Sur cette page, ma plume parle d'attachement fuyant-évitant.

" I'm sorry that I can't forget all the things you said to me
I don't wanna get too attached 'cause I know you'll probably leave "
— Ollie

Mon cœur, c'est un drôle d'oiseau. Il constitue un paradoxe que ma plume tente encore à ce jour d'expliquer.

Souvent, j'ai peur qu'il s'attache trop à toi, parce que tu sembles un peu trop bien l'apprivoiser. Il se niche dans tes bras comme s'il avait trouvé son refuge, son paradis dans ton enfer ; il se nourrit du nectar rouge de l'essaim de mots que tu lui sers ; il chante lorsqu'il entend le son de ta voix. Or, je sais qu'un jour, tu vas partir. Dans la vie, s'il y a bien une loi de la nature que j'ai apprise, c'est que tout est éphémère. Volontairement ou non, tu vas t'envoler comme toutes les saisons le font, t'élever vers des horizons lointains et hors de ma portée. Alors pour le protéger, j'enferme mon palpitant dans une cage de nacre, je le retiens de cogner trop fort contre les barreaux qui l'emprisonnent lorsqu'il s'emballe pour toi. Je le fais parce que je sais qu'il pourrait atteindre des hauteurs qui ne rendraient la chute que plus abrupte. Il s'est déjà écrasé à plusieurs reprises contre le sol et a parfois battu de l'aile longtemps après avoir plané à des altitudes trop élevées.

Parfois, au contraire, je crains par-dessus tout qu'il se détache, en un battement. Qu'il écrase dans l'œuf ce qu'il ressent pour toi s'il perçoit un mauvais augure. Qu'il oublie de t'appartenir. Parce que mon cœur est sauvage, imprévisible, insaisissable. Volage et aérien, il m'a prouvé à maintes reprises qu'il est libre comme l'air. Qu'il migre de mains en mains, guidé par sa confiance qui ne semble jamais perdre le nord. Qu'il est un oiseau de passage se déplaçant au gré du vent, en évitant les démons qui le pourchassent.

Si me poser m'effraie, prendre mon essor me terrifie tout autant.

Pour tout te dire, je fuis l'attachement comme j'évite le détachement.

✩ ✩ ✩ ✩ ✩

© 2024 MAHNZA