Hélios

Il n'y avait personne. L'horloge au mur avait cessé ses claquements crispants. La mer au loin avait figé ses vagues en plein bond, leur crinières d'écume dressées. Les arbres se retenaient, leurs bras grands ouverts en des étreintes pétrifiées. Tout retenait son souffle, attendait ce spectacle secret que nul autre ne voyait. J'étais là, assis sur un muret, et comme l'horloge et la mer et les arbres je ne bougeais pas, fixant l'horizon d'où il n'allait pas tarder à émerger - je le sentais, comme on sent l'aimé lorsqu'il est proche. Et enfin il est paru.
D'abord timidement, à peine un point rougi qui se reflétait sur l'eau, il s'est redressé, déployant toute sa splendide envergure, étirant son squelette de cuivre sur tout son long.

Et enfin il a explosé.

Rubans roses, violets, oranges et rouges ;
De ses lances il a chassé les ombres, et sous son pas tout reprenait vie. L'horloge battait de nouveau, la mer rugissait, les arbres ondulaient. Son feu a ouvert le ciel et a aveuglé le monde, rebondissant sur la moindre pierre, chaque goutte d'eau était un brasier et il était le phénix prenant son essor. J'ai souri alors qu'une dernière flammèche de sa renaissance se posait sur mon regard.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top