-9-
Lorsque je franchis le seuil de porte, le stresse m'envahit. Je regarde ma mère et souffle un bon coup. Nous nous dirigeons vers la voiture et montons dedans. J'allume la radio et baisse le volume, je veux juste faire un bruit de fond, histoire qu'il n'y ai pas de gros blanc entre ma mère et moi.
Maman : Bon allez ! William m'a dit qu'il nous faudrait environ une demie heure.
Moi : D'accord.
Nous avons parlé pendant tout le voyage environ. J'ai demandé à ma mère de faire une pause pour que j'aille me soulager la vessie.
Une petite maisonnette, entourée d'une vaste forêt se dessine au fur et à mesure que nous nous approchons. Ma mère fait signe à un homme qui nous fixe.
Maman : Bonjour William ! Ça fait longtemps dis moi !
William : Bonjour Sophie. En effet, et ta fille a bien grandit !
Je souris et le remercie.
Il se dirige vers la maisonnette et nous invite à y rentrer d'un mouvement de bras allant de nous, à la porte.
William : Venez !
Ma mère se tourne vers moi, les larmes aux yeux. Elle dépose un doux baiser sur mon front. Je ne peux m'empêcher de la prendre dans mes bras.
Maman : Allez, on y va !
Moi : Oui !
C'est main dans la main que nous nous avançons vers cette maison. En arrivant à l'intérieur, un énorme lustre règne au plafond. Je l'admire un moment et tourne mon corps vers la gauche pour avancer. Au milieu de la pièce, un canapé est gardé par des soldats. Il y a peut-être quelqu'un sur ce canapé, c'est pourquoi je m'en approche doucement avec l'envie de découvrir si c'est le cas. Ce que je vois me liquéfie sur place. C'est mon père. Mon père.
Moi : Papa !
Je me jette sur lui et le recouvre de baisers.
Papa : Oh Luna... Tu m'as manqué ! Tu n'as rien au moins, tu n'as pas fait de bêtises ?
Ses question me font partir en un fou rire mais je n'oublie pas de lui répondre.
Moi : À moi aussi papa tu m'as manqué. Je ne sais pas vraiment si on peut dire que j'ai fais des bêtises mais je me suis battue avec une fille.
Papa : Comment ça ?
Je me redresse et regarde les soldats. Ces derniers m'accordent un sourire encourageant.
Papa : Tu peux leur faire confiance, ils entendent très bien mais ne répètent rien de personnel et d'important.
Moi : Mmh. Des Omégas, hein ?
Papa : Quoi ?
Moi : Tu as parfaitement entendu papa !
Papa : Tu...tu sais tout ?
Moi : J'en connais assez pour constater que ce sont des Omégas.
Papa : J'aurais dû t'en parler beaucoup plus tôt. Mais... dis-moi, qui t'en a parlé ?
Moi : Laïana.
Papa : Non... Laïana tu dis ?
Moi : Oui, pourquoi ?
Papa : Euh... on en parlera plus tard. Tu as déjà réalisé ta transformation ou pas ?
Moi : Non, j'ai seulement fait ma semi-transformation. Avec son aide.
Papa : D'accord. Bien ! Rentrons !
Moi : Oui !
Je l'aide à se lever et nous partons dans l'entrée. Je me retourne quelques instants et décide d'aller remercier les cinq soldats qui ont veillé sur mon père jusqu'à ce que j'arrive. Tous me disent que ce n'était que leur travail, je leur ai alors offert un câlin chacun.
Une fois sortis, William me glisse un papier entre les doigts en souriant.
William : Prenez soin de vous, mais surtout de Luna.
Papa : Compte sur nous !
William : Bien. Vous devez partir, les Deltas pourraient débarquer à tous moments.
Maman : Oui, filons !
J'emboîte le pas à mes parents et me pose sur la banquette arrière de la voiture. J'attends qu'ils s'installent à leur tour et les questionne sur les Deltas mais un énorme blanc règne dans l'habitacle, je décide alors de m'endormir.
C'est le chant des oiseaux qui me réveille. Mes petits yeux clignotent plusieurs fois avant de voir passer la tête de ma mère par la porte.
Maman : Coucou ma chérie ! Alors, ça t'as fait du bien de te reposer un peu ?
Moi : Oui beaucoup de bien. Viens maman, il faut que je te pose une question.
Maman : J'arrive, je vais chercher ton père.
Moi : D'accord.
Elle repart et me laisse seule. Je me redresse lentement, remets de l'ordre dans mes cheveux et me lève. J'entends des pas dans l'escalier.
Papa : Qu'est-ce que tu voulais Luna ?
Je prends une grande inspiration puis repose la même question que celle que j'ai posé dans la voiture.
Moi : C'est qui les Deltas ?
Je vois ma mère troquer son teint doré contre une couleur blanchâtre qui fait peur à voir. Je tente de la rassurer en souriant mais rien n'y fait.
Papa : Les Deltas sont comme les loups solitaires dans les histoires mythiques. Leur nom est vraiment mal choisit d'ailleurs, car ils ne sont pas solitaires, au contraire, mais en groupe. Remarque que je n'ai pas utilisé le mot meute, mais bien groupe.
Moi : Pourquoi ?
Papa : Tout simplement parce qu'ils ne sont pas solidaires entre eux. Il y a bien un chef parmi eux mais ce n'est pas la même chose que nous. Ils tuent et détruisent tout ce qu'ils trouvent. Mais il y a une chose qui les attire en ce moment...
Moi : Et c'est quoi ?
Papa et Maman : Toi.
Mon cœur fait un bon dans ma poitrine. Ils me veulent... mais pourquoi ? Je peine à respirer, mes idées ne sont plus claires dans ma tête.
-Hey...T'en fais pas, ça va s'arranger !
-S'arranger de quoi Laïa ?
-Bah... tu es protégée Luna, tu es beaucoup plus forte que les Deltas !
-Mais Laïa ! Réfléchis un peu ! Je vais faire comment moi s'ils m'attaquent ? Je n'ai aucune idée de comment me défendre, encore moins me battre ! Alors vas-y, explique moi comment tu veux que ça s'arrange ? J'ai beau être plus forte qu'eux, ça n'arrangera rien.
-Rooh...Luna, arrête s'il te plaît. Alex est là pour toi, tes parents sont là pour toi, qu'est-ce que tu crois ? Que tu es seule ? On est tous là pour toi, si tu as besoin de moi, je suis là ! Est-ce que c'est clair ?
-Je ne vois pas comment tu veux que je fasse Laïa.
Je ferme la conversation avec elle et sors de ma chambre en bousculant mes parents. Je me dirige vers la forêt, reprends mon souffle et me pose parterre. Je laisse mes yeux courir sur le magnifique décor qu'offre la prairie. Un craquement de feuilles me sort de mes pensées. Je me relève et veille sur mes gardes.
-C'est moi, ne t'inquiète pas.
-Tu m'as fais peur ! Ne refais plus jamais ça !
-Pardon.
Je l'entends rire légèrement. Son rire est tellement doux...C'est agréable de l'écouter rire. Je sens deux bras m'entourer la taille puis me faire tourner sur moi-même.
Alex : Regardez-moi cette beauté !
Moi : Arrête, tu dis n'importe quoi.
Alex : Mais non. C'est quoi cette bouille toute tristounette ?
Moi : Rien rien...
Alex : Si dis moi !
Moi : Non.
Suite à ce second refus, il me saute dessus et me fait basculer vers l'arrière pour pouvoir me chatouiller. Je me laisse faire en riant aux éclats avec lui.
Alex : Luna, s'il te plaît, dis-moi tout !
Après un long soupir, je décide enfin de tout lui dire.
Moi : Et bien...Les Deltas me veulent.
Alex : Quoi ?!
Moi : Ils me cherchent.
Alex : C'est impossible. Ils ne peuvent pas. Je ne veux pas. Pas toi !
Moi : Alex calme-toi, je ne v...
Alex : Non Luna ! Comment tu veux que je me calme ? Les Deltas, ceux qui sont réputés pour tuer, te veulent, toi ! Toi, ma Luna, mon âme-sœur, celle que j'aimerais et que je chérirais toute ma vie !
Ses paroles me font chaud au cœur. Elles me laissent sans voix. Je ne sais pas quoi faire pour le calmer, il est en pleine crise de panique on dirait.
-Prends-le dans tes bras.
-Quoi ? Mais il va me rejeter !
-Et pourquoi il te rejetterait ?
-Parce qu'il est énervé et apeuré.
-Mais ce n'est pas contre toi Luna, c'est après les Deltas qu'il en a. Si tu ne l'aides pas dans les moments difficiles, ça ne va jamais aller entre vous.
-D'accord.
Suite à ce magnifique conseil, je l'entoure de mes deux bras frêles et le serre contre moi. Après quelques secondes d'enlacement, j'entends une longue expiration de soulagement puis sens ses mains parcourir mon dos. Un frisson parcourt tout mon corps.
Alex : Allez on rentre !
Moi : D'accord. Alex ?
Alex : Oui ?
Moi : Tu sais qui c'est Laïana ?
Alex : Bien sûr ! C'est le nom de la louve de la déesse ?
Moi : La déesse de quoi ?
Alex : Personne ne sait exactement de quoi elle est capable. On dit qu'elle contrôle la nature, les animaux et que sa louve s'occupe de créer les binômes d'âmes-sœurs. Mais pourquoi tu me poses cette question ? Tu l'as vu écrit quelque part ?
Je ne parviens plus à réfléchir. C'est quoi ce délire ? Laïana serait en moi temporairement ? Elle irait retrouver la déesse à sa naissance ? Et moi ? J'aurais une nouvelle louve ou alors je resterais seule ?
-Une louve ne peut quitter le corps de quelqu'un.
-Alors tu vas devoir attendre que je meurs pour retrouver ta place en tant que louve de la déesse ?
-Mais non Luna ! Réfléchis un peu...Pourquoi les Deltas te veulent ?
-Parce que je vais devenir la Luna Sacrée ?
-Non. Enfin oui, en partie mais il y a plus important à leurs yeux.
-Et c'est quoi ? Alex ?
-Non c'est toi !
-Moi ? Mais je ne suis pas importante !
-Tu crois ne pas l'être.
-Explique-moi alors !
-Non.
-Pourquoi ?
-Parce que ce n'est pas à moi de te le dire !
-Très bien.
Je coupe la conversation pour la deuxième fois de la journée et commence à marcher vers le lycée. J'entends des pas de course derrière moi et me retourne.
Alex : Tu fais quoi Luna ?
Moi : Je te ramène en cours.
Alex : Ça va pas ou quoi ? Je ne vais pas en cours.
Moi : Pourquoi ?
Alex : Parce qu'il y a Carla et je ne veux pas la voir.
Moi : Pourquoi ?
Alex : Parce qu'elle te fait du mal et ça m'énerve. Et puis c'est quoi toutes ces questions là, t'es policière ou quoi ?
Moi : Tu commences à me saouler avec tes grands airs là ! T'as pas à t'en faire pour moi, de toute façon, c'est ton ex Carla, alors à quoi bon l'ignorer ? Et puis après tout, je ne suis qu'une bonne pote !
Alex : Tu...Comment...Je...
Je le laisse là, tout seul, en continuant ma route.
-Quelques heures plus tard-
Après être rentrée à la maison et être restée jouer à la console pendant deux bonnes heures, je suis ressortie pour me changer les idées.
Je dois marcher depuis une demie heure environ et les voitures se font de plus en plus nombreuses dans les rues. J'ignore quelle heure il est mais je pense que dire qu'il est dix-sept heures environ est totalement vrai. Je laisse mes jambes me guider et celles-ci m'emmènent dans une ruelle sans issues. Alors que j'allais faire demi-tour, une main se plaque sur ma bouche et une autre me tire en arrière. Je tente de me débattre mais c'est sans espoir. L'individu est beaucoup plus fort que moi.
Une fois en face de moi,il me plaque contre un mur en brique et passe à l'action. Il commence à déchirer ma chemise et à passer une main sous mon soutien-gorge. J'essaye de hurler mais rien ne veut sortir. Il sort un rouleau de scotch de sa poche et en extirpe un bout. J'en profite pour m'en aller mais un autre homme vient me remettre contre le mur. Celui-ci me colle le bout de scotch sur la bouche et reprends là où en était son coéquipier.
Mes jambes refusent d'obéir à mes ordres. Les souvenirs de mon précédent viol refont surface tel le sang qui coule d'une plaie ré-ouverte.
Le second homme m'embrasse à pleine bouche et viens mettre sa main sur l'arrière de ma cuisse. Il fait glisser la langue sur ma joue et descend jusqu'à mon cou.
Je suis sur le point de m'évanouir. Je ne pense plus qu'à une seule personne. Alex.
-Alex !!
-Quoi ?
-Viens m'aider je t'en supplie !
-Tu es où ?
-Dans une rue dans issues près de la boulangerie je crois.
-Ok, j'arrive avec les autres.
-Faites vi...
Je n'arrive plus à respirer. L'autre débile s'écarte et lève la main sur moi. Je reçois un, puis deux coups. Il me frappe la tête contre le mur plusieurs fois. Ma vue se brouille. Je me laisse tomber.
??? : Luna ??!
??? : Elle a l'air mal en point non ?
Soudain, un gros mal de tête fait irruption. J'ouvre alors les yeux et vois Alex accompagné d'Arthur et Julien. Je ne vois pas Nina.
Alex : Ah Luna...Pardonne-moi, je t'en supplie...
Moi : Alex...Ce n'est rien.
Alex : t'as vu comment ils t'ont amoché ? Tu ne ressembles plus à ma Luna.
Je n'ai pas pu finir ma phrase car ils m'ont frappé !
Je cherche Nina et la vois plus loin en train de donner des coups de pieds dans quelque chose. Je me redresse suffisamment pour découvrir les deux corps de mes agresseurs étendus. Nina se relève puis se dirige vers moi, toute souriante.
Nina : On aurait dû le surveiller ce petit con.
Julien : Oui. Mais Alex était censé être avec elle aussi...
Alex : C'est bon, arrêtez de me le dire, je m'en veux assez comme ça.
Moi : C'est rien je te dis.
J'accompagne cette phrase d'un baiser, qu'il me rend sans broncher.
Moi : On rentre. Tout le monde chez moi ! Il faut qu'on parle.
Nina : D'accord madame !
Nous rentrons tous dans la bonne humeur et je cours prendre une double douche. Je chantonne la chanson « The Call » de Regina Spektor pour essayer d'oublier tout ça. Je frotte beaucoup plus fort qu'à mon habitude. J'ai l'impression d'avoir encore cet abruti sur moi. Lorsque je sors de la douche, ma mère nous appelle pour aller manger. J'enfile ma grenouillère et descends. Une fois installés, je commence le sujet de discussion. Moi.
Moi : Bon alors. C'est quoi le problème avec ma louve papa ?
Papa : Si ta louve s'appelle vraiment Laïana, tu es en danger. Et il va falloir que Nina active la barrière sur toi.
Alex : Attendez. Luna, ta louve s'appelle Laïana ?
Moi : Oui.
Chaque muscles d'Alex se tendent un par un après l'apprentissage de cette nouvelle.
Moi : Quel sort papa ? Pourquoi je serais en danger ?
Papa : Nina, je te laisse lui expliquer.
Nina : Oui. Luna écoute...ça fait plusieurs années que je suis en charge de ta protection, ainsi que Julien et Arthur, mais surtout Alex. Il n'est là que depuis quelque jours et pourtant, il est beaucoup plus...comment dire ?
Alex m'attrape la main et entrelace nos doigts ensembles. Je reprends une grande bouffée d'air et attends la suite du récit.
Nina : Il est beaucoup plus protecteur que nous trois, sans compter tes parents bien sûr. Mais c'est normal, il est ton âme-sœur donc bon. La barrière va me permettre de pouvoir te sentir à des kilomètres, il y a une limite bien sûr mais je m'entraîne tous les jours pour pouvoir étendre le rayon de ma barrière.
Moi : D'accord mais...pourquoi je serais en danger à cause de Laïana ?
Nina : Parce que tu récupères le titre de déesse de la lune. Laïana est une louve très puissante, une personne de ta famille lointaine l'avait prédit.
Moi : D'accord...
Papa : Luna, tu n'es plus en sécurité... il faut que tu sois sans cesse en mouvement sinon...ils vont te retrouver !
Alex : Ils ne la toucheront pas James. Je vous le promets.
Il se lève et se met à genoux devant papa. Il pose son poing droit en diagonale sur sa poitrine et baisse la tête. Mon père sourit légèrement et pose sa main en mettant son annulaire et son pouce repliés sur sa tête.
Papa : Lève-toi Alex. Je te fais confiance. À toi tout seul tu es deux gardes du corps pour Luna.
Nina : Luna...je dois te dire quelque chose...
Moi : Oui ?
Nina : Tu ne te demandes pas pourquoi je peux te faire une barrière ? Et pas Arthur ou Julien, ou même encore Alex ?
Moi : Bah...c'est-à-dire que je n'y ai pas pensé Nina, mais maintenant que tu me le dis, oui c'est vrai, comment tu peux le faire ?
Je la vois pâlir puis se lever pour aller s'asseoir sur les genoux de son âme-sœur. Elle me regarde droit dans les yeux et inspire un grand coup.
Nina : Je suis une diaphie.
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Voilà !! Pardon pour le retard :/ et désolée pour le suspens encore...xD
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