Besoin de prendre l'air ✒️

Emmy venait de vivre les dix minutes les plus longues et les plus dures de toute son existence dans ce monde. Atroce. Le nombre de fois où elle s'était retenue de justesse de tout recracher après un haut de cœur. Elle avait arrêter de compter à 74.

Clint lui avait proposé de finir les assiettes de Steve et Bruce, mais la jeune fille avait poliment décliner son offre en prétextant ne plus avoir faim. Ils commencèrent donc à débarrasser tout les deux et Clint rangea soigneusement les restes dans un tuperwar qu'il mit au frigo. Emmy se fit la promesse solennelle de détruire cette infamie au plus vite.

Pendant ce temps là, Bruce marchait vers l'atelier de Stark. Il devait lui toucher deux mots à propos d'Emmy hier soir, à la soirée. En effet, Bruce n'avait pas du tout aimé le fait que le milliardaire ait laisser l'adolescente en totale liberté, sans surveillance, pendant la soirée. Il entra sans frapper, ce qui changeait de ses habitudes, et alla directement couper la musique assourdissante.

Tony se retourna vivement et s'exclama

_ Hé ! Ça va, je vous dérange pas ?

_ Tony. Il faut qu'on parle.

Stark posa le tournevis qu'il tenait dans les mains et s'appuia contre son établie.

_ Je vous écoute ? Ça à l'air important.

_ C'est à propos d'hier soir. Quand vous l'avez laisser seule. Emmy.

_ Ah oui..., soupira le playboy en levant les yeux au ciel, Vous m'en voulez de l'avoir laisser sans surveillance 30 secondes. Waw, c'est vrai, elle aurait put mourir ! dit il sarcastiquement

_ Je suis sérieux ! Il aurait put lui arriver n'importe quoi !

_ Hé oh... on était à un gala de charité, okay ? Rien n'aurait put lui arriver !

_ Mais même ! Il y a des fous partout ! Il faut toujours la surveiller, la protéger !

Stark le regardait, septique

_ Bruce, elle a 15 ans !

_ Eh bah justement ! C'est petit ! Si il lui arrive quoi que ce soit, elle ne saurait se défendre toute seule !

_ Euh, je vous rappel qu'avec des plateaux de cant-

_ C'est l'exception qui confirme la règle ! Il faut faire attention et être vigilant !

_ Bruce... détendez vous... elle-

_ Non ! Nan je ne me détendrais pas tant que vous ne m'aurez pas jurer de ne plus jamais la laisser sans surveillance !

_ Mais ! Elle ne sort jamais de la tour !

_ Et alors. Ça reste une enfant et les enfants ne font pas attention, on doit s'occuper d'eux !

Voyant que le scientifique ne lâcherait pas le morceau, Stark lança en levant les deux mains en l'air

_ Okay okay....ça va... je jure que je ferais attention à elle. Ça vous va ? râla t'il

Bruce le fixa à travers ces lunettes pour évaluer la sincérité du milliardaire.

_ Vous avez intérêt à ce que ça ne soit pas des paroles en l'air.

_ Mais oui ! C'est bon, j'ai compris votre délire de papa poule, ça va vous passer vous verrez.

_ Papa que- quoi ? No- non... je suis juste inquiet, c'est tout !

_ Mais oui mais oui..., dit le milliardaire avec un sourire narquois

_ J'ai bien le droit de m'inquiéter, non?! se défendit Banner

_ Mais je n'ai pas dit le contraire.

_ Manquerait plus que ça !

_ Oui bon ça va! L'affection... C'est pas mon truc. Encore moins avec les gamins.

_ Mais justement ! Elle a besoin de se sentir aimée ! On l'a enlevée à sa seule famille...

_ Bon. On en a déjà parler, et c'est pas de notre faute. puis il ajouta, Dites, euh... elle vous à rien dit à propos d'hier soir ?

_ Hier soir ? Euh non, on s'est juste vus tout à l'heure.

_ Bien.

_ Pourquoi ?

_ Non, comme ça.

_ Hum... tout ça pour dire, occupez vous un peu d'elle quand même!

_ C'est bon j'ai compris ! Arrêtez de me bassiner avec ça, Bruce...

_ Je voulais en être sûr. répliqua le scientifique en sortant de l'atelier

Stark soupira et se remit au travail.


Emmy passait les assiettes à Clint qui les rangait dans le lave vaisselle. Au bout d'un moment, la jeune fille demanda, mine de rien,

_ Et euh sinon... y a pas quelqu'un dans ta famille qui pourrait t'apprendre, ou... ou te donner quelques petits conseils ? Pour la cuisine.

_ Qui donc ?

_ Euh.. je sais pas, des... femmes ?

Clint lui prit une assiette et lança

_ Oh, ça fait un bout de temps que ma mère n'est plus de ce monde.

_ Nan, je parlais pas de ta mère....

_ Je suis fils unique, j'ai pas de soeur..., dit il en se baissant sous l'îlot central pour ramasser deux petits poids

_ Nan, Clint. Ta femme. Laura.

Clint se relev vivement et se tapa violemment le derrière du crâne contre le plan de travail. Il dit, ahuri,

_ Hein !? Mais c'est qui qui te l'a dit !? Nat !?

_ Non, un film.

Il se massa l'arrière de la tête et grogna

_ Rogers avait raison... on peut vraiment rien te cacher. Et... tu l'as dit à qui ?

_ À personne.

_ À bon ? s'étonna t'il

_ Oui, je ne veux pas changer le cours des choses. Ils sauront en temps voulu, t'en fais pas pour ça..

_ A, okay... hum...je... je vais aller me mettre de la glace. marmona l'archer en se tenant la tête

Emmy se marra et dit

_ Okay, vas-y

La petite brune se retrouva seule dans la pièce de vie. Elle finit de débarrasser en silence puis elle alla s'affaler sur le canapé. Évidemment, il avait fallut que ce soit celui qui se trouvait face au grand piano. Elle le regarda longuement, fixement le visage neutre. La jeune fille regarda autour d'elle et vit qu'il n'y avait toujours personne.

_Oh et puis merde.

Après tout, elle n'allait pas passer sa vie à refouler les fantômes du passé. Il fallait vivre avec. Emmy se leva donc vivement du canapé et s'approcha du piano qui reposait sur une petite estrade. Une fois à côté, elle appuya délicatement sur une touche et un petit son résonna dans le salon. L'adolescente se mordit la la lèvre inférieure...C'était trop tentant.

N'y tenant plus, elle prit place sur le tabouret meletonné et posa délicatement ses doigts sur le clavier noir et blanc. Puis elle ne réfléchit pas longtemps à quel morceau interpréter. Un morceau de longue date, un de ses premiers à avoir été appris, au côté de sa mère. N'ayant pas besoin de partitions car elle le connaissait par coeur, Emmy prit une grande inspiration et débuta la mélodie.

Je vous l'ai mise en haut aussi, dans la barre média, si jamais vous voulez l'écouter en même temps !

Ses doigts glissèrent avec fluidité sur les touches et les sonorités s'enchaînèrent, créant une douce symphonie.

Bruce et Steve se croisèrent dans un couloir au même moment.

_ Vous montez ? demanda Banner

_ Oui, mais je prends les escaliers, répondit Steve

_ Moi aussi, j'aime pas l'ascenseur... je me sens opréssé.

Puis les deux hommes montèrent la volée de marche qui les séparaient de la salle de vie. Mais, au fur et à mesure qu'ils montaient, un son se faisait entendre de manière de plus en plus distincte. Le Captain, qui avait une ouïe sur-développée , reconnue aussitôt du piano. Il fronça les sourcils et marmona à Banner

_ Y a quelqu'un qui joue du piano...

_ Ah bon ? Mais c'est qui.

_ Em m'a dit quelle ne savait plus en faire....

Les deux hommes se regardèrent puis ils accélèrent le pas. Arrivés sur le perron, Steve poussa lentement la porte en mettant un doigt sur ses lèvres. Le scientifique et le Captain virent Emmy de dos, jouer du piano. En entendant à présents nettement le son produit par l'instrument, ils échangèrent un regard, les yeux écarquillés, puis reportèrent leur attention sur la musicienne, complètement captivés. Le dernier refrain arriva, trop tôt à leur goût.

Dans cette dernière partie, Emmy y mit toute sa tristesse, tout son chagrin qu'elle avait put éprouvée en se rappelant sa famille. Mais elle y mettait aussi autant de délicatesse et d'amour qu'elle en était capable, destinant cette mélodie à sa famille, à tout ses proches, à tout ses amis, à qui elle avait été arrachée. Elle termina son couplet dans une petite note aiguë et ferma les yeux. L'adolescente ne put empêcher une larme perler au coin de son oeil, et elle la laissa dévaler sa joue avant de s'écraser sur sa cuisse. N'y tenant plus et refoulant son chagrin depuis bien trop longtemps, elle craqua et laissa échapper un hoquet, suivit de sanglots silencieux, secouant ses épaules. Les larmes glissèrent une à une sur son visage et la jeune fille se prit la tête entre les mains, posant les coudes sur le clavier du piano qui émit un son disgracieux. Puis elle laissa libre cours à ses larmes en pleurant silencieusement.

Steve et Bruce échangèrent un regard triste. Bruce se pinca les lèvres et chuchota

_ Je crois qu'on devrait la laisser seule un moment.

Steve hocha lentement la tête, touché au plus profond de lui par le chagrin de la petite brune. Il baissa les yeux et décida de redescendre pour aller se changer. Bruce continua de la regarder un petit moment, le coeur serré, et redescendit à son tour.

Après près de 10 minutes à pleurer à chaude larmes, Emmy redressa la tête et prit une grande inspiration. Elle sècha ses larmes et se leva lentement. Elle redescendit de l'estrade et alla directement dans sa chambre. Une fois dans la grande pièce elle alla se planter devant sa fenêtre et resta là, les bras croisés, à fixer les rues de new York. Au bout d'un moment, elle ressentit l'envie pressante de prendre l'air, de se changer les idées.

La jeune fille fonça dans son dressing et mit, par dessus son t-shirt, un gilet avec une veste en jeans. Elle se chaussa vite fait et ressortit de son dressing en prenant son skate à la main. Une fois dans le couloir elle dit

_ Jarvis, je vais sortir faire du skate un petit moment.

_ Pendant combien de temps serez vous absente mademoiselle ?

Emmy regarda l'heure affichée au four de la cuisine. 14h30.

_ Euh... une petite heure. Je reviendrais vers euh... 15h30, dans les alentours...

_ Très bien, je vais prévenir monsieur Stark.

_ Et Bruce aussi. Sinon il va flipper.

_ Très bien.

Soudain, alors qu'Emmy était dans l'ascenseur, un petit écran holographique apparut devant elle. Surprise, elle se plaqua au mur du fond

_ Woh ! Jarvis c'est quoi ca !?

La tête de Stark apparue, comme une petite vidéo.

_ Tu sors microbe ?

Sa voix était la même que s'il avait été à côté d'elle.

_ Euh... je ... oui... , marmona l'adolescente en tendant sa main vers les minis pixels en suspension dans l'air

_ D'accord mais, fais attention. Tu vas où exactement ?

_ Euh... je sais pas moi...

_ Non, il faut que tu me dise, sinon je te prévient... je verrouille les portes de cet ascenseur.

_ Roooo ça va... je comptais aller faire du skate à central park.

_ D'accord. Jusqu'à quand ?

_ Mais ! Je l'ai déjà dis à Jarvis !

_ Et bah redis le.

_ Jusqu'à 15h30. A peut près.

_ Y a pas de à peut près.

_ Bon bah 15h30!

_ Pile.

_ Pile...., soupira Emmy

_ D'accord. Si tu n'as ne serait-ce qu'une minute de retard.... je te prive de sortie.

_ C'est une blague là ?

_ J'ai l'air de plaisanter ? répliqua t'il en croisant les bras sur sa poitrine

_ Euh... non. Pas vraiment.

_ On est d'accord. Il faudra que t'ai un moyen de communication avec nous, quand tu sortira...

_ Vous pouvez pas dire un téléphone tout simplement ?

_ Non. Bonne promenade. Et soit à l'heure.

Sur ses mots, l'hologramme disparue et les portes s'ouvrirent.

Emmy haussa les épaules et sortit de l'ascenseur, skate à la main. Une fois dehors elle marcha en direction de central park parce qu'il y avait trop de gens dans les rues. La jeune fille leva la tête pour admirer les grattes ciel tout illuminés et, a un moment, elle cru voir passer en volant une sorte d'oiseau disgracieux et gris clair, presque métallisé. Le volatil avait une façon très bizarre de voler, ses ailes ne bougeant presque jamais, ou alors d'un geste mécanique. La jeune fille haussa les épaules et continua son chemin jusqu'au grand portail de central park et posa son skate au sol. Elle posa son pied dessus et roula tranquillement en esquivant les passants habillement.

L'air frais et naturel que dégagaient les arbres lui faisait le plus grand bien, tout autant des doux rayons de soleil qui carressaient sa peau. Au bout d'une demi-heure à rouler dans l'immense parc, la jeune fille décida de se poser sur un banc devant un petit étang. Elle posa son skate à côté d'elle et attrapa des galets ronds qui trainaient devant elle et commença à faire des ricochet. Cela faisait longtemps quelle n'en avait pas fait, cela expliqua les résultats obtenus aux premières tentatives. Emmy se concentra de nouveau en se mordant le bout de la langue et tira son cailloux d'un geste qui se voulait expert mais le gallet coula lamentablement sans même effectuer un rebond. L'adolescente rouspetta en laissant retomber mollement ses bras le long de son corps.

Soudain, elle entendit un petit ricanement derrière elle. Elle se retourna vivement en scrutant les alentours mais il n'y avait personne. Alors qu'elle allait revenir à ses ricochet, elle aperçut sur un arbre le même oiseau bizarre que tout à l'heure. La jeune fille plissa les yeux. Le volatil avait un pelage étrange. Comme si ses plumes n'avaient pas de relief. Et ses yeux ne clignaient jamais et étaient ouverts en grand et fixaient la jeune fille.

_Okay... C'est quoi ce truc...

Au bout d'une minute à fixer l'oiseau qui n'avait pas esquisser le moindre mouvement, Emmy secoua la tête et lança un dernier cailloux, normalement cette fois ci. Elle fut même tentée d'en jeter un sur l'oiseau mais ce dernier avait disparu. Dommage.

Emmy regarda l'heure sur sa montre, son unique montre qu'elle avait en venant dans cette dimension, et vit qu'il était 15h20. Il était temps de rentrer. La jeune fille reprit son skate à la volée et reboursa chemin en direction du grand portail. Mais, alors qu'elle regardait une dernière fois sa montre, elle sentit quelque chose lui appuyer sèchement sur les tibias. Le temps de se rendre compte de ce qu'il lui arrivait, elle se retrouva projetée en avant et s'étala au sol en de cognant brutalement les genoux.

Emmy pesta en se mettant à quatre pattes et se frotta les mains qui étaient pleine de gravier. Elle regarda la cause de sa chute et vit qu'il s'agissait d'une laisse de chien, qui avait été tendue sur son chemin. Un homme vint vers elle

_ Oh, excusez moi mademoiselle, mon chien à couru d'un coup et je n'ai pas eu le temps de l'arrêter.

Emmy se releva en s'époussettant et râla

_ Oui bah faites gaffe la prochaine fois. Roooo c'est pas vrai... , dit elle en voyant que le genou de son jeans avait légèrement été déchiré

_ Vraiment, excusez moi... je suis désolé...

_ Oui, bon pas grave... au revoir.

Puis elle reprit son skate, à la main cette fois-ci, et marcha en direction du grand portail. Une fois dans la ville elle aperçut une fois de plus cet oiseau de malheur qui volait au dessus d'elle et qui fonçait vers le toit de la Tour.

_ Mais c'est quoi son problème, à lui...

Emmy arriva enfin dans le hall de la tour et salua la femme à l'accueil. Elle s'engouffra dans l'ascenseur et regarda sa montre. 15h29.

Pile à l'heure.

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