DE PORTE! s'écrit l'un d'entre eux.

Je reste appuyé contre le mur et ma respiration s'accélère. Pourquoi viennent-t-ils sonner à ma porte? Que me veulent-ils? Je n'y comprend rien et je ne vais certainement pas leur ouvrir ma porte. J'essaye de trouver une explication à cela, en vain.

Je cours jusqu'au salon et réveille Amel. Une légère secouse suffit pour la réveiller et je lui explique rapidement la situation. Elle ne se pose pas de question et se lève du canapé. Elle marche d'un pas déterminé jusque la porte d'entrée et regarde à travers le judas. Elle y reste quelques secondes puis se retourne vers moi.

_ Tu te fou de moi Syra?

_ Mais non! T'as regarder par toi même, non?

_ Y a personne! s'ecrit-elle. Tu m'a réveillé pour rien, t'es chiante!

Je m'avance vers la porte et pousse légèrement Amel. Je regarde une nouvelle fois à travers le judas et constate qu'il n'y a en effet personne.

Mais, ils étaient la il n'y a même pas vingt secondes...

_ Je te jure, il y a avait les deux mecs avec qui était Moussa! Ils m'ont fait flipper.

Pour être sur de moi, je regarde encore une fois à travers le judas, mais ils n'y a personne. Je cours jusque ma chambre et ouvre les stores. Je regardes partout mais ne vois rien. Il fait nuit noir et je ne distingue aucun mouvement louche dehors.

Je verrous la porte d'entrée et de retour au salon, je constate qu'Amel s'est rendormi. Je m'installe près d'elle et me met à cogiter.

Je ne suis pas folle! Je les ai vu de moi même. C'est Moussa qui leur a dit de venir? Pourquoi sont-ils repartit? Je ne dit pas que j'aurai aimé qu'ils restent mais ça m'intrigue beaucoup. Je n'aime pas ça du tout!

C'est effrayé et la tête remplis de questions, sans réponses, que je m'endort.

À suivre