SIXTH STAGE

J'éclate de rire, balançant la tête en arrière alors qu'il me fait tourner sur moi-même dans le vieux salon poussiéreux. Sur le plancher, mon portable, passant un air de piano.

« Madame, madame, enfin, tenez-vous donc ! Ce n'est pas avec cette attitude que vous trouverez bon parti au cotillon de Mlle D ! »

Son ton guindé et son air pincé et outré me font partir de plus belle alors qu'il fait mine de râler un peu plus.

« Non, non, ça n'est pas convenable, vous avez la tenue d'un ivrogne ! Gainez-moi ces jambes, rentrez-moi ce ventre !

- Eh, j'ai pas de ventre ! »

Il lève les yeux au ciel, souriant enfin en me ramenant à lui, posant ses mains sur mes hanches.

« Ah non, monsieur, ce n'est pas raisonnable ! Je ne suis pas de celles-là, je vous prierai de garder vos mains là où elles sont attendues ! Je m'exclame alors sur le même ton de reproche.

- Si je les gardais là où tu les attends, tu serais pas en état de te la jouer fille raisonnable ! »

Je me mords la lèvre, haussant un sourcil alors qu'il m'adresse un sourire de défi.

« Ah oui ?

- Tu le sais aussi bien que moi ? »

Mon portable change alors de musique : Via con me. Je souris à mon tour et remonte un peu ma jambe le long de la sienne, posant mes mains sur son torse.

« Moi, une jeune fille chaste et pieuse, je saurais de quoi vous parlez ?

- De pieuse, vous n'avez que l'apparence, mademoiselle ! Ah ! savez-vous seulement le désespoir dans lequel vous me plongez ? La beauté de vos traits, la douceur de vos mains, la ligne de vos poignets, la-

- Les poignets, sérieusement ? N'en fais pas trop non plus.

- C'était sexy, au XVIIème siècle. »

Je le lâche et fait un petit tour sur moi-même, observant la maison dans laquelle nous nous trouvons. Une vieille propriété au bord du lac, abandonnée depuis aussi loin que nous pouvons nous en souvenir. On est toujours venu ici pour jouer ensemble, gamins. L'endroit n'a pas changé, les rideaux décolorés par le soleil, les quelques meubles en bois restant et les planches en bois adossées contre quelques murs sont toujours là, comme nous.

Alors que j'observe le haut plafond et ses poutres, je sens une main saisir la main. Levant la tête vers lui, je lui lance un regard interrogateur.

« Le soleil est assez bas, on peut aller se baigner. »

J'allais presque oublié. Hochant vivement la tête, je le suis alors en dehors de la maison. Nous passons par une fenêtre haute, dont il m'aide à descendre en me tenant par la taille, avant de parcourir les herbes folles et hautes pour enfin rejoindre les berges de l'étang.

Sans attendre, je retire mes chaussures et ma robe, les laissant au bord avant de m'enfoncer dans l'eau. Sa fraîcheur m'arrache un frisson, mais la sensation de chaleur qui m'envahit lorsque je sens les bras de Josh autour de moi et son torse contre mon dos me la fait vite oublier. Jusqu'à ce que je réalise.

« Non, Josh, ne-

- Trop tard, chuchote-t-il contre mon oreille.

- Joshua ! »

Mais effectivement, il est trop tard. Sans attendre plus longtemps, il soulève mon corps et nous plonge tous les deux dans l'eau, son rire franc couvrant mes jurons.

« Je te déteste !

- Dis pas de conneries ! »

Sur ces mots, il embrasse ma joue, alors que je réunis toutes mes forces pour bouder. Quel connard.

« T'es pas digne que je t'accompagne à la fête de Delphine.

- Oh allez... On y va ensemble à chaque fois, sans toi ce serait pas pareil.

- Justement ! »

Je me retourne dans ses bras et observe son sourire d'abruti. Il sait très bien que je viendrai, de toute façon, ce n'est pas comme si je pouvais lui faire du chantage affectif. Mince.

« T'es con.

- T'es belle.

- Je sais. »

Comment ne pas le savoir, quand il vous regarde comme ça ? A la façon dont il m'observe, là, même mes poignets pourraient avoir l'air séduisant.

Et son regard descend. Les boucles mouillées sur mon front, mes yeux, mes lèvres. Oh, il s'attarde.

L'éclaboussant, j'affiche alors un air sévère.

« Pas de ça. »

Il ne prend pas la peine de faire l'idiot et se contente de lever les yeux au ciel.

« Ouais, j'avais oublié que t'étais pieuse et chaste, maintenant. »

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