De l'autre côté du mur (suite)


Quand la porte s'ouvrit, on ne put pas voir immédiatement qui venait d'entrer. Un dégagement situé derrière la porte, masquait les visiteurs. Quelques pas légers se firent entendre et la silhouette gracile de Flora apparue dans la lumière d'été qui baignait la chambre. Les cheveux gris argentés réunis en chignon, les yeux brillants lui donnaient des airs de bonne fée mais sa respiration rapide trahissait quelque peu sa nervosité.

- Bonjour, articula Flora avec un accent prononcé.

Romane détacha les yeux de sa tante et tourna la tête. Rose semblait stupéfaite, mais qui à sa place ne le serait pas ? Se dit la jeune femme.

Le docteur avait donné des consignes, Romane devait absolument rester calme pour sa mère. Sa proximité affective permettrait d'introduire plus facilement la sœur jumelle.

- Maman, je te présente Flora, bafouilla Romane.

Rose ne réagit pas à sa phrase, comme si elle ne l'avait pas entendue. À mis chemin entre malaise et tétanie, Flora ne remua pas d'un cheveu non plus.

Les secondes s'égrainèrent dans une lenteur déconcertante, Romane ne sachant comment réagir sentit son pouls s'accélérer progressivement. « Je dois m'apaiser, se résonna-t-elle », elle ferma les yeux en respirant profondément. Quant elle reprit le contrôle, elle souleva les paupières et tendit une main vers Flora, celle-ci s'avança doucement et la saisit. Dans ce jeu périlleux, comme un numéro d'équilibriste sur un fil, la fille était assise au milieu sur une simple chaise, d'un côté elle tenait Flora figée debout et de l'autre Rose enfoncée dans un fauteuil moelleux.

Symboliquement Romane ne s'était jamais sentie aussi proche de sa maman, faisant de son corps la liaison entre-elle et celle qu'on lui avait cruellement arrachée.

Puis elle approcha les deux mains petit à petit, comme pour apprivoiser le temps. Bientôt la peau se toucha puis les doigts frêles des sœurs... pour enfin se capturer.

La fille se leva pour céder la place à sa tante, avant de leurs donner un peu d'espace.

Elles se tenaient, se fixaient, sans un mot. Dans ce silence de cathédrale, une communication tout autre opéra, celle du sang, des gênes mais surtout celle du cœur.

Flora s'approcha rassurée, puis elle étreint le corps décharné de Rose. Des larmes coulèrent sur les deux visages dans une pudeur assourdissante, sans un mot, sans un cri mais dans une absolue vérité.

Romane luttait pour ne pas pleurer, sa vigilance devait restée active. Une sérénité avait rempli la pièce, les sœurs étaient comme connectées.


De l'autre côté du mur, rien n'avait échappé aux trois observateurs. L'émotion des retrouvailles s'était infiltrée au delà de la cloison, bouleversant les témoins de cette réparation tardive.

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Tout petit chapitre ce soir car malade,

mais bon comme j'ai publié 3 fois cette semaine,

j'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur ;)

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N'hésitez pas à laisser votre ressenti sur cette scène

qui réunit enfin les deux sœurs.

Merci pour vos votes , vos commentaires qui me motivent à poursuivre !

A très bientôt

Luce

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