Chapitre 16 › La mer garde tous les secrets

Sur la plage, le groupe s'affaire à une partie de volley-ball. Bien décidé à me rapprocher de Vincent, c'est la première fois depuis mon arrivée ici que je ne me réfugie pas dans un coin isolé. Quand bien même, je me tiens un peu éloigné d'eux, mais l'effort est là.

Confortablement assis sur ma serviette, je me transforme en un détective à la recherche du compte Instagram de Vincent. Après tout, il connaît Gabriel et ses sous-fifres de l'équipe de football, alors il doit forcément y avoir un petit indice de son existence sur un de leurs comptes.

C'est le regard dissimulé derrière mes lunettes de soleil et une cigarette se consumant toute seule entre mes lèvres que je m'arrête sur chaque compte ayant liké les photos de Roxanne, mais aucune trace de Vincent. Je décide alors d'aller fouiller dans la liste de ses abonnés et tape aléatoirement dans la barre de recherche des idées de pseudo pour lesquelles il aurait pu opter.

    Le Classique. Je tente plusieurs combinaisons avec son nom et prénom, en vain. J'essaie d'éventuels pseudos sous forme d'anagramme et tente même l'intégralité des titres des chansons de Twenty One Pilots, son groupe préféré.
    Mais cela ne donne toujours rien. Déçu, je m'emporte sur mon clavier :

Ce garçon est-il au moins réel ?

Je commence à en douter, renouvelant mes recherches sur les comptes de nos autres colocataires, quand les chiffres de mes notifications qui s'accumulent attirent mon attention. J'aimerais que ce soit Vincent qui, par je ne sais quel moyen, aurait trouvé mon compte et me signale sa présence.

Tous mes espoirs tombent cependant à l'eau, ce n'est que Camille qui prend un malin plaisir à aimer toutes mes photos. Elles ne montrent que des visites de musées, des photos de moi caché sous ma capuche et quelques screencaps de vieux films.

Peut-être que je devrais me désabonner, voire même le bloquer, histoire de lui faire comprendre que ce qui s'est passé la veille n'arrivera plus jamais.

Ennuyé, je soupire avant de projeter mon téléphone un peu plus loin sur ma serviette pleine de sable. La chaleur qui émane de ma cigarette contre mes lèvres me rappelle que je n'ai tiré qu'une seule bouffée de fumée avant de m'en débarrasser. Ma main balaye brièvement toutes les cendres évanouies sur mes affaires.

J'observe la mer danser avec sérénité. Elle ondule sous les caresses du vent qui emmêle mes boucles brunes dans sa valse quand une idée surgit alors dans mon esprit.

Je me précipite une nouvelle fois sur mon téléphone en surchauffe et ouvre l'appareil photo. Si Vincent aime garder le contrôle sur absolument tout, je n'aurais aucun mal à le faire réagir avec une photo à la description douteuse. Autant le laisser venir de lui-même ! S'il m'en parle, je pourrai le piéger en lui demandant d'où il a pu tirer l'information, ou alors... il ne se passera rien et j'en serai réduit au même stade.

Je me mordille les lèvres en réfléchissant aux répercussions possibles, avant de finalement prendre le risque de me lancer dans cette idée.

Téléphone entre les mains, mes coudes se posent sur mes genoux pour plus de confort. Je tente de cadrer mon épaule, laissant volontairement apparaître l'une de mes clavicules, révélant la naissance de mon cou et de mon pectoral. Je ne suis pas du tout à l'aise face à un objectif, même si je suis le photographe.

Après une dizaine de clichés dont je ne suis pas satisfait, je me décide enfin à publier ma photo sur la toile d'Internet.

Ajoutez une description. C'est là que les choses se compliquent.

Comment être subtile sans l'être ? Je réfléchis, je gamberge, je rumine... Je regarde ma photo, je cogite encore et, par intuition, j'écris : « L'aveugle a retrouvé la vue. »
La phrase est assez évasive pour que seul Vincent comprenne. Maintenant que ma photo est postée, je peux enfin me relaxer.

Les rires et plaintes de mes camarades jouant leur partie de volley-ball sont emportés par le vent. De même qu'il caresse mes cheveux et ma peau hâlée qui se manifeste par une légère démarcation au niveau de mon bassin.

L'harmonie est cependant chamboulée quand la voix de Vincent, qui vient lourdement s'installer à mes côtés et empiète encore sur ma serviette, me tire de ma rêverie.

— Tu viens piquer une tête ?

C'est ton cœur que je veux piquer.

L'entièreté de mon corps frissonne au son de sa voix, plus enrouée que d'habitude. Je ne prends pas la peine d'ouvrir les yeux pour le regarder, je me plais à redessiner son corps tel que je le vois dans mes souvenirs.

— Mmh.
    Je l'entends soupirer d'agacement, puis reprendre :
    — Ça ne veut rien dire, « Mmh ».
    Il m'imite à la perfection. Le coin de ma bouche se relève en un petit rictus.
    — C'est pour cette raison que j'adore cette réponse.
    — Très bien. Dans ce cas, à partir de maintenant, cette réponse est un joker.

Là, ça m'intéresse. Mon attention est portée vers lui au point où j'en abaisse mes lunettes jusqu'au bout de mon nez.

— « Mmh », ça voudra dire que tu me laisses le choix. Et je choisis que tu viennes te baigner avec moi, affirme-t-il d'un air hautain, fier de me coincer une nouvelle fois dans une embûche qui l'arrange.

    Le haut de mon corps se redresse à hauteur de mon interlocuteur et mes lunettes tombent maladroitement entre mes jambes repliées.

    J'hésite.

    — J'y gagne quoi ?
    — Tu verras, dit-il, un grand sourire scotché au visage. Laisse-toi surprendre.

Ses mains se sont logées derrière son dos, ses doigts s'enfoncent dans le sable. J'ai du mal à ne pas laisser mon regard descendre plus bas que son visage.

Dans le but de le charrier, je demande :

— Tu vas te baigner avec ton marcel ?
    Il arque un sourcil et marque un rictus.
    — Ça te pose un problème ? rétorque-t-il d'un timbre taquin.
    — Non. C'est juste mystérieux et bizarre.
    — Et séduisant ?
    Je grimace.
    — Tu dis vraiment n'importe quoi.

Le rire de Vincent qui éclate m'est offert. Le jeune homme se relève sur-le-champ et je suis chacun de ses mouvements, mes yeux plissés à cause du soleil. Il saisit vivement mon avant-bras afin de me redresser de sa propre force, à laquelle mon corps ne peut pas résister.

Vincent nous entraîne vers la mer.

— Tu vas réellement garder ton marcel ?
    Ses pieds sont les premiers à entrer dans l'eau, les miens les suivant comme s'il était le chemin que je suis certain de vouloir emprunter.
    —  Ça te perturbe tant que ça ? demande-t-il sans même se retourner.

Je ne peux pas décrocher mes yeux de ses épaules, de ses omoplates qui se mouvent, cachées sous le tissu de son débardeur gris qui fait ressortir la couleur bronzée de son épiderme. Instinctivement, je freine notre allure lorsque l'eau m'arrive aux genoux et profite de la conversation pour m'arrêter.

— Oui, avoué-je. Ça attise ma curiosité, j'ai envie de connaître ce que tu caches.
    Vincent se tourne vers moi, s'approche jusqu'à ce que je sois dans l'obligation de lever la tête pour pouvoir le regarder.
    — Tu ne me fais pas confiance ? insisté-je.
    — Si. Mais ce matin, tu as fait le choix de ne pas voir ce qu'il y a là-dessous, dit-il en tirant sur son débardeur.
    — J'étais sous la douche ! Qu'est-ce que j'aurais dû faire ?
    — C'est évident, non ? Sortir ou me laisser entrer ?
    Le ton monte.
    — Ça n'a aucun sens, Vincent ! Tu croyais vraiment que tu allais débarquer et que j'allais te laisser me rejoindre sous la douche ?
    — Oui, je pensais que tu le ferais ! crie-t-il.

C'en est trop pour moi, mon cerveau n'arrive plus à suivre.

Je perds le contrôle et m'emporte :

— Mais pourquoi j'aurais fait ça ?
    Il répond aussitôt.
    — Je croyais que c'était ce que tu voulais aussi ! Il n'y a pas que toi qui a peur, mais qui désire en découvrir plus.

Il croise ses bras contre son torse tandis que je détourne le regard. Nous arborons tous deux un air renfrogné. Mon cœur cogne douloureusement contre ma poitrine, j'ai oublié la raison de notre dispute. Tout ce que je sais, c'est que je ne veux pas rester fâché.

Je tente de changer de sujet :

— J'ai peur de la mer.
    Vincent soupire, puis me tend sa main.
    — Je ne te mettrai jamais en danger. Fais-moi confiance.

Prendre sa main dans la mienne me fait l'effet d'une bombe. En un contact, des millions de papillons se mettent à voler au creux de mon ventre.

Vincent nous enfonce dans l'immensité de la grande bleue. Je n'ai pas d'aplomb à ma respiration qui se bloque par la peur naissante et angoissante qui m'enveloppe quand l'eau frôle le tissu de mon short de bain.

Je m'empêche de respirer tout en bougeant mes doigts qui me semblent disparaître un peu plus à chaque pas. Je n'ose pas en parler à Vincent, de peur qu'il pense que je ne lui fais pas confiance. Ce dernier se retourne un instant vers moi, et je comprends tout de suite qu'il a deviné ce qu'il se trame dans ma tête.

Pour preuve, il s'arrête et se met aussitôt à masser mes doigts entre les siens. Les yeux baissés, j'avise mon short déjà dans l'eau tandis que le sien est encore sec. J'essaie de rester digne pour qu'il ne comprenne pas que je suis le pantin de mes émotions, jusqu'à être handicapé par des crises d'angoisse.

Personne ne doit jamais avoir vent de mon mal-être, surtout lui.

Il prend chacun de mes doigts, en commençant par le plus petit. Il les frictionne un à un entre ses mains habiles et quelque peu moites.

Je l'observe faire, puis murmure :

— Je suis désolé.
    — Arrête. Ne fais pas ça, s'empresse-t-il de répondre. Ne t'excuse pas d'être toi, j'arrive pas à le supporter.

Ses massages donnent l'information à mon cerveau que je n'ai pas le syndrome du membre mort. Il me redonne vie sans me poser de questions, sans me demander ce qui peut bien me mettre dans cet état.

À chaque doigt qu'il relâche pour continuer son cheminement, mes poumons se remplissent d'air et éloignent l'anxiété. Mais mon cœur, lui, bat toujours très vite.

Ce n'est pas l'angoisse, c'est Vincent.

Il finit, puis glisse son index sous mon menton pour que je puisse garder la tête haute. Il a ce petit sourire qui orne ses lèvres et qui est communicatif. Les lumières du soleil se reflètent dans l'eau et lui donnent un air angélique, rendant son existence presque irréelle.

— C'est OK ?

Je hoche la tête.

Je me sens vulnérable, tout le contraire de ce que j'espérais pour aujourd'hui. Mais il semblerait qu'il y ait des personnes qui ne nous laissent pas le choix ; elles ne nous laissent pas l'occasion d'être quelqu'un d'autre que nous-mêmes.

Je m'enfonce, l'eau monte jusqu'à ma taille. Les vagues percutent mon ventre et me remplissent de frissons. Ce n'est que lorsque chacune de nos mains, liées, s'enfonce dans l'eau que je sens les doigts de Vincent se glisser au creux de ma paume et descendre au bout de mes doigts. Il les saisit avec douceur, mon cœur se retourne dans ma poitrine.

A-t-il fait ça parce qu'il sait que j'ai peur, ou parce qu'il en avait envie ?

D'ordinaire, je l'aurais repoussé. Mais, dans l'immensité de l'océan, je lui rends son approche, et ce geste est sans aucun doute le plus vrai que j'ai pu faire dans ma vie.

Tout à coup, le corps de Vincent s'éclipse dans l'eau et se sépare de moi. À mon tour, je plonge en me bouchant préalablement le nez. Je ne tiens que quelques secondes avant de remonter à la surface et de glisser mes cheveux en arrière.

— Vincent ?

Lui n'est pas remonté.

Je tourne sur moi-même à sa recherche, observe le moindre petit indice, une vague ou bien une petite bulle d'air qui me signalerait sa présence, mais rien ne fait surface.

Je passe un coup de langue stressé contre mes lèvres salées et hausse la voix :

— Allez, remonte ! Je commence à flipper, là.
    Pas de réponse.
    — Vincent !

Mon corps se retrouve brutalement aspiré sous l'eau sans que je puisse m'y préparer. Dans un réflexe d'instinct de survie, je me débats et remonte au plus vite à la surface. J'inspire un grand coup, heureux de retrouver de l'oxygène. Quant à Vincent, il ne tarde pas à me rejoindre, puis éclate de rire.

Mes cheveux sont plaqués sur mon visage, mes yeux fermement clos alors que je tente de vider toute l'eau qui s'est glissée dans mon nez et me fait souffrir. Je cherche à remplir mes poumons d'air par une toux faible.

— Je t'ai fait mal ? me sonde-t-il, moins amusé.
    — Ça va. J'ai bu la tasse.

Vincent nage jusqu'à moi afin de passer ses mains dans mes cheveux mouillés qui me cachent la vue, les plaquant en arrière afin que je puisse y voir quelque chose.

— Je suis désolé, je voulais te faire une petite blague.

Mon regard se relève vers sa mine soucieuse. D'un coup de main, je l'éclabousse pour me venger, ce qui le fait s'éloigner, mais aussi sourire.

Nous passons les minutes suivantes à nous éclabousser l'un l'autre, riant de nos bêtises enfantines, avant de finalement reprendre notre souffle en nous attardant sur la plage où le monde est devenu tout à coup très petit. Les garçons contre les filles autour d'un ballon blanc et d'un filet bon marché afin de délimiter les équipes, c'est leur occupation de l'après-midi.

Roxanne est à l'écart, elle observe et ne participe à rien. Et moi, je culpabilise.

Je pense à voix haute :

— Roxanne est une fille bien. Elle tient beaucoup à toi.
    Je regrette à la seconde même, me mordant volontairement la langue.
    — Ce n'est pas ce que tu lui as dit ce matin.
    Sa voix autoritaire me glace le sang. Une phrase suffit pour que tout en moi se referme à double tour.
    — Comment es-tu au courant de ça ?
    — C'est moi qui lui ai dit de venir te voir, m'avoue-t-il.
    Je reste impassible, mais la déception me submerge.

Non seulement la démarche de Roxanne ne venait pas d'elle, mais, en plus de ça, Vincent était de mèche. Moi qui croyais qu'elle regrettait sincèrement ce qu'elle a fait, culpabilisant de m'être énervé ! Ce genre de manigance a le don de rouvrir des plaies que je ne suis pas prêt à revoir saigner.

Plutôt que de paroles, je rebrousse chemin vers la rive.

— Allan, attends...

    Sa voix est presque suppliante.
    Vincent se relève subitement à son tour, attrape mon biceps, néanmoins, je le rejette d'un coup de main diligent en faisant volte-face.

    — Ne me touche surtout pas.
    Mon ton est agressif, avec une pointe de déception dans mon intonation.

J'ai un réel problème avec les complots, les messes basses et les trahisons depuis Clémence. Je me suis promis de ne plus jamais laisser personne agir de la sorte avec moi. Je préfère souffrir de son absence plutôt que d'avoir à supporter ça.

— Laisse-moi au moins t'expliquer, insiste-t-il.
    — Fous-moi la paix, Vincent ! Je déteste qu'on se joue de moi. Tu m'as dit de te faire confiance, mais je n'aurais pas dû.

    Je reprends mon chemin, l'eau poussant à contresens de mes pas, comme pour me retenir de partir. Je me fais violence pour ignorer toute la tristesse qui pleure en moi.
    Le volume de sa voix augmente d'un cran, plus tremblante, comme si son cœur était atteint de bipolarité.

    — Je l'ai fait pour toi, Allan !
    Je lui fais face et hurle, emporté par l'émotion :
    — Et regarde où ça nous mène !

Le silence qui pèse entre nous est lourd. C'est comme si nous étions sur le fil du rasoir et qu'un simple petit mot, une infime inspiration maladroite, pouvait briser tout ce que nous avons construit jusqu'ici. Je hais ce sentiment, celui qui me fait comprendre que le point de non-retour n'est plus très loin.

    — Je pensais que tu l'aimais, m'avoue-t-il tout bas, comme s'il avait peur d'aggraver la situation.
    — Que je quoi ? Je ne comprends pas.
    J'ai dû mal entendre.
    — J'ai cru que tu étais amoureux d'elle, je voulais te pousser à saisir cette opportunité. J'avais un doute. Alors, quand tu n'as pas réagi à mon invitation de ce matin, j'ai pensé que c'était une réponse claire.

Il m'ôte les mots de la bouche.

J'observe Roxanne à l'horizon avec ses cheveux blonds dans le vent et sa mine boudeuse. Qu'ai-je fait pour qu'il puisse penser ça ? J'ai toujours posé qu'un regard amical sur mon amie. Je suis pris d'une incompréhension déconcertante.

Ma salive a du mal à passer dans ma gorge. Faiblement, je confesse :

— Je ne suis pas amoureux d'elle, c'est toi qui l'es.

Ses lèvres pulpeuses se pincent et son regard me supprime de son champ de vision. Il s'approche à nouveau de moi, mais, cette fois-ci, avec une délicate précaution. Je me sens comme un animal sauvage qu'il essaie d'apprivoiser. Suis-je aussi son renard ? Je me retiens de sourire quand cette belle pensée traverse mon esprit.

Ce n'est que lorsqu'il rejoint ma hauteur qu'il reprend d'une voix posée :

— Hier soir, je lui ai dit que je l'appréciais beaucoup en tant qu'amie, mais qu'il n'y aurait rien de plus entre nous.

    C'est tant d'informations à traiter que je ne sais pas quoi penser. De cette oppression mentale, je m'empresse de mettre les choses en lumière :

    — Tu l'as embrassée ?
    — Non.
    La réponse a fusé, comme s'il n'avait pas cherché plus loin que la vérité.
    — Vous avez couché ensemble ?
    — Non ! Ça va pas la tête ? s'insurge-t-il. Tu me prends pour qui ?
    — OK, c'est bon. Je te crois.

Quelque chose en moi me chuchote de lui faire confiance, de me fier à lui, même si j'ai tendance à me méfier d'un type qui se baigne en portant un débardeur.

Je n'arrive pas à redresser mon visage vers le sien, non pas parce qu'il est repoussant, bien au contraire, mais parce que nous avons tous deux compris que nous ne sommes plus de simples amis.

Ses phalanges se glissent avec douceur contre l'une de mes mèches de cheveux mouillés qu'il replace délicatement derrière mon oreille, apportant un commentaire non négligeable :

— Être en colère, ça te rend sexy.

Quelle audace !

Mon visage se redresse immédiatement dans sa direction et, bien que je lui offre un regard offensé, je ne peux dissimuler la chaleur qui émane de mes pommettes.

— Et toi, ça te rend idiot, répliqué-je, exaspéré.

La franchise de son rire touche instantanément mon cœur.
Nous remontons main dans la main vers le rivage, jusqu'à ce que l'océan ne puisse plus cacher notre secret.

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