01
Il est assez tard lorsque je quitte la bibliothèque. J'étais tellement absorbé par mes révisions que je n'ai pas vu le temps passer. Il est plus de 19h et déjà j'ai huit appels manqués de ma mère ainsi que deux messages de mon père.
J'ai dit à ma mere que je rentrais à cinq heures, mais à la dernière minutes j'ai décidé d'aller réviser et je n'ai pas pensé à le lui dire. La connaissant, elle a du paniquer pour rien.
Ma mère a tendance à trop s'inquiéter pour moi. J'ai beau lui dire que j'ai dix-sept ans et que je suis plus un bébé, elle ne veut rien entendre. Mais bon, je ne peut pas lui en vouloir de trop me materner.
Tout en me dirigeant vers l'arrêt de bus, je lui envoie un message pour lui dire que je serais à la maison dans une vingtaine de minutes.
En cette nuit de décembre, le soleil s'est couché tôt et il fait très sombre.
Au loin, j'appercois une paire d'oeil noir me scruter. Je fixe le propriétaire de ses yeux à mon tour, d'un regard qui se veut menaçant, tout en continuant à marcher. Malgré l'obscurité, je parvient à le reconnaître grâce à sa paire de chaussure blanche. Enfin, je ne sait ni son prénom ni qui il est, mais ça fait déjà trois fois que je le vois aujourd'hui. Ce matin devant mon lycée, ce midi au Mcdo et maintenant quelques pas de la bibliothèque. La première fois je l'avais à peine remarqué, la seconde fois il m'a souris et maintenant il se contente de me regarder.
Je ne suis pas du genre paranoïaque, mais j'avoue que cette histoire commence à me faire cogiter. Voir une personne, que vous n'avez jamais vu auparavant, plusieurs fois dans la même journée c'est plutôt bizarre non?
Pourtant il n'a pas l'air d'un harceleur. Loin de la, il a un visage d'ange contrastant parfaitement avec sa peau très foncée. Grand et plutôt baraqué, il a un physique dans la norme.
En le regardant ainsi, il ne paraît pas dangereux, mais il me fait légèrement peur. Je suis sur qu'il me suit!
Alors que je le fixe toujours, une voiture roulant très vite s'arrête à sa droite. Il cesse immédiatement de me fixer et monte à l'intérieur du véhicule.
Je soupire de soulagement. Je n'aurais pas pu soutenir son regard plus longtemps.
J'attrape mon téléphone ainsi que mes écouteurs et accélère le pas en direction de l'arrêt de bus, musique aux oreilles.
¤
Comme convenue, vingt minutes plus tard, me voilà à la maison.
J'ai à peine fait un pas dans le couloir que ma mère sort de la cuisine en courrant. Elle me prend dans ses bras et soupire de soulagement.
_ La prochaine fois que tu compte rentrer tard, tu nous appelle Syra!
_ Il est seulement dix-neuf heures, c'est pas si tard que ça, lui dis-je.
Elle ne me répond pas mais me sert d'avantage dans ses bras.
Malgré le fait qu'elle soit trop protectrice, l'attitude de ma mère envers moi, me réconforte. Elle se préoccupe de moi comme si j'étais l'enfant qu'elle a porté et non celui qu'elle a adopté.
Les seules choses que je sais sur mon passé sont que ma génitrice et moi avions immigré du Sénégal pour la France et qu'une fois en France, elle m'a abandonné alors que j'étais qu'un petit nourisson.
C'est Julia et Malick, de jeunes mariés dans l'incapacité d'avoir un enfant qui m'ont trouvé. Ils m'ont recueillit quelques temps chez eux, puis ont du se serparer de moi et me laisser au sein d'une pouponnière. Après deux années de démarches et d'acharnement, ils ont pu m'adopter et je ne leur remercierai jamais assez. Ils m'ont offert une belle vie et ont toujours tout fait pour que je soit heureuse.
Ils m'ont offert ce que mes géniteurs n'ont pas voulu m'offrir : de l'amour, et pour cela je leur en serais éternellement reconnaissante.
Je serre à mon tour ma mère dans mes bras. Elle me fait un bisou puis me dit d'aller prendre une douche pour que nous dinons ensuite.
Je m'exécute, après avoir rangé les affaires, et retrouve mes parents dans la cuisine peu de temps plus tard.
Je salus mon père puis m'installe à ses côté pendant que ma mère s'occupe du repas.
_ Alors ta journée? me demande-t-il.
_ Je suis un peu fatigué, mais ça va. Et la tienne?
Vu son visgae, j'en déduit qu'elle ne sait pas aussi bien passé que la mienne.
_ J'ai faillit démonter ce fils de pute de Salim.
Salim c'est le meilleur ami de mon père, enfin c'était... Ensemble, ils ont monté une entreprise de location immobilière s'étendant dans le monde. Cependant depuis quelques années, ils sont constamment en conflit à propos de la gestion de l'entreprise et cela a finit par briser leur amitié. Maintenant ils ne se passent pas une journée sans qu'ils ne se disputent. Mon père pense même à revendre ses parts de l'entreprise mais ma mère tente de l'en dissuader. Il s'est donné du mal pour que son entreprise marche et elle estime qu'il ne doit pas tout lâcher pour des histoires d'enfants..
Au même moment cette dernière dépose le plat de lasagnes, qu'elle a préparé, sur la table.
_ J'espère que vous avez faim parce que vous avez intérêt à tout manger. Je ne veut aucun gaspillage!
Je soupire en voyant le gros plat. Ma mère a un sérieux problème. Elle ne tolère pas le gaspillage mais elle prépare toujours des gros plats. Nous ne sommes que trois à la maison et ces plats peuvent facilement suffir pour six personnes. Si elle ne m'emennait pas à la salle de sport avec elle, plusieurs fois par semaine, je crois bien que je serais obèse.
¤
Alors que je me trouve dans l'ascenseur de ma résidence, pour descendre les poubelles, une paire de main noir bloque la femeture de la porte. Cette dernière s'ouvre sur un homme.
Il rentre dans l'ascenseur et se positionne juste a ma droite. Je ne lui prête pas attention et baisse la tête sur mes chaussures. Mon regard devie rapidement à droite et reste figé sur les chaussures de cette homme. Je les reconnais!
Je relève lentement mon regard jusque son visage et j'en reste bouche bée. C'est bien lui, l'homme qui me suis depuis ce matin.
Donc je ne suis pas folle, cette homme me suit réellement. Mais que veut-il? Que je sache, je n'ai rien fait de mal? Me suivre jusque chez moi, ça devient de la folie!
J'avais voulu me persuader que c'était seulement le fruit du hasard s'il se trouvait partout où j'allais, mais là c'est la goute de trop.
Tandis que mes yeux le scrutent, il plonge son regard dans le mien. Je le vois bouger les lèvres et articuler quelque chose, mais je suis bien trop pétrifié pour l'écouter ou réagir.
Il lève une de ses mains en ma direction. Mais avant qu'il ne tente quoi que ce soit, je me recule précipitamment jusqu'au fond de la cabine d'ascenseur.
Mon dos heurte la parroi et je me protège à l'aide de mes deux gros sacs poubelles.
_ Vous voulez quoi? J'ai rien fait de mal, lui dis-je.
Pendant quelques secondes, ils ne se passent rien jusqu'à ce qu'il se mette à rire.
_ Calme toi cousine. J'allais rien te faire.
Me rendant compte que j'ai l'air d'une conne, je tente de me calmer et redepose mes sacs poubelles par terre. Au même moment l'ascenseur s'ouvre sur le hall.
Après m'avoir adressée un dernier regard, il quitte l'ascenseur d'une démarche assurée.
Mais je ne peut pas le laisser filler comme ça. Je veut mes réponses!
J'attrape donc mes sacs poubelles et court après lui.
_ Attendez!
Il se retourne et me regarde en fonçant légèrement les sourcils. Je m'éloigne un peu de lui, par mesure de sécurité, tout en étant assez proche de lui.
Le lampadaire, situé à deux pas de lui, éclaire son visage et en le regardant j'ai du mal à me dire qu'il me veut du mal.
_ Ce matin vous étiez devant mon lycée, puis je vous revois au Mcdo, ensuite à la sortit de la bibliothèque et maintenant dans ma résidence? C'est quoi votre problème avec moi?
Il me regard méchamment avant que son visage ne se détende pour laisser place à de l'amusement.
Ah je lui fait rire? Je suis un sketch moi?
_ Tu pense être le centre du monde ou quoi? Désolé de te decevoir, mais c'est pas le cas. J'ai une vie, j'ai pas que ça a faire à te suivre.
Je peut lire en lui une sorte d'arrogance et ça m'énerve. Toute trace du visage d'ange que j'ai pu distingué à disparu.
_ Oui, vous avez une vie mais vous m'avez suivi! Je suis pas bête. Je vous vois quatre fois en une journée alors que je vous ai jamais vu. C'est louche!
Son regard amusé laisse place à un regard furieux.
So comman la bipolarité?
_ Ah ouais c'est louche? Eh tu crois que je te veux quoi enfait? T'es une taré toi, je sais même pas d'où tu sort déjà. Et arrête de me vouvoier, j'ai pas quarante piges.
_ Je sais pas ce que tu me veut, mais je sais que tu me suit!
Son regard furieux laisse une nouvelle fois place à de l'amusement. Il se met à rire tout en me parlant.
_ Redescend cousine, mais vraiment. Pourquoi tu veut que je te suive même? Déjà que là j'ai du mal à te voir tellement que t'es noiiiir, comment j'aurai pu te voir tout à l'heure alors qu'il faisait sombre?
Non mais il est sérieux lui. Il a bien insisté sur le mot "noir" et j'ai bien envie de lui foutre une droite. Oui je suis noir et alors? Qui est t'il pour critiquer ma couleur de peau? En plus, lui même est très foncé donc il n'a pas le droit à la parole.
Je me décide à ignorer sa remarque sur ma couleur de peau.
En y réfléchissant bien, il est possible que je me fasse de fausse idées. Mais je préfère rester sur mes gardes et essayer de le faire parler.
_ Bon ok, peut-être que tu me suivait pas tout à l'heure, mais qu'est ce que tu fait dans ma résidence? Et ne me dit pas que tu habite ici parce que je connais tous mes voisins et tu n'en fait pas partit.
Il me sourit, dévoilant au passage une parfaite dentition.
_ Et bah maintenant je le suis. Et faut que tu calme ta paranoïa parce qu'on risque de se croiser souvent maintenant.
Il termine sa phrase par un clin d'oeil et s'en va. Pff étouffe toi avec ton clin d'oeil!
Je le regarde s'éloigner tout en réfléchissant à ce qu'il m'a dit. Je me rend compte que je vient de me faire passer pour une folle. J'ai cru qu'il me suivait alors qu'il n'en a rien à faire de moi. Il a raison, le monde ne tourne pas autour de moi. Il faut vraiment que je me calme, ainsi que ma paranoïa.
De retour à la maison, je remarque qu'il est 22h10. Heureusement que mes parents dorment déjà, sinon ils se seront posé des questions. J'ai quand même prit un bon quart d'heure pour jetter des poubelles, juste en bas de chez nous.
À suivre
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