Chapitre 3.3
Joséphine
— Dites-le moi tout de suite si vous comptez changer d'attitude à mon égard, fait Célestina en entrant à la suite d'Edward, parce que je ne perdrai pas mon temps à être gentille.
Je ne comprends pas de quoi elle parle, mais elle a l'air irrité. Edward referme la porte du compartiment avec une précaution exagérée tout en baissant la tête pour camoufler une grimace.
Il a prit place à mes côtés pendant que nous attendions les deux autres et Célestina lui envoie un regard farouche qui le fait sourciller.
— Hé, se défend-t-il, je ne crois pas que Josie et moi méritons toute cette hostilité.
Notre compagne de voyage se laisse tomber lourdement sur la banquette en soupirant. Sans piper mots, Edward place quatre gobelets devant elle ainsi que la théière. Il termine d'ajouter ses provisions à notre banquet improvisé et prend place à côté d'elle.
— Vous ne vous attendiez tout de même pas à ce que votre secret soit préservé, dit-il.
Célestina pousse un profond soupire qui semble provenir de ses orteils et verse le thé.
— Ça prendrait quelque chose de plus fort, marmonne-t-elle en distribuant les boissons. Mais les foutus Térénéens boivent du thé avec les repas! Quelle idée.
— Je savais que j'aurais du prendre une bouteille de cidre, commente Freddie, tentant d'alléger l'atmosphère.
Je remarque que la vaisselle sur le plateau est d'une qualité étonnante, faite de porcelaine Délizéenne du plus bel effet. Un peu pompeux pour un simple déjeuner entre ce qui, j'espère deviendra un groupe d'amis, mais qui suis-je pour juger? Il y a six mois, je mangeais régulièrement dans de la porcelaine Délizéenne et du cristal d'Halovare.
— Vas-tu nous expliquer ce qui t'a mise en colère, demandé-je en décidant de me servir.
— Le nom da Serrada est emprunté à ma camériste qui m'a fait la grâce de bien vouloir rester en Castellade et vivre sa vie, commence Célestina en se remplissant une assiette à son tour. Célestina est normalement mon deuxième prénom, bien que je le préfère grandement au premier. En fait, je suis Augustina Ruîz de Castellado. Mon frère et moi nous menons une guerre acharnée pour savoir qui de nous deux aura la chance de ne pas être nommé premier héritier du trône Castelladin.
Freddie a cessé de manger, sa tasse de thé tremblant dans sa main. En le remarquant, Célestina roule des yeux exaspéré. Délicatement, j'attrape le poignet de Freddie et le force gentiment à déposer son breuvage.
— Lobotomie temporaire! j'espère, dit la princesse, pince-sans-rire.
— Tu ne peux pas nous en vouloir d'être légèrement choqués alors que tu nous balances ça sans préavis entre le saucisson et la salade, je lui reproche gentiment.
Elle hausse une épaule et m'adresse un sourire mi-figue mi-raisin.
— Ça ne veut rien dire, au fond. Castellade possède une vraie monarchie constitutionnelle. Mon père n'est qu'une figure emblématique afin de satisfaire les exigences d'aristocraties pompeuses et désuète comme celles de Térénée, Délizée et des autres royaumes de l'Est. Vous n'avez pas idée, en tant qu'Halovarien, de la chance que vous avez de vous épargner tout ces enfantillages.
— La politique Halovarienne n'est pas si simple, dit Freddie, reprenant ses esprit. Ce n'est pas pour rien que les grandes familles comme les Morgenstern ou d'autres plus modestes comme les Stehn-Braune choisissent de s'installer sur d'autres territoires.
— C'est principalement parce qu'un bon Halovarien sait reconnaître les occasions d'affaire, dis-je. Jusqu'à ce que le "pouvoir divin" nous tombe sur la tête.
Mon ton est plein de fiel et de ressentiment. Tout les regards se tournent vers moi. Célestina et Freddie sont curieux, un peu ébahi. Edward, lui - qui ne peut pas ne pas être au courant de ma situation familiale - dégage une certaine tristesse.
Je relate mon histoire familiale dans les grandes lignes. Ils sont tous pendus à mes lèvres, même Nina a cessé de manger.
— Évidemment, personne ne nous a jamais reproché notre descendance Videntine avant. Ils étaient tous bien trop heureux de bénéficier du plus majestueux élevage de Bleus Videntins de Térénée.
— Sauf qu'ils avaient besoin de quelqu'un pour porter le blâme, poursuit Edward. Et l'étranger est toujours tellement plus facile à accuser. Mauvaise décision d'affaire, défaut inhérent aux Indigènes des colonies qui n'ont pas le même degré de "morale" que les autres.., tous les prétextes sont bons pour fuir ses responsabilités.
Son indignation nous surprend tous un peu. D'un geste nerveux, il défait le ruban qui retient ses cheveux sur sa nuque et plonge les mains dans la glorieuse crinière. Je suis bouche bée, je ne m'attendais pas à une telle réaction de la part de quelqu'un qui représente clairement l'autorité au sein de la population étudiante de Gallavand. Ce geste impulsif attise ma curiosité. Il ne faut jamais se fier aux apparences, Edward Sharington en est certainement la preuve vivante. Je l'observe rassembler sa chevelure d'un geste expert et précis, son regard fixé dans le mien. Si Madame Sophie nous voyait, tous ensemble à partager un déjeuner impossible sur la route du Nord, je suis convaincue qu'elle hocherait la tête avec satisfaction.
Un gémissement de plaisir me force à détacher mon regard des prunelles de ciel crépusculaire de mon vis-à-vis. Nous nous tournons tous vers Nina qui s'est affalée contre le dossier de sa banquette, les yeux plissés de plaisir, une tartelette à la main dont il manque une bouchée. Léchant ses lèvres pulpeuses, elle ouvre des yeux extasiés.
— Qui a fait ces merveilles? demande-t-elle.
— C'est moi, dis-je, un peu embarrassée.
— TOI! Veux-tu m'épouser? Je serais ton esclave, du moment que tu me fournis en tartelettes.
J'éclate de rire. À ma droite, Freddie, intrigué, prend une tartelette et la goûte. Aussitôt, son visage s'éclair d'un sourire.
— Maintenant, Fraulein Morgenstern, j'ai la preuve irréfutable que tu es Halovarienne, plus précisément du Schwarzwüden, dit-il. Il n'y a que là-bas qu'on fait les Apfelkuschen de cette manière.
Je hoche la tête fièrement. Freddie pose sa tartelette sur le bord de son assiette et poursuit son repas.
— Les Stehn-Braune, nous venons du Zeeküsten. D'ailleurs, les galettes et les pains farcis que j'ai emmené sont fabriqué selon la recette traditionnelle de la région. Avec des ingrédients locaux, évidemment. Principalement les pains farcis ont fait la réputation du commerce de ma mère, LebenBrot.
Je dépose un Gefûllbrot dans mon assiette, ressentant un besoin nostalgique de retrouver des saveurs similaires à celles cuisinées par mon père. Des images de moi, vers quatre ou cinq ans, assise sur le plan de travail de la grande cuisine du manoir, tandis que mon père, les manches de sa chemise roulées jusqu'aux coudes, vêtu d'un tablier coloré, prépare le délicieux mélange de pommes, de miel et d'épices en chantonnant. À chaque automne, il préparait toujours lui-même la première récolte de pommes, au grand désespoir de notre cuisinière.
— Tout le monde vient en Térénée parce qu'apparemment, c'est le lieu où il faut être, dit Célestina, mais clairement, les Halovariens ont davantage maîtrisé l'art culinaire.
— Tout comme les Castelladins, renvoie Freddie. Vous maîtrisez la cuisine des fruits de mer et des poissons avec brio.
— Ainsi que vos épices et vos herbes aromatiques locales, ajouté-je.
— Quelle est donc la force des Térénéens, demande Edward, amusé, si j'en crois le sourire espiègle qui recourbe le coin de ses lèvres.
Il est le seul à ne pas avoir prit de tartelette, Nina et Freddie les ont toutes dévorées. Faisant mine de rien, pendant que Freddie et Célestina répondent à sa question, je découpe l'Apfelkuschen que j'ai réussi à rescaper en deux et en glisse la moitié sur son assiette.
— Un ego démesuré? fait Célestina, lançant un clin d'oeil taquin à Edward.
Edward rougit tandis que Freddie et moi tentons de camouffler un fou rire. J'imagine que ça prenait quelqu'un comme Célestina pour faire une blague pareil à un quasi inconnu de la petite noblesse Térénéenne.
— L'alcool, reprend-t-elle plus gentiment. Bien qu'ils s'obstinent à boire stupidement du thé à tous les repas sauf au souper, les Térénéens font les meilleures bières et les meilleurs vins!
— Et aussi, fréquenter les bonnes personnes, ajoute Freddie. Térénée est le royaume le plus cosmopolite du monde. C'est sans doute à cause de l'ouverture d'esprit insolite des Térénéens. Les Halovariens ont beau être considérés comme très socialistes, avec les meilleurs plans de soutient aux malades, aux invalides et aux populations vulnérables, Mutti me disait que ma mère et elle étaient confrontées à bien davantage de préjugés lorsqu'elles vivaient à Kirkpurt que maintenant qu'elles habitent Fort-Royal. Je ne me souviens pas tellement de cette époque car j'étais jeune lorsqu'elles ont prit la décision de s'installer en Térénée mais c'est ce qui explique notre présence ici.
— Encore là, ce n'est pas toujours vrai, renchérit Edward. Certes, les Térénéens n'interviennent pas dans les histoires romantiques des autres, tant et aussi longtemps que ça reste intime.
Il me regarde et je crois comprendre qu'il pense à mes grands-parents maternels. Je hoche la tête mais ne dis rien et le sujet est vite abandonné.
Un bon repas partagé et une conversation stimulante ont des effets bénéfiques sur les gens. La posture rigide d'Edward se détend, il sourit plus ouvertement et participe aux blagues, allant même jusqu'à répondre aux taquineries de Nina, ce qui la rempli de bonheur. La nervosité de Freddie s'estompe et même la détresse profonde qui envahi mon âme depuis l'annonce du départ imminent de mon père pour Zagape relâche un moment son emprise.
— Je dois avouer que je suis très nerveux, admet Freddie. C'est ma première expérience de pensionnat à vie. J'ai toujours fréquenté mon école de quartier.
— Je n'ai jamais fréquenté aucune école, point, ajoute Nina. J'ai reçu une éducation privée, jusqu'à maintenant.
— Dans ce cas, pourquoi donc fréquenter Gallavand en Préparatoire, demande Freddie.
— Apparemment, je suis trop brut. J'ai besoin de rafinement et on a jugé qu'une année a fréquenter des jeunes de mon âge me serait bénéfique. Vic fréquentera l'École Royale cette année parce qu'il avait besoin, soit disant, de commencer à développé ses relations diplomatiques.
— Et toi, demande Freddie en me jetant un coup d'oeil.
— J'ai été pensionnaire depuis le début du cours moyen dans une académie pour jeunes filles à Vertelande.
— La réputation de Fortelance dépasse les frontières Térénéennes, constate justement Edward. Pourquoi avoir été transférée à Gallavand?
— Dans l'espoir de me caser afin d'effacer le plus efficacement possible le nom Morgenstern des mémoires térénéennes, réponds-je amèrement. De plus, la directrice Duvernay est parente avec le Compte de Grande-Île. Me garder la mettait dans une position délicate.
Edward hoche la tête tandis que je poursuit:
— Le directeur Richmond avait une dette importante envers mon grand-père alors il m'a invitée à faire ma Préparatoire à Gallavand.
Les prunelles bleu royale s'enflamment lorsqu'il porte la fourchette d'Apfelkushen à sa bouche. On dirait que je viens de créer un phénomène avec mes tartelettes. Il sourit, hoche la tête et reprend une bouchée, fermant les yeux à demi. Soudain, je me demande ce que je pourrais faire pour revoir ce sourire-là. J'ai l'impression qu'il y a beaucoup derrière la façade de contrôle et d'ordre retenue d'Edward Sharington et ça m'intrigue.
Nous passons le reste du voyage à discuter, à jouer au jeu de La Torpéda apporté par Célestina et à faire plus ample connaissance. L'ambiance est agréable et sans prétentions et on dirait que ça me redonne espoir en l'avenir et en la vie.
— Avez-vous déjà une idée de ce que vous espérez atteindre avec cette année Préparatoire? demande soudain Freddie, un doigt sur le menton alors qu'il réfléchit à son prochain déplacement sur la carte.
Il s'agit à moitié d'une stratégie pour nous distraire de ses actions et d'une question sincère. Mon compatriote Halovarien ne supporte pas tellement d'avoir toute l'attention concentrée sur lui et si nous attendons tout les trois en silence qu'il joue, cela le rend visiblement nerveux.
— Je ne sais pas à quel point j'ai de latitude, commence Nina. Ça va dépendre de Vic. Mais... s'il finit par être choisi comme héritier de notre père, j'imagine que l'on s'attendra à ce que je trouve l'abnégation nécessaire en moi pour épouser celui qu'on choisira et produire des marmots.
— En vrai, que voudrais-tu faire, demande Freddie, l'encourageant à poursuivre.
— J'aimerais devenir exploratrice. Travailler avec une équipe d'archéologue, voyager, connaître le monde!
Elle fait une pause car nous la regardons tous. Ses aspirations ressemblent beaucoup aux miennes. J'ai toujours ressenti ce besoin de liberté et j'ai toujours eu cette soif de découverte. Célestina joue son coup puisque Freddie a terminé alors qu'elle parlait, secoue la tête et s'appuie nonchalamment au dossier de la banquette.
— Remarquez, il y a pire. Je ne veux pas avoir l'air de me plaindre en parlant de ma réalité. C'est simplement que c'est difficile à avaler.
— Si tu choisis d'hériter de ton père, tu as tout mais si ton frère prend la place, tu deviens une marchandise, résume Freddie avec justesse.
Elle hoche la tête et évite un moment nos regards. Je joue mon tour et tend la main au-dessus de la table pour prendre la sienne. Elle serre mes doigts dans les siens, sa peau presque dorée contrastant avec la pâleur de la mienne.
— Josie? demande Freddie lorsque revient son tour.
— J'avais comme plan d'envoyer une demande à l'Université de Stuttgarten. J'aimerais devenir historienne ou archéologue, aller explorer les terres inconnues de l'Est, peut-être?
— Et qu'est-ce qui t'en empêche?
— Je dois d'abord recevoir une bourse d'étude. Mon... je...
Ma gorge se noue encore une fois. J'allais dire "mon père ne peut pas me payer le voyage", mais la seule idée de prononcer son nom me paralyse. Soudain, Célestina se glisse entre la table et le mur pour se retrouver à mes côtés.
— Ma chérie, fait-elle, m'attirant vers elle, passant son bras musclé autour de mes épaules. C'est beau, nous comprenons. On croit, en Castellade, que les actes délibérément mauvais se retournent toujours contre la personne qui pose le geste. Ces gens vont payer pour ce qu'ils ont fait à ton papa, j'en suis certaine.
Freddie et Edward sont mal à l'aise et je peux le comprendre. Je ne pensais pas m'écrouler comme ça devant eux. Je suis soudainement très embarrassée.
— Je vous demande pardon, dis-je pitoyablement.
Spontanément, Freddie tend la main et attrape la mienne pour la serrer brièvement.
— Hé, c'est mieux dehors que dedans, tout ça, dit-il comme on dit en Halovare.
Je lui sourit, ragaillardie par ces simples mots. Étrangement, la toute petite phrase que j'ai si souvent entendue de la bouche de mon père dont l'absence est si douloureuse me fait du bien. Je me redresse, m'excuse et vais au cabinet d'aisance, question de terminer de me ressaisir.
Edward nous quitte environ une demi-heure avant notre arrivée à Lac-Armelle pour vaquer à ses occupations de préfet. Freddie, Nina et moi nous préparons en silence, tous un peu anxieux.
Edward
Lorsque le train entre en gare, la pluie tombe sur Lac-Armelle. Edward s'assure que le débarquement se fait dans l'ordre, ses préfets de confiance accompagnant les plus jeunes, d'autres s'assurant que personne n'oublient rien dans les compartiments. L'humidité colle sa chemise à sa peau, fait frisotter sa chevelure, rend le tissus de ses pantalons irritants, piquant sa peau sensible. Il rêve d'être presque n'importe où, sauf là où il est.
— Sharington! appelle le professeur Delatour en venant vers lui. Je viens de m'apercevoir que Mademoiselle Morgenstern n'a pas remplis tout les formulaires d'admission. Il faudrait que vous vous en occupiez.
— Certainement, dit-il en tendant la main pour ramasser le dossier.
Dans la foule des étudiants, elle devrait être plutôt facile à repérer, avec sa chevelure flamboyante et sa haute taille.
Il n'avait pas eu l'intention de rester tout le voyage avec le trio - étrange, somme toute, que Célestina, Manfred et Joséphine lui évoquent déjà un trio, un groupe d'amis - mais l'atmosphère détendue et sans prétentions dans le compartiment l'avaient captivé comme une lanterne attire le papillon. C'était sans doute à cause de ce franc-parler Halovarien que Manfred et Joséphine partagent mêlé à l'attitude joviale et espiègle de Célestina, mais toujours est-il qu'Edward en avait oublié jusqu'aux tâches qui lui étaient confiées en tant que préfet en chef. Il en devait maintenant une à Violette qui avait couvert pour lui sans rien dire. Il lui offrirait des bonbons ou du chocolat, Violette adorant les sucreries.
Lorsqu'il repère enfin les deux têtes rousses de Joséphine et de Manfred et la brune de Célestina, c'est pour les voir s'engouffrer dans un des carrosses qui les emportera vers le collège.
— Tu comptes finir la route à pieds, ou t'embarques? demande Violette, s'arrêtant près de lui.
Edward jette un dernier regard vers le carrosse qui se met en branle, prenant place dans la file des voitures prêtes à partir. Il l'a vue, avant de monter a bord, passer devant l'attelage et caresser le chanfrein de l'anima de remorque. Quelle drôle d'idée.
— Tu vas avoir la chance de passer toute l'année avec eux, dit Violette en l'entraînant par le bras. Je me suis organisée pour que les nouveaux soient dans la suite D. J'ai aussi mit Honoré van Scholtz et Pascaline Descôteaux. En fait, c'est surtout à cause d'Honoré, il est le plus apte à mettre le monde à l'aise.
— Heh... Vi! Tu peux pas me faire ça! Pas van Scholtz!
— Tu dis toujours que tu dois garder un oeil dessus, c'est ta chance!
Honoré van Scholtz, le garçon le plus oisif de tout le collège, qui est toujours fourré dans des plans impossible et qui brise, sans vergogne, toutes les règles. Edward et lui n'ont rien en commun si ce n'est que leur sens profond de la justice, même si Honoré a généralement une façon bien particulière d'exprimer son côté justicier.
— J'ai aussi mis Blaise de Mérignac, continue Violette sans se douter de l'horreur qu'elle provoque chez son ami. Il est venu me voir pour me dire qu'il s'inquiétait pour son amie Morgenstern.
— Attends, qu'est-ce que tu viens de dire là?
En écoutant Violette répéter, Edward se prend à penser que la phrase de Manfred Stehn-Braune a peut-être quelques mérites. "C'est mieux dehors qu'en dedans". Est-ce que ça s'applique aussi aux arrogants imbus d'eux-même?
"Au moins, avec van Scholtz, je suis certain qu'il y aura quelqu'un pour lui mettre son poing dans la figure s'il exagère trop", songe Edward, un sourire espiègle se dessinant sur ses lèvres.
— Qu'est-ce que t'as, toi, demande Violette. Tu fais une drôle de tête.
— Rien, répond Edward. Je pense qu'il y aura de quoi se divertir dans la suite D, cette année, c'est tout.
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