Chapitre 29 › Dessine-moi un avenir
Je décide de rejoindre les autres après mon temps de pause quand la vue de Gabriel, portable à l'oreille, me fait renoncer à me déplacer. Il est préférable pour moi de rester caché lorsque sa voix rauque s'impose, vociférant contre son interlocuteur. Il est sans savoir que les murs ont des oreilles, et que je fais partie de ces murs.
— Papa, arrête ! J'irai pas dans cette école de nazes, j'en ai rien à foutre de ton entreprise, OK ? Trouve-toi un autre bouche-trou.
J'aimerais avoir des écouteurs, de sorte que je ne puisse pas entendre une conversation qui ne m'est pas destinée ni être témoin de la voix brisée de mon oppresseur. Ça me fait mal au cœur, car je la connais trop bien, cette voix. Celle qui use de toute sa force pour ne pas craquer. Elle est un océan de colère salé à la tristesse. Jusqu'ici, je ne l'avais jamais entendue autre part que dans mon propre corps.
— Ouais, c'est bon, j'ai compris, grommelle-t-il avant de raccrocher. C'est ça, salut.
Gabriel plaque ses deux paumes au-dessus de son crâne en tournant nerveusement, puis donne un coup de pied dans le potelet afin d'y passer ses nerfs :
— Vieux con ! Je le déteste, cet enfoiré.
Il est sans doute plus prudent de rester caché, au cas où il lui viendrait l'idée de défouler sa colère sur moi, comme il en a pris l'habitude.
Seulement, je suis ce genre de garçon, ce genre d'humain qui ne sait pas ignorer quelqu'un qui ne va pas bien. Je quitte ma cachette, les mains dans les poches de ma veste.
Et, sans même oser poser le regard sur l'athlète, je demande presque à voix basse :
— Est-ce que... tout va bien ?
Les traits tendus de son visage sont maussades et son corps arpente en un petit cercle le chemin entre la porte du restaurant et le parking.
Il n'a pas l'air surpris de me voir, mais, fidèle à lui-même, il maugrée :
— Qu'est-ce que ça peut t'faire ? Casse-toi d'là.
Je m'attendais à cette réponse indolente.
Elle me fait même légèrement sourire, au risque qu'il pense que je me moque de lui, ce qui est faux. Suite à l'échange qu'il vient d'avoir avec son père, il apparaît que Gabriel est le genre d'homme à exprimer sa douleur en s'en prenant aux autres. Pour ma part, j'ai choisi de me détruire en solitaire en me coupant du monde. Nous avons tous deux choisi une méthode de survie quant à nos problèmes, peu importe si elles ne sont pas raisonnables.
Avec un peu d'appréhension, mon corps se déplace jusqu'à lui faire face. Il ne semble pas à l'aise, je le vois à la manière dont il m'évite et à sa façon de passer sa main contre sa bouche tremblante de n'être pas parvenu à cracher tout ce qu'il avait à dire à son paternel.
Je réfléchis à comment j'aurais voulu qu'il me traite si nos rôles étaient inversés. Je l'imagine dans une version plus douce de Gabriel qui, bien qu'il porte le nom d'un ange, traverse l'enfer.
— Je ne partirai pas, répliqué-je d'une voix assurée. Je ne te le demanderais pas si je n'en avais rien à faire.
Je tente de le mettre en confiance pour le laisser me livrer ses inquiétudes.
Gabriel fronce les sourcils, puis pouffe. Il allume une cigarette et rétorque sèchement :
— Il n'y a vraiment qu'un crétin pour agir comme ça. Tu n'peux pas comprendre, alors lâche-moi, maintenant.
Il expire sa fumée, puis me tourne le dos en s'éloignant. Je ne peux m'empêcher d'insister et l'intercepte, quitte à me prendre des coups bien mérités en m'immisçant ainsi dans une vie qui n'est pas la mienne :
— Je comprends plus de choses que tu ne le crois. Et même si ce n'était pas le cas, car je ne suis pas à ta place, je peux l'entendre.
Le corps de Gabriel se fige à la suite de mes mots. J'ai l'impression qu'il va faire demi-tour et me soulever du sol pour ensuite me balancer aussi loin que possible.
Le courage me manque, je sens des frissons parcourir mon corps et le stress me serrer l'estomac. J'imagine déjà mon visage couvert de coups, une pensée qui doit sans doute aussi lui venir à l'esprit alors qu'il revient vers moi d'une démarche révélant son animosité. Je recule comme un animal acculé et papillonne des paupières quand il me surplombe de toute sa hauteur.
Je ne l'ai jamais vu d'aussi prêt, la cicatrice au milieu de son sourcil paraît plus profonde. Son regard sombre se plonge dans le mien, puis il chuchote, comme pour me dévoiler un secret :
— Si tu répètes c'que t'as vu ou entendu à qui qu'ce soit, j'te pourrirai jusqu'au bout.
Au moins, ça a le mérite d'être clair.
Je crois comprendre qu'il sous-entend de me taire à propos de son baiser avec Camille. Il doit garder enfouies d'intenses souffrances pour menacer plus petit et plus faible que lui.
Toutefois, je ne réponds rien, pensant que notre conversation vient de prendre fin, mais il se dirige vers la planque que j'ai occupée avant de le surprendre au téléphone. Je me permets de le suivre, à mes risques et périls.
Gabriel me jette un regard de dédain, puis ajoute dans un soupir :
— Au point où t'en es, t'es plus à une confidence près, dit-il, le timbre plus décontracté. Mon père veut que j'intègre une stupide fac de management pour que je puisse reprendre le flambeau de son entreprise.
Il se tient dos au mur, une clope au bec sur laquelle il ne cesse de tirer sans reprendre haleine, pas même pour me parler alors que la fumée opaque s'extirpe de ses lèvres. Je reste stoïque, sans oser prendre la parole tant qu'il n'a pas fini de vider son sac.
— J'arrête pas d'lui dire que c'est pas c'que je veux faire de ma vie, mais il s'en fout ! À part son argent, il se préoccupe de rien.
— Et ta mère dans tout ça ? osé-je demander.
Il ricane.
— J'peux pas compter sur ma mère pour qu'elle s'oppose à mon père, ça n'est jamais arrivé.
Las de sa situation, ses sourcils font brièvement un bond. De mon côté, je ne cesse de tourner mon briquet entre mes doigts dans la poche de ma veste, cherchant une phrase réconfortante à lui adresser.
— Je suis désolé que tu n'aies pas le soutien dont tu as besoin, Gabriel.
— Non, me mens pas. T'es pas désolé, et j'le comprends très bien, après c'que je t'ai infligé.
Sa carapace s'effrite et j'ai la soudaine envie de voir ce qu'il y cache en dessous.
— Je ne mens pas, ça ne m'amuse pas de voir les autres souffrir.
— Même si c'est moi ?
— Oui, Gabriel, même si c'est toi.
Il pince ses lèvres, puis estime ses anciens propos :
— J'avais raison, t'es vraiment un crétin.
Je me retiens de rire, un peu troublé de le découvrir sous un jour sympathique. D'une voix calme et comme pour lui donner l'indice de continuer dans cette lancée, je relance le dialogue :
— Alors, si tu ne veux pas reprendre l'entreprise familiale, que voudrais-tu faire ?
— J'te dirais rien. Tu vas t'moquer de moi, dit-il, riant de lui-même.
Je fronce les traits de mon faciès à cette réflexion, il parle comme si j'étais le plus moqueur des deux.
Gabriel reprend ses cigarettes dans la poche de son short afin de choisir une nouvelle victime à consumer, puis passe aux aveux :
— Moi, j'veux créer des bandes dessinées.
Je ne peux dissimuler la surprise sur mon visage à l'entente de sa déclaration, loin de l'idée que je me faisais de l'avenir de Gabriel.
— Tu veux quoi ? Attends... Toi, tu dessines ? C'est bien ça ?
Je réalise que ma surprise a pu le blesser. Il faut dire que la grosse brute qu'il est ne laisse pas supposer qu'il ait la capacité de rester assis derrière un bureau à illustrer des histoires, lui qui s'est tant moqué de mes croquis.
Je me sens honteux de ma réflexion. Ainsi, je tente de me rattraper :
— Désolé, j'ai été pris au dépourvu. Vu ta personnalité, je n'aurais jamais imaginé que tu convoitais ce genre d'avenir ni que tu aimais dessiner après... ce que tu as dit l'autre soir.
Gabriel baisse les yeux, tirant sur sa cigarette.
— Faut croire que la première impression n'est pas toujours la bonne, répond-il à voix basse.
Un silence s'installe entre nous. Nous détournons le visage avant d'en revenir à nous échanger un regard au même moment. Ce geste synchronisé a le don de lui provoquer un rire qu'il étouffe, puis il rompt notre mutisme avec légèreté :
— J'te l'accorde, t'avais toutes les raisons de penser autrement à mon sujet.
Un rictus se coince sur ma bouche.
— Merci de le reconnaître.
— Quelle importance, de toute façon ? J'me voile pas la face, mon père n'acceptera jamais. Il va falloir que je renonce à ce projet.
Il laisse une porte ouverte pour les confidences, ce qui me met en confiance pour lui faire part de mon point de vue :
— Tu ne devrais pas y renoncer. Il s'agit de ta vie, pas de celle de ton père. Tu dois faire quelque chose qui t'épanouit. Si dessiner des bandes dessinées donne un sens à ta vie, fais-le sans hésiter.
Les traits contrariés, il fait un signe de tête négatif.
— Non, Allan, c'est mort pour moi. On n'a pas tous la chance d'avoir des parents conciliants, tu n'sais pas comment est mon père.
— Utilise ta colère, lui suggéré-je.
— Comment ça « utiliser ma colère » ?
— Je ne sais pas... Tu peux convertir l'énergie que tu dépenses pour te protéger en blessant autrui pour ton avenir. Essaie d'en faire quelque chose de positif. Et crois-moi, tu y arriveras.
Son regard fuyant et ses sourcils froncés m'indiquent que je suis peut-être allé un peu trop loin dans mes paroles. J'ai voulu l'aider, mais j'ai la sensation d'avoir fait tout l'inverse, de lui être inutile, en plus de donner des conseils que je ne sais pas appliquer.
Qui est-ce que j'essaie de sauver en lui faisant la morale ?
— Et toi ? Dis-moi tout, c'est quoi c'qui donne du sens à ta vie ? demande-t-il, sans doute pour détourner le sujet.
— Je n'en sais rien. Peut-être ouvrir une galerie d'art et y exposer mes œuvres et celles d'autres artistes, lui avoué-je. Ce serait sympa.
Il pouffe, puis juge :
— C'est typiquement pédé.
Je lève un sourcil à sa réflexion. Si je ne trouve ça pas drôle, Gabriel, au contraire, se fait violence pour ne pas rire de la mine déterrée qui se lit sur mon visage.
— Oh, fais pas cette tête ! Entre nous, c'est moi le plus pédé des deux, alors détends-toi.
Voilà qu'à présent, il me confesse son attirance pour les hommes. Je me sens flatté qu'il m'en parle si facilement.
Vincent doit s'impatienter. C'est surprenant qu'il n'ait pas encore débarqué, sachant que le sportif est, lui aussi, aux abonnés absents.
— Et Camille, il est ton...
La voix autoritaire de Gabriel me coupe abruptement.
— Arrête. J'suis pas prêt pour ça.
Mes lèvres se pincent entre elles, tandis que mon interlocuteur ne daigne même pas m'adresser un regard.
— OK, désolé si j'ai été trop loin.
— T'inquiète, s'empresse-t-il de répondre.
Il glisse ses mains dans ses poches et s'efforce de ne pas laisser tomber les larmes qui lui montent aux yeux et qui ne m'échappent pas. C'est troublant, je me reconnais dans sa gestuelle, dans sa manière d'être violent avec lui-même afin de cacher la moindre trace de vulnérabilité qui pourrait le trahir.
Curieusement, nous avons plus en commun que nous n'aurions pu le croire.
Une tristesse insoutenable apparaît sur le visage du sportif, celle d'un garçon beaucoup trop jeune pour voir ses rêves s'envoler. Sans même qu'il n'ait à prononcer quoi que ce soit, je devine avec facilité que si son père force son fils à entamer un avenir dont il n'a pas envie, alors il ne peut pas considérer l'idée de pouvoir vivre pleinement sa sexualité.
La colère de Gabriel est enracinée dans son cœur, car il a sur ses épaules la pression de devoir être le fils idéal, alors qu'il est tout l'opposé de ce que ses proches attendent de lui.
Après un silence écrasant, nous décidons de renouer avec la réalité en rejoignant les autres, qui ont probablement déjà bien entamé leur dessert. Le carillon de la porte du restaurant retentit et Gabriel en franchit le seuil avant moi. Caché derrière son corps, comme sorti de l'ombre, Vincent apparaît avant que j'entre à mon tour et me pousse à rebrousser chemin.
Confus, je l'interroge :
— Qu'est-ce qu'il te prend ? On ne rejoint pas les autres ?
Un rictus se hisse au coin de sa bouche tandis que son bras étreint mes épaules.
— Non, on va faire un tour.
— Où ça ? Je n'ai pas eu le temps de prendre un dessert ! protesté-je.
Il s'esclaffe.
— Tant pis pour le dessert, il va falloir te contenter de moi.
Mes joues s'embrasent, il insère des images dans mon esprit que je n'aurais jamais osé inventer. Vincent détient du pouvoir sur moi, mais c'est quelque chose dont il ne doit jamais être conscient, au risque de me nuire.
Les personnes qui surgissent dans nos vies ne sont pas effrayantes parce qu'elles ont un impact puissant sur nous. Elles sont terrifiantes, car elles laissent une trace indélébile dans notre cœur, et qu'il n'existe rien ni personne au monde pour recouvrir ce qu'elles auront laissé derrière elles en partant.
Tu es terrifiant parce qu'avant toi, j'ignorais ce que c'était d'aimer. Cet oxygène que l'on appelle amour ou folie, je le trouve uniquement avec toi.
Vincent me saisit le bras et oriente mes pas en dehors du parking, seulement, la direction dans laquelle il nous engage augmente subitement mon anxiété. S'il ne me dit pas où nous allons, je ne pourrais pas appréhender mes angoisses.
De ce fait, je réitère la demande à laquelle il n'a pas répondu :
— Dis-moi où on va, s'il te plaît.
— Je te le dirai quand on y sera.
Je tente de freiner notre allure pour lui faire comprendre que je suis réticent, mais il persiste au point où je me retrouve obligé de libérer mon bras d'un geste brusque.
— Arrête ça ! regimbé-je, agacé par son comportement insistant. Cesse de vouloir me contrôler quand je ne fais pas ce que tu veux.
Il plonge ses mains dans les poches de son jean, loin d'être affecté par mes réactions inhabituelles. Même son visage demeure vide d'émotions, il n'y a pas même une once d'inquiétude ou d'étonnement dans son regard.
Contrarié, je me mets à marcher plus vite que son rythme en direction de la gare, comme pour prendre de l'avance ou le fuir.
— Tu boudes parce que t'as pas eu de dessert ? se renseigne-t-il d'une voix sarcastique qui me fait bouillonner de colère.
Une fois de plus, il prend les choses à la légère.
— Je ne boude pas, grommelé-je.
À peine ai-je répondu qu'il n'attend pas pour me poser l'ultime question, celle qui lui brûle les lèvres et qui explique pourquoi il m'a emmené à l'écart du groupe :
— Qu'est-ce que tu faisais avec Gabi ?
J'étais persuadé qu'il me le demanderait, mais une partie de moi espérait qu'il ne le fasse pas. Mes pas s'arrêtent net avant que je ne me retourne vers lui, le cœur battant à vive allure, non pas d'anxiété, mais d'une rancœur que je m'efforce de conserver.
Je me contiens, car je ne sais pas comment limiter mes émotions, si tant est qu'il y ait possibilité de le faire.
— Tu ne pouvais pas t'empêcher de me le demander, n'est-ce pas ?
Il hausse les épaules.
— Je me suis inquiété, c'est tout.
— Pour qui, Vincent ? Tu t'es inquiété pour moi ou est-ce que tu t'es inquiété que Gabriel puisse me dire quelque chose que tu ne veux pas que je sache ?
Sa réponse fuse :
— Je m'en fiche. Je te l'ai dit, je n'ai pas de secret.
— C'est faux ! Ça n'existe pas, une personne qui n'a pas de secret. J'ai l'impression que tu me caches quelque chose que je devrais savoir.
Je perds les syllabes de mes mots, je les mâche comme si je n'étais pas capable de faire une seule phrase dans le bon ordre. Sa pomme d'Adam qui tremble et sa mâchoire qui se contracte indiquent qu'il a des difficultés à supporter mes paroles.
— Je ne peux pas m'empêcher de songer au fait que tu connais absolument tout de moi, reprends-je. Toi, en revanche, tu restes entièrement secret. Ce n'est pas juste, je ne veux pas de ça entre nous. Ça m'effraie, c'est trop angoissant pour une personne comme moi.
— Tu as vu mon tatouage et ma cicatrice.
— Ce n'est pas suffisant, Vincent ! Je l'ai vu avec des conditions pour que tu n'aies à donner aucune explication. Je ne te connais pas, Vincent, et tu me connais trop. Ça ne peut pas marcher comme ça...
Je regrette immédiatement la dernière phrase que j'ai prononcée. Non pas parce que je ne la pense pas, mais parce que je réalise que j'ai ouvert une porte qui lui permet de rompre ce que nous avons.
— Je sais pas quoi te répondre, Allan...
Il baisse les yeux, tandis que mon cœur usé se manifeste par un point dans la poitrine. Sans plus d'explications de sa part, je conclus cette discussion à sens unique en reprenant le chemin que j'ai précédemment abandonné.
Toutefois, un dernier espoir s'empare de moi lorsque j'entends les pas de Vincent trottiner jusqu'à moi. Comme il l'a fait auparavant, il passe un bras autour de mes épaules, puis s'empresse de me serrer contre lui, jusqu'à déséquilibrer ma démarche.
— Je suis désolé de t'avoir fait ressentir ce mal, ce n'était pas volontaire. Laisse-moi un peu de temps pour me faire à l'idée de parler de mon secret, OK ?
— T'entendre me dire ça me donne l'impression d'être égoïste, avoué-je honteusement. Je ne veux pas te forcer à quoi que ce soit. Je voudrais que l'on se fasse confiance, alors ne me laisse pas sur le banc de touche.
— Non, tu as eu raison. Moi aussi, je veux qu'on se fasse confiance.
Il clôt la discussion d'un baiser furtif contre ma tempe auquel je ne peux m'empêcher de sourire, soulagé que la situation puisse s'arranger.
Les lumières du restaurant s'estompent au fur et à mesure de notre éloignement. Spontanément, je ne peux m'empêcher de faire une petite remarque :
— J'aurais quand même bien voulu avoir un dessert.
Vincent éclate de rire. Je ne me lasserai jamais de cette mélodie, de ce son qui répond avec évidence à une question à laquelle je n'ai pas su répondre :
Son rire, c'est ce qui donne un sens à ma vie.
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