Plume céleste
Sur cette page, ma plume parle d'une plume céleste, d'une plume étoilée qui brille sans jamais chercher à éteindre les autres.
" You're a sky full of stars "
— Coldplay
Dans l'univers du cinquième art, on gravite les uns autours des autres dans les mêmes cercles. On se fait des amis, des vrais comme des faux et tout ce qui existe entre les deux. On atterrit dans un domaine où l'hypocrisie des autres nous brûle parfois.
Mais même dans les relations sincères qui se nouent, une loi presque universelle dans le monde littéraire demeure : on s'arrache la lumière, comme si les photons des feux de la rampes étaient une ressource limitée. On se pousse sur les quatre coins de la scène, comme si l'espace infini des sphères littéraires était une plateforme infinitésimale ne pouvant accueillir qu'un nombre limité d'hommes et de femmes de lettres.
De mon point de vue, même si je n'écris que depuis deux ans, j'ai pu observer de multiples manifestations de ce phénomène du cinquième péché capital. Il y a les gens qui vous félicitent pour vos résultats de concours d'écriture et qualifient vos histoires de coups de cœur au grand jour, puis dénigrent vos figures de style dans l'ombre. Il y a ceux qui communiquent explicitement leur animosité à votre égard lorsqu'une critique positive sur l'un de vos romans sort ou lorsque vous recevez un prix. Il y a ceux qui vous lisent et apprécient œuvres, mais font exprès de n'y laisser aucune trace, de n'y accrocher aucune étoile. Puis, il y a ceux qui vous tirent le plus discrètement possible vers le bas lorsque vous réussissez à aller vers le haut, parfois simplement en arrêtant soudainement de vous soutenir dès lors que vous les dépassez en visibilité.
J'ai déjà parlé ici de deux amies de plumes, de deux exceptions qui confirment la règle énoncée ci-haut, mais il y en a une troisième.
Cette artiste dans l'âme, cette amatrice des troisième, cinquième et septième arts, elle est spéciale, parce qu'elle brille sans jamais faire de l'ombre à ceux qui l'entourent, contrairement aux les satellites, aux planètes, et à la plupart des corps cosmiques.
Elle luit de façon subtile, un peu comme elle se comporte en public dans la vraie vie. Elle étincelle en vacillant parfois, un peu comme la flamme d'une bougie. Elle croit que c'est une faiblesse, mais en réalité, il s'agit là de sa plus grande force, de la caractéristique qui lui donne son éclat particulier et sa beauté singulière.
Ses créations ne sont pas extravagantes tels les anneaux de Saturne ou les rayons du Soleil. Elles ne ressemblent pas à ce qui est vu et revu d'une galaxie à une autre. Elles s'avèrent plus atypiques.
Elles sont plutôt à l'image de la planète bleue : naturelles, brutes, vivantes et parfaites dans les détails qui lui paraissent comme des imperfections.
Ses écrits sont des fragments de moments d'été entre amis en forêt au bord d'un lac, de sentiments partagés entre deux jeunes femmes ordinaires et de cicatrices refermées ou non, comme celles que porte chaque individu de l'espèce humaine.
Ses photographies sont des nuages lors d'une journée calme, des arbres qui changent de teintes selon les saisons, des animaux en mouvement, des fleurs sauvages, des bâtiments et des infrastructures en ville avec parfois quelques graffitis colorés qui rajoutent de l'attrait aux rues autrement monotones.
Elle n'est pas l'étoile qui illumine votre ciel le plus fort à un moment donné : au contraire, elle est celle qui conserve son énergie pour continuer de vous éclairer et de vous réchauffer de ses rayons dans le temps, autant dans les périodes où les autres orbitent autour de vous que dans les périodes où ils s'éclipsent totalement.
Elle est une bougie qui vous partage sa flamme en continu pendant que certains tentent de souffler dessus pour l'éteindre.
Elle est une plume céleste dont la présence dans votre voûte éthérée est une mesure constante et dont le soutien ne chancelle pendant aucun des trois-cent-soixante-cinq jours de la révolution synodique.
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© 2024 MAHNZA
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